Ancien syndicaliste, petit-fils de cheminot, je ne supporte pas la CGT et encore moins Sud

CGTmeeting_contre_le_racisme_webLa grève de la SNCF n’en finit pas. Elle m’a coûté un billet de train du fait de l’annulation d’un voyage.  J’ai fait un plein de diesel qui parait-il pollue plus. La CGT s’en fout de ma situation personnelle et de l’écologie en général. Comme elle se fout d’ailleurs de la situation des clients (usagers dit-elle)!

La CGT n’est pas un syndicat, c’est une agence politique. Une agence idéologique au service de ses intérêts d’abord, puis de ses adhérents et accessoirement au service de l’Entreprise qui fait vivre tout ce beau petit monde en assurant les relèves des permanents et autres délégués de tous poils. C’est la même affaire dans toutes les entreprises publiques. Pour 100 cheminots encartés qui bossent moins de 35h par semaine, combien de cégétistes sur les rails.

Je suis issu d’une famille de cheminots. Mon grand-père et mes oncles étaient des cheminots. Le premier était un conducteur de locomotive à vapeur, une “Bête Humaine” de Zola. Parti en retraite dans les années 50. Jean Gabin en a été une image symbolique. La vapeur et le charbon et les dortoirs. Bien loin, des conditions de travail d’aujourd’hui.

Qu’importe pour les représentants de cette engeance que sont les appointés et les permanents de la CGT. Les conditions peuvent changer pas les revendications.

Chacun sait que ce syndicat est un croupion du Parti Communiste, même s’il a désormais l’audace de refuser de l’admettre. Il se fait tailler des croupières par un syndicat encore plus à gauche, voire situé à l’extrême gauche: Sud-Solidaire. La haine du patronat chevillée.

Alors, la compétition est forte, la CGT se sent en faiblesse, en association avec son parti politique chéri qui s’écroule également, et surtout face à un SUD plus rouge, plus teigneux, plus extrémiste encore.

La CGT s’accroche à sa grève comme à une bouée de sauvetage, histoire de démontrer à ses ouailles qu’êlle a encore les moyens de faire ce qu’elle veut dans l’entreprise. Le Calife à la place du Calife officiel.

Je connais bien la CGT, celle de mon ancienne entreprise surtout. Mais ce sont les mêmes partout. Majoritaire, elle se conduit en dictateur de la pensée communiste. Bien entendu, mon syndicat qui était classé indépendant, était considéré comme fascisant par la CGT alors même que parmi les permanents de ce syndicat, j’étais l’un des rares à voter à droite. Il est vrai que j’étais le seul à le revendiquer ouvertement face aux syndicalistes quelque peu staliniens et à afficher une photo de l’Empereur et de De Gaulle dans mon bureau.

Tout cela pour dire que je connais bien le fonctionnement interne et je ne cracherai pas dans la soupe syndicale. Le syndicalisme est une formidable école de vie et de relation humaine qui m’a beaucoup apporté sur tous les plans. Par contre, j’ai toujours détesté les syndicats qui refusaient de prendre en compte l’intérêt de l’entreprise et celui des “clients”. Nous vivions grâce à la bonne santé de notre entreprise. Cette conscience était notre force et notre différence. J’ai toujours considéré qu’il fallait d’abord trouver des accords, négocier et obtenir si possible pour les agents, nos adhérents, les salariés en général mais jamais au détriment de la santé de l’entreprise. Quasiment à l’inverse des syndicats d’obédience socialo-communistes.

Pour autant, du moins dans mon entreprise, les dirigeants m’ont toujours étonné par leur promptitude à céder à ces syndicats plus hégémoniques par leur capacité de nuisance, que par les effectifs. La peur des conflits, le chantage permanent. A plusieurs occasions, des dirigeants auraient pu faire passer une réforme interne, mais jamais ils n’ont osé le faire par peur de la CGT. Ce fut pire lorsque SUD a réussi à faire valider sa représentativité.

En clair, c’est l’histoire de la poule et de l’œuf. Plus personne ne sait vraiment qui décide quoi, et qui est responsable des causes et des effets.

Qui est responsable de cette grève ? La direction de la SNCF ou les syndicats qui connaissent les faiblesses de l’entreprise.

En attendant, face à une CGT au bord d’une faillite de représentation, d’une déchéance progressive, d’un déclin quasi certain. Plus de 20% de ses effectifs ont voté pour le FN de Marine Le Pen.  La Direction reste impuissante sinon incapable de réagir, sauf en ce moment.

La CGT doit-être très surprise de cette résistance face à leurs revendications. Elle l’est sûrement encore plus de constater que cette résistance vient de la gauche socialiste qu’elle croyait avoir dans la main. Le pouvoir politique ne cède rien. Étonnant ! Tout le contraire de la droite qui a pris l’habitude de se conformer aux désirs des syndicalistes socialo-communistes et de la gauche en général.

Alors en réalité, les clients, les “usagers” comme ils disent, tous s’en moquent véritablement. Les politiques comme la CGT et Sud. Face à cette grève injustifiée, sans doute aurait-il fallu une mesure énergique. A la manière d’un  Ronald Reagan lors de la grève des contrôleurs ?

En France, ce genre de réaction est-elle possible ? Je le pense, mais pour cela il faudrait un pouvoir politique qui soit légitimé par le soutien du peuple. Malheureusement, nous en sommes loin.

Nous avons une démocratie dévoyée qui ne représente pas le peuple. Il suffit de regarder la composition des assemblées et la manière dont sont élus “les représentants du peuple”. Des élus qui ne représentent plus rien hormis eux-mêmes ! Des élus qui songent essentiellement à faire carrière. Des politiques qui manquent de paroles et de constance. Comment en vouloir à des syndicalistes qui en sont les petits cousins… quelque part.

Alors oui, tous se moquent bien des “clients”, car au fond, ils savent que ces clients sont des captifs, des gogos de la banlieue, des abonnés du rail,  toujours en retard, et grand avantage, ils ont la mémoire courte. Alors pourquoi se gêner. Bientôt la fin d’une grève, en attendant la suivante, sous un autre prétexte.

Il serait temps tout de même de changer enfin de politique et d’aller vers un syndicalisme d’entreprise débarrassé des intérêts politiciens et surtout socialo-communiste d’un autre âge.

Gérard Brazon (Le Blog – Puteaux-Libre) 

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