Briser les mythes de l’islam : Mahomet


ou

mais toujours

et pourquoi il est infiniment plus raisonnable de partir du principe que Mahomet n’a pas existé.

Peu de personnalités historiques ont fait l’objet de tant de descriptions et aussi contradictoires. Si l’on rassemble les textes fondateurs de l’islam (coran, sunnah, sira, autres ouvrages dits historiques, soit plusieurs mètres de bibliothèque) décrivant ce personnage, on peut dessiner à peu près n’importe quel type d’individu. De l’âme géante à l’intelligence éblouissante, inspirée directement par la lumière divine, dont l’histoire remonte au début des temps et se perpétuera au-delà du jugement dernier, de l’être possédant tous les attributs de la sagesse, à la fois humaine et divine, que dieu même salue, et qui pouvait satisfaire des dizaines de femmes, à la pire gargouille: bigot extrémiste (4.52.196), assassin fourbe et cruel (5.59.369, 4.52.270271), voleur, pédophile et homosexuel impuissant qui maudit ses ennemis pendant la prière (4.52.183184185, 5.59.4214.52.69) et jusque dans le coran avant d’insulter leurs cadavres dans un fossé (5.59.314360).

Il faut relever ici que, comme l’indiquent ces quelques exemples, la hiérarchie des textes fondateurs et l’échelle des valeurs humaines ne se recoupent pas: on trouve le meilleur et le pire tant dans le coran et les Sahih que dans les travaux les moins bien considérés de nos jours. Louer ou dénigrer le prophète de l’islam procède systématiquement d’une sélection de passages ou d’interprétations d’un même texte et non d’un choix de certains seulement des ouvrages d’origine. Seuls des textes d’auteurs sans légitimation religieuse brossent un portrait univoque, soit positif soit négatif, du prophète. D’autre part, comme la critique du «messager de dieu» a pratiquement toujours été punie de mort dans l’islam, on y trouve des justifications des pires excès jusque sous la plume des meilleurs esprits musulmans. Et comme l’islam a pratiquement toujours promu la haine de l’autre jusque dans ses prières quotidiennes ainsi que la guerre sainte contre le reste du monde, on trouve hors d’islam des dénigrements même des meilleures qualités supposées de son prophète.

Par ailleurs, en fait de témoignages historiques, fondés sur des éléments d’époque, nous faisons face à un néant insondable. Il n’existe strictement aucun objet ou texte datant de la période des faits qui confirme la fable musulmane, donc l’existence de Mahomet. Côté musulman, les premiers fragments de textes ressemblant à des parties du coran datent de plusieurs décennies au moins après l’époque supposée de leur rédaction. Les éléments de la sunnah sont eux séparés de plus d’un siècle de cette époque, en mettant les choses au mieux (nous n’avons aucun manuscrit original, seulement des copies et des synthèses réalisées des siècles plus tard). Et les collecteurs d’anecdotes se vantent volontiers d’avoir procédé à des tris sévères dans la masse de matériel, dont ils n’auraient jugé valables que quelques pour cent.

Côté non musulman, nous n’avons rien non plus qui date du «vivant» du prophète, pas même le moindre compte rendu ou témoin archéologique des batailles et des massacres qui auraient notamment éliminé une forte présence juive dans le Hedjaz. Nous savons par ailleurs que La Mecque doit être une supercherie (voir ici et ici) et un nombre sans cesse croissant de travaux scientifiques tendent à démontrer que le «mhmd» des premiers textes historiques constitue non pas un nom propre, mais une épithète détachée désignant en fait le personnage de Jésus – les premiers «musulmans» auraient été des chrétiens unitaires qui puisaient leur matériel religieux dans la liturgie syriaque. Certes, il existe quelques indices non musulmans de l’existence d’un Mahomet, mais toujours avec des aspects bizarres, qui ne s’accordent pas à la fable généralement admise, et aucun n’est daté de son vivant.

Ainsi, pour croire à l’existence de Mahomet, il faut admettre qu’une vérité se cache ici sous des monceaux de mensonges et d’affabulations (plus de 95% des anecdotes ayant été écartées par les traditionnistes musulmans eux-mêmes) que rien de concret ne vient confirmer franchement. Un homme qui aurait côtoyé des dizaines de femmes serait resté sans descendance mâle, aucun écrit relatant ses faits et gestes n’aurait pu traverser le temps, ses conquêtes militaires n’auraient laissé aucune trace archéologique ou scripturale, sa ville est un mythe, son message central est un mauvais brouillon et son histoire, côté musulman, brosse un portrait fabuleux et contradictoire (quoique sans jamais remettre en question ses activités guerrières). Il faut une dose certaine de masochisme, le goût immodéré des polémiques stériles ou une quelconque autre raison impérieuse pour investir sa foi dans une telle fable.

En revanche, pour rester sceptique devant l’existence du prophète de l’islam, il suffit d’écarter quelques rares témoignages non musulmans plutôt fragiles, ni cohérents ni concordants, qui auraient fort bien pu être falsifiés par des copistes (croyant bien faire), un «livre saint» non contemporain qui ne dit pratiquement rien à son sujet ainsi qu’une énorme masse de ouï-dire très tardifs et si peu fiables que personne, musulman ou non musulman, n’a jamais prétendu qu’ils reflétaient fidèlement les faits dans leur ensemble. Le choix devrait être aisé.

Alain Jean-Mairet




La petite virgule de Malek Chebel

Les traducteurs musulmans du Coran prennent parfois des libertés problématiques avec le sens du texte original. On en trouve un bon exemple dans la traduction française de Malek Chebel.

Dans la sourate 9, verset 60, dieu dicte aux musulmans à quoi il doivent consacrer l’aumône l’obligatoire. Voici une traduction commune, trouvée sur le site yabiladi.com et où je mets en gras le passage crucial:

9.60. Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause de Dieu et aux voyageurs démunis. C’est là un arrêt de Dieu, et Dieu est Omniscient et Sage.

Cela nous fait donc huit catégories, comme le précise bien par exemple le tafsir de Tabari, dont une pour «ceux qui se consacrent à la cause de dieu» — de qui s’agit-il? Il suffit de consulter le coran. Un florilège:

2.154. Et ne dites pas de ceux qui sont tués dans le sentier d’Allah qu’ils sont morts. Au contraire ils sont vivants, mais vous en êtes inconscients.

2.190. Combattez dans le sentier d’Allah ceux qui vous combattent, et ne transgressez pas. Certes. Allah n’aime pas les transgresseurs! 191. Et tuez-les, où que vous les rencontriez; et chassez-les d’où ils vous ont chassés: l’association est plus grave que le meurtre. Mais ne les combattez pas près de la Mosquée sacrée avant qu’ils ne vous y aient combattus. S’ils vous y combattent, tuez-les donc. Telle est la rétribution des mécréants. 192. S’ils cessent, Allah est, certes, Pardonneur et Miséricordieux.

2.244. Et combattez dans le sentier d’Allah. Et sachez qu’Allah est Audient et Omniscient.

2.246. N’as-tu pas su l’histoire des notables, parmi les enfants d’Israël, lorsqu’après Moïse ils dirent à un prophète à eux: ‹Désigne-nous un roi, pour que nous combattions dans le sentier d’Allah›. Il dit: ‹Et si vous ne combattez pas, quand le combat (la guerre) vous sera prescrit?› Ils dirent: ‹Et qu’aurions nous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, alors qu’on nous a expulsés de nos maisons et qu’on a capturé nos enfants?› Et quand le combat leur fut prescrit, ils tournèrent le dos, sauf un petit nombre d’entre eux. Et Allah connaît bien les injustes.

3.13. Il y eut déjà pour vous un signe dans ces deux troupes qui s’affrontèrent: l’une combattait dans le sentier d’Allah; et l’autre, était mécréante. Ces derniers voyaient (les croyants) de leurs propres yeux, deux fois plus nombreux qu’eux-mêmes. Or Allah secourt qui Il veut de Son aide. Voilà bien là un exemple pour les doués de clairvoyance!

3.146. Combien de prophètes ont combattu, en compagnie de beaucoup de disciples, ceux-ci ne fléchirent pas à cause de ce qui les atteignit dans le sentier d’Allah. Ils ne faiblirent pas et ils ne cédèrent point. Et Allah aime les endurants.

3.157. Et si vous êtes tués dans le sentier d’Allah ou si vous mourez, un pardon de la part d’Allah et une miséricorde valent mieux que ce qu’ils amassent.

3.166. Et tout ce que vous avez subi, le jour où les deux troupes se rencontrèrent, c’est par permission d’Allah, et afin qu’Il distingue les croyants. 167. et qu’Il distingue les hypocrites. on avait dit à ceux-ci: ‹Venez combattre dans le sentier d’Allah, ou repoussez [l’ennemi]›, ils dirent: ‹Bien sûr que nous vous suivrions si nous étions sûrs qu’il y aurait une guerre› Ils étaient, ce jour-là, plus près de la mécréance que de la foi. Ils disaient de leurs bouches ce qui n’était pas dans leurs coeurs. Et Allah sait fort bien ce qu’ils cachaient.

3.169. Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d’Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus 170. et joyeux de la faveur qu’Allah leur a accordée, et ravis que ceux qui sont restés derrière eux et ne les ont pas encore rejoints, ne connaîtront aucune crainte et ne seront point affligés.

4.74. Qu’ils combattent donc dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientòt une énorme récompense.

4.75. Et qu’avez vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles: hommes, femmes et enfants qui disent: ‹Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes, et assigne-nous de Ta part un allié, et assigne-nous de Ta part un secoureur›.

4.76. Les croyants combattent dans le sentier d’Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Tagut. Eh bien, combattez les alliés de Diable, car la ruse du Diable est certes, faible.

4.84. Combats donc dans le sentier d’Allah, tu n’es responsable que de toi même, et incite les croyants (au combat) Allah arrêtera certes la violence des mécréants. Allah est plus redoutable en force et plus sévère en punition.

4.89. Ils aimeraient vous voir mécréants, comme ils ont mécru: alors vous seriez tous égaux! Ne prenez donc pas d’alliés parmi eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent dans le sentier d’Allah. Mais s’ils tournent le dos, saisissez-les alors, et tuez-les où que vous les trouviez; et ne prenez parmi eux ni allié ni secoureur, 90. excepte ceux qui se joignent à un groupe avec lequel vous avez conclu une alliance, ou ceux qui viennent chez vous, le coeur serré d’avoir à vous combattre ou à combattre leur propre tribu. Si Allah avait voulu, Il leur aurait donné l’audace (et la force) contre vous, et ils vous auraient certainement combattu. (Par conséquent,) s’ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu’ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux.

