Algériens vous devriez être solidaires des Français

Algerie-tee-sshirtMa petite soeur qui vit toujours en Algérie est rentrée en pleurs ce soir, car elle a été malmenée sur son lieu de travail à cause du petit drapeau français qu’elle arborait en guise de solidarité avec les victimes des attentats islamistes de Paris. Mon frère aussi a eu des échanges musclés avec des amis algériens pour le même “délit de solidarité”. Et enfin, je me rends compte que beaucoup de mes amis algériens et franco-algériens ont eu droit à ce rappel à l’ordre de la part de personnes s’improvisant “police de la pensée”. Leur crime: être sensible au malheur des Français.
Ma première réaction était de me demander en quoi la solidarité avec la France en ces jours de deuil pourrait blesser l’orgueil national algérien ? Mais j’ai fini par me rappeler que pour un Algérien en mal d’identité, de la génération “one two three, viva l’Algérie”, à défaut d’obtenir “li papié frounci”, on est fatalement et à contre-cœur fier de son algérianité dont on endosse non sans peine, l’uniforme du nationaliste occasionnel.
Voici ma réponse pour cette génération post décennie noire, ces suppôts de DAECH:
Premièrement, révisez le sens du patriotisme, car aimer l’Algérie n’a rien de l’amour en ce qui vous concerne. C’est de la parade, de l’hystérie, de la provocation. Vous êtes des constipés du coeur. Vous ne savez pas aimer. C’est la haine de la France, ce rêve inaccessible aux enfants du terrorisme que vous êtes, qui motive votre patriotisme.
Deuxièmement, honte à vous, qui êtes prêts à acheter des visas à 6000 euros pour rejoindre la France, de lui vouer une telle rancune assassine. Les dossiers de demandes de visas qui se comptent par  dizaines de milliers chaque jour témoignent de votre addiction. Désormais, on ne vous accueille même pas à l’ambassade de France, tellement on a eu marre de vos gueules. On a confié vos dossiers à des entreprises qui font commerce de votre péché inavoué, tout comme pour l’alcool, les femmes, et les cabarets… Honte à vous, de vous réjouir des malheurs d’une si grande nation. Oui la France est grande, glorieuse, libre et fière. Si vous n’arrivez pas à tourner la page de la colonisation que vous n’avez même pas connue, alors que vous avez lâchement fermé l’oeil sur l’islamisme qui continue à vous sodomiser, c’est que vos têtes sont malades. Il vous faudra une campagne nationale de cure psychiatrique… Vous êtes malheureusement pour nous autres, un peuple schizophrène.
La haine de l’autre vous empêche de vivre, de rire, de danser, de créer, d’aimer. Aujourd’hui, alors qu’on vous a laissé ce beau pays à vous seuls, entre vous – Mohamed au nord, Mohamed au sud, Mohamed à l’est et Mohamed à l’ouest selon le fameux spectacle de Fellag – qu’est-ce que vous en avez fait ? Vous vous êtes entretués, vous avez assassiné vos penseurs, vous avez répandu l’obscurité sur le pays du soleil, vous avez enlevé la joie de vivre qu’ont connue nos parents et grand-parents qui, même s’ils ne jouissaient pas sous l’administration coloniale de tous les droits citoyens, savaient aimer et rire, ils étaient respectueux, loyaux, droits, humbles et humains… Et pourtant c’étaient eux qui avaient souffert de la colonisation et qui avaient lutté pour leur indépendance…
Que savez-vous ne nos martyrs? Vous ne connaissez même pas leurs noms et ça ne vous intéresse pas de le savoir, ni connaître leur parcours ou comprendre leurs motivations et apprendre de leurs erreurs. Seulement, vous évitez dans vos récits mythologiques autour de ces héros de mentionner qu’ils se sont battus pour une cause juste et noble, unique et universelle qui s’appelle “Liberté”, un mot qui vous dérange aujourd’hui et que vous avez vendu à bas prix à vos nouveaux bourreaux: Etat Islamique & Compagnie. Alors, fermez vos gueules! Vous n’êtes pas en mesure de parler patriotisme. Vous n’avez pas le droit d’entacher la mémoire de nos véritables causes et nos nobles combats par votre esprit rétrograde et gangrené… Vous n’avez aucun droit d’hériter d’un combat que vous n’avez pas mérité et que vous avez déshonoré par-dessus tout.
