Réponse à Alain Rubin, et à ses reproches à l'encontre de Michel Onfray

Etant un adepte des thèses du philosophe Michel Onfray je voudrais répondre à Alain Rubin qui a écrit un article récemment dans « Riposte laïque » sur la soi-disant neutralité et le silence de ce philosophe sur le problème de la burqa. Visiblement monsieur Rubin n’a jamais lu un seul livre de Michel Onfray (il avoue ne pas avoir lu le dernier « le crépuscule d’une idole » mais il se permet quand même d’en dire un mot… !)
Moi-même je n’ai pas encore lu ce bouquin mais par contre j’ai lu presque tous ses autres livres et en particulier son « Traité d’athéologie » où le philosophe appelle un chat un chat et considère l’islam comme une religion archaïque et une organisation fasciste. Je ne vois pas après cela comment Michel Onfray, qui est un authentique laïque, athée et féministe de surcroît, peut être considéré comme un tiède vis-à-vis de la burqa.
Il serait très intéressant et judicieux de relire quelques paragraphes du livre de Michel Onfray «Traité d’athéologie » concernant l’Islam.
Je me permets donc de citer certains passages significatifs, illustrés presque maintenant quotidiennement par l’action des activistes islamistes, comme par exemple la récente affaire de Nantes ou la viande hallal servie dans le mess des CRS de Rouen…
« L’islam est structurellement archaïque : point par point, il contredit tout ce que la philosophie des Lumières a obtenu depuis le XVIIIe siècle en Europe et qui suppose la condamnation de superstition, le refus de l’intolérance, l’abolition de la censure, le rejet de la tyrannie, l’opposition à l’absolutisme politique, la fin de toute religion d’Etat, la proscription de la pensée magique, l’élargissement de toute liberté de pensée et d’expression, la promulgation de l’égalité des droits, la considération que toute loi relève de l’immanence contractuelle, la volonté d’un bonheur social ici et maintenant, l’aspiration à l’universalité du règne de la raison. Autant de refus clairement signifiés à longueur de sourate… »

Plus loin, Michel Onfray, après ce rappel de nos valeurs nous invite à appeler un chat, un chat ! « Tout ce qui définit habituellement le fascisme se retrouve dans la proposition théorique et la pratique du gouvernement islamique : la masse dirigée par un chef charismatique, inspiré ; le mythe, l’irrationnel, la mystique promus au rang de moteur de l’Histoire ; la loi et le droit créés par la parole du chef ; l’aspiration à abolir un vieux monde pour en créer un nouveau – nouvel homme, nouvelles valeurs ; le vitalisme de la vision du monde doublé d’une passion thanatophilique sans fond ; la guerre expansionniste vécue comme preuve de la santé de la nation ; la haine des Lumières – raison, marxisme, science, matérialisme, livres ; la régime de terreur policière ; l’abolition de toute séparation entre sphère privée et domaine public ; la construction d’une société close ; la dilution de l’individu dans la communauté ; sa réalisation dans la perte de soi et le sacrifice salvateur ; la célébration des vertus guerrières – virilité, machisme, fraternité, camaraderie, discipline, misogynie ; la destruction de toute résistance ; la militarisation de la politique ; la suppression de toute liberté individuelle ; la critique foncière des droits de l’homme ; l’imprégnation idéologique permanente ; l’écriture de l’histoire avec des slogans négateurs – antisémites, antimarxistes, anticapitalistes, antiaméricains, antimodernes, antioccidentaux ; la famille promue premier maillon du tout organique. Peu ou prou, cette série autorise la définition d’un contenu pour le fascisme, les fascismes. La théocratie brode toujours avec des variations sur ce thème… »
Puis il nous décrit sa vision et sa proposition pour combattre ce fascisme islamiste en créant (et cela concerne tous les laïques militants) ce qu’il appelle : « la laïcité post-chrétienne » à savoir athée, militante et radicalement opposée à tout choix de société entre le judéo-christianisme occidental et l’islam qui le combat. Ni la Bible, ni le Coran. Aux rabbins, aux prêtres, aux imams, ayatollahs et autres mollahs, je persiste à préférer le philosophe. A toutes ces théologies abracadabrantesques, je préfère en appeler aux pensées alternatives à l’historiographie philosophique dominante ; les rieurs, les matérialistes, les radicaux, les cyniques, les hédonistes, les athées, les sensualistes, les voluptueux. Ceux-là savent qu’il n’existe qu’un monde et que toute promotion d’un arrière-monde nous fait perdre l’usage et le bénéfice du seul qui soit. Péché réellement mortel… »
Et c’est là où nous arrivons au plus intéressant (plus intéressant que ma polémique courtoise avec Alain Rubin concernant les thèses de Michel Onfray). Le philosophe nous offre une piste à nous laïques pour mettre en avant tout ce qui fait la vie contre le discours mortifère et obscurantiste des religions en général et de l’islam en particulier, en refusant de choisir entre la peste et le choléra. Surtout arrêtons de nous battre sur le terrain religieux où nous entraîne les islamistes : la religion n’est pour eux qu’un prétexte. Leur objectif est politique ; la burqa et le voile islamique sont les signes politiques de l’avant-garde islamiste et non des prescriptions religieuses (mêmes si les intégristes veulent nous le faire croire en interprétant certaines sourates dans ce sens) Leur rêve est d’installer partout où ils le pourront une société islamique et fasciste à l’exemple réussit de l’Iran.
Il faut donc nous battre sur le terrain politique avec tout l’arsenal politique possible. Pour l’instant en ce qui concerne « Riposte Laïque » l’association, malgré certaines déclarations d’intention, ne reste qu’un grand défouloir (ce qui est déjà très utile et positif) qui peine à déboucher sur une action politique. Mais peut-être n’est-ce pas là sa fonction… et en a-t-elle la capacité et les moyens ?
Claude PICARD