Pour « Reporters sans frontières » fraude électorale en Turquie, mais RAS en France
Un certain Christophe Deloire, secrétaire général de « Reporters sans frontières» affirme que si Recep Tayyip Erdogan a été réélu président de la Turquie, c’est «grâce à un contrôle du paysage médiatique ». Et il précise : « Il y a eu une forme de trucage massif des élections ».
Selon Deloire, Erdogan a fait de la Turquie « un laboratoire de répression de la liberté de la presse ». Ainsi en avril, le sultan a bénéficié sur une chaîne publique de passages à l’antenne 60 fois plus longs que ceux du candidat d’opposition. Dans le même temps, il a fait incarcérer 32 journalistes jugés trop critiques, pour en libérer la moitié au lendemain de l’élection.
RSF lucide en Turquie, mais frappé de cécité en France
Pour Deloire, les Turcs ont pu discuter des défauts et des qualités de chaque candidat. Et ceux-ci ont pu exposer leur programme. Et même critiquer mollement le Grand Pacha. Une liberté purement formelle destinée à enfumer le monde extérieur. Car la Turquie, membre de l’OTAN, n’a pas renoncé à phagocyter l’Eurocrature avec ses 85 millions de mahométans. Il lui faut donc conserver une apparence de démocratie pour continuer à paraître fréquentable aux yeux de la hyène Ursula.
Mais on ne doit pas se fier aux apparences. Opportuniste, le Grand Turc est un barbu rasé. Toujours islamiste dans sa tête. Les poils sont à l’intérieur. On ne les voit pas mais ils sont là. Il croit que les femmes sont des êtres inférieurs qui doivent être humbles, soumises et voilées, ainsi que l’a ordonné son prophète. Quant à les corriger de temps en temps, « c’est conforme à la tradition turque. » (sic)
Bien qu’on parle moins des négociations avec l’UE, celles-ci n’ont jamais été interrompues. Pas plus que n’ont été remis en cause les accords de partenariat privilégié. Dont ceux permettant de soutenir sur les marchés financiers la livre turque qui s’effondrerait autrement. D’ailleurs en 2022, déjà en chute libre, elle a perdu 45 % de sa valeur aux taux de change.
En interne, le mot démocratie n’a pas le même sens que chez les mécréants de Bruxelles
RSF dénonce une forme de trucage massif des élections. Qui ne passe pas nécessairement par le bourrage des urnes. Mais s’opère par le contrôle du paysage médiatique où Erdogan, depuis vingt ans qu’il est au pouvoir, de façon illégale car il n’avait droit qu’à deux mandats, a fait de son pays un bunker étouffant la liberté d’expression. Par des moyens de harcèlement, d’intimidation et de répression, signatures des démocratures.
Ainsi à RSF déplore-t-on le tabassage et l’incarcération de journalistes malpensants pour les punir et intimider les autres… Mais aussi des procédures judiciaires arbitraires à répétition, sous la houlette de juges qui n’ont rien à refuser à l’exécutif. Avec pour résultat, la fermeture de nombreux médias d’opposition, papier, audio ou numériques. Et le rachat des médias audiovisuels mainstream par un groupe d’oligarques milliardaires liés aux banksters du NWO. Lesquels financent depuis près de 20 ans la propagande du dictateur.
Enfin, Erdogan a mis à son service quasi-exclusif les médias publics. Sur la chaîne TRT Haber, la principale chaîne d’informations, le sultan a bénéficié de 32 heures d’antenne en avril, sous forme directe ou indirecte, dont de nombreux publireportages, interviews orientés et débats de complaisance, contre une demi-heure pour le principal candidat d’opposition.
Ma parole, on croirait que RSF parle de la France ! Mais non. Chez nous, ils n’ont rien vu de semblable ces bigleux !
Certes, on n’est plus au temps d’Adolf ou de Staline, et les assassinats d’opposants sont relativement rares. Par contre, les reporters Kurdes qui se permettent de critiquer le sultan sont immédiatement accusés d’être complices des terroristes du PKK. Avec menace de très lourdes peines s’ils ne se renient pas. Quant au Haut Conseil audiovisuel, le RTUK, il inflige des amendes astronomiques aux médias d’opposition. Pour un mot de travers. Une allusion jugée inopportune. Un terme mal interprété. Comme en France !
Depuis 2014, 200 journalistes et blogueurs ont été poursuivis pour irrespect envers le président. Sa personne est sacrée. Comme celle du paltoquet de l’Élysée. Le code pénal avec une jurisprudence sur mesure, téléguidée par Ankara, s’ajoute à la législation antiterroriste utilisée sous n’importe quel prétexte, pour contourner les lois sur la presse. Comme en France, on multiplie les exceptions pour ne plus appliquer le principe général de liberté.
Îlot de vérité au milieu d’un océan de trucages, le gouvernement reconnaît un taux d’inflation de 120 % par an, sans doute parce que ce serait trop difficile de prétendre le contraire. Mais les médias aux ordres clament qu’une « politique avisée » permet au pays de retrouver ses grands équilibres. De sauver son économie et ses emplois. Et que personne ne pourrait faire mieux que Macrodogan, cet autre Mozart de la finance.
