La parole brechtienne est dâactualité crianteâ¦
Les dirigeants de tous bords (presque tousâ¦) comme les média â tous- « bien-pensants » , les écolos-bobos comme les « autorités morales » (sic !), les représentants des religions comme ceux de « lâintelligentsia salonarde », tous – oui tous- avaient demandé aux électeurs suisses de rejeter la demande dâinterdiction de construction des minarets, sujet dâune « votation citoyenne »â¦.
Et les sondages dâavant scrutin avaient été convoqués en renfort pour dire, par anticipation, comment devait « bien » penser « le peuple suisse »â¦
Patatrasssâ¦.
Le peuple suisse sâest exprimé librement : très majoritairement, il a refusé que de nouveaux minarets viennent imposer dans son paysage national la marque de la domination dâune religion dont la faculté à conquérir lâespace des sociétés et des hommes fonde lâhistoire.
Quâon ne sây trompe pas : la liberté religieuse nâest pas menacée en Suisse, on pourra même y construire de nouvelles mosquées, et lâislam continuera à y être pratiqué (plus librement dâailleurs que nâimporte quelle autre religion en Algérie, en Lybie, au Soudan, en Iran, en Iraq â¦.. jâen passe, et de plus obscurantistes !).
Alors ?
Pourquoi ce tollé indécent dans le landerneau de nos « politiquement corrects » français, adeptes forcenés de la pensée unique : la leurâ¦
Pourquoi cette levée de boucliers contre lâexpression libre et raisonnée du peuple suisse ?
Pourquoi ces protestations, cette mise en cause de la parole dâun peuple qui, pour nâêtre pas « celle dâun dieu », est celle de la démocratie vivante ?
Câest que tous ces dirigeants politiques, ces « élites pensantes » accapareuses de média et de prébendes, ces tenanciers des fonds du commerce « multiculturel, humanitariste, communautariste », ces chantres du libéralisme économique et ces apôtres de la pensée unique mondialisée ont bien compris ce qui venait de se passer.
Le peuple suisse leur a envoyé un message fort : non aux velléités conquérantes de lâislam, non à lâimposition dâune religion qui refuse de reconnaître les lois, valeurs et principes des pays qui lâaccueillent, non à lâinstrumentalisation dâune religion rétrograde chargée de dénaturer les valeurs qui fondent lâespace public des sociétés occidentales marqué par la liberté de conscience et la séparation du temporel et du spirituel.
Tout en leur montrant que leur propagande éhontée sur « la mixité à sens unique », le « multiculturalisme à géométrie variable », le « tout se vaut culturel » nâavait que peu de prise sur luiâ¦
Et en leur permettant de vérifier quâen dehors de « salonards » de bonne compagnie qui se gargarisent de discours compassionnels et hypocritement humanistes tout en sâisolant des maux de la société, il y a des citoyens qui souffrent, subissent, ne sâen laissent pas conter et ne prennent pas pour argent comptant la propagande éhontée des moyens de communication de masse au service des « élites »â¦
On comprend dâautant mieux les cris et les injures de tous ces milieux « bien pensants » de la politique, des média, de ceux qui se prennent pour les seuls détenteurs de « la vérité » que lâenjeu est de tailleâ¦
Déjà , dans notre Europe libérale, les dirigeants avaient nié les résultats des référendums des Pays-Bas et de France à propos du TCE. Ils avaient bassement manÅuvré pour imposer un traité reprenant le précédent mais non soumis à un quelconque référendum â¦sauf pour le seul pays dâIrlande que lâon a fait voter jusquâà satisfaction des besoins des « puissants ».Il fallait alors brider lâexpression populaire, la dénaturer, la dissoudre de toutes les façons possibles. Il ne faudrait pas aujourdâhui que le vote suisse apparaisse aux yeux des citoyens des pays européens comme un exemple !
