Dans les articles précédents, nous avons vu que pour la Halde, la Licra, le Mrap et SOS-Racisme, le racisme anti-blancs n’existait pas, ou que s’il existait, il ne fallait surtout pas en parler. Il y a les bons et les mauvais combats antiracistes, et il y a également les bons et les mauvais racistes.
Quand des quidams osent ébranler ce dogme en interpellant les « antiracistes » patentés sur des cas concrets ou sur des statistiques, les trois armes discriminatoires qu’utilisent les spécialistes autoproclamés sont :
– Merci pour votre message. On vous écrit pour vous dire qu’il « alimente notre réflexion ». (La Halde)
– Il ne faut pas confondre des faits isolés relevant de « la délinquance de droit commun » avec la noble cause de la lutte contre le racisme. (La Licra)
– Il ne suffit pas qu’un acte soit raciste pour qu’il soit raciste, il faut que l’auteur ait une « intention pénale » raciste, ce qui n’est pas le cas dans l’affaire que vous rapportez. (La Licra)
Zemmour versus BHL à la 17ème chambre
Présupposer de l’intention ou de la non-intention de quelqu’un, certaines mauvaises langues appellent cela un « procès d’intention », et nous citent en exemple l’affaire Zemmour. Mais maintenant que la Licra a écrit elle-même dans sa réponse à mon testing qu’il faut juger les « intentions pénales » et non les faits, j’espère que c’est limpide pour tout le monde. Les tribunaux de la République auront donc à déterminer si Eric Zemmour avait une « intention pénale » en disant que « la plupart des trafiquants sont noirs ou arabes, c’est un fait ». Peu importe que cela soit vrai ou faux, ce qui compte avant tout, c’est l’« intention pénale ». Bon courage aux magistrats de « délinquance de droit commun », et surtout aux avocats « antiracistes » !
Je sens qu’ils vont devoir une fois de plus faire appel au joker des « heures les plus sombres de notre Histoire ». Ou aux effets de manche d’un Bernard-Henri Lévy qui déclara, lors du procès d’Oullins où il était un témoin capital (il était à des centaines de kilomètres de la scène du crime, mais ça ne fait rien) : « Le déni du racisme fait partie du concept du racisme. Les grands criminels racistes du XXe siècle ont toujours affirmé qu’ils ne l’étaient pas. Les propos du coupable ne vous seront donc d’aucun secours. » On remarque donc que BHL n’hésite nullement à contredire la Licra sur la nécessité de l’« intention pénale » raciste !
Et BHL de comparer le prévenu au nazi Eichmann. Il fallait bien en passer par là, puisque l’accusation n’avait strictement aucune preuve pour étayer l’accusation de « racisme », Samuel Thomas n’ayant pas réussi à convaincre les témoins de témoigner comme il aurait fallu. Appeler les mânes d’Eichmann à la rescousse pour un fait divers tragique dans une banlieue lyonnaise relevant du « droit commun », ça doit faire partie de ce qu’on appelle « l’intention pénale », mais ça n’a hélas pas marché à Oullins.
Tiens, BHL contre Zemmour, ce serait marrant dans un prétoire ! Et pour assurer le coup et pour éviter la débâcle d’Oullins ou du procès Siné, la Licra pourrait aussi faire citer le sociologue Dominique Wolton, le psy Gérard Miller et le sage Guy Bedos qui a menacé de casser la figure à Zemmour. Non, finalement, pas Bedos car il avait signé la pétition de soutien à Siné alors ça va compliquer les choses. Gardons Bedos pour le procès Mrap contre Zemmour. Mouloud Aounit aura bien besoin d’un allié aussi. Quant à Dominique Sopo, il pourra faire écrire sa plaidoirie par Caroline Fourest, et confier à Samuel Thomas les décors, la mise en scène et la rédaction des dialogues des témoins directs.
