Après la mosquée de Poitiers, le Centre inter-religieux de Vienne : hasard ou cheval de Troie islamique ?

Ainsi la maison de l’inter-religiosité va-t-elle être bâtie à Vienne, capitale de l’Autriche. Pendant géographique de la “Grande Mosquée” de Poitiers, cette balise en terre germanique, repère ô combien signifiant, fera le lien, quelques siècles plus tard, entre les événements majeurs de la lutte de l’Occident contre le péril islamique : la bataille remportée par Charles Martel en 732 et les sièges turcs levés par des coalitions chrétiennes en 1529 et 1683.

Seuls les aveugles constitués en armée de la négation verront là un hasard

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Ouverture-controversee-a-Vienne-d-un-centre-interreligieux-_NG_-2012-11-24-879824#.ULKNjo69oa8.gmail

S’il s’était agi en 2012, concernant Vienne, d’un projet initié par d’authentiques réformateurs de l’Islam, la naissance d’un tel laboratoire d’idées eut pu être considéré comme une avancée de civilisations réunies pour trouver, en conscience, une issue au conflit spirituel en cours. Le simple déroulé de la subvention financière permettant sa réalisation, généreusement offerte par les tenants des Droits de l’Homme et de la fraternité universelle que sont les Saoudiens, suffit à en pulvériser le fond.

La profession de foi des tenanciers de ce cheval de Troie est explicite. Rarement désinformation fut-elle concentrée en si peu de lignes. Pour les lucides, sa lecture sera l’occasion d’un franc éclat de rire.

Il semble n’en n’être pas de même pour les invités au futur colloque permanent. Nos cervelles pieuses, quoique méfiantes à priori, se sont empressées de trouver là l’occasion de faire valoir leur vision des choses. Un peu comme les prélats français de 1940-44, qui, à l’exception de quelques résistants, durent louvoyer ferme pour comprendre et finalement accepter la règle allemande en France occupée.

En clair, il appartient aux religieux de chez nous de trouver les accomodements permettant à un dogme importé, par essence conquérant et obéissant à la parole intangible d’un Dieu portant définitivement sa seule bannière, de se faire ici même, en Europe, la place que mérite la Vérité qu’il héberge.

Cette collaboration en rappelle une autre. Je ne vois pas très bien comment les doux herbivores de la prairie évangélique vont pouvoir infléchir l’élan des cavaliers wahabbites lancés à l’assaut du monde au nom d’une Parole concentrant, sous la forme d’une Constitution universelle, les apports des autres verbes. Les ayant fort habilement malaxés au service de la victoire finale promise et due, ceux-là s’en sont fait une armure désormais sortie du placard où elle s’empoussiérait. La soutane contre la cotte de mailles, dans l’arène les gladiateurs n’ont pas tous les mêmes armes. Bon courage, mes Pères! Nous lèverons ou baisserons le pouce, selon l’issue de l’embrassade.

À Vienne, l’on inventa en urgence, durant le second siège, le croissant conjuratoire à tremper dans le café, quand les pâtissiers français cuisaient des petits pains au chocolat fleurant bon la routine. L’Histoire, espiègle, adore courir après sa queue. Il va falloir maintenant créer la sucrerie mariant le sucre d’Orient et la pâte à pain de chez nous. Les invités du Centre Inter-religieux de la capitale autrichienne ne manqueront pas, je pense, de se pencher sur cette oecuménique et parfaitement morbide naissance.

Alain Dubos

Source : Poste de Veille. “King Abdullah inter-religious dialogue centre to open in Vienna, Gulf News, 21 novembre 2012”.