Les vautours compassionnels instrumentalisent sans vergogne le suicide du Mans

Le 17 octobre 2008, une femme a convoqué les journalistes devant la maison d’arrêt du Mans, son compagnon arménien, clandestin, devant être expulsé.
Devant les journalistes impuissants (apparemment pour un tel motif ils se déplacent facilement), Josiane Nardi s’est aspergée d’un liquide inflammable et est morte suite à ses brûlures. Tragique événement. Qu’est-ce qui pousse une femme battue par son compagnon à accomplir pour lui un tel geste? Les psychiatres auront sans doute des réponses pour tenter d’analyser ce comportement.

En ce qui nous concerne, il nous paraît qu’une fois encore face à cet événement tragique, les vautours compassionnels se précipitent. En professionnels de l’indignation vertueuse Julien Dray, porte parole du Parti Socialiste dénonce « la banalisation de l’inhumanité », tandis que l’inévitable Mouloud Aounit explique que ce fait est « révélateur des ravages de cette brutale, cruelle et inefficace politique du chiffre ». Il ajoute : « le drame doit non seulement nous interpeller mais appeler à un urgent sursaut des consciences devant cette politique de criminisation de l’immigration. ». Les Verts, Sos Racisme, accourent pour, à l’appui de ce fait divers (c’est bien dans cette rubrique que sont mentionnés de multiples meurtres et suicides tout autant tragiques) dénoncer la politique « en matière d’expulsions » menée par le gouvernement ». Conclusion de ces beaux discours : « Des papiers pour tous, même pour ceux qui ne sont pas encore en France ».
On sait les médias prompts à qualifier de populistes les leaders politiques de tous bords qui défendent les intérêts du peuple, du défunt Haider à Chavez, qui ne sont pas pour le libéralisme et l’immigrationnisme.
Or, n’est- ce pas du populisme dans sa pire expression que de faire des amalgames rapides et des procès sans fondements pour caresser dans le sens du poil un électorat bobo auquel ni Parti socialiste en préparation de congrès ni les Verts ni le parti communiste n’ont rien à proposer ?
Face à une crise financière et économique colossale, le PS n’a rien à dire, aucune proposition à formuler puisqu’il a abdiqué totalement devant le libéralisme, la mondialisation. Souvenez vous des déclarations de Lionel Jospin après les licenciements de Renault à Vilvoorde.
N’oublions pas que tous les traités européens qui ont entériné la privatisation des services publics, traité de Maastricht, traité de Barcelone, ont été soutenus voire négociés par le Parti socialiste.
Quand Ségolène Royal, Martine Aubry et Bertrand Delanoë ont tant vanté le libéralisme de Tony Blair ou les régularisations massives de Zapatero, aujourd’hui, que peuvent-ils dire ? Pour ne pas fâcher nos amis au PS (il en reste encore !), reconnaissons à Benoît Hamon une analyse constante et d’actualité qui remonte le niveau (même s’il n’échappe pas, lui non plus, au discours compassionnel sur l’immigration), mais quel rôle va-t-il pouvoir jouer dans ce PS moribond ? Se vendre à Martine Aubry, et négocier les postes ? Mais ne nous égarons pas.
Toujours est-il que faute d’une alternative politique cohérente, la démagogie pour les sans-papiers est tout ce qui reste au maire du Mans, au Verts et à un certain nombre d’élus qui trouvent là un moyen de se donner un petit coup de vernis de gauche à bon compte, d’autant plus qu’il n’y a pas d’échéance électorale immédiate, donc pas de prise de risque.
Et pourtant dans cette tragique affaire qui a été manipulé ?
Si l’on en croit le porte-parole du gouvernement, Luc Châtel, et il n’y a aucune raison de le croire moins que Mouloud Aounit, cette expulsion était une décision judiciaire prise à l’encontre de Monsieur Monsieur Henrik Oruyan, âgé de 31 ans, condamné à deux reprises à six mois et neuf mois d’emprisonnement pour faits de violence avec armes et violence familiale sur sa concubine.
Que cet homme, en situation irrégulière, soit renvoyé en Arménie (il a déjà fait l’objet de 18 mesures de conduite frontière) pays dans lequel vit sa femme et son fils, quel est le problème ? L’Arménie est un État qui a retrouvé son indépendance, qui fait partie du Conseil de l’Europe, avec lequel de nombreuses municipalités de droite et de gauche entretiennent des relations amicales et de nombreux jumelages.
En l’occurrence et dans ce cas, on ne voit vraiment pas en quoi il y a matière à dénoncer la politique du gouvernement. C’est si cet homme n’était pas expulsé, suite au suicide, qu’il faudrait s’inquiéter, et que ce serait un véritable scandale. Sans vouloir être hyper conformiste, que penser de cette relation entre cette femme âgée de 60 ans et cet homme de 31 ans, marié, avec épouse en Arménie, âgé de 31 ans, qui avait apparemment commis des actes de violence à l’égard de cette compagne ? N’est-il pas vraiment honteux d’exploiter cet acte désespéré pour une cause démagogique ?
Ce week-end était organisé à Montreuil un rassemblement des lobbyistes de l’immigration incontrôlée intitulé « des ponts et pas des murs » pour s’opposer au Pacte sur l’immigration et l’asile adopté par les États européens. Les radios de bien-pensance France Inter, France Infos et surtout RFI ont annoncé cette manifestation mais le silence ou quasi tel des médias sur cet événement laisse penser que cela n’a pas été un grand succès. Effectivement, en dehors des sans-papiers eux mêmes et des militants humanitaristes, l’ensemble de la population française a depuis longtemps compris que la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde et que en France comme ailleurs, il ne suffit pas de venir, de s’installer et de dire « J’y suis j’y reste, donnez moi du travail, un logement ».
On ne peut mieux aider les employeurs à faire pression sur les salariés du privé (avez-vous remarqué que ceux qui réclament la régularisation des sans-papiers travaillent presque tous dans la fonctionj publique, où l’emploi est réservé aux salariés de nationalité française ?).
Les articles de Robert Albarèdes expliquent bien cette alliance entre les capitalistes libéraux et les immigrationnistes…
Utiliser l’immolation de cette femme pour dénoncer la politique de reconduite frontière ou d’expulsion indispensable signifie que l’on est pour accepter que tout le monde s’installe comme il veut en France, ce qui relève bien de la démagogie.
Est ce qu’un geste dramatique remet en cause une politique ?
Le 1er Mai 1993, un chômeur s’est immolé, devant l’ANPE de Bordeaux. Malheureusement pour lui, ce même jour, Pierre Bérégovoy venait de se suicider. Personne n’a écrit une ligne pour ce malheureux dont la détresse était aussi grande que cette femme au Mans. Si Julien Dray avait demandé que l’on arrête, suite à ce drame, tous licenciements sans doute aurait-il été traité de populiste, y compris dans son parti ?
Défénestration, incendies de centres de rétention, immolation : il est grand temps que les associations et ceux qui se disent responsables politiques arrêtent de mentir aux citoyens. Tout comme ils doivent cesser d’instrumentaliser des étrangers en situation irrégulière jusqu’à les encourager à enfreindre la loi ou pire de les enfermer dans une psychose qui peut les conduire à se jeter par une fenêtre à l’approche des forces de l’ordre.
La France est un État de droit, une démocratie, il y a des lois, des juges et des procédures, pourquoi devrions-nous être le seul pays au monde où on ne peut pas expulser une personne en situation irrégulière ?
Gabrielle Desarbres

image_pdfimage_print