Il faut que cela se sache.
Cet épisode de la guerre d’Algérie a été soigneusement occulté par le gouvernement français et par tous les médias, (mais l’ont-ils su ?).
Dix jours avant la signature des « accords d’Évian », l’armée française allait commettre, sur ordre de De Gaulle et de son gouvernement, la plus odieuse forfaiture de son histoire.
Voici comment le chef de l’État français avait décidé de refaire un nouveau Dien Bien Phu, en laissant massacrer une unité d’infanterie, composée essentiellement de jeunes appelés du contingent, basée non loin de Souk-Ahras, dans l’Est algérien, face au village tunisien de Sakhiet-Sidi-Youssef.
(Rien à voir bien entendu avec le fameux bombardement de ce même village le 2 février 1958 qui mobilisa toute la presse internationale et attira l’opprobre de nombreux pays contre la France)
Depuis le lever du jour de ce 9 mars 1962, une pluie d’obus tirés par l’artillerie lourde de l’ALN, installée en Tunisie, pleut avec une intensité sans précédent sur cette unité composée de jeunes recrues, des appelés pour la plupart.
Le commandant de l’unité n’a pas les moyens matériels de riposter car ses hommes ne sont équipés que d’armes légères.
En effet, sur ordre du gouvernement, on lui a retiré quelques jours plus tôt son artillerie lourde plus un régiment de la Légion étrangère et une demi-brigade de blindés.
Ordre bien singulier puisque les services secrets avaient signalé une concentration inhabituelle de forces adverses en territoire tunisien, juste en face de ce secteur.
Sans cesse, le commandant demande par radio à sa hiérarchie basée à Constantine et à Bône l’appui de l’aviation pour le dégager.
La situation devient désastreuse à l’aube du 10 mars. Les tirs redoublent de violence.
Puis c’est le silence.
-« Je vous en prie, réagissez ! Nous risquons une attaque massive des fellaghas ».
De son poste d’observation le commandant constate, à l’aide de ses jumelles, qu’à moins d’un kilomètre plusieurs brèches ont été ouvertes dans le barrage électrifié qui délimite la frontière entre les deux pays. Sur les collines environnantes des milliers de combattants de l’ALN progressent à découvert dans sa direction.
Ils sont à moins de deux kilomètres à vol d’oiseau. Il sait qu’il ne pourra pas résister à une attaque de cette envergure et que tous ses hommes vont se faire massacrer. Il se demande pourquoi on ne lui envoi aucune aide.
Ce qu’il ignore c’est que l’état-major militaire a reçu l’ordre de ne pas intervenir.
Pour quelles raisons ?
Des négociations sont engagées avec les nationalistes algériens et Louis Joxe discute en ce moment même à Evian avec les représentants du GPRA.
Pour amadouer les dirigeants nationalistes, le gouvernement français a décidé quelques jours plus tôt un « cessez-le-feu unilatéral ».
Ainsi l’ALN (Armée de libération Nationale) peut agir en toute impunité et tenter une opération spectaculaire afin de négocier dans de meilleures conditions.
Et c’est pour cette raison que De Gaulle va sacrifier sans aucune pitié, sans aucune émotion, quelques centaines de jeunes soldats appelés du contingent dans le seul but de démontrer à la métropole la nécessité urgente de terminer cette guerre quel qu’en soit le prix.
Informé de tout cela, le lieutenant-colonel Lisbonis, commandant la base aérienne 213 de Bône, hésite à intervenir.
Un an plus tôt, au moment du putsch des généraux, il était resté fidèle à De Gaulle.
Mais sa conscience le tenaille et il ne peut concevoir de ne pas se porter au secours de ces jeunes soldats français sacrifiés au nom d’une odieuse politique d’abandon.
Dès le lever du jour, il donne l’ordre aux escadrilles de décoller.
En quelques heures la victoire change de camp. Les pilotes des T-6 arrosent de leurs mitrailleuses les fellaghas, surpris par une attaque aérienne qu’ils n’attendaient pas, et les A-26 franchissent la frontière, les poursuivant et lâchant leurs bombes sur les positions de l’artillerie adverse.
Les soldats du contingent et la population civile sont sauvés.
Quant au lieutenant-colonel Lisbonis, il s’envole pour Paris.
Non pas pour être félicité mais par mesure disciplinaire.
Le gouvernement lui reproche d’avoir enfreint les ordres et d’avoir gravement compromis les pourparlers d’Évian, même au prix de la vie de quelques centaines de jeunes soldats français.
Le 14 mars 1962, le commandant de la base aérienne de Bône-les-Salines est mis aux arrêts pour avoir riposté aux attaques de l’ALN contre le barrage et sauvé quelques centaines de jeunes soldats et de civils français.
(Source : « J’accuse De Gaulle », édition 2016)
Manuel Gomez
Il ne faut pas dire que de gaulle était une ordure, c’est la liberté de parole version riposte laique .
La pourriture et l’ignominie des dirigeants de l’époque est énorme. Merci Manuel de faire connaitre cet épisode honteux.
Surtout que le sacrifice de la garnison et des civils, était strictement inutile.
