M. Planchou, la recrudescence des lieux cultuels ne favorise pas l'intégration

Nous venons d’apprendre que vous auriez eu deux réunions avec des représentants de la Communauté musulmane de votre Commune, en vue de discuter de l’implantation d’une école coranique sur un terrain public de 12.000M2, que vous seriez prêt à leur concéder.
Nous sommes extrêmement étonnés d’un tel projet, qui aurait pour conséquence de favoriser le communautarisme au détriment du vivre ensemble et serait contraire au pacte républicain auquel nos concitoyens sont attachés.
Si vous deviez accéder à cette requête, vous violeriez dans ses principes la Loi de 1905 qui instaure la séparation des Eglises et de l’Etat.
Il est dit dans L’article 2 de la Loi de 1905 : « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »

L’Ecole publique doit être défendue et doit permettre que tous les enfants y aient leur place et ce, dans le but de leur assurer quelles que soient leurs origines, les fondements de notre République .
Depuis quelques temps, nous assistons dans notre pays à la recrudescence de projets d’installation de mosquées ou d’écoles coranique avec l’assentiment de certains élus de la République.
Cette attitude complaisante a pour conséquence de laisser se développer sur notre sol des revendications communautaristes. Ceci est contraire à l’esprit de notre république une et indivisible.
La Laïcité est attaquée de toute part dans notre pays et ces revendications communautaristes ont pour but de l’affaiblir et de renforcer la division entre les différentes communautés.
Le communautarisme qui s’est développé dans les pays anglo-saxons a conduit les communautés à s’affronter entre elles et a laissé la place au radicalisme.
La France n’échappera pas à ces dérives, si l’on n’y prend pas garde. Tous les jours, nous sommes confrontés et des tentatives de courants religieux qui voudraient se détacher des préceptes de notre République pour imposer d’autres préceptes bien éloignés de nos valeurs fondamentales que sont la démocratie, l’égalité entre les hommes et les femmes.
Un élu doit défendre la Laïcité comme la démocratie, principes inscrits dans l’article 1 de notre Constitution.
Accepter de contrevenir à ces principes, c’est accepter de revenir sur le pacte républicain que chaque citoyen présent sur notre sol se doit également de respecter.
Les valeurs de notre République doivent être préservées et acceptées par tous. La recrudescence de ces lieux cultuels ne favorise nullement l’intégration.
Vous ne pouvez pas déroger à ces valeurs, Monsieur le Maire, et vous ne devez pas accepter de céder un terrain municipal de 12000 M2 pour y laisser s’implanter une mosquée et une école coranique.
Votre décision ne pourrait provoquer qu’indignation et incompréhension de votre population.
Nous supposons que ce terrain pourrait être utilisé pour satisfaire en équipement d’intérêt général, alors que dans ce cas précis, vous accéderiez à une demande communautaire.
Nous vous rappellons que vous vous réclamez d’un courant qui a défendu et qui défend comme principe: à fonds publics, écoles publiques-à fonds privés, écoles privées!
Nous devons vous rappeler que vous gérez votre commune avec les subventions de l’Etat et des impôts indirects que payent vos administrés.
Vous devez en tant que Maire de votre commune respecter et faire respecter les principes de séparation des églises et de l’Etat et comme élu sur une liste qui se réclame du combat laïque, mettre en cohérence les valeurs affichées et vos actes.
Trop d’élus ne respectent pas les concitoyens qui leur ont donné leurs suffrages et l’on voit chaque jour augmenter la fracture qui existe entre les citoyens de base et les élites.
Le pacte républicain doit être renforcé pour éviter l’émiettement de notre société.
Vous devriez donc promouvoir l’école de la République au lieu de participer au développement d’une école confessionnelle.
Nous restons à votre entière disposition pour vous rencontrer à une date qui vous conviendra.
Veuillez agréer, Monsieur le Maire , nos salutations républicaines et laïques.
Marie-José LETAILLEUR
présidente de l’UFAL de Champs sur Marne
Jean-François CHALOT
président de l’UFAL 77

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