Au diable la diversité !


Voici le troisième article de ma petite série iconoclaste, après « Au diable l’écologie et les écologistes ! » et « Au diable le réchauffement climatique ! » :
https://ripostelaique.com/au-diable-lecologie-et-les-ecologistes.html
https://ripostelaique.com/au-diable-le-rechauffement-climatique.html

Comme précédemment, ma critique ne vise pas le concept en lui-même, mais l’objet d’idolâtrie que les idéologues écologistes, puis immigrationnistes, en ont fait.
Depuis l’Antiquité, la diversité du monde vivant a été considérée comme une évidence, mais on n’estimait pas autrefois que son évaluation pût avoir un intérêt pratique. Lorsque j’étais étudiant (dans les années 1960), on cherchait plutôt, dans les cours d’écologie, à définir, au travers de cette diversité, quelles étaient les espèces dominantes, principalement végétales, permettant de caractériser les différents écosystèmes. On se rendait bien compte, par ailleurs, des effets pervers induits par l’exploitation de la nature par l’homme. On observait que l’agriculture, en particulier, créait des écosystèmes artificiels dont la stabilité ne tenait qu’à un entretien permanent à coups d’engrais et de pesticides divers, eux-mêmes nuisibles pour la nature environnante. Cette prise de conscience fut à l’origine d’une réflexion, au demeurant salutaire, sur une gestion plus économe des ressources naturelles (Conférence de la biosphère, Paris, 1968).

Dans les années qui suivirent, l’étude des écosystèmes fit ressortir l’intérêt de prendre en compte non seulement leurs espèces dominantes, mais aussi les interactions entre espèces à différents niveaux trophiques (végétaux, animaux herbivores, parasites, prédateurs, etc.). Ainsi fut valorisée la notion de « diversité biologique » (Thomas Lovejoy, 1980), terme ensuite contracté en « biodiversité » (Walter Rosen, 1986). Mais c’est aussi à cette époque que se développa l’écologie politique : à partir de problématiques réelles qu’il eût fallu traiter avec bon sens, des idéalistes élaborèrent une doctrine quasi religieuse basée sur une vision fantasmée de la nature, sorte de déesse mère menacée par la croissance de la méchante humanité. Dans cette doctrine, la biodiversité devenait l’essence même de la nature, et sa préservation un devoir sacré, hors de toute évaluation objective. En 1992 à Rio de Janeiro, un cadre officiel fut donné à ce devoir sacré, grâce à une conférence internationale appelée « Sommet de la Terre » qui hissa la protection de la nature au rang de « préoccupation commune à l’humanité ».

Sainte biodiversité… mais sait-on seulement de quoi on parle ?… Globalement, c’est la variabilité des organismes vivants dans tous les écosystèmes (terrestres et aquatiques), non seulement entre espèces mais aussi au sein de chacune d’elles (diversité génétique) : autant dire une notion certes intuitive, mais tellement complexe qu’elle n’est pas mesurable ! Ce qui fait que pratiquement, pour comparer différents milieux, on se limite à évaluer le nombre d’espèces à l’intérieur de certaines communautés, surtout végétales – les plantes herbacées dans les prairies par exemple. Et encore, un simple inventaire des espèces est-il insuffisant, car il ne tient pas compte de leurs abondances relatives : il est évident que si seulement une ou deux espèces contribuent à 90 % du peuplement total, la diversité réelle est limitée d’autant… On a donc imaginé des indices de diversité tenant compte à la fois du nombre d’espèces et de l’équilibre de leurs effectifs… Je vous ferai grâce des formules mathématiques, mais retenez seulement que l’approche scientifique de la biodiversité naturelle est autrement plus complexe que la propagande qu’en font les écologistes militants !
Et quels ont été les résultats de ces puissantes recherches scientifiques ?… D’abord que la biodiversité varie en raison inverse de la taille des individus concernés : les grands mammifères se répartissent en beaucoup moins d’espèces que les insectes (lesquels constituent plus de 80 % de la biodiversité animale) – ils sont aussi beaucoup moins nombreux, ceci expliquant peut-être cela… Ensuite que la biodiversité varie en raison inverse de la latitude : les milieux les plus riches en biodiversité, tant terrestres que marins, sont ceux de la zone équatoriale, tandis que la biodiversité diminue lorsqu’on s’en éloigne en allant vers les pôles – il semblerait que la fraîcheur du climat puisse expliquer la chose… Enfin que la biodiversité est réduite par l’altitude (haute montagne), par la sécheresse (déserts), par la salinité (littoraux) – bref par tout ce qui présente des conditions défavorables à la végétation, donc à ses consommateurs… Oserais-je résumer tout cela en disant qu’il s’agit de constats de simple bon sens ?

