Affaire Morano : mais quelle mouche a piqué Harlem Désir ?

harlem-desirLe scenario paraissait pourtant parfaitement rôdé. Nadine Morano, de retour de ses vacances, déclenche le scandale. Elle a vu une voilée sur une plage, et cela l’a agacé. Elle reconnaît donc que la loi est respectée, mais exprime son malaise, estimant que le voile est contraire à la culture française.

On pourra s’interroger sur les motivations de cette Sarkozyste de combat. Certains pourront la soupçonner d’avoir voulu chercher – et réussir – un coup médiatique, et douter de sa sincérité. Toujours est-il que, comme d’habitude, les journaleux de service montaient en épingle ses propos, et l’interpellaient : “C’est quoi la culture française, répondez !”

Les socialistes glapissaient que la méchante courait après le FN, d’autres nous faisaient le coup du nauséeux, et chacun faisait son numéro de lèche-babouche habituel.

L’islamo-collabo UMP Valérie Pécresse elle-même jouait la bonne élève : «Non, je ne dirais pas la même chose. Pour moi, la France c’est un pays de liberté et c’est cette France que j’aime. C’est une France où quand on respecte la loi de la République, on a le droit de se promener dans la tenue qu’on souhaite», a lancé la députée UMP des Yvelines.

Comme d’habitude, Philippot parlait juste, oubliant simplement de citer l’islam : «Madame Morano peut créer un buzz, mais sa responsabilité politique et celle de son parti est entière. Madame Morano et son parti étaient au pouvoir pendant dix ans. Qu’ont-ils fait contre le totalitarisme qui est en train de grignoter la France ? ».

Bref, tout paraissait se dérouler normalement, et soudain, c’est le couac, le grain de sable.  Harlem Désir a dit «comprendre (la) réaction» de Nadine Morano. « J’ai déjà assisté à ce type de situation. Pas seulement en France, aussi dans d’autres pays, et j’ai toujours trouvé ça aberrant». Sur BFM-TV et RMC, il aggrave son cas, estimant que «la plage est un espace de liberté. Et c’est vrai que c’est un endroit où on n’aime pas que, quand un couple arrive, les deux membres de ce couple n’aient pas la même possibilité de profiter de cet espace de liberté.»

Bien évidemment, toute la gauche exprime sa surprise, voire sa déception. On peut d’abord s’interroger. De quoi se mêle Harlem, il n’est plus secrétaire du PS, mais, en contre-partie de son départ, Valls-Hollande lui ont filé un maroquin de secrétaire d’Etat chargé des relations avec l’Union européenne.

Certes, avec un manque d’élégance certain, les mêmes qui l’avaient imposé à la tête du Parti socialiste lui ont fait porter le chapeau de la Bérézina des municipales, comme si la seule médiocrité du nouveau secrétaire du PS était en cause, et pas la nullité de la politique de Hollande-Ayrault-Valls-Taubira !

C’est que, jusqu’à ce jour, Harlem avait toujours été parfait. Président fondateur de Sos Racisme, il avait mis en place une machine infernale, installant le communautarisme, la discrimination positive, faisant honte aux méchants Français blancs racistes et colonisateurs, et multipliant les excuses à la diversité.

Il avait profité de la bienveillance de François Mitterrand pour être amnistié de deux malheureuses affaires : une petite dette de 80.000 au Trésor Public pour quelques amendes pas payées (de la rigolade à côté de son copain Placé) et une peine de 18 mois de prison avec sursis et 30.000 francs d’amende pour recel d’abus de bien sociaux.

En 1989, lors de la première affaire du voile, à Creil, il avait été parfait. Il avait insulté les féministes qui grognaient, les qualifiant de lepénistes. Et il avait donc pris partie pour qu’on accepte l’uniforme de l’islam à l’école.

Il est député européen de 1999 à 2014, et touche donc, pendant 15 ans, la coquette somme de 12.000 euros par mois. Cela surprend d’autant plus quand il ne déclare, en 2013, que 44.442 euros de patrimoine. il avait appelé à voter oui en 2005 au TCE, prix de son ralliement, ainsi que celui de Julien Dray, à la majorité du PS. Il avait toujours qualifié de raciste quiconque osait s’interroger sur la pertinence de l’immigration en période de chômage de masse, ou s’interrogeait sur la réalité de l’islamisation de la France.

En 2008, il s’était même mis sous la protection de Delanoë, ce qui avait, dans les milieux homophobes, suscité quelques ricanements, liés à des rumeurs lui prêtant une relation passée avec Jack Lang…

Il avait fini, à force de ronds de jambe, à devenir le numéro deux du PS, sous la direction de Martine Aubry. Bref, un parfait petit soldat socialiste qui s’était toujours bien tenu à table, mais n’avait jamais réussi à se faire élire quelque part sous son nom. Pour éviter ce risque, il sera nommé, sans vote, secrétaire du Parti socialiste, en 2012, suite à un accord de coulisses entre Ayrault et Aubry, avec l’accord de Hollande.

Et deux ans plus tard, le voilà qui se met, pour la première fois, à parler comme ceux qu’il a insultés toute sa vie ! Mais quelle mouche l’a piqué ? A-t-il compris qu’il est définitivement cramé au PS, et qu’au prochain remaniement, il saute ! Cherche-t-il à compliquer la vie de ceux qui l’ont viré sans ménagement, pour mettre à la place Cambadelis, qui lui a savonné la planche pendant deux ans ? Veut-il monnayer son silence contre un bon parachute, lorsqu’il sera viré de son inutile poste de secrétaire d’Etat ?

Toujours est-il qu’il devrait faire attention, son copain et successeur à la tête de Sos Racisme a menacé de poursuivre Nadine Morano devant les tribunaux. D’ici à ce que “Super-Mouchard” fasse un prix de gros avec Harlem, traîné lui aussi devant la 17e chambre par Sos Racisme pour incitation à la haine, etc, etc.

Paul Le Poulpe 

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