J’ai visionné dernièrement la terrible vidéo (interview accordée à nos confrères d’Enquête et Débat) où Marie-Neige Sardin explique non seulement son enfer de tant d’années en zone de non-droit mais aussi et surtout la garde à vue sordide de 24 heures dont elle a été victime il y a peu.
De toute évidence la machine infernale de la justice et de la police de collaboration l’a frappé de plein fouet. Sans être aucunement un expert juriste, on peut déceler dans cette affaire au moins trois délits dont fut victime notre camarade de résistance Marie-Neige.
– Une dénonciation calomnieuse caractérisée, un voisin l’accusant de racisme (être traité de « bamboula ») suite à une phrase qui est en réalité « arrêtez de faire la bamboula ». Et je ne pose même pas la question de savoir si les faits, déjà anciens, reprochés abusivement à Marie-Neige étaient prescrits ou pas lors de la garde à vue…
– Une complicité éventuelle de dénonciation calomnieuse de la part de tous les fonctionnaires et/ou magistrats qui ont concouru à cette affaire, avec cette circonstance aggravante que, précisément, cette éventuelle complicité, viendrait de représentants de l’autorité.
– en tout état de cause des actes de violences commises par personnes dépositaires de l’autorité publique (je renvoie le lecteur au tableau écoeurant des brimades subies par Marie-Neige, à la limite de la torture, dont l’aspect le plus frappant est cette privation de boire imposée à une
femme déjà très affaiblie par une grève de la faim).
Par ailleurs, le climat de collaboration, voire de collaborationnisme est évident. Collaboration, si les policiers et/ou magistrats se font simplement les serviteurs zélés des dénonciateurs (c’est-à-dire des
agresseurs) sans nécessairement partager leur idéologie.
Collaborationnisme si, en plus, ils partagent leur idéologie sordide ; et, à cet égard, il est clair que la question-piège posée à Marie-Neige (« Que pensez-vous de la France islamiste ? ») interroge au plus haut point les militants que nous sommes. Mais il n’existe pas en France de délit de collaboration ou de collaborationnisme vis à vis de l’islamisme ou vis à vis de la racaille.
Évidemment les bonnes âmes rétorqueront que ces policiers et/ou magistrats ne faisaient qu’appliquer des ordres, qu’ils étaient, comme le dit une expression très sotte « pieds et poings liés » (en l’occurrence, c’est plutôt Marie-Neige qui était menottée), qu’ils ne pouvaient « rien
faire », comme le dit une autre expression très creuse. Pourtant, en admettant même qu’il y eût des ordres, que ceux-ci fussent venus de très haut, que la garde à vue fût totalement inévitable, il incombait en tout état de cause à ces représentant de l’État répressif d’humaniser au maximum cet événement, de traiter Marie-Neige avec une politesse gênée et avec le maximum d’égards (du reste, c’est déjà cela, résister, lorsqu’on est juge ou flic). Que nenni ! Tout l’inverse. Et pourtant aucun big brother n’était là pour vérifier que ces flics usassent du maximum de brutalité afin de les sanctionner au cas où il leur serait venue l’idée saugrenue de mollir et de compatir.
C’est là que j’en viens à mon idée d’épuration fonctionnelle
Dès la fin de la guerre, la Résistance et le GPRF de De Gaulle ont conjointement procédé à une épuration tant administrative que judiciaire des collabos et des tenants de Vichy. Je laisse de côté le
débat d’historiens qui consiste à se demander si cette épuration fut suffisante ou insuffisante, bien menée ou mal menée… Toujours est-il qu’il en fallait une, de manière incontestable et indispensable. L’épuration est à la fois l’effet et la condition même de la Résistance.
Maintenir dans leurs postes des fonctionnaires et des magistrats qui ont pactisé ouvertement ou tacitement avec l’ennemi, cela revient à prendre le maquis pour rien, c’est insulter à la mémoire de ce qui se sont
battu au péril de leur vie et de leur sécurité physique, qui ont bravé les balles et la torture.