4.95. Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux – sauf ceux qui ont quelques infirmité – et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense; 96. des grades de supériorité de Sa part ainsi qu’un pardon et une miséricorde. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

4.100. Et quiconque émigre dans le sentier d’Allah trouvera sur terre maints refuges et abondance. Et quiconque sort de sa maison, émigrant vers Allah et Son messager, et que la mort atteint, sa récompense incombe à Allah. Et Allah est Pardonneur et Miséricordieux.

5.54. Ô les croyants! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion… Allah va faire venir un peuple qu’Il aime et qui L’aime, modeste envers les croyants et fier et puissant envers les mécréants, qui lutte dans le sentier d’Allah, ne craignant le blâme d’aucun blâmeur. Telle est la grâce d’Allah. Il la donne à qui Il veut. Allah est Immense et Omniscient.

8.72. Ceux qui ont cru, émigré et lutté de leurs biens et de leurs personnes dans le sentier d’Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et secours, ceux-là sont alliés les uns des autres. Quant à ceux qui ont cru et n’ont pas émigré, vous ne serez pas liés à eux, jusqu’à ce qu’ils émigrent. Et s’ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Allah observe bien ce que vous oeuvrez.

8.74. Et ceux qui ont cru, émigré et lutté dans le sentier d’Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les vrais croyants: à eux, le pardon et une récompense généreuse.

9.19. Ferez-vous de la charge de donner à boire aux pèlerins et d’entretenir la Mosquée sacrée (des devoirs) comparables [au mérite] de celui qui croit en Allah et au Jour dernier et lutte dans le sentier d’Allah? Ils ne sont pas égaux auprès d’Allah et Allah ne guide pas les gens injustes.

9.20. Ceux qui ont cru, qui ont émigré et qui ont lutté par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d’Allah, ont les plus hauts rangs auprès d’Allah… et ce sont eux les victorieux.

9.24. Dis: ‹Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers›.

9.38. Ô vous qui croyez! Qu’avez-vous? Lorsque l’on vous a dit: ‹Elancez-vous dans le sentier d’Allah›; vous vous êtes appesantis sur la terre. La vie présente vous agrée-t-elle plus que l’au-delà? – Or, la jouissance de la vie présente ne sera que peu de chose, comparée à l’au-delà! 39. Si vous ne vous lancez pas au combat, Il vous châtiera d’un châtiment douloureux et vous remplacera par un autre peuple. Vous ne Lui nuirez en rien. Et Allah est Omnipotent.

9.41. Légers ou lourds, lancez-vous au combat, et luttez avec vos biens et vos personnes dans le sentier d’Allah. Cela est meilleur pour vous, si vous saviez.

9.81. Ceux qui ont été laissés à l’arrière se sont réjouis de pouvoir rester chez eux à l’arrière du Messager d’Allah, ils ont répugné à lutter par leurs biens et leurs personnes dans le sentier d’Allah, et ont dit: ‹Ne partez pas au combat pendant cette chaleur!› Dis: ‹Le feu de l’Enfer est plus intense en chaleur.› – S’ils comprenaient ! –

9.111. Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils combattent dans le sentier d’Allah: ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l’Evangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement? Réjouissez-vous donc de l’échange que vous avez fait: Et c’est là le très grand succès.

22.58. Ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah et qui sont tués ou meurent, Allah leur accordera certes une belle récompense, car Allah est le meilleur des donateurs. 59. il les fera, certes, entrer en un lieu qu’ils agréeront, et Allah est certes Omniscient et Indulgent.

24.22. Et que les détenteurs de richesse et d’aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah. Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne? et Allah est Pardonneur et Miséricordieux!

47.4. Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c’est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu’à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c’est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d’Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions.

47.38. Vous voilà appelés à faire des dépenses dans le chemin d’Allah. Certains parmi vous se montrent avares. Quiconque cependant est avare, l’est à son détriment. Allah est le Suffisant à Soi-même alors que vous êtes les besogneux. Et si vous vous détournez, Il vous remplacera par un peuple autre que vous, et ils ne seront pas comme vous.

49.15. Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes dans le chemin d’Allah. Ceux-là sont les véridiques.

57.10. Et qu’avez-vous à ne pas dépenser dans le chemin d’Allah, alors que c’est à Allah que revient l’héritage des cieux et de la terre? On ne peut comparer cependant celui d’entre vous qui a donné ses biens et combattu avant la conquête… ces derniers sont plus hauts en hiérarchie que ceux qui ont dépensé et ont combattu après. Or, à chacun, Allah a promis la plus belle récompense, et Allah est Grand-Connaisseur de ce que vous faites.

61.11. Vous croyez en Allah et en Son messager et vous combattez avec vos biens et vos personnes dans le chemin d’Allah, et cela vous est bien meilleur, si vous saviez!

73.20. Ton Seigneur sait, certes, que tu (Muhammad) te tiens debout moins de deux tiers de la nuit, ou sa moitié, ou son tiers. De même qu’une partie de ceux qui sont avec toi. Allah détermine la nuit et le jour. Il sait que vous ne saurez jamais passer toute la nuit en prière. Il a usé envers vous avec indulgence. Récitez donc ce qui [vous] est possible du Coran. Il sait qu’il y aura parmi vous des malades, et d’autres qui voyageront sur la terre, en quête de la grâce d’Allah, et d’autres encore qui combattront dans le chemin d’Allah. Récitez-en donc ce qui [vous] sera possible. Accomplissez la Salat, acquittez la Zakat, et faites à Allah un prêt sincère. Tout bien que vous vous préparez, vous le retrouverez auprès d’Allah, meilleur et plus grand en fait de récompense. Et implorez le pardon d’Allah. Car Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux.

On l’aura compris: les musulmans qui se sentent le plus concernés sont les jihadistes (mon tafsir de Tabari parle ici d’expédition contre les dénégateurs ou de combattant sur le chemin de dieu).

Et Malek Chebel n’aime pas trop les jihadistes: ils lui encrassent son narratif de «l’Islam des lumières», du «bel Islam». Il n’est ni le seul ni le premier des musulmans dans cette situation, d’ailleurs. Son collègue traducteur du coran Mohamed Hamidullah avait en son temps fait paraître un petit guide apologique, «Initiation à l’islam», où certains versets sont tronqués, voire carrément falsifiés pour donner de l’islam une image plus à la page.

Ce même Hamidullah, dans sa traduction française officielle du coran, recommandée par l’Arabie saoudite, propose aussi une version un peu limite du verset 9.60:

Les Sadaqats ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les coeurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier de Dieu, et pour le voyageur (en détresse). C’est un décret de Dieu ! Et Dieu est Omniscient et Sage.

Seule une minuscule virgule nous permet encore d’apprendre que dieu souhaite voir l’aumône consacrée aux musulmans qui aiment lire le coran dans le texte. C’était encore trop pour Malek Chebel, qui nous dit maintenant:

Quant à l’aumône, elle est destinée aux pauvres, aux miséreux, aux agents qui la perçoivent, à ceux dont les coeurs se sont ralliés à la foi, aux esclaves en vue de leur affranchissement, aux endettés dans la voie du Seigneur et aux voyageurs. C’est une obligation divine, Dieu est le mieux informé et le plus sage.

Et voilà, il ne nous reste que sept catégories et les jihadistes ont entièrement disparu du paysage. On se sent tout de suite plus en sécurité. Astucieux non? Et dire que certains nient encore que l’islam est capable de progrès…

Alain Jean-Mairet




Briser les mythes de l’islam : le Coran

Le Coran mythique est affublé de nombre de qualités qu’aucun esprit objectif ne peut retrouver dans le coran réel. Un ouvrage exceptionnel, historique, qui vient d’être achevé en Suisse permet aux arabophones de sonder la profondeur du fossé séparant ici le mythe de la réalité.

Le Coran mythique se dit lui-même rédigé, ou dicté, en une langue arabe bien claire (16.103). Mais en fait, l’arabe est bien la toute dernière des langues d’édition du coran dans laquelle l’ouvrage peut sembler clair. Pour comprendre pourquoi, il faut un minimum de contexte.

Les corans anciens

Les premiers textes coraniques ont été rédigés à l’aide d’une graphie très défective, avec un alphabet qui ne contient pas suffisamment de caractères univoques pour restituer les 28 phonèmes de la langue arabe. Or cela est d’autant plus curieux que les alphabets sud-sémitiques de l’époque, donc utilisés en Arabie, comportaient eux 28 ou 29 signes, l’idéal. Mais la graphie du coran semble venir du nabatéen, une langue centrée sur Pétra, (dont j’ai parlé récemment ici et ici). Pour plus de précision, voir «Le Coran n’a pris naissance ni à La Mecque, ni à Médine». Afin d’y remédier, l’arabe écrit est en principe complété par des points diacritiques qui permettent, notamment, de différencier la prononciation de caractères dont la forme écrite est sinon identique. Mais les anciens manuscrits coraniques n’en avaient pas, et omettaient également les voyelles courtes. Pour donner une idée de la clarté de la chose, la phrase

Imaginons un texte écrit de cette manière

peut devenir par exemple:

mgmmt m txt ctt d ctt mmt

Autre exemple, avec le verset 2.282 rédigé sous cette forme — 18 phrases sans aucune ponctuation:

Le texte gagne en compacité, mais cette transcription ouvre la porte à plusieurs dizaines d’interprétations possibles par mot. Si le coran est clair, ce n’est donc certainement pas sous sa forme écrite originale. À relever ici que ce type de simplification est resté en vigueur, en partie, dans l’arabe moderne: seuls les textes arabes scientifiques sont dotés de tous les attributs permettant de rendre le sens des mots et des phrases absolument univoque. Mais le niveau de simplification des premiers textes coraniques les rend incompréhensibles même pour l’écrasante majorité des arabophones actuels de niveau universitaire.

La composition du coran

Nous sommes censés croire que le texte était avant tout connu sous sa forme parlée, récitée. La fable la mieux acceptée en la matière est celle proposée par l’auteur du principal recueil de hadiths, Bukhari, qui la présente au chapitre «les mérites du Coran» (version française sur papier) de son œuvre majeure, le Sahih Bukhari. En résumé, Othman, le troisième calife, après qu’une bataille importante ait décimé les récitateurs du Coran, aurait chargé un Zayd de réunir le coran en se basant sur ce qui avait été mis par écrit «sur des branches de palmier, des pierres plates et en se référant à la mémoire des hommes», puis aurait fait distribuer des copies de ce codex dans les principales villes de garnison de l’Islam après avoir fait détruire le matériel collecté. On était en quelque sorte priés d’admettre que le livre, sous forme écrite, servait simplement d’aide-mémoire et que sa clarté restait intacte dans la récitation elle-même. Aujourd’hui, le coran est d’ailleurs toujours présenté comme ce «Coran d’Othman». Mais il y a de nombreux problèmes avec cette approche.