Car, pour ces dirigeants de tous bords et de tous milieux, il sâagit de construire lâEurope libérale de la libre circulation des biens, des services, de la main dâÅuvreâ¦de lâeffacement des Nations en concentrant les pouvoirs essentiels dans des structures non élues et en remplaçant lâunité de chaque Nation par des espaces régionaux, transfrontaliers ou non, gérant le quotidienâ¦. du délitement de lâunité des espaces publics nationaux en les remplaçant par des entités communautarisées, notamment autour des différentes religions.
Et pour tout cela, est indispensable le développement des flux migratoires apportant une main dâÅuvre malléable pour tout ce qui nâest pas délocalisable, et des populations de religions, de traditions, de coutumes différentes, ne connaissant rien de la pratique démocratique et de culture primitive, notamment en matière dâaccès au savoir.
On comprend bien alors en quoi lâimplantation et le développement de lâislam sont utiles, cette religion politique présentant lâavantage dâisoler lâindividu de lâespace sociétal démocratique et laïque, de lâenfermer dans sa tradition obsolète, de le laisser sous lâemprise dâune parole supposée « divine » quâil faut avaler sans rechigner.
Une preuve ?
Mais la réaction véhémente du recteur de la mosquée de Lyon suite « à la votation helvétique » : http://www.la-croix.com/afp.static/pages/091129202034.mzjh9hwc.htm
Voilà un bonhomme qui refuse de reconnaître le vote démocratique et libre dâun peuple majeur capable de réflexionâ¦Logique : il ne connaît que la parole prétendument divine transmise à un chef de guerre et de tribu quâil appelle prophète et transcrite dans un livre quâil sacralise et où chacun trouve ce quâil y apporte. On comprend que, quand un homme ou une femme, nommé (e) citoyen ou citoyenne (sait-il, ce recteur, ce que cela signifie ?) agit pour construire sa destinée ou son environnement, il se sente dâhumeur à le vilipender, et, peut-être même, à le châtierâ¦
Qui prétend aussi sâimmiscer dans le libre choix de citoyens étrangers au pays qui lâa accueilli (et dont il a, peut-être, la nationalité) au point de vouloir leur dicter sa propre conviction (par la force ?) en appelant au rassemblement international des tenants de sa religion : câest vrai quâil ne connaît que « lâouma », les concepts de Nation et de République lui étant étrangersâ¦
Et qui ose sâadresser aux « démocrates » pour faire effacer ce que la démocratie a décidé librement! Un ennemi de la démocratie qui veut que les démocrates lâaident à assassiner la démocratieâ¦Câest vrai que dans son esprit de conquête, tous les autres ne sont que des « dhimmis » !
Cette parenthèse refermée, rappelons que la « Mondialisation » galopante initiée par le système économique dominant impose, pour triompher, dâaffaiblir les espaces politiques et sociétaux qui ont élaboré, à travers leur Histoire, des concepts, des valeurs, des principes qui donnent à chacun sa liberté, son libre arbitre. Changer les peuples construits par des Histoires spécifiques qui les ont amenés à construire la laïcité de lâespace politico-sociétal et la pratique démocratique dans la gestion du politique leur est indispensable.
Câest ce à quoi ils sâemploient par des politiques migratoires démesurées, par le discours permanent et pervers du « multiculturalisme », par les tentatives de communautarisation de lâespace social, par âici et maintenant- lâinstrumentalisation de lâislam (tout heureux de lâaubaine) pour déliter le socle laïque de notre République.
Et, ici et maintenant, tous agissent de conserve, chacun à sa place, pour faire triompher ces projets économiques, politiques, sociétaux : les dirigeants de lâUMP majoritaire, ceux du PS et du MODEM de la pseudo-opposition, les écolos et altermondialistes européistes et communautaristes, le PCF et le NPA en quête dâun nouveau prolétariat à manipulerâ¦
Que reste-t-il au peuple de France pour faire entendre sa vraie voix ?
Robert Albarèdes