Parmi les montres de l’époque, deux noms doivent recevoir nos malédictions éternelles :
FOUCHER, le plus vil de tous les collabos et KATZ , la déjection complice des massacres d’Oran. Mais hélas, il y en a eu beaucoup d’autres.
Les dirigeants actuels sont bien.pire
Pour nous qui avons vécus ces moments particuliers monsieur Gomez, nous y restons sensibles, merci pour cette autre page souvenir. Mais pensez-vous que votre article sera lu par d’autres, qui devraient à mon sens s’en inspirer, d’autant quand le rappel de la date de célébration du 19 mars fleurie encore dans toutes les presses existantes ?
Bien à vous.
Ce fait parmi d’autres confirme ce qu’a écrit Ploncard d’Assac dans son livre sur “de Gaulle entre la légende et la réalité ! ” Chaque être humain lors de son passage sur terre a sa part d’ombre et de lumière, de Gaulle n’échappe pas à cette règle !!!
2GOL a deshonore lui et ses colaborateurs la France par sa honteuse politique algerienne alors que l armee etait vainqueur sur le terrain, honneur a ceux qui ont refuse dobeir a ces ordres infames
Bonjour Manuel !
Je suis vos messages avec régularité parce que j’ai été confronté aux problèmes du maintien de l’ordre à Alger entre Mai et Juillet 1962(appelé du contingent et chef de section)
J’ai tenté vainement quelques messages qui bloquent systématiquement.
POURQUOI ???
DE degole rien ne me surprend Hélas il a endormi une grande partie de Français ignorants ces faits ,ce souvenant seulement de sa fuite en Angleterre ,et depuis ce pays va a la dérive ;j’espère qu’il a grillé en enfer ce Menteur
L’âge venant je découvre sidéré au fils des années et des documentaires que je visionne sur les chaînes HISTOIRE, de PLANETE, TOUTE L’HISTOIRE, NATIONAL GEOGRAPHIE (et même la 2 et la 3) que De Gaulle était un abominable bonhomme.
L’affaire des harkis est encore plus terrible pour lui. La raison d’ETAT, c’est ça ! ?
J’ai honte de mon pays. HONTE, HONTE HONTE.
MJ.-
Le front populaire n’aurait il pas fait la même chose pour plaire aux yankees dontil est reconnu que cette guerre leur a permis de rétablir la situation intérieure. La situation d’Ukraine actuelle montre que cela n’aurait rien d’invraissenblable. W.c . Bullit aurait beaucoup inspiré Roosevelt
Oui, triste époque faite d’héroïsme, de lâcheté, d’indifférence (en métropole) et de trahisons -active ou passive- de la part des “élites”, mais il y eut quand-même de très beaux geste comme celui du lieutenant Ouchene, un Kabyle qui rejoindra la France et qui arracha un important groupe de pieds noirs promis au massacre (Oran 5 juillet 1962) en les escortant jusqu’à sa caserne.
UNE interprétation subjective de cette journée ….Le lieut OUCHENE commandait la section qui ouvrit le feu sur les pieds noirs , ce fut ” l’affaire du fusil mitrailleur “. Dépassé par les évènements , il ne parvint que très difficilement à faire cesser le feu de ses tirailleurs ….Il fut “rapatrié ” en FRANCE , et finit ses jours dans les Alpes de Hte.PROVENCE sous le nom de DUCHENE, après avoir quitté l’Armée .
Il s’agissait d’une offensive générale sur le barrage tunisien (pas limitée à Souk-Ahras). Je sais, j’y étais (Oum-Teboul). C’est le secteur Nord de La Calle qui fut le plus soumis aux tirs de l’artillerie du FLN, (du 9 au 14 mars).
Effectivement, c’est un épisode occulté de cette guerre qui n’a jamais transpiré dans les médias; de France, à cette époque je suivais de près ce qui se passait “là bas”, car je risquais un jour d’y être confronté. J’ai été envoyé en AFN en mai 62 et j’y suis resté jusqu’en octobre en voyant la fuite éperdue des pn et de familles de harkis s’empilant sur les bateaux ; le ramassage des armes chez les quelques fermiers qui restaient, afin de les livrer aux tueurs de l’ALN (un parallèle à faire avec la collecte d’armes organisée récemment en France… dans quel but ?), j’ai pu constaté de visu les dégâts causés par ces accords bâclés en mars. On pourrait dire ironiquement et cyniquement que l’année 1962 fut un grand millésime, entre la crise de Cuba et l’indépendance de l’Algérie en passant par le “suicide” de Marilyn Monroe, nous avions de la lecture dans les gazettes.
je me souviens (même si je ne suis pas québécois) d’un reportage sur oran le 5 juillet 1962, l’armée avait ordre de ne pas secourir les piednoirs et un lieutenant a enfreint cet ordre, protégé quelque uns de ceux qui n’avaient pas compris ce qu’était l’épuration éthnique , ce lieutenant a été convoqué par son colonel qui lui a dit “si vous n’aviez pas été musulman je vous aurait fait passer en conseil de guerre”
il y eut , Dieu merci , pas mal de cas , un peu partout en Algérie , d’officiers qui s’assirent sur les ordres de leurs supérieurs , et intervinrent pour protéger la population .” Il est beau , pour un soldat , de désobéir à un ordre criminel “(dit le réglement de la Bundeswehr )