La biodiversité est donc hautement variable, indépendamment de toute action humaine. Et en quoi influence-t-elle le fonctionnement des écosystèmes ? Le bon sens, encore lui, permet de prévoir que la biodiversité, en facilitant les interactions et les complémentarités, favorise l’exploitation des ressources et contribue donc à la productivité de l’écosystème. Elle est aussi, bien évidemment, un facteur d’équilibre et de stabilité écologique face à des perturbations accidentelles. Tout cela se vérifie-t-il expérimentalement ? Oui, mais… regardez bien les graphiques ci-dessous :

Source : https://www.sfecologie.org/regard/regards-3-mouquet/

Ces graphiques proviennent respectivement de deux études, l’une en Europe (a) et l’autre aux USA (b), où l’on a comparé des parcelles de prairies présentant divers niveaux de diversité, en mesurant respectivement (a) la production de biomasse et (b) la stabilité de la production après une perturbation (sécheresse). Dans les deux cas, on observe que, indépendamment de la grande variabilité des résultats, la diversité a un effet positif très net. Mais cet effet n’est pas linéaire : autant, dans les valeurs faibles, un manque de diversité est préjudiciable, autant la diversité devient inefficace lorsqu’elle augmente au-delà de ce qui est nécessaire. Lorsqu’au nom de la diversité on critique la monoculture intensive, on a raison – encore faut-il bien que l’humanité se nourrisse… Mais lorsque des activistes font un scandale de la possible disparition d’un petit insecte rare (donc d’un poids écologique négligeable) dans un secteur où la diversité naturelle est suffisante, ils se foutent du monde, tout simplement !

En tous lieux de notre planète, des espèces disparaissent constamment, compensées par l’apparition de nouvelles espèces. Mais autant on voit les extinctions, souvent rapides (surtout lorsque provoquées par l’activité humaine), autant la lente amplification des différences variétales génératrices de spéciations passe inaperçue. Ce qui permet aux prophètes de malheur du fameux réchauffement climatique (cf. mon dernier article) d’annoncer une prochaine (et, bien entendu, catastrophique) extinction massive d’espèces. Et d’évoquer, pour terroriser le bon peuple, les cinq extinctions qui ont, au cours des temps géologiques, émaillé l’histoire du monde vivant… Sans pour autant le détruire, remarquez bien : les mammifères ont remplacé les dinosaures… Mais heureusement, nos écolos militants sont là pour sauver la biodiversité : lâcher quelques ours d’Europe de l’Est dans les Pyrénées – en dehors de pourrir la vie des bergers et des randonneurs – ça va sûrement régénérer l’écosystème !

Mais au fait, à ce propos, que se passe-t-il lorsqu’une nouvelle espèce immigre dans un milieu qui n’est pas le sien ?… Habituellement, rien, si ce milieu est déjà bien rempli : tout au plus trouvera-t-elle peut-être sa place dans une niche écologique incomplètement occupée – la nature a horreur du vide. Mais il peut arriver que cette nouvelle espèce trouve un espace ou une alimentation disponible (souvent du fait de l’activité humaine), auquel cas elle peut devenir invasive : la renouée du Japon envahit les bords de rivières dont on a supprimé le couvert arboré, le frelon asiatique attaque les ruches et les vergers, et cætera. Les choses peuvent être encore plus graves lorsque certaines espèces immigrantes, souvent introduites volontairement par l’homme, présentent des aptitudes particulières, notamment prédatrices, contre lesquelles l’écosystème en place ne sait pas se défendre : ce fut le cas, notamment, des chiens et chats introduits en Australie, qui en massacrèrent la faune indigène, en particulier les petits marsupiaux… Bonjour la diversité !

Sainte diversité… qui a été finalement bien utile aux mondialistes, ces contempteurs des identités nationales ! En effet, l’immigration, c’est bon pour la diversité, ce qui, dans le dogme de l’écologie politique, ne peut être qu’un bienfait absolu : vous le savez bien d’ailleurs, on ne dit pas « racailles », on dit « jeunes issus de la diversité » et ça change tout… Soyons sérieux : le dogme est faux, la diversité au- delà du nécessaire n’apporte rien de bon et peut même être néfaste. Or, il en va de même dans l’espèce humaine – l’homme n’est jamais qu’un grand prédateur –, certaines ethnies sont incompatibles entre elles : face à l’immigration islamique, par exemple, les peuples européens sont vulnérables au point de risquer l’extinction culturelle et peut-être physique – l’analogie avec l’histoire de la faune australienne est flagrante. Je n’en dirai pas plus ici, m’étant antérieurement exprimé sur ce sujet :
https://ripostelaique.com/de-la-diversite-culturelle-7-les-dogmes-de-lantiracisme-et-de-la-diversite-ou-comment-une-culture-sautodetruit.html
https://ripostelaique.com/australie-la-diversite-ne-serait-donc-pas-toujours-une-richesse.html
Ainsi, l’écologisme politique est-il devenu le meilleur allié de l’islamo-gauchisme. Ce pourquoi je le combats : Au diable la diversité !

Jean-Marie BLANC
(mars 2021)