La version de Bukhari ne correspond pas aux sources dont nous savons qu’il disposait pour rédiger son explication. Des auteurs précédents donnent en effet des versions différentes des faits. L’un deux, Ibn Sa’d, qui a rédigé notamment une biographie d’Othman, n’y dit pas un traître mot sur la collecte du coran par le calife. Dans une autre de ses biographies, Ibn Sa’d mentionne en passant, sans détail, une collecte du coran effectuée sous le règne d’Othman, mais pas par Zayd. Dans d’autres écrits, il indique que la collecte du coran aurait été initiée par Omar, qui allait devenir le deuxième calife.

Un autre historiographe ancien, Sayf ibn Umar, nous dit que, sous Othman, il existait déjà plusieurs codex coraniques, réunis par divers auteurs dans diverses parties de l’empire en formation, et que le calife les aurait fait copier à Médine, puis brûler. On trouve plusieurs autres versions de ce type d’opération, censée se dérouler pendant le premier siècle de l’islam, où divers corans ou fragments de coran sont réunis avant que le matériel soit détruit. C’est un thème récurrent. Un cousin d’Othman, Marwan, aurait ainsi détruit des documents pendant le califat de Muʿāwiyah – il se serait même agi des documents ayant servi de base à la rédaction du coran d’Othman. Une autre révision/destruction importante aurait eu lieu sous le califat d’Abd al Malik, qui aurait même, comme Othman, fait distribuer des corans aux villes de garnison, comme si cela n’avait pas déjà été fait.

Bref, la version des faits proposée par Bukhari constitue davantage une synthèse pratique ou une projection dans le passé d’un état fixé plus tard, qu’un rendu historiographique fidèle. Plusieurs auteurs, jusqu’au XVe siècle, continueront même de décrire les différences entre les codex qui auraient été réunis à l’époque en différents lieux de l’islam. Et de nombreux témoignages avancent que le contenu du Coran mythique aurait été beaucoup plus important que celui du coran réel. Sans parler des thèses chiites selon lesquelles les sunnites auraient effacé du coran toutes les références au prophète, à sa famille et au fait que dieu aurait souhaité que le calife soit désigné exclusivement parmi les descendants de Mahomet. De fait, le coran ne mentionne Mahomet que quatre fois (les amateurs de numérologie coranique seront sans doute enchantés d’apprendre que le mot «cochon», au singulier, y est également présent quatre fois) et ne dit rien sur sa famille.

Quoi qu’il en soit, à partir du début du Xe siècle, seul un codex, censé être celui d’Othman, restait utilisé dans l’islam, les autres étant interdits. On a alors également déclaré licites sept «lectures» possibles de ce codex (et interdit les autres) et le coran que nous connaissons actuellement a été réalisé, en 1923, en Égypte, sur cette base. À noter ici que ce «Coran d’Othman» ne nous est pas physiquement parvenu. Plusieurs manuscrits anciens ont été présentés comme tels des siècles durant, mais des études modernes ont montré qu’ils provenaient tous de périodes postérieures au califat d’Othman. En fait de manuscrits d’époque, nous n’avons que des fragments épars et qui ne datent pas non plus du temps de la révélation (ou du vivant d’Othman). Nous n’avons d’ailleurs strictement rien datant de la période de la révélation qui confirme d’une quelconque manière la fable musulmane.

Le coran, en tant que livre, a donc subi une série de refontes, accompagnées de la destruction du matériel antérieur. De toute évidence, le texte coranique est le résultat d’un long travail de mise au net, avec élimination des brouillons et/ou mise à l’index des versions concurrentes. Que son contenu dépende d’abord du travail de rédaction, donc d’un texte, ou plutôt d’une récitation préservée, donc d’un message verbal, est somme toute secondaire. De fait, le livre actuel découle d’un processus de maturation, de perfectionnement, de clarification. C’est en quelque sorte le fruit crucial de la culture spécifiquement musulmane, par définition et par excellence, l’ouvrage dans lequel la civilisation musulmane a concentré ses meilleurs efforts – son chef-d’œuvre et son guide suprême, aux niveaux spirituel, légal et linguistique.

Le coran arabe actuel est devenu lisible, quoique difficilement. Il s’agit d’une langue ancienne, figée par le processus de l’écriture, alors que les langues vivantes (parlées) ne cessent d’évoluer. Et surtout, révélation divine oblige, il n’a jamais été soumis à une critique formelle. Il est en effet interdit à un musulman d’établir une édition critique du coran. De nombreux auteurs musulmans en ont certes abordé les difficultés d’accès, mais systématiquement pour les présenter comme autant de qualités intouchables. Même ses passages incompréhensibles doivent le rester, et être acceptés comme tels, de par la volonté de dieu (le coran le prescrivant lui-même au verset 3.7).

Examen critique du coran

Depuis le 11 septembre dernier, il existe une édition complète du coran, en arabe, réunissant à la fois et en parallèle la graphie originale, le texte de l’édition standard actuelle (le coran dit d’Othman) et une version lisible aisément en arabe moderne, le tout accompagné de milliers de notes, renvois et remarques, richement référencés (le plus souvent avec des hyperliens), mettant en lumière les aspects du texte qui dénotent une certaine… imperfection. C’est une première dans l’histoire de l’islam.

L’ouvrage est disponible gratuitement en ligne sur le site de l’auteur, Sami Aldeeb Abu-Sahlieh, docteur en droit et spécialiste du droit arabe et musulman vivant en Suisse. On peut télécharger le document au format Word (se doter alors aussi de la police de caractères spéciale) ou au format PDF. En voici une page, pour se faire une idée (cliquer l’image pour une version grand format):

Les sourates sont ici classées dans l’ordre chronologique établi par l’université Al-Azhar (le coran standard les classe par ordre de longueur décroissant, avec quelques exceptions). On y trouve également les circonstances de la révélation, les variantes textuelles (sunnites et chiites), les versets abrogeant et abrogés et les sens possibles des termes difficiles, le tout selon les experts musulmans. Mais d’autre part, on y découvre aussi les sources, dans des textes antérieurs, ainsi que les irrégularités linguistiques et des références à divers travaux de recherche sur les origines du coran. Tout cela annoté directement dans le texte du Coran mythique. Sacrilège.

Sami Aldeeb n’a pas encore fait le compte exact, mais il estime que son coran doit recenser plus de 2500 irrégularités. Voici un tour d’horizon.

Un bilan navrant

Commençons par les fautes d’orthographe. Pour les définir comme telles, Sami Aldeeb a retenu le critère de la cohérence interne: un terme n’est considéré comme faux que si son orthographe varie dans le livre. L’exemple le plus frappant est peut-être celui d’Abraham, ou Ebrahim en arabe. Le nom figure à 54 reprises sous cette forme, correcte, et à 15 reprises sans le «i», à chaque fois dans la sourate 2 (la vache). On peut se souvenir ici d’un récit anonyme du VIIIe siècle relatant une controverse entre un moine chrétien et un musulman, où le moine dit que Mahomet aurait transmis ses enseignements en partie dans le coran et en partie dans la «sûrat albaqrah», c’est-à-dire la sourate de la vache.

Parmi les problèmes grammaticaux, outre de nombreuses prépositions incorrectes et autres petites erreurs attribuées usuellement aux copistes, il y a notamment des énallages tout à fait spécifiques au style coranique. Le Coran mythique est la parole de dieu et dieu est donc considéré comme son seul locuteur – c’est toujours lui qui s’exprime. Mais il mélange si allègrement le «je», le «nous» de majesté et la troisième personne, parfois dans les mêmes phrases (quoique c’est difficile à établir, car le Coran mythique n’est pas ponctué) qu’on a souvent l’impression d’«entendre» plusieurs locuteurs différents. Aucun autre texte religieux de l’époque ne présente cette caractéristique, qui laisse au lecteur attentif une impression d’extrême instabilité psychologique.

Ceci d’autant plus que le texte contient de très nombreux passages répétitifs ou changeant de sujet très abruptement, comme par l’effet de quelque événement extérieur ou d’un esprit très agité. Ces phénomènes aussi sont relevés dans le coran de Sami Aldeeb, avec les éléments étranges, qui ressemblent à des interpolations, des passages intercalés, où par exemple dieu donne la parole à Mahomet et le cite («Et le messager a dit») puis le coupe par un «C’est ainsi que Nous fîmes (…)», avant de déclarer avoir récité lui-même, «soigneusement», le coran (25.31-32).

Sami Aldeeb signale également les expressions ambigües, c’est-à-dire inconnues ou pouvant revêtir plusieurs sens dont aucun n’est évident, pour user d’un doux euphémisme, ce qui représente tout de même 20 à 25% de l’ensemble. Il propose ici les hypothèses, élaborées notamment par Christoph Luxenberg et Gabriel Sawma, sur la signification de ces termes lorsqu’on en observe la forme originale en les considérant comme des expressions syriaques. Il souligne aussi les termes manifestement erronés, tels que les «faux amis» et bien sûr les contradictions internes – par exemple Marie est dite approchée par un ange, puis par deux anges, pour le même événement.

Le thème des lacunes, des expressions manquantes dont l’absence rend le texte équivoque, revêt également une place importante dans cette étude, qui en recense plus de 700. Toutes ne sont certes pas «impardonnables», mais Sami Aldeeb en a tout de même trouvé 35 de cette sorte dans la seule sourate n° 2, donc sur 286 versets, soit une lacune dans 12,23% des versets. On peut aussi mentionner l’ordre incorrect des phrases, qui en modifie le sens évident. On pense bien sûr ici à la licence poétique, mais la poésie n’est pas vraiment le point fort du coran, qui utilise des centaines de rimes obtenues par l’insertion de «queues», des petits textes répétitifs qui créent des rimes à bon marché, souvent au détriment de l’élégance sémantique.

Mais il y a aussi dans cet ouvrage des découvertes savoureuses en liaison avec les sources judéo-chrétiennes. Ainsi quand le coran évoque la remise des tables de la loi à Moïse, il utilise la forme plurielle. Or, en arabe, qui possède une forme duelle, cela implique un nombre supérieur à deux. Alors que le tanakh ne parle que de deux tablettes. D’où donc l’auteur du coran, qui est aussi censé être l’auteur desdites tablettes, pouvait-il bien sortir l’idée qu’il y avait eu plus de deux tablettes ce jour-là? Eh bien il avait sans doute lu le talmud, où des commentateurs estiment que dieu, en fait, a remis toutes les tablettes de la loi à Moïse, c’est-à-dire un très grand nombre.

