Le bonheur de lire "La nouvelle extrême droite", de Jean Robin

Jean Robin est éditeur, notre journal avait eu le plaisir de l’interviewer avant les vacances.
http://www.ripostelaique.com/Jean-Robin-editeur-auteur-de-l.html
Il vient de sortir un essai, qu’il met en ligne, gratuitement, intitulé « La nouvelle extrême droite ». Cela se lit rapidement, en 1 heure ou 2, selon votre rapidité.
http://tatamis.blogspot.com/2009/09/la-nouvelle-extreme-droite-livre.html
Ce livre tombe à pic, à une époque où notre site subit des attaques sur ce thème. L’auteur, dans un style alerte et agréable, entreprend une comparaison entre l’ancienne extrême droite, et celle qu’il appelle la nouvelle extrême droite, sur quatre critères qui, selon lui, déterminent l’appartenance à ce courant politique.
– Le refus de la démocratie
– Une conception autoritaire de la société
– Une vision raciste du monde, qui s’oppose, en France, à l’égalité républicaine issue des Droits de l’Homme
– Une défense inconditionnelle de l’intégrisme religieux
Se disant gaulliste, l’auteur se démarque de l’ancienne extrême droite, et notamment de Jean-Marie Le Pen, en qui il voit (reprenant des extraits de Riposte Laïque) une marionnette du système, qui a servi à discréditer toute idée de Nation, et à faire notamment passer la pilule européenne. Il pense – ce qui est discutable – que le Front national est sur la pente descendante, définitivement. Certains contesteront également ces quatre définitions, pensant que d’autres critères essentiels, pour caractériser l’extrême droite, sont absents de cet essai.
Mais il a bâti toute sa démonstration (fort polémiste) sur ces quatre points. Et il renvoie la balle à ceux qui, tenant le système depuis trente ans, grands partis politiques ou associations de culture gauchiste, pour les qualifier à leur tour de “nouvelle extrême droite”. Exercice audacieux, périlleux, mais très interpellant.
Il n’a aucune peine à démontrer que, depuis trente ans, les partis au pouvoir refusent toute démocratie réelle, malgré l’habillage des élections.
La composition sociale de l’Assemblée nationale, et des différentes structures démocratiques, sont une caricature où ouvriers et employés, qui représentent près de la moitié de la population, sont exclus.
La démonstration sur la construction de l’Union européenne, et sur la négation du vote des peuples, est également accablante pour quiconque se réclame du respect du vote des peuples.
Le deuxième point, sur la conception autoritaire de la société, est également des plus pertinents. La liste des débats rendus impossibles par la pensée unique, la régression de la liberté de parole, depuis une vingtaine d’années, la dictature du politiquement correct et de la pensée unique sont, avec de nombreux exemples, remarquablement pointés du doigt.
Jean Robin va sans doute se faire beaucoup d’amis dans la mouvance antiraciste, dans son troisième chapitre ! Sa thèse démontre qu’ils prennent le contre-pied des thèses racistes véhiculées jadis (supériorité de droit de l’homme blanc) en véhiculant aujourd’hui l’inverse (supériorité de droit de tous ceux qui descendent du colonialisme, contre l’homme blanc). Il tape juste quand il montre que jamais une association antiraciste n’a porté plainte sur un cas de racisme anti-blanc. Son parallèle, provocateur, avec les thèses aryennes d’hier va faire grincer quelques dents.
Il conclut sur la fascination pour l’intégrisme religieux. Il ne peut que constater qu’hier l’extrême droite subissait l’influence du catholicisme le plus conservateur, et qu’aujourd’hui, c’est l’islam qui, avec la bénédiction de certaines forces de gauche et d’extrême gauche, occupe le terrain, et fait régresser dangereusement l’ensemble de la société française.
De nombreux militants sincères, démocrates, de gauche comme de droite, seront sans doute heurtés de lire un essai qui renvoie leur parti dans le camp d’une nouvelle extrême droite. Ils pourront penser – à juste titre – qu’il vaut mieux être dans l’opposition quand c’est l’UMPS qui est au pouvoir, que quand cela est l’extrême droite. Mais la provocation, et parfois l’excès, ne sont-ils pas indispensables pour faire avancer des débats sclérosés par le politiquement correct ?
Faisant un parallèle audacieux entre la situation de la France en 1940 et celle de 2009, ce gaulliste lance un appel à la Résistance contre deux fléaux : la montée de l’islam, dans laquelle il voit le principal danger qui menace la société française, et la mondialisation libérale, et son bras armé, l’Union européenne, qui veut en finir avec les Etats-Nations et les droits des peuples.
Clemenceau disait : « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis, si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait ».
Jean Robin, avec cet essai, n’a rien à craindre, les ennemis ne vont pas lui manquer. Mais, quitte à aggraver notre cas auprès des commissaires politiques du politiquement correct, nous vous recommandons cette lecture, qui permet de bien comprendre l’instrumentalisation de Le Pen, hier, et la société de plus en plus totalitaire dans laquelle nous évoluons, aujourd’hui, sous le vernis démocratique.
Lucette Jeanpierre

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