Ça y est ! La république est sauvée, le peuple respire, le PS a pris le virage sécuritaire… À un an et demi des présidentielles, il faut ramasser un maximum de voix, et, pour ramasser un maximum de voix, il s’agit de rassurer tous les Français dhimminués (calembour d’un internaute) sur la crédibilité du projet sécuritaire du PS. Et c’est chose faite. Un superbe article du Monde.fr vient de nous sortir
un communiqué de la sémillante Martine, attestant que le PS se chargeait désormais de lutter contre toutes les formes de violences (au passage, cela me rappelle les soi-disant laïcs selon lesquels « il faut lutter contre toutes les formes de religion »).
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/11/16/il-ne-peut-y-avoir-de-justice-veritable-sans-droit-ala-securite_1440769_3232.html
Exemples de violence pour Martine : « La concurrence de tous entre tous, les discriminations rampantes, la ghettoïsation, le culte du paraître et de l’argent, mais aussi les mutations familiales, les difficultés de l’école sont autant de réalités qui sapent les fondements de notre contrat social et le respect dû aux autres. » On reconnaîtra le discours victimaire classique où
« discriminations » et « ghettos » se taillent, comme d’habitude, la part du lion ; elle voudrait rassurer les casseurs contre les résistants à l’islam, à l’immigration et à l’ultra-violence qu’elle ne s’y prendrait pas mieux, la Martine.
D’ailleurs elle s’y prend très bien, puisque c’est aux casseurs
que ce paragraphe s’adresse. Le Français dhimminué peut, lui, (ne pas) dormir sur ses deux oreilles, ce n’est pas de lui que Martine s’occupe. Martine s’occupe à peu près de tout en ce bas monde, si ce n’est de la vie des Français sous l’Occupation ; ça, elle s’en fout, et tout dans ses textes respire ce m’en-foutisme. D’ailleurs, « notre pays est engagé dans une fuite en avant aveugle et anxiogène ». Condamnation sans appel de tous ces salauds de fachos laïcards et patriotes que nous sommes, et qui sapons le moral des Français.
On apprend un peu plus loin que Martine dirige un parti éminemment spécialiste de la sécurité, ce qui donnerait au PS des années lumières d’avance sur la politique de Sarkozy : « les principales innovations de ces dernières années en matière de sécurité ont été portées par nous :
prévention, îlotage, aide aux victimes, contrats locaux de sécurité, adjoints de sécurité, police de proximité… Aujourd’hui, nous n’acceptons pas qu’une résignation inquiète gagne les esprits, comme si l’insécurité était devenue une fatalité. » Sans commentaire. Comme chacun sait, chacune de ces innovations a superbement contribué à restaurer l’état de droit lorsque le PS était au pouvoir ; Sarkozy serait le seul et entier responsable de l’anarchie qui règne en ce moment, les magistrats, souvent gauchistes, qui embastillent les innocents pour protéger leurs agresseurs, ou qui inculpent des policiers ou des gendarmes coupables de faire leur métier, n’ont, eux, aucune part de responsabilité, c’est bien connu, pas plus que les élus de gauche qui cautionnent ces décisions…
Et de toute manière, les casseurs, violeurs, amateurs de tabassages et autres barbares sont des victimes de l’inégalité : « Des formes nouvelles de violence se développent, contre soi, contre les autres et contre tout ce qui symbolise les institutions et leurs promesses d’égalité non tenues,
jusqu’à l’absurde lorsque l’on s’en prend aux établissements scolaires, aux centres sociaux, aux pompiers. » Vous apprécierez au passage le fait que ces violences soient « nouvelles » (ah bon ?) et qu’elles soient avant tout développées « contre soi » (c’est vrai qu’à force de cogner, on
risque une foulure du métacarpe).
J’en viens alors à la perle ; dans des textes de ce type, il y en a toujours une, et j’ose écrire qu’à gauche, le lapsus révélateur ou l’ambiguïté chargée de significations funestes sont choses encore plus développées que dans les propos les plus tiédasses d’un collabo de droite. « Aucune violence n’est acceptable en république. Aucune. » Nous y voilà ! Tout est dans ce redoublement du terme « aucune ». La phrase longue s’adresse aux Français dhimminués : le système, géré par le PS, va cesser d’être violent avec vous et vous protégera (on en trouvera d’ailleurs d’assez aveugles pour le croire). La phrase courte, réduite à ce second « Aucune », s’adresse, elle, aux casseurs, et c’est bien cette seconde moitié de discours qu’il nous faut analyser. En clair, moi, Martine, l’amie des islamocrates, des gauchistes, des racailles, des fumeurs de moquettes et des immigrés de
peuplement, moi la grande angéliste qui traîne mes fesses dans toutes les manifestations antiracistes, je vais vous protéger contre toute les violences insoutenables que les méchants résistants et autre nationaux-patriotes vous font subir en vous discriminant, en vous stigmatisant, en vous inégalisant ; vous saurez donc pour qui voter, mes chers petits ! On sait maintenant qui est visé par le « Aucune » : nous.
Je passe bien entendu sur le cortège des solutions-miracles préconisées par la Martine : les grands classiques : depuis l’école « qui porte chaque enfant vers l’excellence » (sic), même s’il possède à peine 500 mots à son vocabulaire, jusqu’au « organismes privés [qui] seront incités à proposer
plus de travaux d’intérêt général et de mesures de réparation » (re-sic), pour occuper ces mêmes chers petits après leurs poussées d’humeur, en passant bien sûr, et cela ne s’invente pas, par la plus belle et la plus morale des mesures sécuritaires : « le respect, respect de la loi, de
l’autorité, des institutions, mais aussi respect des habitants et de chacun dans ce qu’il a de particulier » (le lecteur aura compris à quel point l’individualisme sordide exalté par le terme « particulier » invalide et condamne tout ce qui le précède dans la phrase, exactement comme le
second « Aucune » détruisait le premier). Le seul point vaguement crédible du programme reste l’augmentation des effectifs de maintien de l’ordre : «
L’effectif total des gendarmes sera porté à 100 000 et celui du corps d’encadrement et d’application de la police nationale à 105 000. Pour
leur permettre d’assurer vraiment le coeur de leur mission, nous réduirons les charges secondaires des forces de l’ordre comme les transferts de prisonniers et nous les répartirons sur le territoire national en fonction des besoins avérés. » Sauf que 205 000 représentants de l’ordre, cela reste assez peu dans un pays comme le nôtre, et, y en eût-il dix fois plus, s’ils n’ont ni le droit de tirer, ni même celui de faire leur métier, et si le peu de criminels qu’ils arrêtent sont relâchés dans les heures qui suivent, cela ne va rien changer au quotidien des Français sous l’Occupation. Ou plutôt, si : ce sera plus efficace pour arrêter, pour embastiller les méchants Blancs
racistes qui auront le toupet de se plaindre de l’islam, ou de l’ultra-violence, ou même simplement de l’immigration.
Et à droite me direz-vous ? Pas mieux.
Monsieur le Président de la République vient d’abandonner le dossier de l’identité nationale ou plutôt le ministère qui lui correspond (car le dossier en lui-même, il faut bien le dire, n’a jamais été vraiment ouvert). Sarkozy : un vrai super-gauchiste de droite, comme d’habitude, et qui ressemble
de plus en plus à Cohn-Bendit, l’obscénité physique en moins. Mais je laisse Éric Zemmour vous expliquer pourquoi casser le thermomètre n’a jamais fait tomber la fièvre.
http://www.fdesouche.com/151344-eric-zemmour-quand-lidentite-nationale-disparait-dun-trait-deplume
Jacques Philarcheïn