Une révolution en marche?

Ce type d’approche du texte coranique a quelque chose de révolutionnaire. Certes, les informations brutes ne sont pas inédites – bien des experts ont déjà constaté tout cela. Mais d’une part les musulmans s’interdisent toute allusion critique pour des raisons de sécurité personnelle, et d’autre part même les universitaires occidentaux sont tenus, lorsqu’ils en parlent publiquement, rectitude politique et académique oblige, d’user d’infinies précautions (voir par exemple ces quatre conférences du professeur Manfred Kropp). Enfin, et surtout, personne n’avait jamais réuni l’ensemble de ces aspects dans un ouvrage.

Aujourd’hui, Internet change la donne. Armés des références instantanées (hyperliens) du coran de Sami Aldeeb, les arabophones peuvent découvrir très rapidement les failles béantes du Coran mythique, qui laissent apercevoir une sorte de brouillon chaotique, pas franchement arabe, affreusement opaque, et qui n’a jamais vraiment été mis au propre, sinon au niveau purement calligraphique. Les articles de Sami Aldeeb, qui explicitent ses travaux sur le forum ahewar.org, ont ainsi un succès très encourageant – près de 10.000 visites par billet en moyenne, pour un total dépassant 3 millions actuellement. Les diverses versions intermédiaires de son coran en arabe ont été téléchargées à plus de 30.000 exemplaires depuis leur source, tendance à la hausse. Nous voyons ici peut-être se former enfin l’indispensable processus de désacralisation du Coran mythique. Et cela sous une forme résolument populaire, profane et laïque.

Alain Jean-Mairet




La Mecque : une supercherie à dénoncer

TERRORISME 23803 ATTAQUES-11-09-2014Mon dernier article – Briser les mythes de l’islam : La Mecque – a suscité des critiques de la part d’un lecteur de Riposte Laïque. J’y réponds ci-après en citant ses principales objections.

Dans un article en date du 8 septembre 2014, Alain Jean-Mairet tente de démontrer que La Mecque n’est pas La Mecque, mais qu’il s’agirait plutôt de Pétra dans l’actuelle Jordanie.

Pas exactement. Je dis que La Mecque mythique telle qu’elle est décrite dans les textes fondateurs musulmans constitue «un lieu géographique qui ne saurait correspondre à La Mecque réelle», que «La Mecque des musulmans est une supercherie» et: «(…) que La Mecque mythique ait été la Pétra (…) historique importe peu.»

Pour ce faire, il fait référence à des incohérences dans le Coran et autres textes annexes,
– d’une part en invoquant l’absence presque totale de la mention littérale expresse du terme “La Mecque” dans ceux-ci,
– d’autre part en regard des conditions géographiques que connait La Mecque, tenant notamment à son hydrographie et sa pluviométrie, en contradiction avec ce qui sur ce point ressortirait des textes précités.

En fait, je compare les descriptions des textes fondateurs, qui parlent d’une «vallée», alors que La Mecque réelle n’est pas dans une vallée; de terres arables, de «saison des fruits», d’herbes et d’arbres, alors qu’on n’a pas retrouvé de trace d’activités agricoles ou de végétation éteinte dans la région; de «murailles» dont on n’a aucun vestige; de «montagnes» et de longues pérégrinations entre elles, alors que les sommets en question ne sont distants que de 450 mètres et ne dépassent le niveau du terrain naturel que de quelques mètres; de «défilés» donnant accès à la ville, alors qu’il n’en existe pas à La Mecque réelle; d’une «mère des cités» et d’un grand carrefour caravanier abritant des dizaines de milliers d’habitants, alors que personne ne connaissait son nom à l’époque.

Certes, je signale que le climat de La Mecque était désertique à l’époque, et je le maintiens, mais je ne prétends pas, comme mon contradicteur le suggère, que le climat général de Pétra était plus favorable. Je relève que rien, à La Mecque, n’indique qu’on pouvait pallier à cette situation, ou que l’on avait essayé, contrairement à la situation observable à Pétra. Ou au Yémen, d’ailleurs, dont les périodes de prospérité coïncidaient avec la réalisation d’ouvrages d’art parfois gigantesques (chercher barrage de Marib) et dont il reste des traces incontournables.

À La Mecque, la géographie locale ne permet pas de réunir de grandes quantités d’eau et on n’y a retrouvé aucun ouvrage d’art, ni aucun des signes archéologiques qui accompagnent systématiquement des cités importantes. Pour s’en convaincre, on peut par exemple consulter cette page de Wikipédia consacrée aux «Anciennes cités d’Arabie saoudite» et y constater l’éclatante absence de La Mecque, qui aurait pourtant, selon la tradition musulmane, été l’un des principaux phares de la civilisation locale ancienne. On peut aussi lire l’ouvrage de Patricia Crone «Meccan Trade and the Rise of Islam», qui réunit tous les éléments nécessaires.

L’avantage de Pétra réside non pas dans son climat mais dans sa situation géographique locale et dans les connaissances en gestion durable des eaux acquises par les Nabatéens, dont Pétra était la capitale. La ville a été édifiée au point de rencontre des eaux d’écoulement de plusieurs massifs montagneux, quasiment dans le lit, rocheux, de la rivière qui se forme lorsqu’il pleut dans la région. Les Nabatéens ont protégé la ville par des barrages et ont guidé l’eau vers des réservoirs qui évacuaient leur trop-plein hors de la ville. On peut encore visiter les vestiges de ces installations. On peut aussi constater l’effet dévastateur du passage non contrôlé des eaux dans la ville, ce qui a été le cas des siècles durant. Mais même ainsi, après un millénaire de destruction massive, les vestiges de la cité témoignent toujours très bien de sa grandeur (cliquer sur l’image pour une version grand format):

On peut aussi mentionner de nombreux autres parallèles entre Pétra et la fable musulmane – des sculptures d’éléphants (chercher l’année de l’éléphant) absentes à La Mecque, des pierres de catapulte qu’on aurait dû retrouver à La Mecque, des grandes (très grandes) pierres taillées marquant sans doute les limites du haram (aire sacrée) et qu’on cherche en vain à La Mecque où les placent pourtant les textes fondateurs de l’islam. Mais tout cela me paraissait un peu longuet et s’écartait trop du point focal de ma démonstration. Je me suis donc contenté de parler des qiblas des premières mosquées, qui pointaient toutes vers Pétra jusqu’en 725.

En ce qui concerne la mention de La Mecque dans le Coran et textes subséquents, je n’ai aucune idée de ce qu’il en est dans le détail, mais par contre il est bien établi que les textes islamiques font état, à diverses reprises, de la proximité relative de Médine avec La Mecque, ce qui est en concordance avec la distance réelle entre ces deux villes.

Eh bien, non, justement. Si l’on examine attentivement les indications de la tradition musulmane permettant d’évaluer des distances et des orientations entre La Mecque et Médine, on conforte plutôt la thèse selon laquelle La Mecque mythique se situait au nord de Médine (et non au sud, comme La Mecque réelle) et à une plus grande distance. Je vous épargne les détails. Les lecteurs qui souhaitent approfondir cet aspect peuvent se procurer l’ouvrage de Dan Gibson «Quranic Geography», où tout cela est décrit de manière claire et compréhensible, avec des schémas. Gibson, qui a consacré des années d’étude à cette question spécifique, estime que Mahomet a certainement vécu à Pétra et que les textes fondateurs de l’islam racontent bel et bien son histoire.

Pour ma part, bien que les conclusions de Dan Gibson me paraissent crédibles, je reste sceptique. D’abord, je n’ai pas étudié la matière dans des ouvrages originaux: je me suis contenté de textes traduits en français, en anglais et en allemand (Gibson maîtrise l’arabe, il a vécu de longues années au Yémen et avec les bédouins de Jordanie). Ensuite, bien que la thèse de Gibson soit plus solide que la fable musulmane, il y reste quelques aspects qui relèvent de la pure hypothèse – plausible, mais sans étais. Enfin, tout cela tend à donner à la fable musulmane un air d’authenticité (si l’on fait abstraction de l’escroquerie intellectuelle que constitue la substitution des deux villes) qu’elle ne me semble pas mériter par ailleurs. Ainsi, la seule conclusion qui me paraît inattaquable, pour l’instant, est le caractère mensonger de la fable musulmane, et c’est aussi à cela que j’en suis resté dans mon article.

De même, et soit-dit en passant, invoquer “le contexte culturel du Moyen-Age” en sous-entendant ainsi l’obscurantisme dont cette époque a été abusivement chargée pendant longtemps, c’est faire preuve de l’ignorance la plus totale sur les travaux qui depuis au moins quatre décennies attestent du caractère novateur, sur tous les plans, de cette période.

Non, c’est simplement admettre qu’au Moyen Âge, si des califes installés à Médine, puis à Damas et Bagdad décidaient, pour asseoir et justifier leur pouvoir, de répandre une culture (religieuse) bien précise à laquelle il était obligatoire d’adhérer, sans la critiquer, sous peine de mort, il fallait leur faire la guerre pour réfuter valablement leurs affirmations. Et comme cette guerre n’a pas été faite, ou qu’elle n’a été gagnée ponctuellement que par des gens attachés au même narratif de base, nous en sommes toujours là. Mais à l’ère de l’information, il devrait être devenu possible de réfuter des fables, même politico-religieuses, sans faire la guerre. Ou la Révolution.

Discréditer le narratif musulman, c’est enlever à l’islam ses principaux ancrages dans l’esprit des gens, des croyants comme des autres. Si l’Islam politique qui accable notre époque est certes le fait de minorités, qui trouvent des sanctifications à tous leurs crimes dans cette fable vénéneuse, leur autorité de base leur vient surtout du simple nombre des croyants et des autres gens dociles qui s’imaginent faire le bien en favorisant la religion (ici musulmane). Montrer que ces croyances ne sont, à l’origine, qu’une supercherie de gens sans scrupules, sans «religion» au sens positif du terme, peut contribuer dans une large mesure à fragiliser les aspects de l’islam que la grande majorité des gens d’aujourd’hui s’accorde à condamner.

Et après tout, si, comme mon contradicteur l’affirme, «la croyance en un Dieu (…) est d’abord et surtout, tout comme l’athéisme qui est une croyance comme une autre, le résultat d’un raisonnement rationnel», nous faisons bien, sans doute, de rationaliser les croyances qui posent problème.

