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Je dois vous parler du patriarcat théocratique.
Je dois vous parler du féminisme et de la laïcité.
Et des tentatives des obscurantistes contre ces formidables instruments d’émancipation des femmes et des hommes.
1-Le patriarcat théocratique
Les religions ont été fixées par des hommes, pour les hommes. Les textes sacrés, transcrits, étudiés, commentés le furent aussi par ces mêmes hommes qui pendant des siècles eurent le monopole de l’accès à la culture. Dans toutes les religions, on retrouve les constantes misogynes qui ont abouti à la discrimination des femmes : elles ont été utilisées par les hommes et les Etats pour posséder le corps et l’esprit des femmes.
Traditions et religions ont « expliqué » les incapacités des femmes. Elles ont interprété des faits biologiques, le premier d’entre eux étant le sang menstruel. Là va s’ouvrir le registre du pur et de l’impur, permettant de jouer sur toute la gamme du licite et de l’illicite, du permis et de l’interdit. L’interdiction des lieux sacrés, le refus de la visibilité des femmes aux côtés des dieux sous prétexte d’impuretés a entrainé diabolisation et tabous, prétextes à l’exclusion des femmes
La femme est considérée comme source de désordre, capable d’éloigner l’homme de ses devoirs envers Dieu. Selon Ghazali , théo-sexologue du XII° siècle, mais référence « scientifique » d’intégristes d’aujourd’hui « L’homme perd le tiers de sa raison dès qu’il est en érection. » (Donnée non vérifiée par le service des poids et mesures),
Mariées, les femmes vont être intellectuellement stérilisées par une masse d’obligations domestiques tatillonnes et d’interdits alimentaires ridicules qui les contraignent à penser toujours à leur dieu.
2- Féminisme et laïcité
De tout temps, des hommes et des femmes ont dénoncé cette hiérarchie.
Reprenant les idées de Condorcet, une école laïque, gratuite et obligatoire pour les 2 sexes Jules Ferry expliquait « celui qui tient la femme tient tout, c’est pour cela que l’Eglise veut retenir la femme, et c’est aussi pour cela qu’il faut que la démocratie la lui enlève ».
L’être humain, homme ou femme, est un être libre grâce à l’usage de sa raison et de son esprit critique : c’est l’idéal laïque.
La laïcité garantit la liberté de penser et d’expression, et la neutralité de l’action publique. Il s’agit de reconnaître à chaque personne la même dignité, n’exiger nulle dévotion mais simplement l’adhésion librement consentie à des droits et à des devoirs. C’est la mission de l’école de la République de l’enseigner, de la faire vivre aux élèves, citoyens en devenir, afin de les libérer de tout de toute servitude « volontaire » ou imposée.
La laïcité est l’ennemi absolu des obscurantistes qui assoient leur domination des populations sur le refus de la liberté de conscience. Considérer le blasphème comme un délit, revient à interdire de penser et d’exprimer sa pensée
Quant au féminisme, c’est tout simplement l’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes.
La laïcité est aussi garante des droits des femmes et de l’égalité en droits, devoirs et dignité des femmes et des hommes. Droit à la contraception et à l’avortement, refus des violences ethnicistes, de l’oppression religieuse et/ou communautariste, refus de la dissimulation des femmes derrière un voile-linceul, marquage possessionnel et obsessionnel des femmes, considérées comme des objets sexuels, fondent notre vivre-ensemble.
Moyen de faire coexister des femmes et des hommes qui ne partagent pas forcément les mêmes convictions, mais émancipés par une éducation à l’autonomie rationnelle de jugement, l’exigence laïque demande à chacun un effort sur soi. Le lien civique a la prééminence sur tous les particularismes historiques ou religieux, sur les solidarités domestiques locales ou claniques.
En cas de conflits entre les groupes, pour arbitrer au nom de l’intérêt général, l’Etat qui n’a pas l’outil de la laïcité, laquelle connaît toutes les religions, mais n’en reconnaît aucune, est désarmé.
Si dans un Etat une religion est obligatoire ou privilégiée, donc imposée, la liberté de penser n’est plus possible. La religion captant à son profit la puissance publique, il n’y a plus d’égalité. Ceux qui ne croient pas en cette religion ou qui l’interprètent différemment subissent une aliénation de leurs droits fondamentaux en tant que personne humaine.
