Acharnement : un an après, le Mrap porte plainte contre deux intervenants des Assises de Charenton

Nous avons reçu lundi soir, à 17 heures 42, un mel de la Préfecture de police de Paris. Le policier nous expliquait qu’étant en charge d’une instruction délivrée par la vice-procureur de la République au Tribunal de Grande Instance de Paris, il devait procéder à l’audition de Jacques Philarchein.

Intrigués, nous nous sommes souvenus d’une menace du Mrap, survenue le 20 décembre 2010, quelques heures après la fin des Assises internationales sur l’islamisation de nos pays, qui s’étaient tenues espace Charenton. Les noms de Jacques Philarchein et de Renaud Camus étaient cités, et celui de Tom Trento évoqué. L’écrivain nous a confirmé avoir reçu le même texte, le même jour, signé du même gardien de la paix. Fort de cette information, Jacques a donc appelé la Préfecture. Le policier, bien que prudent, n’a pas démenti le fait que la plainte vienne du Mrap, et soit liée aux Assises. Jacques Philarchein et Renaud Camus seront donc interrogés à la Préfecture de police d’ici quelques semaines. Pour nos lecteurs, voilà le scenario que nous avons reconstitué, et à notre avis, il n’y a guère de risque d’erreur.

1. Malgré la lettre au préfet d’Alexis Corbière, lieutenant de Mélenchon, relayée par Delanoé, demandant l’interdiction de l’initiative, malgré les menaces de Forsane Alizza contre le propriétaire de l’espace Charenton, malgré une contre-manifestation de 50 personnes, dont Fourest, Bouteldja, et les « anti-racistes », les Assises internationales sur l’islamisation de nos pays ont bien pu se tenir le 18 décembre 2010.

2. Elles ont eu un succès retentissant, une salle comble, 1200 personnes, et 600.000 internautes qui, durant le week-end, ont regardé les vingt-cinq interventions, en direct ou en différé.

3. Le 20 décembre, les cerbères du Mrap fustigeaient Tom Trento (américain) et sommaient les pouvoirs publics de poursuivre Renaud Camus et Jacques Philarchein. Pourtant, aucun des cent journalistes présents ce jour espace Charenton n’a, dans les jours suivants, relevé la moindre phrase permettant de lancer une polémique médiatique contre l’initiative. Les policiers présents dans la salle, et les vidéos disponibles sur le net, n’ont pas davantage convaincu les pouvoirs publics qu’il y avait lieu de poursuivre le moindre intervenant, et pas davantage les organisateurs.

4. Marri, le MRAP a visiblement déposé une plainte qui  a donné lieu à ouverture d’une enquête, probablement peu avant l’expiration de la prescription, soit le 18 décembre 2011.

5. Le Parquet de Paris  a décidé que la plainte ne devait pas être classée comme l’avait fait le Parquet d’Auxerre avec celle de Christine Tasin contre le rappeur Cortex, mais instruite.

Voilà les faits, et il nous étonnerait fort que l’avenir nous donne tort. Les policiers vont donc interroger les deux intervenants. Après ces auditions, le ministère public décidera s’il donne suite à la plainte du Mrap, et donc, dans ce cas, de faire convoquer à la 17e chambre Jacques et Renaud Camus. Mais à partir du moment où il n’a pas classé la plainte, la logique voudrait que nos deux amis connaissent à leur tour le charme des tribunaux parisiens…

A trois jours du procès de Pascal Hilout et Pierre Cassen, ce nouvel épisode confirme, s’il en était besoin, que les nouveaux inquisiteurs de l’anti-racisme sont prêts à tout pour faire taire les Résistants… et que ces procès à répétition ne dérangent pas trop le pouvoir, qui laisse faire.

Pour que nos lecteurs aient l’ensemble du dossier, nous vous proposons d’écouter les deux interventions incriminées. Vous remarquerez qu’entre les propos tenus par Jacques et les propos rapportés par le Mrap, il y a quelques différences notoires.

Cyrano

Jacques Philarchein le 18 décembre 2010

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Renaud Camus le 18 décembre 2010

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Communiqué du Mrap du  20 décembre 2010

Assises anti-islam : le MRAP avait raison de demander leur interdiction, et étudiera des poursuites pénales contre certains propos

— Mots-clés associés : communiqués

Le MRAP avait demandé, ensemble avec d’autres, l’interdiction du congrès raciste qui s’est tenu le week-end dernier à Paris sous le titre « Assises sur l’islamisation de nos pays ». Ce ne fut cependant pas la position du ministère de l’Intérieur et du préfet de police de Paris. Ce dernier avait autorisé les « Assises », tout en avertissant qu’il plaçait des fonctionnaires de police à l’intérieur pour relever d’éventuels propos violant la Loi.

Or, le MRAP demande publiquement aux autorités quel est le bilan qu’elles tirent finalement, aujourd’hui, des propos entendus lors de ces « Assises ». Certains sont tout simplement grotesques, tel que le propos de cet activiste anti-musulman des Etats-Unis qui expliqua doctement que les musulmans hostiles à l’Occident seraient aujourd’hui « une menace plus perfide et plus mortelle » qu’ « Adolf Hitler en ses meilleurs jours ».

D’autres, en revanche, ne sont pas simplement choquants mais tombent sous le coup de la Loi, à titre d’incitation publique à la haine.

L’écrivain Renaud Camus prétend, ainsi, que l’immigration obéit à un gros plan – d’autres parleraient de complot anti-national – pour arriver « à un grand remplacement », celui du peuple par les arrivants. Ainsi explique-t-il l’insécurité : « Nous n’avons pas affaire à des voyous, mais à des soldats », dont l’objectif serait de faire fuir les « indigènes » blancs. L’immigration d’hommes, de femmes et d’enfants n’est pas seulement décrite dans les termes du complot, mais présentée comme une agression militaire.

Un autre orateur, Jacques « Philarcheïn », présenta les immigrés comme des « faux pauvres », opposés à des « travailleurs la plupart du temps nationaux ». Alors qu’il parle d’immigration en général, l’orateur a prétendu que ces « pauvres de revendication et non pas de condition » vivraient, en réalité, fort bien « grâce aux prestations sociales et au crime ».

Le MRAP interpelle les pouvoirs publics pour savoir quelles sont les poursuites qu’ils comptent engager, aujourd’hui. De son côté, il étudiera les moyens de poursuites judiciaires à engager par lui-même.

Paris, le 20 décembre 2010.

http://www.mrap.fr/contre-le-racisme-sous-toutes-ses-formes/lutte-contre-lislamophobie/assises-anti-islam-le-mrap-avait-raison-de-demander-leur-interdiction-et-etudiera-des-poursuites-penales-contre-certains-propos/?searchterm=Philarche%C3%AFn-

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