Alain Jean-Mairet




Briser les mythes de l’islam : La Mecque

84% des Pakistanais veulent que la charia soit la loi officielle du pays

Chaque jour, des centaines de millions de musulmans se frappent la tête par terre (les plus assidus en gardent fièrement un hématome brunâtre sur le front) en direction d’une ville supposément bâtie par Adam et reconstruite par Abraham dans le Hedjaz. Il y a de bonnes raisons de penser que, ce faisant, ils se plantent méchamment.

La Mecque mythique est décrite notamment dans le coran, les hadiths, la sira et les chroniques de Tabari. Or si l’on prend la peine de réunir ces indications, on découvre un lieu géographique qui ne saurait correspondre à La Mecque réelle. Ainsi, là où Tabari décrit la conception du prophète, on apprend que le (futur) père de Mahomet, Abdallah, lorsqu’il a voulu rendre une petite visite de courtoisie – qui allait devenir historique – à la future mère du prophète, Aminah, s’est vu renvoyer à ses ablutions car il était trop sale, tout terreux. Le terme arabe utilisé désigne explicitement une terre arable. Mais il n’y a aucune trace d’activités agricoles à La Mecque. Tout indique que le sol y est stérile depuis des milliers d’années.

On s’étonne d’autant plus d’apprendre dans un hadith signé Aïsha et relaté à plusieurs reprises dans le Sahih Bukhari (et la Mouwata de Malik) que La Mecque mythique connaissait deux types d’herbes abondantes (idhkhir et jalil). Et un autre hadith, figurant dans le chapitre du Sahih Bukhari décrivant les expéditions militaires du doux prophète, nous indique même qu’on y aurait vu quelqu’un manger du raisin «alors que ce n’était pas la saison des fruits à La Mecque».

Les hadiths (notamment ceux consacrés au pèlerinage) nous disent aussi que le prophète, lorsqu’il accomplissait ses divers rites à La Mecque mythique, avait pour habitude de «courir au beau milieu du canal d’écoulement des eaux de pluie» situé entre Safâ et Marwah, deux «montagnes» entourant la ville. Or rien n’indique qu’un tel canal a jamais été nécessaire dans La Mecque réelle, où les chutes de pluie n’atteignent guère que quelques centimètres par an en moyenne. Et les deux collines de Safâ et Marwah sont si minuscules et si proches l’une de l’autre, dans La Mecque réelle, qu’elles font partie aujourd’hui de l’enceinte de la grande mosquée:

On fait le trajet dans un couloir de 450 mètres construit tout exprès:

Le couloir reliant les

Sachant cela, on doit secouer la tête en lisant dans Bukhari les longues pérégrinations d’Agar, une femme d’Abraham, mère d’Ismaël, l’ancêtre des Arabes, entre ces deux collines, où se serait trouvée une véritable vallée. À relever également ici que la présence d’Abraham à La Mecque, ou n’importe où ailleurs dans le Hedjaz, était totalement inconnue avant que se répande la fable musulmane.

Dans la sira, on apprend également que La Mecque mythique était entourée de murailles, mais on n’en a jamais découvert la moindre trace aux alentours de La Mecque réelle. Peut-être qu’un tsunami discret a tout emporté? Un autre hadith relaté par Tirmidhi nous apprend «qu’aucune montagne ni aucun arbre» ne manquait de saluer le prophète lorsqu’il arpentait «les districts» de La Mecque mythique. Or il n’y a pas eu d’arbres à La Mecque réelle depuis une éternité au moins, sinon en pot dans des hôtels de luxe modernes, et aucun indice archéologique ne permet de supposer qu’on y ait édifié plusieurs «districts» avant l’ère moderne.

Une série de hadiths sahih concordants nous apprend qu’on entrait dans La Mecque mythique par deux défilés, l’un menant à la partie supérieure et l’autre à la partie inférieure de la ville. Le terme arabe est thaniya. Les traducteurs anglais l’ont généralement retranscrit phonétiquement, et leurs collègues francophones parlent de défilés, de passages ou éludent simplement ce terme qui décrit une fissure dans la roche permettant, tel un col de montagne, mais en plus petit et étroit, de passer entre deux montagnes ou à travers une montagne. Or aucun défilé ne mène à La Mecque réelle et on serait bien en peine d’y définir une partie basse et une partie haute.

La Mecque mythique était très peuplée, pour l’époque. En lisant les volumes VI et VII de la chronique de Tabari relatant les aventures du prophète de l’islam, on découvre qu’elle pouvait produire des foules impressionnantes: «2500 chameaux» pour une seule caravane, «1000 soldats mecquois», «3000 soldats mecquois et 200 cavaliers», «10.000 soldats mecquois». Seule une ville comptant plusieurs dizaines de milliers d’habitants aurait pu générer pareilles équipées. Sans terres cultivées, pratiquement sans eau et sans laisser de traces archéologiques dans La Mecque réelle. Voilà bien le miracle de l’islam.

La Mecque mythique est aussi souvent qualifiée de carrefour caravanier important. Et le coran évoque (deux fois) une «mère des cités», donc une ville très ancienne. Les traducteurs ajoutent ici «La Mecque» entre parenthèses. Car en fait, le coran ne mentionne La Mecque que dans un seul et unique verset (48.24) où il est question d’une «vallée de Makka». Le terme utilisé peut certes aussi désigner simplement une région, un bassin de vie, mais la notion de «vallée» ou de «lit de la vallée» est très présente dans les descriptions de La Mecque mythique. Le coran (3.96) parle aussi d’une «vallée de Bakka», ce que les commentateurs classiques s’accordent à considérer comme une désignation de La Mecque.

Bref, la Mecque mythique est une grande ville puissamment protégée, située dans une vallée riante et bien irriguée, herbeuse, parsemée d’arbres et de vignes, où s’affairent des dizaines de milliers d’habitants, d’agriculteurs, de marchands et de caravaniers, avec des milliers de chameaux, qui arrivent et repartent chargés de marchandises diverses, des quatre coins du Proche et du Moyen Orient, souvent en compagnie de milliers de pèlerins, qui y exécutent leurs rites collectifs au moins deux fois par an, dans une vaste aire sacrée ouverte à tous les cultes, notamment païens, le tout sous la surveillance de milliers de soldats et de centaines de cavaliers en armes. Une cité royale, verdoyante et animée, que tout le monde connaît très loin à la ronde, depuis «toujours».

En revanche, La Mecque réelle est totalement inconnue à l’époque des faits décrits dans les textes fondateurs de l’islam. On n’en lit le nom sur aucune carte géographique avant le IXe siècle. On n’en a jamais trouvé la moindre mention dans les correspondances de l’époque – où figurent pourtant Ta’if, Yathrib (la future Médine) et Khaybar – chez les nombreux clients, réels, des caravanes, réelles, qui sillonnaient la région. Et l’examen des routes des caravanes connues et de la topographie des lieux indique que rien, ou presque, ne pouvait se passer à La Mecque réelle au VIIe siècle. Ainsi, la ville aurait dû être dotée de dizaines de réservoirs souterrains, alimentés par des caravanes, car il pleuvait bien trop peu, pour abreuver tout ce monde. Aucune trace de ces constructions. Ni d’ailleurs d’une implantation humaine d’une quelconque importance. Ni de routes caravanières qui auraient fait ce curieux détour vers cet endroit qui ne menait nulle part.

Par ailleurs, l’examen des vestiges des premières mosquées indique que les musulmans n’ont commencé à prier en direction de La Mecque qu’à partir de la moitié du VIIIe siècle, sous les Abbassides. Jusqu’en 725, les mosquées semblaient même toutes pointer vers une autre ville, située beaucoup plus au nord, dans une vallée autrefois bien cultivée car abondamment irriguée et dotée de nombreux réservoirs ingénieux alimentés par des conduites drainant les pluies des montagnes alentours, où passaient toutes les caravanes en route vers l’Égypte, l’Arabie, la Mésopotamie, la Syrie, la Perse ou les ports méditerranéens, où l’on trouve des vestiges de cultes et cultures très divers, où l’on sait que des pèlerinages biannuels attiraient des milliers de païens, jusqu’au début de l’ère chrétienne. Mais dont personne n’a plus parlé ensuite dans la région, pendant près de 1500 ans, après une série de séismes, puis de fortes crues engendrées par la destruction du système de barrage et de drainage des eaux, tout ceci peu avant l’avènement de l’islam.

À la limite, que La Mecque mythique ait été la Pétra (voir la vidéo) historique importe peu (mais nous y reviendrons en examinant les origines du coran). L’aspect central réside dans le fait, maintenant évident, que La Mecque des musulmans est une supercherie. Et grossière avec ça. Que ce canular ait pu être imposé dans le contexte culturel du Moyen Âge est une chose. Mais quand des gens instruits du XXIe siècle respectent, voire encensent le narratif musulman, c’est du fond d’un abîme d’hypocrisie et/ou d’aveuglement.

Alain Jean-Mairet




Guerre contre l’islam, mobilisation générale !

10novembrefouleLe nouveau califat semble sorti tout droit des injonctions du coran et de l’exemple du prophète: il fait la guerre, massacre les prisonniers, exécute les apostats, assassine les opposants, viole les captives avant de les vendre et impose la charia et la dhimma, au nom de dieu. Il est temps de préparer la guerre. Contre l’islam (religion). Et contre l’Islam (civilisation).

Depuis des décennies, le mensonge savant et pieux a dominé le discours politiquement correct sur l’islam. Du moins hors de l’Islam. Car si nous avons été abreuvés de platitudes lénifiantes et d’excuses emberlificotées sur la nature et le message de la religion musulmane, les croyants, eux, s’abreuvaient de plus en plus massivement aux sources mêmes, c’est-à-dire aux textes fondateurs de l’aventure musulmane. L’alphabétisation, l’instruction puis Internet ont permis à des centaines de millions de musulmans de chercher par eux-mêmes la signification du message de leur dieu. Et ce message, dans les grandes lignes, est parfaitement univoque.

Le coran ne parle que peu du jihad, il parle surtout de la guerre, en des termes (arabes) qui ne laissent aucun doute sur les actes qu’allah attend de ses fidèles, dès qu’ils sont en position de le faire : il s’agit de tuer, en masse, et d’imposer sa loi, à l’aide de sanctions cruelles et létales. De plus, c’est l’exemple donné par le personnage du prophète Mahomet, guerrier professionnel pendant une dizaine d’années, jusqu’à sa mort. Pendant plus de mille ans, aucun érudit musulman ne s’y est trompé. Et les discours alambiqués des apologistes occidentaux ne font maintenant plus le poids devant l’évidence: l’islam est une religion de guerre. Et l’Islam est donc une civilisation intrinsèquement agressive.