L’unicité est de façade. Comme la diversité des opinions et l’égalité en droit ne sont pas respectées, les conflits et « guerres des dieux » se développent.
Si dans un Etat toutes les religions sont « reconnues », chaque groupe va pouvoir exiger de respecter ses propres règles de vie communautaire. L’intérêt de chaque groupe primerait sur le bien commun. Cette diversité cristalliserait les différences et érigerait des murs entre les groupes. L’espace public serait morcelé. Il n’y aurait plus émergence de principes communs supérieurs aux valeurs individuelles, plus de mixité entre les groupes, les mariages endogamiques resteraient la règle. Des éducations particulières diviseraient les enfants et les jeunes avant d’opposer les adultes.
Les pays communautaristes ou multiculturalistes rencontrent des difficultés. Le multiculturalisme exacerbe l’ethnicisation des rapports sociaux et provoque l’enfermement « identitaire » qui dresse des murs au lieu de favoriser lien social et projet politique commun.
3- Les obscurantistes contre l’égalité femmes-hommes
La maitrise par les femmes de leur désir d’enfants, véritable révolution, puisqu’elle a changé radicalement l’ordre ancien, patriarcal et théocratique, leur autonomie financière, la maitrise de leur corps et de leur esprit a paniqué les machocrates qui renvoient les femmes à leurs « missions naturelles » : gratification sexuelle du mari et travail domestique. Ils ont appelé à leur secours les religions.
Les fondamentalismes religieux considèrent l’émancipation de la femme comme la cause de tous les fléaux de la société, maux qui disparaîtraient si l’on revenait aux conceptions théocratiques patriarcales de domination des hommes et à l’acceptation par les femmes de leur soumission.
Pour convaincre des femmes de revenir aux schémas patriarcaux théocratiques, la soumission à dieu se matérialisant sur terre par la soumission aux hommes, ils utilisent deux types de discours. Un discours hypocrite de protection des femmes et un discours d’intimidation : la menace de punition sur terre ou au ciel, c’est-à-dire éternelle si les femmes n’obéissent pas à leurs diktats.
La mainmise sur la fécondité et la sexualité des femmes a été et reste le moteur de l’oppression. La sainte alliance, à l’Onu, des tous les intégristes religieux, catholiques, évangéliques, hindouistes, bouddhistes, juifs, musulmans, le travail de sape des prédicateurs, a trouvé des alliées chez les femmes. La parole est donnée aux « Concerned Women of America » ou aux féministes islamiques, puisqu’elles ont intégré l’asservissement volontaire.
Ferry voulait émanciper les femmes en les libérant des prêtres, à l’inverse pour le FIS algérien « La femme musulmane est une force irremplaçable sur le plan psychologique, social et culturel. Il s’agit de savoir canaliser cette force et employer ses potentialités de la manière la plus judicieuse dans le cadre de la stratégie de développement de notre civilisation ».
Puisque l’émancipation des femmes a été possible grâce au développement des idées des Lumières, grâce à la raison, les intégristes pour dénoncer les Lumières vont les assimiler à une colonisation des esprits par l’Occident.
Les benêts compassionnels, sous prétexte de relativisme culturel, racisme qui interdit aux personnes, en fonction de leur lieu de naissance, de leur ethnie ou de la religion de leurs ancêtres d’avoir accès aux droits universels fondamentaux, soutiennent les obscurantistes, contre les hommes et les femmes qui, souvent au péril de leur vie, revendiquent l’universalité des droits humains. Le droit à la différence aboutit ainsi à la différence des droits.
Imbus de leur supériorité, la « tolérance étant le fait du prince », les différentialistes « tolèrent » que des femmes et des fillettes se dissimulent sous un voile, afin que même dehors, elles restent dedans. Ils acceptent l’idée qu’elles ne sont qu’un objet sexuel, sources de désordre, qu’elles doivent se cacher dans l’espace public. Ce serait leur foi, leur choix, seulement ce ne peut être leur droit. Le choix personnel n’est pas un droit que la République aurait à accorder. Tolérer le stigmate de la soumission, rougi par le sang des femmes fouettées, violées, lapidées, étranglées parce qu’elles refusent de le porter, serait preuve « d’une ouverture d’esprit » !
