Afin de démolir Redeker, Leïla Babès use de contre-vérités

Même si Mme Babès avait soutenu M. Redeker en son temps, elle lui en voulait tellement de s’être attaqué sans ménagement au Coran et au fondateur de l’islam. Il a osé la comparaison entre Mahomet et Jésus. C’est le défi de cette comparaison qu’elle n’a pas relevé. Mais elle a essayé de trouver refuge dans une comparaison qu’elle a inventée et qu’elle cherche à accréditer : entre « Mahomet et Hitler ».
Et c’est ainsi que Leila Babès se dévoile dans toute sa splendeur : une virtuose de l’approximation et du louvoiement sans aucune argumentation. Elle aimerait tant continuer à se faire mousser dans sa lutte contre les islamistes pour nous éloigner, comme eux, du cœur du problème : l’islam = Coran + Mahomet.
Afin que tout lecteur puisse reconstituer le fil et l’historique de la question ici-traitée, je lui recommande de relire la tribune de Redeker, de regarder la vidéo où ce philosophe est “lapidé” par un tribunal médiatique de bobos, avant de lire la tribune de Mme Babès où elle y va de ses grosses pierres ou plutôt de ses grosses ficelles :
1 – Le texte de Redeker paru le 19 septembre 2006 dans Le Figaro
2 – Redeker chez Ruquier le 18 mai 2008 (Malgré le souk, notez bien ce qui est exactement dit)
3 – [Islam : réponse à Robert Redeker->http://www.liberation.fr/rebonds/328755.FR.php], tribune de Leïla Babès parue dans Libération le 29 mai 2008

Les curieuses méthodes de Madame Babès

Examinons d’abord cette phrase de Mme Babès, professeur de sociologie des religions :

« Si au lieu de vous contenter de lancer des stéréotypes du genre «christianisme = religion de l’amour, islam = religion de la haine», vous aviez sérieusement soumis votre objet de détestation à la critique rationnelle dont vous vous piquez en vous comparant à Voltaire, vous auriez peut-être évité de comparer le prophète de l’islam à Hitler. Ce qui, au-delà de toute considération religieuse, est une niaiserie et un non-sens épistémologique surprenant de votre part. »
Cette phrase montre très bien que Mme Babès met entre guillemets une affirmation à elle, inventée par elle, pour ne pas reproduire toutes les nuances de Redeker que voici :

« De fait, l’Église catholique n’est pas exempte de reproches. Son histoire est jonchée de pages noires, sur lesquelles elle a fait repentance. L’Inquisition, la chasse aux sorcières, l’exécution des philosophes Bruno et Vanini, ces mal-pensants épicuriens, celle, en plein XVIIIe siècle, du chevalier de La Barre pour impiété, ne plaident pas en sa faveur. Mais ce qui différencie le christianisme de l’islam apparaît : il est toujours possible de retourner les valeurs évangéliques, la douce personne de Jésus contre les dérives de l’Église. »
Tout le monde peut encore s’en convaincre, dans sa tribune, Redeker a donc bien comparé ce qui est comparable : le Coran aux Évangiles et Mahomet à Jésus. Il ne se fait aucune illusion sur les pages noires du christianisme. A cette solide comparaison, Mme Babès n’a rien trouvé à redire.
M. Naulleau, non plus. Au lieu de démonter la proposition centrale de Robert Redeker, il la transfigure à sa façon et pose une question qui n’en est pas : « Quand vous dites Mahomet est un maître de haine, ça veut dire quoi ? Qu’il y a un milliard et demi de personnes dans le monde qui suivent un maître de haine ?! Qui vivent dans la haine ?! Vous savez très bien que 99% des musulmans vivent dans la paix, dans la quiétude de leur foi. »
M. Naulleau sait pertinemment que M. Redeker n’a jamais dit cela, mais, comme Mme Babès, il “postule” une fausse question, une diversion, pour échapper au fond du problème sur lequel tout le monde se casse les dents : la vérité historique de Mahomet, relatée par des historiens musulmans.
Le fait que la haine soit aujourd’hui le lot d’une infime minorité d’activistes et de tueurs musulmans ne démontre nullement le pacifisme du maître. La majorité “pacifiste” aujourd’hui et qui ne l’a pas toujours été, ne peut racheter le prophète de l’islam de ses razzias et massacres, narrés par des historiens bel et bien musulmans.
Redeker démonte immédiatement l’argument de M. Naulleau en posant une question du même acabit : « Combien de personnes suivaient Hitler ? » et puis il explique que « c’est le même type d’arguments… ». Le tac au tac fonctionne à merveille et tous les bobos sont effondrés, personne ne l’écoute plus. Il a dû attendre sagement la cinquième minute pour préciser : « … le même type d’arguments utilisés ici peuvent valoir pour défendre tous les extrémismes politiques, c’est pourquoi on ne peut pas les utiliser.»
C’est bien cet argument percutant que Mme Babès veut éviter de démonter en accusant Redecker d’avoir comparé Mahomet à Hitler. Elle se raccroche comme elle peut aux gesticulations de Métayer pour nous les transformer en réels propos de Redeker. Or, elle ne peut manipuler l’histoire et tout le monde peut revoir le fil de la vidéo pour constater qu’elle évite de relater des faits ! Mme Babès a donc beaucoup de mal avec l’histoire belliqueuse de Mahomet et elle a encore le même problème avec l’histoire récente consignée sur vidéo.

La question de fond reste toujours posée

Mises à part ces évidentes manipulations d’idéologues amateurs, reste donc la question à laquelle Mme Babès n’a pas répondu, elle qui connaît si bien l’islam et enseigne à l’université catholique de Lille : que pense-t-elle de Mahomet comparé à son homologue de Nazareth ? Que pense-t-elle de l’enseignement des Evangiles par rapport à celui du Coran ? Sa pseudo-réponse est totalement inouïe : protéger le Coran de ceux qui en abuseraient pour justifier leur violence. Hélas, c’est tout à fait le contraire qu’il nous faut entreprendre : mettre à nu le Coran et Mahomet pour que les musulmans puissent enfin regarder leur vérité historique en face, l’assumer puis la dépasser.
Fidèle à Voltaire, c’est cette question qui fâche que Redeker a osé traiter. Mais Mme Babès et tant d’autres penseurs musulmans, soi-disant progressistes, voudraient nous noyer dans le brouillard de leur sujet favori, jamais bien défini : l’islamisme et les islamistes. Ces feux de diversion et leur fumée leur procurent un excellent divertissement et un écran pour amuser la galerie avec leur jeu de clair-obscur.
Mahomet n’est ni un Jésus, ni un Gandhi, ni un Socrate… qui pensaient qu’il vaut mieux subir le mal que faire le mal. Mahomet est beaucoup plus proche de Bush : leurs adeptes et guerriers sont faits pour s’entendre et pour se renforcer mutuellement au Proche et Moyen-Orient.
Pascal Hilout, nouvel islam