Or pour remporter une guerre, il faut vaincre l’ennemi. Sur le terrain et dans les esprits. Sur le terrain, cela implique de se préparer militairement et stratégiquement. Nous savons déjà qu’il est vain de tenter de policer le monde musulman : si l’on intervient aujourd’hui contre l’EI, en Irak et en Syrie (et depuis peu en Jordanie), on renforce d’autant la position des jihadistes chiites d’Iran. Et vice versa. Il est donc plus indiqué de ne strictement rien faire. Ne pas intervenir, ne surtout pas livrer d’armes (excepté à Israël), et bien sûr n’accepter aucun réfugié musulman.

Par ailleurs, il faut rétablir la peine de mort pour «nos» musulmans qui contribuent d’une manière ou d’une autre au jihad – après tout, il s’agit d’une guerre, pas de simples crimes. Et l’un des premiers projets des jihadistes aguerris qui reviendront bientôt en Europe consistera sans doute, comme dans la région qu’ils auront quittée, à attaquer nos prisons pour en libérer leurs «frères». Tous les autres criminels musulmans doivent en outre être expulsés vers l’État islamique, si possible en échange de prisonniers occidentaux ou de faveurs quelconques. Tout le monde y trouvera son compte.

Dans le pire des cas, le califat va alors s’étendre à toute la région, jusqu’au point où une guerre totale sera nécessaire. Alors, il sera possible, vu le contentieux accumulé, de réunir un consensus parmi les États non musulmans, puis de raser La Mecque et Médine, de renvoyer le Moyen Orient à l’âge de la pierre moulue, d’infliger à l’Islam une défaite dévastatrice et définitive.

Mais cette guerre, contre l’Islam, ne concerne qu’une très petite partie d’entre nous. D’abord parce que même les guerres totales ne mobilisent guère que 10% des populations (d’où d’ailleurs le truisme ridicule selon lequel «les musulmans sont pacifiques dans leur grande majorité»). Et ensuite parce que les populations ne sont généralement pas consultées sur ces questions, même dans les démocraties, hélas. D’autre part, cette guerre n’est pas une fatalité: on ne peut pas exclure que les musulmans se réveilleront de leur folie à temps.

Mais l’autre guerre, contre les esprits, contre la religion musulmane, ne peut être gagnée que si une grande partie des non-musulmans y consacre ses efforts, avec des stratégies et des tactiques gagnantes. Avec des armes efficaces. Avec ténacité et détermination. Et cette guerre, elle, est indispensable. Même si la guerre militaire ne s’avère pas nécessaire ou se solde par un succès total, nous n’aurons vaincu que si l’islam, la foi musulmane, est morte et enterrée. Et si nous gagnons la guerre contre cette religion avant que le califat, celui de l’EI ou le prochain, ne devienne une menace planétaire, nous pouvons aussi nous éviter l’autre guerre, la vraie, l’affreuse, l’horrible guerre.

Il est donc temps de sonner l’hallali, d’appeler à la guerre contre l’islam.

Pour détruire une foi, il faut non pas lutter contre ses fruits, en attaquer les branches, mais en saper les fondements, en arracher les racines, en épuiser les sources d’énergie. Or on ne fait rien de tout cela en mettant en évidence les défauts de l’islam associés aujourd’hui à l’expression de l’«islamophobie». Souligner le suprématisme musulman, viser les aspects inhumains et impartiaux de l’islam, son agressivité, sa cruauté, est certes nécessaire, pour l’information des non-musulmans, mais au niveau de l’effet sur les croyants cela équivaut à traiter un nazi de raciste ou un tigre de bête féroce : au-delà des mensonges de circonstance, le musulman croyant est fier de ces aspects et même s’il regrette et s’offusque qu’on s’en serve comme d’insultes contre lui, il se réjouit par ailleurs qu’on lui reconnaisse ce qu’il considère comme des points forts. D’autre part, ces volets de la lutte contre l’islam sont déjà traités dans les textes fondateurs: le musulman instruit sait donc comment les utiliser à son profit.

Dans cette guerre, nos armes sont ailleurs. Elles résident dans la remise en question des fondements de la fable musulmane, des origines de sa création, dans les incohérences géographiques majeures de son narratif, dans l’étude de La Mecque historique, dans les imperfections, non les erreurs grossières et innombrables, du coran, dans le contexte de sa rédaction, dans les aberrations du personnage de Mahomet, voire dans sa simple inexistence. Oui, l’islam est une saloperie, mais c’est l’une de ses forces. Ses faiblesses sont ailleurs, elles relèvent de la supercherie et c’est là que nous devons viser, systématiquement, pour le vaincre. Dans les esprits.

Il faut que, dans les années à venir, la connaissance des faiblesses fondamentales de la foi musulmane devienne omniprésente et autant que possible dominante dans tous les débats sur la question. Cet aspect doit devenir un passage obligé de toutes les discussions sur l’islam, un chapitre au moins de tous les livres sur l’islam, une question au moins de toutes les interviews sur l’islam et bien sûr un ténor des débats en ligne, dans toutes les langues. C’est cette guerre-là, contre les fondements de la foi musulmane, qui permettra de vider les mosquées, de faire taire les prières quotidiennes haineuses des musulmans, de couper les vivres des jihadistes, de jeter le discrédit sur les apologistes, de décourager les musulmanes d’endoctriner leurs enfants dès l’âge de la tétée.

Et cette guerre-là, tout le monde peut y participer, jeunes et vieux, riches et pauvres, téméraires et timides. Il suffit de savoir lire et s’exprimer. Pas de confrontations sanglantes. Pas d’émeutes et de gaz lacrymogènes. Pas de problème avec les lois «antiracistes», pas de gros mots, d’insultes et d’aigreur. Seulement du travail, sérieux, stable, une manière de s’instruire, un axe d’étude à s’approprier. Une activité intellectuelle enrichissante, qui n’empêchera aucun chat de ronronner.

Engagez-vous, rengagez-vous. Nom de Dieu!

Alain Jean-Mairet




Le jihad, effort intérieur vers la vertu ? Voyons voir…

hamas-babyPour ceux qui croient en l’existence du dieu de l’islam, le coran exerce certainement la fascination la plus massive. Ce livre est censé contenir la parole même de dieu, en arabe. Or le coran parle souvent de tuer des gens. On peut trouver aisément ces versets dans un coran en ligne. Mais les pires appels à la guerre sont en fait ailleurs. D’abord, quelques explications avec un exemple:

فَلْيُقَاتِلْ فِي سَبِيلِ اللّهِ الَّذِينَ يَشْرُونَ الْحَيَاةَ الدُّنْيَا بِالآخِرَةِ وَمَن يُقَاتِلْ فِي سَبِيلِ اللّهِ فَيُقْتَلْ أَو يَغْلِبْ فَسَوْفَ نُؤْتِيهِ أَجْراً عَظِيماً
Falyuqatil fee sabeeli Allahi allatheena yashroona alhayata alddunya bial-akhirati waman yuqatil fee sabeeli Allahi fayuqtal aw yaghlib fasawfa nu/teehi ajran AAatheeman
Qu’ils combattent dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense.

Il s’agit du verset 4.74. Nous avons ici l’arabe-arabe, la transcription de l’arabe et une traduction commune en français. Le premier terme du verset, Falyuqatil, est un verbe basé sur la racine QTL, laquelle implique l’action de tuer (voir plus bas, note 1). Les termes suivants, fee sabeeli Allahi, signifient «dans la voie de dieu». Une meilleure traduction, plus fidèle, serait donc «Qu’ils fassent la guerre dans la voie de Dieu», ou «Qu’ils fassent des tueries dans la voie de Dieu», car le verbe arabe insiste sur l’action de tuer. L’auteur aurait pu choisir 12 autres verbes pour parler d’un effort plus général. Mais il a choisi la racine QTL – il s’agit de tuer, de donner la mort, concrètement d’égorger les gens. Voici une petite collection de versets que j’ai placés dans l’ordre chronologique de la révélation et dans lesquels j’ai remplacé l’euphémisme du traducteur par la signification qui ressort directement de l’arabe (en italiques):

2.193
Faites-leur la guerre sans répit jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de subversion et que le culte soit rendu uniquement à Dieu. S’ils cessent le combat, ne poursuivez les hostilités que contre les injustes récalcitrants.
2.216
Les tueries vous ont été prescrites alors qu’elles vous sont désagréables. Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas.
2.244
Et faites des tueries dans le sentier d’Allah. Et sachez qu’Allah est Audient et Omniscient.

8.39
Et faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’il ne subsiste plus d’association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s’ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu’ils oeuvrent.
8.65
Ô Prophète, incite les croyants à la guerre. S’il se trouve parmi vous vingt endurants, ils vaincront deux cents; et s’il s’en trouve cent, ils vaincront mille mécréants, car ce sont vraiment des gens qui ne comprennent pas.

4.74
Qu’ils fassent donc des tueries dans le sentier d’Allah, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque fait la guerre dans le sentier d’Allah, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense.
4.76
Les croyants font la guerre dans le sentier d’Allah, et ceux qui ne croient pas font la guerre dans le sentier du Tagut. Eh bien, faites la guerre aux alliés du Diable, car la ruse du Diable est certes, faible.
4.84
Fais donc la guerre dans le sentier d’Allah, tu n’es responsable que de toi même, et incite les croyants (au combat) Allah arrêtera certes la violence des mécréants. Allah est plus redoutable en force et plus sévère en punition.

61.4
Allah aime ceux qui font la guerre dans Son chemin en rang serré pareils à un édifice renforcé.

9.12
Et si, après le pacte, ils violent leurs serments et attaquent votre religion, alors massacrez les chefs de la mécréance – car, ils ne tiennent aucun serment – peut-être cesseront-ils?
9.14
Faites-leur la guerre !. Allah, par vos mains, les châtiera, les couvrira d’ignominie, vous donnera la victoire sur eux et guérira les poitrines d’un peuple croyant.
9.29
Faites la guerre à ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, après s’être humilies.
9.111
Certes, Allah a acheté des croyants, leurs personnes et leurs biens en échange du Paradis. Ils font la guerre dans le sentier d’Allah: ils tuent, et ils se font tuer. C’est une promesse authentique qu’Il a prise sur Lui-même dans la Thora, l’Evangile et le Coran. Et qui est plus fidèle qu’Allah à son engagement? Réjouissez-vous donc de l’échange que vous avez fait: Et c’est là le très grand succès.
9.123
Ô vous qui croyez! faites des tueries parmi ceux des mécréants qui sont près de vous; et qu’ils trouvent de la dureté en vous. Et sachez qu’Allah est avec les pieux.

