L’antisécuritarisme, la dernière utopie des con-pensants, ou « Quand la connerie prend une dimension historique ». Je crois que l’excellent Pierre-André Taguieff me pardonnera cette parodie du titre d’un article célèbre publié dans les colonnes numériques de l’Observatoire du
communautarisme. Cette précaution oratoire de stricte politesse étant faite, je passe au fond de l’affaire.
La manifestation du 4 septembre – pas notre apéro républicain contre la charia – je parle de l’autre manifestation, la grande, la médiatisée, l’encensée du PAF, cette grande manifestation antisarkozienne, dis-je, est sans doute historique dans le degré d’abrutissement dont elle témoigne, et elle marque de toute évidence un grand bond en avant dans la montée de l’ultra-violence, du communautarisme et de l’impunité.
Elle est historique par son caractère fédérateur : elle regroupe, outre une multitude d’associations angélistes et communautaristes, la quasi-totalité de la gauche politique française, qu’elle soit « classique » ou « radicale », et, cerise sur le gâteau, la plupart des grandes centrales syndicales : la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires…
Heureusement que Force ouvrière n’y figure pas, autrement j’aurais rendu ma carte (mais FO a le mérite à peu près constant d’en rester à la revendication strictement professionnelle). En ce qui concerne la FSU, il faudrait créer un prix Nobel de la connerie et de l’abjection. Voilà une centrale syndicale, encore majoritaire chez les profs, dont on sait qu’ils sont constamment victimes d’agressions impunies, quand ce ne sont pas eux-mêmes, les profs, qui finissent au gnouf pour le moindre coup de gueule, et bien voilà notre centrale professorale qui dénonce un prétendu sécuritarisme gouvernemental, au moment même où Luc Chatel s’applique à remettre en question le dernier rempart qui protégeait un peu l’atmosphère des salles de classes : l’exclusion des élèves perturbateurs. Un jeune prodige de la philosophie avait écrit autrefois un fameux « Discours de la servitude volontaire », mais nous n’en dirons pas plus, nous risquerions de devenir blessants.
Elle est historique aussi – et surtout – par l’ampleur de sa bêtise contestataire et collaborationniste. C’est peut-être la première fois dans l’Histoire de France que toute la gôche va manifester contre une réalité, tiens-toi bien lecteur,… qui n’existe pas ! Oui, tu lis bien, ô lecteur de RL, les bobogauchards et autres collabobos vont s’insurger contre une politique sécuritaire, dont personne, absolument personne en France n’a jusqu’à présent ressenti les effets… si ce n’est la racaille, de plus
en plus impunie, y compris en cas de crime, et les victimes de cette même racaille, qui, au mieux sont traitées avec indifférence, au pire sont placées en garde à vue ou jetées en prison (Sardin, Galinier).
Les gens de bon sens conviendront aisément qu’on ne peut nommer décemment cette bouillie institutionnelle une « politique sécuritaire ». C’est tout au plus une politique délibérée d’inversion des valeurs et de démantèlement de la sécurité, ce qui démontre assez la complicité profonde unissant le Sarkoland à ses prétendus opposants de gauche et d’extrême gauche. Et qu’on ne vienne pas encore nous bassiner avec les Roms, expulsés aux frais du contribuable, et ne cachant pas leurs
intentions de revenir vers la douce France une fois le pécule dissipé. « Oh la la ! qu’est-ce qu’il est raciste ce Sarko ; atroce, atroce, on dirait Pétain ! » Voilà à quel discours on en est réduit.
Mais j’en reviens aux syndicats. Pourquoi autant d’organisations syndicales dans la manifestation obscène du 4 septembre, dont l’inénarrable Syndicat de la Magistrature (SM pour les intimes) ? C’est qu’il y a, parmi les magistrats, fonctionnaires, militaires même (quoique eux ne soient pas syndiqués), censés représenter « l’autorité publique », un certain nombre de traitres dont tout l’engagement professionnel se résume à renforcer la politique d’inversion des valeurs et de collaboration active avec le crime qui prévaut aujourd’hui. Pendant que des flics se font casser la gueule en toute impunité, nul doute qu’on trouvera bien quelques policiers gauchistes pour manifester contre la politique « sécuritaire » de Sarkozy. Pendant qu’on tire avec des armes de guerre sur des fonctionnaires et sur les passants, d’autres fonctionnaires placent des Marie-Neige Sardin en garde à vue. Pendant qu’un petit juge envoyait en toute impunité des fourgons entiers
d’innocents en prison, des caïds multirécidivistes continuaient à mettre des villes entières en coupe réglée, sans que cela ne dérange aucunement ni le parquet ni le siège… Je crois qu’il est inutile d’en
rajouter.
La seule manifestation républicaine légitime aurait été une manifestation politique, syndicale, associative, bref unie et rassemblée, revendiquant une épuration institutionnelle drastique et la
cessation de toute politique de collaboration administrative et judiciaire.
De cela RIEN. Et même tout l’inverse. A noter aussi que la manifestation des imposteurs n’est d’ailleurs pas interdite par les pouvoirs publics, alors même que notre apéro républicain du 4 septembre est encore suspendu, au moment où j’écris cet article, à une décision administrative.
Jacques Philarcheïn
Article de Pierre-André Taguieff :
http://www.communautarisme.net/L-immigrationnisme-ou-la-derniere-utopie-des-bienpensants_a754.html
Communiqué des 30 organisations appelant à une manifestation contre la « politique xénophobe » de Sarkozy, cité sur Le Post :
http://www.lepost.fr/article/2010/08/04/2174609_manifestation-du-samedi-4-septembrecommunique-des-trente-organisations.html
Liste des villes manifestantes sur un forum « communiste » :
http://www.forum-unite-communiste.org/forum_posts.asp?TID=2135&PID=38223
Luc Chatel et les exclusions de plus de 8 jours :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/08/25/01016-20100825ARTFIG00577–l-ecole-touteinfraction-
doit-etre-sanctionnee.php
Citation : « Mais, d’un autre côté, il faut que l’exclusion de la classe ou de l’établissement retrouve son caractère exceptionnel. Et nous supprimons les exclusions temporaires de l’établissement de
plus de huit jours, qui participent au décrochage scolaire. »