Abattage rituel : il faut dénoncer la collusion entre le consistoire juif et les organisations musulmanes

Sylvie Goy-Chavent, sénateur de droite et rapporteuse d’une mission parlementaire sur l’amélioration de la filière viande, a eu l’outrecuidance d’annoncer qu’un étiquetage informant sur le mode d’abattage fait partie des préconisations contenues dans son rapport. Haro sur baudet ! Depuis qu’elle a été rendue publique, l’affaire grossit, enfle, tant et si bien que l’on fait état de menaces de mort et de procès. (1)

MM. Joël Mergui, du consistoire juif, et Dalil Boubaker, du conseil musulman, ont tous les deux hurlé à la stigmatisation.  En langage politiquement correct, ne pas stigmatiser, sont les mots magiques derrière lesquels se cachent l’hypocrisie des uns, les renoncements et les lâchetés des autres.

Casher et halal, même combat ?

Mezza voce, l’un de ces messieurs considèrerait qu’il y a tout de même moyen de lutter, par un tel  étiquetage, contre le faux halal qui envahit les supermarchés ; tandis que l’autre, porté par une autre logique, parle des « négateurs » de pratiques religieuses, dont  la mauvaise foi « a motivé les nazis pour interdire l’abattage religieux dès avril 1933. »

Ah, la rhétorique de circonvolution ! L’information due aux consommateurs est assimilée à du nazisme. Rhétorique archi-usée à laquelle ont manqué « les heures les plus sombres de notre histoire » et tutti quanti. Ras-le-bol du chantage au nazisme et même de tous les chantages en général ! Une âme charitable devrait peut-être dire aux honorables personnes placées à la tête du consistoire juif que cette rhétorique est contreproductive.

Cette affaire nous rappelle, hélas, que nous vivons dans un monde orwellien, où l’information due est le mal et le mensonge (par omission) le bien.

Depuis bientôt deux ans, Résistance républicaine a initié une vigoureuse campagne d’information sur  la viande halal en dénonçant la tromperie organisée qui consiste à injecter dans le circuit courant, à l’insu des consommateurs, la viande non absorbée par les réseaux de distribution communautaires. Elle ne réclamait pas qu’on y mît  fin, mais un étiquetage informant sur le mode d’abattage, le pousseur de caddies pouvant alors choisir quel genre de viande acheter, librement, en connaissance de cause. L’affaire fit tant de bruit qu’un projet de réglementation fut mis à l’étude et finalement rejeté par un sous-ministre UMP, Christian Estrosi, sous prétexte que cela stigmatiserait la communauté musulmane. Le mot était lâché.

Résistance républicaine s’était alors montrée plutôt discrète à propos du cacher, sur le modèle duquel le halal fit pourtant une tonitruante apparition sur le marché. Il y était fait allusion en usant des termes génériques d’abattage rituel, mais pas d’attaque frontale comme celle qui fut, à juste titre, dirigée contre le halal.

Un peu de courage, amis résistants et laïques ! Vous avez avec cette nouvelle affaire  une occasion de vous rattraper. Vous feriez d’une pierre deux coups et vous y gagneriez en crédibilité. Plus généralement, il n’est pas cohérent de se taire en se contentant de regarder ailleurs dès qu’une affaire implique un communautarisme autre que musulman. Car se taire donne raison à ceux qui suspectent votre défense de la laïcité d’être à la carte et votre défense de la république à géométrie variable.

Ahmed Ghlamallah

(1)  http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/07/18/polemique-autour-du-rapport-sur-l-etiquetage-de-la-viande_3449122_3234.html

http://www.agoravox.tv/actualites/citoyennete/article/sylvie-goy-chavent-la-senatrice-de-40091

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