Une liste plus complète des choses que le coran recommande de faire « dans la voie de dieu »: http://www.blog.sami-aldeeb.com/2014/01/06/school-for-jihad-in-syria/#comment-613894

D’autre part, le coran indique que cette attitude est particulièrement bien vue par le dieu de l’islam, qui promet aux guerriers des récompenses et un statut supérieurs, dans ce monde (80% de leurs butins) et dans l’autre (l’éternité dans les jardins de dieu), ainsi que le pardon de leurs crimes:

4.95
Ne sont pas égaux ceux des croyants qui restent chez eux – sauf ceux qui ont quelques infirmité – et ceux qui luttent corps et biens dans le sentier d’Allah. Allah donne à ceux qui luttent corps et biens un grade d’excellence sur ceux qui restent chez eux. Et à chacun Allah a promis la meilleure récompense; et Allah a mis les combattants au-dessus des non combattants en leur accordant une rétribution immense; 96. des grades de supériorité de Sa part ainsi qu’un pardon et une miséricorde. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
24.22
Et que les détenteurs de richesse et d’aisance parmi vous, ne jurent pas de ne plus faire des dons aux proches, aux pauvres, et à ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah. Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne? et Allah est Pardonneur et Miséricordieux!
22.5
Ceux qui émigrent dans le sentier d’Allah et qui sont tués ou meurent, Allah leur accordera certes une belle récompense, car Allah est le meilleur des donateurs.
9.100
Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils l’agréent. Il a préparé pour eux des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès !

* * * * *
Note 1) Sur la racine Q-T-L:

http://www.unige.ch/theologie/distance/cours/he/lecon4/verbefort.htm

Nous utiliserons également occasionnellement une terminologie basée sur le paradigme du verbe fort (racine qtl = tuer) à la 3ème personne du singulier du mode Qal. On parle alors de conjugaison de type qatal pour la CA et conjugaison de type yiqtol pour la CP.

http://www.ciep.fr/sites/default/files/migration/publications/docs/comparaison.pdf

On voit que, pour former un mot, les consonnes radicales doivent être complétées par l’insertion de voyelles en des suites de combinaisons variables dont chacune est porteuse d’une signification dérivationnelle ou grammaticale précise. Les divers schèmes vocaliques ainsi infixés et éventuellement accompagnés de consonnes (préfixées, suffixées, plus rarement infixées) caractérisent donc à leur tour les formes verbales ou les différentes catégories nominales: la succession a – a – a, par exemple, est un morphème discontinu qui inséré dans les éléments radicaux (C1aC2aC3a) sera toujours l’expression d’une troisième personne du singulier du perfectif, se retrouvant pour les racines H-M-L, « porter », K-S-R, « briser », Q-T-L, « tuer », dans leurs formes HaMaLa, « il a porté », KaSaRa, « il a brisé », QaTaLa, « il a tué ». L’arabe classique comprend environ 150 schèmes ou patrons de ce type et, finalement, tout mot, à l’exception des monèmes grammaticaux, pourra s’analyser comme issu de l’entrelacement d’une racine et d’un schème, la racine étant comme une sorte de coquille ou de moule dans laquelle se coule un contenu variable de voyelles.

http://espacemaroc.free.fr/culture/darija/darija07.html

Exemple de racines : QTL : notion de tuer, KTB : notion d’écrire, TRJM : notion de traduire. Toute racine exprime une idée, une notion définie. Celles-ci expriment respectivement l’idée de tuer, d’écrire et de traduire.
(…)
Il est intéressant de signaler que dans les dictionnaires arabes de langue, les mots sont classés non pas par ordre alphabétique comme en français, mais par racine. L’usager doit, avant de commencer sa recherche, connaître la racine du mot : bilitère, trilitère, etc. C’est ainsi qu’il retrouvera, par exemple, sous la racine qatala, tuer, il a tué : qâtil, assassin, mouqâtil, combattant, qitâl, combat, qâtala, combattre, maqtal, assassinat, qattala, massacrer, etc.

etc.
* * * * *

Il est donc évident, à la lecture du coran, que le jihad, l’effort dans la voie de dieu, est, peut-être pas uniquement mais en tout cas certainement, une guerre, et que cette guerre est voulue par dieu, qui récompense mieux ses guerriers que les musulmans pacifiques. Le coran promet certes aussi des bienfaits à ceux qui prient beaucoup, s’efforcent de suivre ses préceptes et veillent à ne pas s’écarter de sa voie, mais seuls les jihadistes ont droit à un pardon automatique de leurs crimes s’ils meurent au combat et le meilleur du paradis leur est réservé. Cette promesse a bien sûr de quoi séduire avant tout ceux des musulmans dont la conscience n’est pas particulièrement tranquille.

Après le coran, les principales sources, les principaux textes fondateurs de l’islam sont les hadiths, soit des paroles ou des actes du prophète qui font autorité. Il y a des hadiths de plusieurs sortes, de diverses valeurs, en fonction de leur origine et de la qualité de leur chaîne de transmission. Certains, dits «qudsi», sont réputés sacrés, ou saints, ou divins, car leur origine est dieu lui-même – ils sont censés transmettre un message de dieu, mais qui ne figure pas tel quel dans le coran. Pour les croyants, ils ont bien sûr une valeur très spéciale et les éditeurs les proposent dans de belles versions soignées. Que disent les hadiths qudsi sur le jihad?

http://www.muslimshop.fr/somme-de-hadiths-qudsis-avec-les-commentaires-version-cartonnee-p-2524.html
Chapitre 18:

Ce qui a été rapporté au sujet du djihâd dans la voie d’Allah et sur les mérites des martyrs

Premier hadith proposé:

Hadith sur le mérite du djihâd dans la voie d’Allah Le Très Haut
[AJM: je saute ici les références et la chaîne de transmission]: «Le Messager d’Allah a dit: «Allah se porte garant de quiconque part lutter dans sa voie, et qui n’a d’autre intention que la foi en Allah et l’attestation de la mission des messagers, de le faire revenir avec ce qu’il a récolté comme récompense ou butin ou de le faire entrer au Paradis. Et n’était-ce ma crainte de mettre ma communauté dans la gêne, je ne me mettrai jamais à l’arrière d’une expédition et je désirerai mourir dans la voie d’Allah, puis ressusciter, puis mourir, puis ressusciter et puis mourir.»

Voici plus brièvement les titres des autres hadiths qudsi sur le jihad:

Hadith sur les propos du prophète qui rapporte la parole d’Allah, à l’adresse des gens de Badr: «Faites ce qui vous plaît, car Je vous ai pardonnés».
[AJM: ce pardon s’adresse à des gens qui se disent musulmans mais qui n’ont pas combattu pendant la bataille de Badr – certains compagnons veulent abattre ces «hypocrites», mais Mahomet dit qu’ils n’en savent rien, que dieu leur a peut-être pardonnés]
Hadith sur la discussion d’Allah avec Abdullah le père de Djaber, après sa mort en martyr.
Hadith sur la parole du Très Haut à l’adresse des martyrs: «Désirez-vous quelque chose?»
Hadith sur la discussion entre les martyrs et ceux qui meurent dans leurs lits.
Hadith sur celui qui trompe un combattant dans la voie d’Allah avec sa femme.
Hadith sur l’homme qui viendra, tenant par la main un autre homme, en disant: «Seigneur, cet homme m’a tué.»
Hadith sur l’admiration de notre Seigneur pour un homme qui a combattu dans Sa voie.
Hadith sur l’émerveillement de notre Seigneur pour des gens qui sont traînés au Paradis par des chaînes.

Voici pour le jihad dans les hadiths qudsi. Rien sur un effort spirituel. Pour les autres hadiths, je peux proposer au lecteur de chercher des exemples sur le jihad spirituel dans Bukhari et Muslim, les deux collections «sahih » (authentiques) qu’on peut consulter en ligne ici:

http://www.usc.edu/org/cmje/religious-texts/hadith/bukhari/052-sbt.php
Fighting for the Cause of Allah (Jihaad)
http://www.usc.edu/org/cmje/religious-texts/hadith/bukhari/059-sbt.php
Military Expeditions led by the Prophet (pbuh) (Al-Maghaazi)
http://www.usc.edu/org/cmje/religious-texts/hadith/bukhari/082-sbt.php
Punishment of Disbelievers at War with Allah and His Apostle
http://www.usc.edu/org/cmje/religious-texts/hadith/muslim/019-smt.php
The Book of Jihad and Expedition (Kitab Al-Jihad wa’l-Siyar)

On peut en trouver un ou deux interprétables de cette manière dans le lot. Je laisse au lecteur le soin d’estimer dans quelle mesure ils sont convaincants.

Au-delà du coran et des hadiths, les biographies et les chroniques peuvent aussi compter parmi les textes fondateurs de l’islam, dans la mesure où elles nous renseignent en détail sur le comportement du prophète. Il est certain que pour un croyant, ces ouvrages possèdent une force d’attraction considérable.

Voici la Sira, la biographie originale du prophète de l’islam, ou du moins la somme de tous les extraits que nous en connaissons par des auteurs plus tardifs, dans un format lisible en ligne:
https://archive.org/stream/TheLifeOfMohammedGuillaume/The_Life_Of_Mohammed_Guillaume#page/n0/mode/1up

Il en existe une bonne version française mais moins complète, basée seulement sur la plus vaste recension de l’original, celle d’Ibn Hicham, réalisée quelques dizaines d’années après la Sira d’Ibn Ishaq (lecture partielle en ligne):
http://books.google.ch/books?id=qG7s8SCy3uUC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

On peut aussi consulter l’ouvrage suivant de Waqidi (745-822), qui relate plus précisément les campagnes militaires du prophète des musulmans, et qui est donc plus particulièrement centrée sur le jihad, justement (lecture partielle en ligne):
http://books.google.ch/books?id=-Z4nAAAAQBAJ&lpg=PP1&hl=fr&pg=PP1#v=twopage&q&f=false

Les lecteurs les plus sérieux se procureront aussi les portraits (ou «dictionnaires biographiques») du prophète par Ibn Sa’d (Kitab Al-tabaqat Al-kabir) et bien sûr la chronique de Tabari (qui doit être disponible en ligne en français). Les lecteurs arabophones sont plus gâtés: ils peuvent trouver à peu près tous les ouvrages d’histoire de l’islam, entièrement indexés, avec un moteur de recherche performant, sur http://www.mezan.net

En bref, on découvre ici que le prophète de l’islam a passé près de dix ans à faire la guerre, par métier, jusqu’à sa mort, et que, ce faisant, il n’a pas vraiment inventé les Conventions de Genève avant la lettre. Il est fort douteux que quiconque se penche longuement sur le jihad du prophète y trouve la conviction sincère que le jihad est un effort spirituel. Mais bien sûr, il faut de tout pour faire un monde.

