Le maire de Trappes n'a aucun argument pour attaquer Riposte Laïque

La veille de Noël, la rédaction de Riposte Laïque a reçu un courrier recommandé envoyé par un avocat conseil du nom de Thibault du Manoir de Juaye intervenant au nom de la Ville de Trappes et daté du 02 décembre 2009.
Quelle ne fut pas alors notre stupéfaction de découvrir que la cliente, la Ville de Trappes (Yvelines) dont le maire est Guy Malandain (PS, ex-courant chevènementiste), accuse l’un de nos contributeurs et enquêteurs Maxime Lépante de propos « diffamants » et « racistes », incriminant son article intitulé « Voyage dans la France musulmane, première étape : Trappes » publié dans le numéro 98 de notre journal…le 24 août 2009.
http://www.ripostelaique.com/Voyage-dans-la-France-musulmane.html
D’emblée et dans la mesure où nous n’avons rien à cacher, nous portons ici à la connaissance de nos lecteurs la lettre de Maître Thibault du Manoir de Juaye afin que chacun puisse en prendre lecture en toute indépendance d’esprit.

En dehors du fait qu’il a tout de même fallu plus de trois mois à la commune de Trappes pour constater que l’article de Maxime Lépante aurait eu des accents diffamants et/ou racistes à l’encontre tant de la communauté musulmane de Trappes que de la politique menée à l’égard de cette communauté par la commune elle-même, nous avons immédiatement remarqué la prudence des termes de Maître Thibault du Manoir de Juaye ainsi que l’absence totale de preuves apportées par la mairie pour soutenir ses accusations :
 « Cette dernière m’a en effet expliqué que des propos lui paraissaient diffamants à connotation raciste … »
 « Selon notre cliente, cet article semble sous entendre que la communauté musulmane est source de violence et que notamment la ville de Trappes ne réagit pas, trop préoccupée à favoriser cette communauté pour obtenir son vote. »
Sur la base de ces données, analysons désormais brièvement ce qu’écrivait alors Maxime Lépante dans son article « Voyage dans la France musulmane, première étape : Trappes ».
Dans un premier temps, il précise la situation géographique de Trappes puis détaille sa configuration architecturale. Ensuite, il parle d’un voyageur qui raconte ce qu’il voit à Trappes en ces termes :
1. « (…) les autres voyageurs qui viennent de débarquer dans la gare de Trappes sont des Noirs en tenue islamique et des femmes voilées (…) ». Si les personnes qui arrivaient en gare de Trappes avaient été d’une autre couleur de peau, l’auteur l’aurait mentionné de la même manière. Maxime Lépante ne porte ici aucun jugement à caractère « racial » : il se contente de faire un constat. Ni plus ni moins.
2. « Les restaurants (majoritairement arabes ou turcs), les cafés et les boucheries affichent tous sur leurs devantures le mot “Hallal” : impossible de manger de la charcuterie, un jambonneau, ou un bon vieux fromage de tête dans cette ville défrancisée. » L’auteur ne condamne pas ici la présence de restaurants musulmans. Il condamne simplement le fait qu’on ne voit plus à Trappes que des restaurants proposant uniquement une nourriture “hallal”, faisant de cette commune une sorte une zone de non droit pour la gastronomie française et européenne.
3. « Après une heure de marche, et des questions posées à plusieurs passantes, le visiteur parvient devant la mosquée flambant neuve de Trappes, avenue Hector Berlioz : un minaret de 15 mètres de haut (….) ». Est-il interdit de s’inquiéter de la multiplication de mosquées après le résultat du référendum suisse ?
Chacun le constatera : dans l’ensemble de son article, Maxime Lépante ne s’est chaque fois situé que dans un registre purement descriptif, se contentant de dépeindre ce que le visiteur voit en découvrant la ville de Trappes. Rien de plus ! A moins qu’en vérité la mairie de Trappes ne veuille directement remettre en cause le droit à la libre expression auquel peut accéder tout à chacun qui apporte sa contribution à un journal et concourt chaque semaine à éclairer nos lecteurs sur la montée de l’offensive politico-religieuse islamiste dans notre pays, parfois à ses risques et périls en se déplaçant dans des quartiers où les fondamentalistes peuvent le soupçonner de les filmer ?