Et qu’importe si le budget national de la Sublime Porte est en grande partie abondé par les Turcs vivant à l’étranger (qui ne perdent jamais leur nationalité d’origine, même naturalisés), littéralement rackettés par leurs missions diplomatiques, aux pratiques mafieuses. Et qu’importe si, au bled, les détenteurs des rentes et des capitaux empochent 47 % du PIB annuel, tandis que les travailleurs manuels et intellectuels doivent se contenter de 23,7 %. S’il y a des pauvres et des riches, c’est parce qu’Allah en a décidé ainsi. C’est la vie…
Tout cela n’est pas bien grave puisque le néo-empire Ottoman continue à faire partie des « grandes puissances » (sic). La culture géopolitique des paysans d’Anatolie et des boutiquiers d’Erzurum dont certains vivent encore comme au Moyen Âge, permet de soutenir cette illusion valorisante… De quoi encourager les gouvernants français à continuer d’abêtir et acculturer les Français, avec une Inéducation Antinationale qui atrophie les méninges et aide à avaler sans grimacer les inepties amères des médias-menteurs.
En Turquie, tous ceux qui critiquent le régime sont des terroristes !
Comme en Corée du Nord… En outre (ça pourrait inspirer le paltoquet) Erdogan exporte sa répression en utilisant de façon abusive les notices rouges d’Interpol lorsque des journalistes ou des blogueurs publient depuis l’étranger, sur les réseaux sociaux, des contenus qui lui déplaisent.
Il exerce aussi des pressions diplomatiques sur les pays européens pour qu’ils extradent ou expulsent les Turcs indisciplinés vers leur pays d’origine où les attendent des juges partisans et des geôles putrides. En menaçant nos dirigeants sans honneur ni patriotisme de laisser passer encore plus de candidats à l’immigration, parmi les hordes massées aux frontières de l’Eurocrature.
Selon RSF, la Turquie serait classée au 165e rang sur 180 au classement mondial 2022 de la liberté d’expression. Mais bon, on peut émettre des doutes sur la sincérité de leurs estimations, fluctuantes comme toujours selon l’évolution de la conjoncture internationale.
Ainsi, l’Ukraine corrompue et hyper-répressive qui assassine jusque dans les cercles de pouvoir, est tenue désormais pour un paradis de l’information libre et honnête. Tandis que des démocraties authentiques, comme l’Inde et Israël, ont été déclassées au bas de l’échelle parce qu’elles ne se laissent pas intimider par les Mahométans .
Et puis, quand on sait que Bob Ménard fut le patron de RSF pendant vingt trois ans (de 1985 à 2008) on peut mesurer à quel point ces prétendus redresseurs de torts ont l’échine souple, la vision strabique et les convictions à géométrie variable.
Encore faudrait-il que les journalistes-paillassons soient crédibles
Pour juger d’une info, il faut commencer par évaluer la crédibilité et la pertinence de l’émetteur et des transmetteurs. C’est ce qu’enseignait le regretté Marshall McLuhan au siècle dernier. Dans les sixties déjà, faisant preuve d’un extraordinaire esprit d’anticipation, il annonçait l’émergence d’un véritable « village planétaire » alors que le web n’en était qu’à ses balbutiements.
Déjà avant WW2, il avait théorisé l’importance de la perception au détriment de l’analyse, et donc l’impact des trucages dans la transmission des informations. Qu’elles soient politiques, financières, relevant de vulgaires effets de mode ou de la publicité. Les sensations visuelles utilisent un mode de pensée logique et linéaire. Mais les images sont d’autant plus trompeuses (qu’aurait-il pensé des trucages numériques ?) qu’elles s’inscrivent dans un processus atavique d’observation et d’apprentissage, inscrit dans notre génome.
Quant aux sensations auditives, il avait compris avant Jacques Lacan que celles-ci font appel à un mode, plus intuitif, plus global, jouant sur les assonances, les analogies, les doubles sens, les références culturelles et les jeux de mots. Et que quiconque maîtrise les subtilités du langage peut orienter la pensée d’autrui à son insu dans le sens souhaité.
Un dernier mot sur les arrière-pensées de RSF
À l’aune de cette grille de lecture, il est intéressant de sérier ce Deloire. Journaliste de gauche (pléonasme aujourd’hui !) le quinquagénaire a sévi à « Arte » et au « Point ». Médias bien-pensants et fortement subventionnés. Macronescu tenant les cordons de leurs bourses, il serait délicat sinon inopportun de lui chercher des poux sur son crâne presque chauve.
Depuis 2008, Deloire est directeur du centre de déformation des journalistes (CFJ), cet antre du politiquement correct et de la bonne pensée soumise. Où l’on enseigne à de futurs journaleux télé, triés sur le volet, comment mentir ou raconter n’importe quoi, avec ce ton grasseyant qu’ils ont tous, assorti à une componction archiépiscopale.
En prime, ce cumulard enseigne à Sciences Peaux de zébie. Une autre officine où l’on inculque la servilité à la doxa. Cela suffit à situer le personnage. Qui s’en prend à juste titre à Erdogan, mais ménage le Paltoquet et son Brichelle. Enjoignant à ses subordonnés de faire de même. Sur un ton comminatoire peu compatible avec la liberté d’expression dont il se prétend l’ardent défenseur. Même le « Canard enchaîné » peu suspect de droitisme trouve qu’il en fait trop.
Christian Navis