On objectera peut-être ici que le prophète a été entraîné dans la guerre à son corps défendant, et que son message initial était pacifique. Mais ce n’est hélas pas l’impression qu’on acquiert en examinant le coran dans l’ordre chronologique de la révélation (indiqué par exemple ici: http://wikiislam.net/wiki/Ordre_Chronologique_du_Coran )

En effet, la première sourate révélée (selon la classification de l’université-mosquée Al-Azahr, le centre mondial du sunnisme), porte le numéro 96. On peut déjà y lire des menaces de lâcher les chiens de l’enfer sur ceux qui s’opposent à l’islam (dernier verset). La deuxième sourate révélée (68), traite déjà les sceptiques de quantité de noms d’oiseaux («menteur», «grand jureur, méprisable, grand diffamateur, grand colporteur de médisance, grand empêcheur du bien, transgresseur, grand pécheur, au coeur dur, et en plus de cela bâtard», «rebelles», «criminels») et annonce déjà des calamités, des horreurs et des châtiments. Et la troisième sourate révélée (73) parle déjà d’aller «faire la guerre dans la voie de dieu» («yuqatiloona fee sabeeli Allahi», verset 20).

D’autre part, si nous avons lu les biographies et les chroniques, nous savons à ce point de l’étude que le dieu des musulmans leur a permis de faire la guerre, de tuer, même pendant une trêve, pour défendre simplement la religion, le fait de pouvoir pratiquer son culte exactement comme il le prescrit (épisode de Nakhla, verset 2.217).

On peut se réjouir du fait que certains musulmans renoncent tout de même au jihad militaire. Mais il faut avoir une bien piètre opinion des gens, et surtout des croyants, pour affirmer péremptoirement que c’est là le message central de l’islam et que seuls des malades trouvent matière, dans la lecture des textes fondateurs musulmans, à partir «faire la guerre dans la voie de dieu, tuer et se faire tuer».

Mais il est vrai que le prophète aurait aussi dit de la guerre qu’elle est tromperie. Et quelle plus belle tromperie guerrière que de recruter ainsi tacitement des guerriers suicidaires en vantant les mérites de la religion, de la paix, de la tolérance, ou de l’effort intérieur?

Alain Jean-Mairet

http://www.reduitnational.com/jihad-effort-interieur-vers-vertu-voyons-voir/




La deuxième déchéance volontaire du christianisme

cure-imamOn parle volontiers de la dhimmitude comme d’un régime imposé aux autres croyants par l’islam conquérant. Et c’est assez vrai. Mais historiquement, cela a plutôt revêtu, d’abord, la forme d’une soumission volontaire, surtout des chrétiens. Et l’histoire, c’est bien connu, tend à se répéter.

La dhimmitude est fondée d’abord sur le verset 9.29 du coran: «Faites la guerre [arabe: qatiloo] à ceux qui ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier, ceux qui ne s’interdisent pas ce que Dieu et Son Prophète ont déclaré interdit, ceux qui, parmi les gens d’Écriture, ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils versent directement la capitation (arabe: jizya) en toute humilité!»

Ensuite, le hadith et la sira (la biographie du prophète) vont donner des exemples et des indices permettant de préciser ce régime et cet impôt, la jizya, introduit par le coran. Mais les règles d’application les plus problématiques sont absentes des plus anciens textes. Pour illustrer ces règles, on mentionne souvent le «Pacte d’Omar», qui impose de profondes humiliations aux dhimmis. Mais ce texte attribué au calife Omar II, qui l’aurait édicté au début du VIIIe siècle, semble constituer une projection dans le passé, comme c’est souvent le cas avec les religions du Moyen-Orient.

Ainsi, au XIe siècle, dans ses «statuts gouvernementaux», al-Mawardi, pourtant très pointilleux sur les questions de protocole religieux, ne dit rien de ces humiliations. Et au XIIe siècle, le traité de droit d’Averroès Bidayat al-Mujtahid décrit longuement la jizya sans en parler non plus. Mais, au XIVe siècle, Ahmad ibn Naqib al-Misri présente les humiliations des dhimmis (vêtements spéciaux, salutations spéciales, doivent marcher d’un certain côté de la rue, ne peuvent pas bâtir d’églises, ni d’immeubles plus élevés que ceux des musulmans, doivent s’abstenir de toute exubérance, etc.) comme allant de soi.

Mieux encore, tant Averroès que Mawardi, donc jusqu’au XIIe siècle, soulignent que le statut de dhimmi peut être volontaire, sans guerre préalable, et laissent entendre que nombre de non-musulmans font usage de cette possibilité de participer aux activités de la civilisation musulmane et de bénéficier de la protection accompagnant la dhimmitude. Nous savons par ailleurs que les chrétiens d’Égypte, notamment, sont devenus dhimmis et le sont restés des siècles durant alors qu’ils étaient très largement majoritaires. En outre, on s’est extrêmement peu battu contre l’islam en Afrique du Nord: la région est tombée comme un fruit mûr et le joug de l’islam n’est devenu insupportable qu’avec le temps.

De nombreux indices suggèrent même qu’au début, les «musulmans» (arabe: soumis) ne se présentaient pas sous cette désignation, n’avaient pas de coran bien défini et ignoraient presque tout de la fable de Mahomet (la première version connue de la sira date des années 750 environ). L’«islam» des premiers siècles pouvait aisément passer pour une version – unitaire – du christianisme, une chose que les gens de la région connaissaient bien et appréciaient même souvent davantage que la version – trinitaire – byzantine (ou romaine).

Quoi qu’il en soit, il semble admissible que les aspects les plus ignobles de la dhimmitude ne sont pas apparus d’emblée et découlent d’une lente dégradation, parallèle à l’élaboration détaillée de la sunnah, puis de la charia. Si l’on s’en tient au seul verset du coran évoquant spécifiquement l’attitude à adopter envers les «gens du livre», la dhimmitude peut sembler constituer une plateforme viable de collaboration entre musulmans (dominants) et chrétiens (serviables).

C’est je pense dans ce contexte qu’il faut placer la récente phrase très officiellement papale (Evangelii Gaudium) selon laquelle «le véritable Islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence». Cette affirmation vaguement caricaturale venait couronner une longue liste de messages de soumission adressés à l’islam par l’establishment catholique: Jean-Paul II baisant le coran et Benoît XVI priant dans une mosquée ont marqué l’actualité, mais l’effort est beaucoup plus large et soutenu.

Les universités catholiques produisent des quantités énormes de thèses sur les phénomènes religieux, mais contournent les principes problématiques de l’islam. Les évêques et leurs organisations soutiennent l’intégration de la religion musulmane dans nos pays, prêtent volontiers leur assistance et leurs locaux pour la formation des imams (voire le culte musulman à l’occasion), et combattent l’islamophobie (par ex. l’initiative populaire suisse contre les minarets). Par ailleurs, des institutions chrétiennes favorisent l’immigration en aidant les musulmans africains le long de leur parcours vers l’Europe. Et bien sûr, le dialogue inter-religieux, sinon un anathème dans toute l’histoire du christianisme (et bien sûr de l’islam), bat son plein.

Certains musulmans comprennent ces messages. Il y a quelques années, 138 dignitaires musulmans ont écrit une lettre ouverte au pape pour proposer une entente, une voie commune, basée sur certains parallèles entre les deux religions. À relever en passant que pour témoigner de l’amour du prochain dans l’islam (l’un des parallèles supposés avec le christianisme), les musulmans n’ont pu proposer qu’un seul et unique hadith, plutôt faible. Aucune citation du coran.

Pour l’Église catholique, la tentation est grande de miser sur l’islam. Une société islamisée, c’est avant tout une population soumise à dieu, ou pour le moins qui se déclare telle. Et la dhimmitude permet aux autorités religieuses chrétiennes d’exercer une influence sensiblement plus profonde sur leurs ouailles que ce n’est le cas dans un cadre laïque, ou simplement libre. En effet, même les pires régimes musulmans, même l’EI actuellement, permettent aux autorités religieuses chrétiennes de guider leurs brebis comme elles l’entendent, dans le cadre fixé par la dhimmitude. Bien sûr, c’est risquer de revenir aux humiliations systématiques qui ont caractérisé les relations entre musulmans et chrétiens pendant de longs siècles. Mais les élites catholiques peuvent espérer dominer les esprits, et l’interprétation de l’islam, mieux que leurs prédécesseurs.

Il faut donc s’attendre à ce que l’establishment chrétien nous pousse de plus en plus dans le giron de l’islam, en nous promettant qu’on veut notre bien. Et en imputant toujours davantage les problèmes, notamment religieux, de notre époque au manque de foi (en dieu) et de spiritualité. Or cette stratégie très idéologisée a en fait moins de chances de réussir à notre époque qu’au temps des coptes d’Égypte. L’humiliation des dhimmis est présente dans le coran, de même que d’innombrables «raisons» de haïr les non-musulmans, simplement parce qu’ils ne «pratiquent pas la vraie religion». Et si l’Église chrétienne pouvait espérer régner sur les esprits analphabètes du Moyen Âge, comment empêchera-t-elle les musulmans alphabétisés modernes de puiser leurs connaissances à la source, dans le coran, mais aussi dans la sunnah et le fiqh, dont le message est maintenant parfaitement univoque?

Pour reconsidérer une interprétation, il suffit de travailler dur. Mais pour mettre en question le sens littéral du message de dieu, il faut cesser de croire. Il faut tout au moins désacraliser le texte. Et on ne peut guère attendre cela de gens qui vivent de la religion. Cet effort nécessaire devra venir d’ailleurs.

Si l’Égypte, jadis, a plongé volontairement dans l’islam et ainsi vers sa perte, emportée par sa foi chrétienne, nous autres avons tout de même de meilleures chances de résister aux chants des sirènes. Mais à condition d’en être et d’en rester bien conscients: les professionnels de la religion chrétienne, dans leur ensemble, ne nous protégeront certainement pas de l’islam ou de ses errances – ils nous y attireront au contraire aussi sûrement que leurs homologues musulmans apologistes. Aujourd’hui comme autrefois, et peut-être plus que jamais, la religion est l’ennemie du progrès. L’ennemie de l’homme vivant.

Alain Jean-Mairet