Ah ! la belle unanimité contre Gardères ! C’est trop beau pour ne pas être suspect. Même Josiane Filio, qu’il a pourtant bien sortie d’affaire, sous prétexte de le défendre l’enfonce : sale gamin qui mérite bien la fessée reçue. Revenons au calme. .
Y avait t il matière à tant d’indignation et de rejet ? Pour ma part, j’ai trouvé l’intervention de Gardères intéressante à plusieurs titres. Il a démontré que la liberté d’expression était encore à venir, qu’il valait mieux pour être plébiscité dans une assemblée, faire simple et aller dans le sens du poil, et que l’humour provocateur passait au dessus de la plupart des têtes, fussent elles pensantes.
Il a été en effet droit au coeur du sujet des assises : la liberté d’expression. Et il a fait la démonstration qu’elle est encore un vœu pieux. La salle n’a pas supporté qu’il exprime SA vérité, à SA manière, au risque de choquer et de déplaire. Dans une assemblée qui se réunissait pour se conforter, enfin entre soi, il est allé apparemment à contre-courant. On a réagi à l’épiderme, on n’est pas allé au delà de l’écorce. Bien sûr il y avait de la provocation, parfois gratuite dans cette plaidoirie. Mais le fond était des plus sérieux. Gardères a sans doute du mal avec les places. Officiellement à l’extrême gauche, il se commet dans une assemblée connotée à « l’extrême-droite » dont il défend certains membres. Entre deux frontières, le cul entre deux chaises, comme disent les bardés de certitudes. Assumer sa diversité, pas celle des autres, vivre ensemble avec soi, voila le vrai défi. Un non aligné, Gardères. Comme je le comprends, j’en suis !
Dans une envolée christique, il a voulu nous dire que sous le pire salaud il y avait encore de l’humain ! Même chez le salafiste et surtout chez l’emburquinée, quand elle ne l’a pas choisi. Question de dosage et d’angle d’approche. Quel micron d’ADN fait que je n’ai pas basculé dans le crime ? J’aurais pu être Gandhi ou Himmler. Alors un peu d’humilité , camarades! Vous n’êtes pas pour grand-chose dans ce que vous êtes. Gardères n’est pas avocat pour rien, tout homme est défendable. Même s’il est condamnable.
Décidément quand il y a curée, il y a un os. Pour ma part, je dirai « Gardarem lou Gardères ! »
Anne Zelensky