J’en reviens à l’affaire Sardin. Dans une République digne de ce nom, il est clair que des magistrats et/ou des policiers s’acharnant sur une victime d’agressions répétées seraient a minima révoqués de
leur fonction, et vraisemblablement aussi traduits en justice et incarcérés pour complicité active de ces mêmes agressions. Bien évidemment c’est absolument impensable dans la France
d’aujourd’hui, où le pouvoir judiciaro-policier, comme le pouvoir politique, jouit d’une impunité absolue et totale concernant des exactions et des forfaitures perpétrées, non contre la racaille, fort bien protégée, mais contre les victimes de cette même racaille. L’affaire Sardin rappelle
étrangement, d’ailleurs, le calvaire de ce jeune latino-américain placé en garde à vue et tabassé… pour avoir voulu porter plainte suite à une agression perpétrée contre lui par des racailles dans une
rue parisienne.
Il me reste à conclure. Qu’un gouvernement de salut public émerge un jour en France suite à une guerre civile opposant violemment résistants et collabos, républicains et racailles, insurgés et usurpateurs, ou bien que ce gouvernement se fasse jour en douceur par la voie légale des urnes sous l’influence d’un homme ou d’une femme politique capable de rompre radicalement avec trente ans de culture collaborationniste, dans tous les cas un tel gouvernement ne sera crédible qu’en procédant à une
épuration massive du système judiciaire et des forces de l’ordre, sans quoi tout cela n’aurait servi à rien. Prétendre gouverner la France sans éliminer durablement les forces de la collaboration dans les institutions répressives de l’État, c’est à peu près aussi ridicule que de vouloir renouer avec l’École de la transmission des connaissances sans avoir auparavant révoqué des hauts-postes tous les puérocentristes et les pédagogistes (« sciences » de l’éducation en tête) qui pullulent encore dans les appareils scolaires et culturels. Pour cela, du reste, il n’est besoin de rien d’autre que d’appliquer les règles administratives en vigueur en créant les postes nécessaires. C’est-à-dire :
– recruter des inspecteurs (les institutions ont toutes des inspections, mais insuffisamment pourvues en personnes formées à la culture républicaine) ;
– réunir fréquemment les instances disciplinaires de ces institutions, et ne pas avoir peur de procéder à des campagnes de révocation massive compensées par des créations de postes ;
– dans les cas les plus grave, traduire en justice les ripoux et les voyous institutionnels caractérisés.
Enfin, il reste une mesure essentielle dans le salut public, mais elle est l’apanage d’un futur chef d’État : c’est le droit de grâce. En ce moment, les observateurs que nous sommes savent pertinemment (je pense par exemple à l’affaire René Galinier) que nombre de nos concitoyens
croupissent dans les prisons sordides de notre social-collabocratie laxiste et perverse, soit comme prévenus soit comme condamnés, en lieu et place de ceux qui les ont agressés, en lieu et place des
vrais salauds, en lieu et place de coupables arrogants, ouvertement revendiqués et jouant pourtant les victimes. C’est le rôle du chef de l’État que d’étudier ces dossiers un à un afin d’arracher ces
honnêtes gens à un enfer carcéral où il n’ont pas lieu de rester. Je rappelle à cet égard que la libération des prisonniers de Vichy faisait partie intégrante des urgences du programme du CNR de 1944.
Jacques Philarcheïn
Blog de Marie-Neige où elle décrit l’enfer de sa garde à vue :
http://le-bourget.over-blog.com/article-transformer-ume-victime-en-coupable-54425442.html
Pétition de soutien :
http://www.lapetition.be/en-ligne/aide-a-marie-neige-sardin-victime-dun-harcellement-7975.html
A consulter aussi, l’affaire Juan Pablo Gutierrez sur le site de l’Humanité :
http://www.humanite.fr/Il-veut-porter-plainte-les-policiers-le-tabassent