Agir contre le salafisme : priorité politique et urgence de gauche!

L’émission de Bernard de la Villardière du dimanche 11 novembre(1) a montré à la France entière combien  le poison salafiste était installé et actif  dans notre pays. Il devient de plus en plus évident que ce phénomène  va nous faire vivre dangereusement. Allons- nous devoir nous y habituer ?  Face à cela une foule de questions se posent.

Comment évaluer ce qui, par essence, est de l’ordre de l’intime, à savoir le degré de la foi d’un croyant dans sa religion, la modération ou l’excès, le glissement  vers le fondamentalisme et,  le basculement éventuel vers le terrorisme ?  Avec l’ islamisation grandissante de notre pays le problème de la sincérité ou de la dangerosité des croyants en l’islam se pose. Comment donc évaluer les risques de dérapage ?

Si le frère ainé de Mohamed Merah est courageux et très conscient de la gravité des faits, une des soeurs approuve    et justifie les meurtres avec  une énergie qui glace. M Merah  n’est-il pas un héros pour de nombreux jeunes se réclamant de l’islam ? Y a-t-il parmi ceux-là de futurs  djihadistes ? Comment les appréhender et sur quels signes les reconnaître: le costume, la taille de la barbe, la fréquence des prières, la fréquentation des mosquées, les passages en prison, les voyages à l’étranger, les propos tenus?  Comment évaluer les degrés de nuisance de ces  prêcheurs qui viennent  de l’étranger, qui convertissent à tour de bras. Le reportage de la 6 a montré à quel point ils sont présents dans les mosquées de Toulouse afin de recruter. Ils y cherchent des proies pour  leur faire exécuter leur sale besogne.

Une question essentielle : faut-il donc continuer de construire des mosquées ? Faut il créer un service spécial pour les infiltrer et fliquer  une partie de la communauté  ?

Les évènements de 2012 ont révélé aussi les failles dans  le fonctionnement de la  DCRI. Ce service a, semble-t-il, de plus en plus de mal à appréhender les itinéraires des plus radicaux. On ne peut pas mettre en prison tous les barbus. La part des cas suivis par la DCRI qui est judiciarisée est infime… Les mailles des filets sont larges, les réseaux islamistes  organisés et  la dissimulation un art!

Enfin le fond du problème est le suivant : quand et comment  évaluer  la  partie d’une communauté  qui se recommande  d’une religion de paix Amour et Tolérance lorsqu’elle  déborde  de la légalité  et  présente un risque pour la sécurité du pays? Faut-il comme le suggère le Ministre Manuel Valls une mobilisation de toute la société, et comment cela pourrait-il se traduire et se mettre en place ? Ne risquons-nous pas, pour nous protéger,  de devoir glisser vers un Etat policier? L’affaire n’est pas que française, elle concerne toute l’Europe, une réunion des Ministres Européens se tiendra en janvier 2013 sur ce sujet.

En se revendiquant comme la deuxième religion de France, l’islam  a fait basculer notre pays en  dar al islam (2). Nous sommes maintenant une terre d’islam comme les autres  avec les dangers habituels et l’instabilité  auxquels toutes les sociétés musulmanes sont confrontées, a savoir la gestion des courants extrémistes et les risques terroristes. 

Combien sont-ils en France,  actifs, à prêcher le racisme la haine des Juifs des Français et de notre pays comme l’a expliqué  l’aîné de la famille Merah ? J’aurais dû parler avant avoue -t-il  à la fin du reportage.   Cet homme est courageux il doit lui-même protéger son fils de 16 ans qui a déjà été approché ….!

Maintenant une évidence se fait jour:  il y a eu ( et il y a encore), un incroyable déni de réalité   des grands médias français et des forces de gauche, forces qui auraient dû être les vigies de notre République. Face aux discours convenus  il faut donc aujourd’hui une prise de conscience  et la possibilité de l’expression d’une  parole citoyenne libre et sans tabou.

La question de fond reste posée : qu’avons-nous gagné vraiment  en  facilitant le développement de l’islam sur le sol de France ? L’angoisse d’avoir des  affaires Merah?  Après les évènements révélateurs de l’Algérie des années 90, après les attentas de 95 en France les décisions  politiques et économiques françaises de ces  dernières années n’ ont-elles pas été  à côté de la plaque et complètement inconscientes ? En accueillant sur notre sol  les exilés  du  FIS et du GIA algérien dans les années 90 (3) n’avons-nous pas commis une erreur historique dont nous payons le prix maintenant? L’histoire se juge sur le long terme, nous  laissons un terrible héritage   aux  générations futures !

Chantal Crabère

(1) Sur M 6 dimanche 11 novembre soir. Reportage de Mohamed Sifaoui

(2) Terre d’islam

(3) Mohamed Sifaoui est un des rares journalistes à avoir depuis les année 2000 réalisé un vrai travail de terrain et de fond sur le sujet, allant jusqu’à s’immerger dans les réseaux islamistes.

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