La crainte d’être considérés comme racistes en dénonçant les agissements de factions islamistes, aboutit à l’abandon de nos concitoyens, adultes ou enfants, à la merci d’intégristes francophobes pourvus de moyens financiers considérables.
Un rappel important en ces moments où on voudrait financer la construction des mosquées pour éviter les prières dans les rues. Donc tuer la loi de 1905.
Les musulmans de France donnent beaucoup pour leur culte. Cela permettrait de financer les mosquées. Mais l’aumône licite (ce qui ne signifie pas légale, loin de là !) doit être versée « discrètement ». Les dons sont secrets et leur usage totalement occulte. Est licite également le prélèvement par le collecteur d’une partie de ces dons secrets. Par contre financer le fonctionnement des mosquées par cette aumône est illicite.
« La zakat (purification des biens), destinée aux démunis doit être remise à un Musulman, sauf s’il fait partie de ceux qu’on espère convertir ». Des prélèvements sont permis pour « l’achat » des convertis : ceux dont les cœurs sont à rallier » et qui « sont influents dans leur milieu » et « ceux qui sont chargés de la lutte dans le chemin de Dieu »
L’autre source importante de financement, l’argent perçu sur les produits certifiés halal dont la liste des produits (boissons, eau, médicaments …) est en constante augmentation, directement proportionnelle aux sommes récoltées.
Les mosquées peuvent également percevoir des commissions versées par des sociétés commerciales ou des associations (produits halal, pèlerinages à La Mecque, assurances pour le retour des défunts au pays d’origine, etc.).
Du côté des associations, le flou est assuré. La plupart sont à la fois cultuelles et culturelles afin de profiter des avantages, sans redistribuer à la collectivité
Dénoncer ces pratiques pour protéger les musulmans de France serait de l’islamophobie ! Il faudrait laisser nos compatriotes musulmans se faire gruger.
En France les jeunes filles de filiation musulmane réussissait à l’école lieu d’émancipation et devenait ensuite autonome, elle risquait même d’épouser un non-musulman. Cette peur panique a amené les prédicateurs à voiler leur fille pour d’une part en enserrant leur tête tenter de leur atrophier le cerveau et d’autre part les présenter comme victimes de ces affreux enseignants laïques qui veulent coloniser les cerveaux des jeunes en leur apprenant à réfléchir, c’est-à-dire selon la définition d’Alain « dire non à ses propres croyances ».
Les atteintes à l’égalité en droit, en France, des femmes et de fillettes de filiation musulmane sous prétexte de traditions religieuses, imposées par leur mari ou père, leur mère, leur famille, le voisinage se multiplient. L’enfermement des femmes de confession musulmane en France, l’apartheid sexué, les mariages sous contraintes, la répudiation, la polygamie (30000), les violences psychologiques et physiques dues aux traditions religieuses entraînent des troubles de l’ordre public et font que toutes les femmes en France n’ont pas les mêmes droits !
Aujourd’hui, des jeunes filles assimilent les schémas patriarcaux que nous pensions archaïques, en particulier leur infériorité par rapport aux garçons. La non-intégration psychologique empêche l’intégration sociale.
Conclusion
En France, les principes constitutionnels de laïcité et d’égalité entre les hommes et les femmes sont à la fois la clé de l’autonomie des femmes par rapport aux religions et la digue pour résister aux fondamentalismes qui voudraient faire régresser les femmes dans un statut archaïque défini par le patriarcat théocratique.
Dans notre Etat de droit, comme dans toute société démocratique, la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. La loi seule permet aux libertés des uns et des autres de cohabiter plutôt que de s’opposer, de se renforcer, même en se limitant mutuellement, plutôt que de se détruire, d’être libres ensemble.
Pour que la laïcité concerne toutes les femmes et les filles, nous ne devons plus nous taire, nous ne devons plus tolérer l’intolérable, nous ne devons plus accepter que des fillettes soient conditionnées à se considérer comme un unique objet sexuel, nous ne devons plus abandonner lâchement nos compatriotes de filiation ou de confession musulmanes, à commencer par les femmes, à la merci de l’islam politique et des communautaristes-.
Face aux obscurantistes d’aujourd’hui, les Lumières sont indispensables.
Bravons « le diable qui n’existe pas et les vrais diables fanatiques qui n’existent que trop » (Voltaire, lettre au Marquis de Villevieille, 20 décembre 1768)