La génération qui a fait la guerre appartient au patrimoine national et ne vous appartient pas à titre personnel. Vous n’avez aucun droit de vengeance, d’autant plus que les criminels de la guerre d’Algérie ne sont peut être plus de ce monde. Leur peuple ne va tout de même pas payer pour eux ad vitam. aeternam. Si toutes les nations avaient suivi ce raisonnement, l’humanité aurait été anéantie depuis longtemps. On hérite de l’indépendance, pas de la guerre, pauvres revanchards !
Et puis, voyons voir! Qu’avez-vous fait depuis que vous avez reçu ce pays en héritage ? Qu’êtes vous devenus ? Des voyous et des brigands qui nous faites honte, ici et ailleurs.
Ces jeunes gens morts sous des balles lâches et traitresses à Paris, sont les fruits de l’amour… Il est tout à fait normal que la perte de chacun soit une catastrophe nationale, internationale, planétaire même… Car les enfants de l’amour sont les chercheurs, les médecins, les artistes, les écrivains et les chefs d’Etat de demain. Et vous, vous êtes quoi ? Vous êtes les enfants de la haine, des bâtards, les enfants des traditions, de la religion, des mariages forcés et du viol conjugal… Voilà ce que vous êtes. Votre naissance même est le fruit de la haine… Voilà pourquoi la vie chez vous est gratuite.
Troisièmement, amnésiques et incultes que vous êtes, vous devriez être les premiers à témoigner votre solidarité avec le peuple français car vous avez connu le même drame, dix ans durant, au lieu de quoi vous êtes collectivement atteints du syndrome de Stockholm…Vous êtes à jamais, affectivement dépendants de vos bourreaux, les islamistes. Qu’ avez-vous fait de l’Algérie, ce petit joyau coquettement installé dans son écrin entre l’Afrique et la Méditerranée, qui n’a rien à envier à l’Italie, à la Cote d’Azur ou à Monaco, en plus du Sahara et son or noir, de quoi nourrir la planète entière ? Par votre fanatisme gratuit, c’est désormais une prison pour la jeunesse et un cimetière pour les rêves. Vous avez réduit ce beau pays et son immense patrimoine à un territoire idéologiquement conquis par l’Etat Islamique. Vous vous réjouissez que ce projet pernicieux ne soit en marche à travers la réhabilitation de vos terroristes. Vous entretenez le loup dans votre propre bergerie, vous, nos traitres! Ce loup qui n’attend que le moment où vos dirigeants vous auraient saigné à blanc pour vous réduire en esclavage à coups d’ALLAH AKBAR. Ce n’est qu’une question de temps.
Autrement, vive la dictature pour celui qui ne connait pas la valeur de la liberté. Vos dictateurs savent qu’il vaut mieux piller et fuir que de s’acharner à éduquer des sauvages.
Quatrièmement, vous êtes indéfiniment coupés du monde. Au moment où l’humanité essaye de supprimer les frontières de couleurs, de cultures, de cultes et d’idéologies pour un avenir diversifié, coloré, juste et meilleur, vous cultivez encore des sentiments obsolètes, moyenâgeux, liberticides et stériles. Votre fierté est mal placée. Elle est pathétique. Votre sens de l’honneur est erroné, ridicule et destructeur. Les Français d’aujourd’hui ne sont pas les Français d’hier et ceux d’hier n’étaient pas tous des bourreaux. Vos bourreaux sont ceux qui vous ont trahis et ont détourné votre indépendance… Chiche! osez vous en prendre à ceux-là au lieu de ressasser et transmettre à vos enfants cette haine maladive envers une nation de Lumières. La colonisation n’est qu’un pan de son immense Histoire et cela ne devrait pas nous enlever le droit d’accéder comme toute l’humanité à ses valeurs universelles. Lisez sa littérature, observez son architecture, apprenez de son Histoire. Vous comprendrez qu’en vous amputant de cet héritage, vous perdez des siècles de lumières. Demandez-le à vos combattants qui ont appris le sens de la liberté dans ses écoles, Ô peuple ignorant!
Aussi, oubliez-vous qu’avant la colonisation française, vous étiez colonisés par les Ottomans et avant eux les arabo-musulmans ? Votre mémoire est sélective on dirait…Vous prêtez allégeance aux uns, vous vous transmettez en héritage la haine des autres et vous entretenez des rapports sado-maso les uns avec les autres maintenant que vous avez viré tout le monde.