Guy Malandain, maire PS de Trappes
Mais allons plus loin, chers lecteurs. L’article de Maxime Lépante renvoie dans ses notes à plusieurs documents mis en évidence par notre journal en août 2009. Quels sont ces documents ? :
a) Un article du Monde en date du 10 mai 2003 dans lequel on lit : « L’UMT (Union des Musulmans de Trappes qui a construit la nouvelle mosquée) organise (lors des municipales de 2001) des “convois” vers la mairie pour inscrire les jeunes musulmans sur des listes électorales. Le maire capitule [l’ancien maire communiste] mais l’UMT lance des appels implicites à voter Malandain. »
http://www.umt-online.org/fr/internet/04/pdf/article2.pdf
Rappelons ici que le maire de Trappes, Guy Malandain, a été élu en 2001. Après son élection, les musulmans de Trappes obtinrent : l’aménagement d’un carré musulman dans le cimetière municipal (2002), une mosquée (2001-2008) et bientôt un abattoir islamique. Ces faits sont tous vérifiables et donc incontestables.
Mais ce qui nous surprend davantage, c’est que la mairie de Trappes n’ait pas jugé nécessaire d’intenter, en 2003, un procès au journal Le Monde qui accusait Guy Malandain d’avoir été élu grâce à l’Union des Musulmans de Trappes.
D’ailleurs, nos lecteurs remarqueront de la même façon que ni la commune de Trappes ni Maître Thibault du Manoir de Juaye ne font une seule allusion aux documents cités dans l’article de Maxime Lépante, préférant s’acharner sur sa seule personne. Sans doute ces nombreuses pièces jointes ont-elles dû placer quelque peu dans l’embarras la mairie de Trappes …..
b) Le Palmarès de la violence par département :
Selon le « Palmarès de la violence par département » publié en 2008 par le Figaro (voir la note 3 de l’article de Maxime Lépante), le taux de violence à Trappes est de 9, 19 actes de violence pour 1000 habitants, soit le double de la moyenne nationale. Les trois villes des Yvelines dans lesquelles le taux de violence est le plus élevé sont, dans l’ordre : les Mureaux, Trappes, Mantes-la-Jolie. A notre connaissance, le maire de Trappes n’a jamais officiellement contesté ces chiffres. Il n’ignore donc rien des problèmes de violence qui frappent Trappes et il en faisait d’ailleurs un cheval de bataille électoral en 2001 http://www.forumgc.org/spip.php?article103. Qu’a-t-il fait depuis pour remédier à cette situation ?
Au final, que nous demande l’avocat de la ville de Trappes dans sa lettre ?
1- de supprimer dans le délai de 48 heures à compter de la réception de la présente lettre l’article litigieux intitulé « Voyage dans la France musulmane, première étape Trappes ». Et ce sans avoir apporté l’ombre d’une seule preuve du caractère “litigieux” de l’article comme nous l’avons démontré.
2- de prendre l’engagement ferme et définitif de rendre cet article inaccessible dans son ensemble depuis le site Internet de Riposte Laïque. En quoi devrions-nous interdire à nos lecteurs de lire cet article alors que pendant plus de trois mois la mairie de Trappes n’avait rien trouvé à redire au dit article ?
3- de lui communiquer l’identité et les coordonnées de l’auteur de cet article signé “Maxime Lépante”. Nous tenons à protéger l’identité de notre enquêteur afin de ne pas le livrer à la vindicte des barbus de Trappes ou d’autres communes dans lesquelles il a réalisé des reportages et ce avec beaucoup de courage en s’exposant directement à leurs regards. Nous ne voulons en effet en aucun cas prendre le risque de mettre en danger la vie de Maxime Lépante et de le voir devenir un nouveau Robert Redeker. Nous invitons du reste la mairie à réfléchir aux conséquences profondément préoccupantes de sa demande qui en nous donnant pour injonction de révéler l’identité de Maxime Lépante nous inciterait à mettre sa vie en danger. Nous ne doutons pas que nos lecteurs évalueront comme il se doit la dangerosité de la démarche de la mairie de Trappes.
Le Maire de Trappes n’a-t-il donc pas d’autres priorités pour dépenser l’argent des contribuables de sa commune, que de faire lancer des menaces par son conseil Maître Thibault du Manoir de Juaye ? Ce n’est pas en cassant le thermomètre et en voulant censurer un texte qui n’est pas en faveur de sa gestion et de ses administrés de confession musulmane qu’il règlera les problèmes soulevés dans l’article de Maxime Lépante.
Bonapartine

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