Finky, le mannequin et l’actrice porno
A propos de philosophes et d’intellos, en examinant les organigrammes de la Licra (qui pêchent encore un peu par leur manque de couleurs et de « diversité »), je constate qu’Alain Finkielkraut fait partie de son « comité d’honneur ». Pourtant il me semble que ce Monsieur est le philosophe qui a déclaré à l’Express dès 2004 : « Le seul schéma qui soit désormais à la disposition de la critique, c’est l’antiracisme. Car l’antiracisme est devenu l’idéologie de notre temps. L’idéologie, disait Hannah Arendt, c’est un principe unique d’explication du monde. Hier, l’idéologie marxiste réduisait la réalité à la lutte des classes : tout était ramené à l’exploitation. Aujourd’hui, l’idéologie antiraciste réduit la réalité à la grande antithèse de la discrimination et des droits de l’homme : tout est ramené à l’exclusion. De la pluralité humaine et de la complexité du monde, il ne reste que deux camps : les oppresseurs et les opprimés. Dans l’idéologie communiste, l’oppresseur avait le visage du bourgeois. Dans l’idéologie antiraciste, l’oppresseur a le visage du nazi. Les juifs n’étant plus les opprimés, il faut donc qu’ils soient des nazis. »
Du temps où la Licra s’opposait à l’antiracisme sélectif du Mrap, on pouvait admettre que les ennemis de ses ennemis soient ses amis. Mais maintenant que la Licra, sous l’impulsion novatrice et dynamique de son nouveau président, s’aligne clairement sur ses nouveaux copains du Mrap et de SOS-Racisme, il serait peut-être temps de faire le ménage dans ce « comité d’honneur ». Enfin, c’est juste un conseil que je donne à Alain Jacubowicz en passant. Parce que ce que disait Finkielkraut sur les « antiracistes » ressemble étrangement à ce qu’en dit Eric Zemmour.
Il faudra aussi que la Licra accorde ses violons avec la Halde. En effet, il n’y a pas, aux yeux de la Licra, d’« intention pénale » dans l’annonce de casting de mannequins que nous avons relevée avec humour dans notre premier article de cette série. Pourtant la Halde avait jugé « discriminatoire » avec qui plus est une « intention caractérisée » une annonce de casting pour des films porno rédigée ainsi : « recherche très jolies jeunes femmes, 18/25 ans pour séances photo et vidéo charme et érotisme (…) Annonce très sérieuse. (…) Garçons s’abstenir ». Délibération n°2006-76 du 10 avril 2006 : « L’annonce publiée par la société X (« 18/25 ans ») se fonde explicitement sur le critère de l’âge et mentionne explicitement des caractéristiques touchant à l’apparence physique, sans que puisse être contestée l’existence d’une intention caractérisée, directement imputable aux personnes mises en cause. Le Collège de la Haute autorité estime que cette annonce revêt un caractère discriminatoire, de nature à constituer le délit de subordination d’une offre d’emploi à un critère prohibé. »
Un tribunal sans procès ni sanctions et hors du tribunal
C’est à n’y rien comprendre. Le monde mystérieux de l’« antiracisme » autoproclamé est rempli de ces subtilités qui échappent au sens commun des Français. Et surtout à celui des Français « de souche », puisqu’ils n’ont pas encore ouvert leur esprit cartésien et romain sectaire à la richesse multiculturelle et métissée même quand celle-ci leur fracture le crâne.
Une autre bizarrerie qui a pu vous surprendre, mais qui peut s’expliquer fort simplement. Dans une lettre du 31 mars 2010, Alain Jacubowicz, président de la Licra, dit à Eric Zemmour : « Contrairement à ce qui a pu être dit, la Licra n’est aucunement opposée à la liberté d’expression ; elle n’a pas davantage appelé à la moindre sanction à votre encontre. » Et aussi : « Conscient qu’un débat est préférable à un procès, je reprends à mon compte votre invitation de poursuivre notre dialogue « hors de l’enceinte d’un tribunal ». » Et le 17 avril, soit deux semaines plus tard, le Conseil fédéral de la Licra annonce « la décision de poursuivre Eric Zemmour devant les tribunaux pour les propos qu’il a tenus ».
On se demande pourquoi la Licra traîne Zemmour « devant les tribunaux » si c’est pour ne pas appeler « à la moindre sanction » et préférer un débat « hors de l’enceinte d’un tribunal » à un « procès ». Un tribunal sans procès et sans demande de sanction et hors d’un tribunal, ça laisse un peu perplexe. Et pourtant l’explication est fort simple : le Conseil fédéral de la Licra a désavoué son président. Ce n’est pas plus compliqué que cela.
Langue d’Oc et langue de bois
Autre incohérence. Dans son bulletin d’avril 2010 « Le droit de vivre » (droit de vivre en paix ou de vivre tout court très relatif pour les victimes de racisme anti-blanc), la Licra évoque trois fois, dans son compte-rendu de son dernier congrès, les propos de Georges Frêche sur Laurent Fabius. Bernard-Henri Lévy (encore lui !) « se félicite que l’on ait laissé Martine Aubry, leader du parti socialiste, prendre les sanctions nécessaires à l’encontre de Georges Frêche ». Ce qui n’empêche pas la Licra de se faire payer une pleine page de publicité, dans le même bulletin, par la région Languedoc-Roussillon… présidée par Georges Frêche nouvellement réélu !
