Aujourd’hui on censure Twitter et demain, ce sera Céline ?

Ces temps-ci, on semble découvrir le harcèlement scolaire. Comme si cela tombait du Ciel, tel un ange déchu. Sauf que le harcèlement existe depuis des lustres. Harcèlement que, en son temps, la psychiatre Marie-France Hirigoyen a étudié en profondeur, notamment à travers des essais comme Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien ou Le harcèlement moral au travail.

Mais il est indéniable que, s’il lui est nettement préexistant, ledit harcèlement a trouvé une rampe de lancement inouïe pour exprimer son plein potentiel avec les réseaux sociaux. Réseaux auxquels une part très appréciable de l’humanité s’assujettit volontiers, à tel point que les consulter est devenu une habitude quotidienne, voire de tous les instants. Et, comme l’explique La Boétie dans son Discours de la servitude volontaire : « La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »

Cependant, pour ne parler que de la France, il serait naïf de croire que les réseaux sociaux sont à l’origine de tous nos maux contemporains et ne consistent qu’en cela. Ils nous aident, dans une certaine mesure, à nous révolter contre la machine infernale d’État à l’heure européenne, qui voudrait nous imposer un ordre nouveau dont la plupart des Français ne veulent précisément pas.

Car, sans les réseaux sociaux, certains secrets – dont use et abuse le pouvoir pseudo-démocratique, imitant en cela le modèle des francs-maçons qui s’y sont copieusement incrustés – ne seraient jamais éventés. Étant entendu que l’on ne peut compter sur les médias de chez nous, la plupart corrompus et achetés par le système. On en a une preuve notable avec François Mitterrand, dont toutes les rédactions connaissaient les secrets sans jamais les rendre publics. Mitterrand, l’homme du passé et du passif qui aurait sûrement interdit les réseaux sociaux…

Quand on a dit ça il reste évident qu’il faut lutter contre les excès des réseaux sociaux, comme les appels au lynchage, voire au meurtre. Appels qui, sous une forme nettement plus policée, sont toutefois régulièrement émis par le camp du bien contre le camp du mal.

Ainsi, l’on peut considérer comme un appel à commettre le pire les propos d’un Gérald Darmanin considérant La France insoumise – qui, de son côté, participe volontiers à la curée contre la France réelle et ses défenseurs, c’est un fait ! –  et le Rassemblement national comme des « ennemis » et non des adversaires politiques. En substance : l’ennemi étant un danger, il faut le détruire.

Plus récemment, Élisabeth Borne a cédé à cette haine à peine voilée en « pétainisant » le même Rassemblement national, nous sortant pour l’occasion, et de manière indécente, le passé – évidemment terrible – d’un père qui, ne supportant plus son expérience des camps de la mort, s’est suicidé, tel Primo Levi. Une Élisabeth Borne qui semblait oublier que les socialistes – dont elle fut longtemps proche avant de se lancer dans la sordide aventure macroniste – avaient tout de même copieusement participé à l’effort d’Occupation !

Pour revenir aux réseaux sociaux, ils sont donc aussi bons que mauvais, ce qui est le propre de la nature humaine qui les a générés. Vient alors la question inévitable : qu’est-ce qu’être bon et, par voie de conséquence, qu’est-ce qu’être mauvais ? Parce que, par exemple, pour un sectateur de Daech, tuer un mécréant c’est bien et accepter l’égalité hommes-femmes c’est mal. On sombre là dans la subjectivité la plus totale et tout dépend d’où l’on parle, camarades !

Faisant fi du moindre doute en matière de bien et de mal, l’Union européenne répond à sa manière : « Le bien c’est nous ! » Aussi, face au refus d’Elon Musk – nouveau patron de Twitter – de céder à la dictature idéologique du code très partisan des bonnes pratiques en ligne de l’UE, celle-ci veut imposer son bien et interdire purement et simplement Twitter, devenu le mal.

Notons qu’avec un tel code, c’est la porte ouverte à tous les vents idéologiques, comme interdire toute « déviance historique » qui ne cadrerait pas avec la doxa en vigueur. On ne pourrait plus évoquer le génocide vendéen, la résistance dans les milieux d’extrême droite, la traite des Blancs par les musulmans, l’esclavage qui perdure dans certain de ces mêmes pays musulmans, etc. Il deviendrait encore impossible d’émettre des doutes quant à la validité de la très mortifère expérience transgenre. Côté culture, pourquoi ne pas envisager d’interdire purement et simplement la diffusion d’ouvrages écrits par Céline, Drieu la Rochelle, Charles Maurras, Léon Daudet, etc. ?

On a déjà eu un avant-goût édifiant de la censure contre les doutes raisonnables au sujet du Covid-19 et son cortège de mensonges officiels.

Ce code de bonne conduite en ligne c’est en réalité la nouvelle boîte de Pandore pour signifier aux riens que le nouvel Olympe c’est l’Union européenne – dont, rappelons-le une énième fois, le Traité a été autrefois rejeté par le peuple français –, où une poignée de Zeus a décidé de nous infliger les maux du Nouvel Ordre mondial. Et l’Europe n’est jamais qu’une putain du mondialisme. Dans notre pays, celui qui relève les compteurs c’est Macron, ce diabolique nain Tracassin. Attendons-nous donc à être traqués pour le moindre écart de conduite…

Enfin, et c’est peut-être là une note d’espoir, cette excitation à censurer de la part de l’UE serait peut-être le signe de sa fin. En effet, le sentiment national ressurgit çà et là en Europe et lui fait très peur. Cela ne bouge assez vite à notre goût, certes. Toutefois, il n’en reste pas moins vrai que ça se fissure un peu partout dans cette bicoque européenne malfaisante et nauséabonde. Aussi, méditons cette phrase de Charles Maurras : « Quand un régime tombe en pourriture, il devient pourrisseur : sa décomposition perd tout ce qui l’approche. »

À la revoyure !

Charles Demassieux