Au grand dam de ses détracteurs, la France vivra jusqu’à la fin des temps, car le monde tient son humanité de ses valeurs. Vos baves de crapauds n’atteindront pas la blanche colombe. Les meilleures nations du monde l’ont soutenue et ont pleuré sa détresse. C’est normal, le monde entier parle le langage de l’humanité. Il n’y a que vous qui êtes restés à la traîne. La France n’a que faire de vos commentaires haineux. Bien au contraire. Ça lui donnera une meilleure visibilité sur les peuples à mettre sur la liste noire et vous êtes les seuls perdants (de visas si chers à vous). Cette nation révèle au grand jour votre complexe d’infériorité. Vous ètes incapables de construire, de vous organiser, et même de vous aimer et d’aimer votre pays. Alors il est plus facile pour vous de jouer la veuve éplorée.
Et enfin, je suis fière d’aimer la France, comme je suis fière d’aimer l’Algérie berbère. La France a fait avancer l’humanité. Qu’est-ce que vous avez fait pour l’humanité, vous qui rejetez vos déboires sur elle? La jalousie, ça se soigne, pauvres hypocrites! Faites mieux ou taisez vous !
J’aime la France et contrairement à vous, j’ose exprimer mes sentiments d’amour et de gratitude. Vos intimidations me laissent de marbre. Mon amour pour la France est innocent de tout opportunisme, pour clouer le bec aux réflexions malsaines et méchantes. Ce pays m’a donné (ainsi qu’ à des millions d’Algériens, pour ceux qui savent reconnaitre), une seconde chance de vivre, d’aimer, d’apprendre et de m’entourer de gens bien de toutes les nations et de toutes les couleurs, sans rien me demander en retour, sinon le respect de ses valeurs. Cette reconnaissance pour mon pays adoptif n’enlève en rien l’amour que j’ai pour l’Algérie, que vous nous avez interdit par votre barbarie, votre inculture, votre incivisme et votre hostilité…Oui c’est vous, notre malheur et votre propre malheur, qui nous empêchez de vivre paisiblement et dignement sous le soleil !
J’ai encore beaucoup de mots qui se bousculent aux portillons, mais commencez par réfléchir sur ces points et saisir le sens de ces mots. Il va vous falloir rejoindre la famille humaine pour bien assimiler tout cela. D’ici là, nettoyez vos rues, parlez poliment, respectez-vous les uns les autres, ne persécutez pas vos penseurs, tolérez la différence, réconciliez-vous avec la femme et aimez la vie… Ici en France, la vie est sacrée et c’est ce qui provoque votre jalousie maladive. C’est pourquoi tous les amoureux de la vie, à la différence de leurs nationalités, leurs religions et leurs couleurs, sont solidaires avec les Français, à qui la vie a été lâchement et gratuitement enlevée… Et vous, qu’avez-vous de sacré qui ne soit pas laid ?
Post scriptum: j’excepte de mon billet des millions de compatriotes algériens et algériennes extraordinaires, éduqués, humains, humanistes, intègres et honnêtes, pour beaucoup par instinct et par grandeur d’âme. Ceux là vivent malheureusement dépaysés dans leur propre pays, au milieu de millions de monstres et comme ma petite soeur, subissent au quotidien des intimidations par rapport à leur esprit libre et leur amour inconditionnel de l’humanité. J’ai des centaines d’amis de cette trempe. Mes amis, vous l’aurez compris. Vous n’êtes en aucun cas visés par ces propos, car vous êtes vous mêmes blessés et révoltés. Vous avez tout mon respect et mon soutien… Je vous aime tendrement, sans condescendance, aucune ! J’ai partagé vos joies et malheurs vingt sept ans durant.
Il était temps pour moi de tourner la page. Mais je suis pour toujours et fièrement liée à vous au nom de ce que notre pays a traversé et de notre Histoire commune. J’assume cette appartenance sans folie suicidaire. Car je sais aussi qu’il y’a une plus grande famille qui s’appelle l’humanité et elle n’a pas de frontières. Quant aux pseudo nationalistes révolutionnaires qui trouveraient dans mon discours du “léchage de cul”, de grâce, faites-vous l’honneur de vous passer de mon amitié. Nous ne sommes pas du même monde !
Leila Rabes