Dans son communiqué à propos de l’affaire Frêche, la Licra invitait le Parti Socialiste à ne plus soutenir le président de région sortant. Elle a été écoutée au delà de ses espérances ! C’est sans doute l’argument suivant de la Licra qui a convaincu Martine Aubry : « il vaut mieux perdre une élection que son honneur ». Par contre, une fois les élections passées, il vaut mieux perdre son honneur qu’un sponsor puisque comme de toute façon quasiment personne ne lit le bulletin trimestriel de la Licra, tandis que le moindre communiqué de sa part fait le tour des agences de presse et des journaux nationaux. On aurait donc tort de se priver de la pub payée par le Conseil Régional de Georges Frêche ! Limpide, non ?
Partouche pas à mon pote
On trouve également, dans le même bulletin, plusieurs pages de réclame pour les casinos et restaurants du groupe Partouche. Je n’ai strictement rien contre ce type d’établissements ni contre ses dirigeants, mais on pourrait être surpris, en première approche, de l’étrange promotion des jeux d’argent de luxe par une association « antiraciste » qui revendique une haute tenue éthique. Cependant, là encore l’explication est élémentaire et elle est donnée dans le même journal : le groupe Partouche « nous aide chaque année pour l’organisation de notre congrès », et son directeur général Ari Sebag est membre du Bureau exécutif de la Licra, où il a été nommé délégué exécutif chargé des relations avec les entreprises.
Et Ari Sebag n’a strictement rien à voir avec son cousin et collègue de travail Patrick Partouche, président du directoire du groupe du même nom, condamné en octobre 2007 à 5000 euros d’amende et 4500 euros de dommages et intérêt pour « discrimination » : en mars 2004, il avait refusé à deux élus l’entrée à l’un des établissements du groupe Partouche à Cannes à raison de leur orientation politique. Mais c’était deux élus FN, donc ça ne compte pas, tout comme le racisme anti-blanc !
Ari Sebag est chargé au sein de la Licra de « faciliter le « vivre ensemble » au sein des entreprises », et il a déjà appliqué avec succès cet objectif à sa propre holding : le groupe Partouche n’hésita pas à licencier des ouvriers parce qu’ils avaient délibérément perturbé le « vivre ensemble » au sein de l’entreprise, en osant participer à la grève générale des employés de casinos en décembre 2006. Il a fallu attendre juillet 2009 pour que la Cour de Cassation donne raison aux grévistes.
On est bien loin d’une autre affaire, qui a donné elle aussi lieu à condamnation confirmée par la Cour de Cassation : Serge Partouche donnait de bien surprenantes consignes à son personnel de l’établissement de Tours « le Pym’s » du groupe Partouche. Selon Libération du 17 mars 1999, « Discrimination raciale, a estimé le parquet, saisi par SOS-Racisme, qui avait ce soir-là utilisé des militants-acteurs pour piéger la boîte, réputée pour ne pas aimer les Maghrébins. » Dommage que cette histoire ancienne traîne encore dans les archives de la CNCDH sous la rubrique « discriminations raciales/ethniques ».
Un grand sponsor de la Licra « testé » positif par SOS-Racisme et condamné dans deux affaires distinctes pour discriminations, ça la fout mal. Mais personne n’est parfait. Et pour qu’il ne subsiste aucun doute sur la bonne foi de la Licra, il faut signaler que dans la convention-cadre signée entre son président et la garde des Sceaux en décembre 2007, elle s’engage « à participer à la mise en place d’opérations de testing ». Elle évitera peut-être les établissements Partouche, on ne sait jamais. A cette époque, Ari Sebag était déjà membre du Conseil fédéral de la Licra, alors que le groupe Partouche qu’il dirigeait était encore en démêlés judiciaires pour « discrimination » et licenciement abusif. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Et entre nous, un sponsoring bienveillant comme celui du groupe Partouche, leader européen des jeux d’argent, ça ne se refuse pas. Surtout depuis que le groupe se précipite dans la brèche ouverte par le gouvernement pour les jeux en ligne sur Internet.
C’est le jackpot pour la Licra, qui en a bien besoin financièrement, comme elle l’avoue elle-même dans une déclaration savoureuse. Mais nous étudierons tout cela dans le prochain et dernier article de cette série, qui sera consacré à la triste fin programmée de toutes ces associations et officines « antiracistes ».
Djamila GERARD