ANALYSE DU LIVRE
Ce livre est sorti en même temps qu’une campagne orchestrée de la part du “coordinateur antiterroriste” Laurent Nunez dans la presse mainstream. Soit c’est une commande du gouvernement, soit ce dernier a été opportuniste. L’auteur principal, Jean-Michel DÉCUGIS, est journaliste au Parisien, qui compte dans ses rangs d’autres “spécialistes” du renseignement, pas toujours bien inspirés, mais qui manifestement entretiennent des relations cordiales avec les “Batraciens” (surnom que nous donnons aux agents de la DGSI). Il semble avoir parfois de l’imagination et quelques fake-news à son palmarès.
Le premier chapitre nous apprend l’existence d’un crime “d’entreprise individuelle terroriste”, les fameux loups solitaires. Il signale l’existence d’une traduction en français du manifeste de Brenton Tarrant (Christchurch, l’église du Christ !).
Il est certain que la nébuleuse d’extrême droite et d’ultra droite est profondément divisée, mais rappelons l’exemple du général de Gaulle qui s’est retrouvé à Londres avec des troupes plutôt hétéroclites. Pour ce qui concerne le site www.guerredefrance.fr , la guerre d’Algérie est étudiée comme référence en matière de guerre asymétrique se déroulant au milieu de la population, en cherchant les points de comparaison avec la Guerre de France qui est déjà engagée sur le territoire national (TN), entre autres, la nature de l’adversaire principal est la même. Les deux guerres d’Indochine (France/USA) sont aussi intéressantes du point de vue de la stratégie employée par le Vietminh.
Évidemment, les effectifs de la mouvance posent problème pour les services de renseignement, en 2004 (17 ans !) ils étaient estimés par les RG à 2500/3500 personnes. Seulement voilà, c’était du temps où le recrutement était classique (presse papier, tracts, réunions, manifestations), alors qu’internet a totalement bouleversé la donne. Les chiffres de vente de livres (Obertone, Renaud Camus, Zemmour…), les fréquentations des sites, des pages Facebook, des vidéos, sont bien supérieurs, certaines vidéos atteignant facilement plusieurs centaines de milliers de vues.
L’épisode des Gilets jaunes a manifestement fait peur au pouvoir d’autant plus qu’effectivement des militants d’extrême droite étaient présents au début avant que les militants de gauche ne fassent capoter le mouvement. Passons.
Le cas d’ANGERS est intéressant car c’est la ville de la douceur angevine, pas dans tous les quartiers, 41 véhicules brûlés pour le Nouvel An 2021.
Le camarade Logan Djian fait les choux gras, très nettement bagarreur, quelques escroqueries, ça c’est naturellement terminé en exil à l’étranger (Italie). Pas trop besoin de ce genre de profil dans la résistance patriote.
Bien entendu les “Brigandes” sont en vedette. Parole de musicien, c’est un groupe de filles un peu gnangnan, ça manque de virilité. Problème : le gourou, Joël Labruyère, Scientologie, Royaume Elfiques, Ordre du Temple Solaire, Soldats d’Odin, tout un programme. On nous glisse au passage “des liens” avec la famille ROUDIER (Ligue du Midi), des durs, rocailleux comme les paysages du coin.
Claude Sinké est cité, mais les auteurs omettent de dire que ce papy un peu dérangé est mort en prison après avoir fait deux blessés devant une mosquée.
Renaud Camus les a reçus. Évidemment le Grand Remplacement, pourtant réel, est nié, et va toucher les zones rurales du fait de la dispersion demandée par les bobos trottinettes, Anne Hidalgo en tête. À noter qu’il considère comme nous que ce que nous appelons la Guerre de France n’est pas une guerre civile, mais une guerre de décolonisation, contre les colonies (les quartiers) de nos anciennes colonies. Nota : ce n’est pas l’avis de Guillaume Faye (guerre civile raciale). Le reste du portrait est à l’avenant, il est vrai que la résistance, les procès, les trahisons, ça cogne son bonhomme, il faut avoir de la trempe.
Anecdote amusante, le 29 août 2020, le Reichstag a failli être envahi par 300 militants. Le 6 janvier 2021 ce fut le tour du Capitole, cette fois investi par une foule majoritairement de Blancs, c’est le saint des saints de la “démocratie” US.
Ensuite nous avons le droit à la “doctrine Calvar”, en gros, les patriotes (0 morts) sont plus dangereux que les musulmans. Le problème est que cette doctrine est toujours en vigueur.
Un éclair de lucidité de la DGSI : “on sait désormais que l’ultra-droite a des relais sur tout le territoire”.
Vient ensuite un bref historique de la création des VPF (Volontaires pour la France du général Martinez), qui inquiète car ils comptent un “nombre important” d’anciens militaires, gendarmes et policiers.
Puis c’est au tour d’une présentation fournie du “groupe dissident AFO” (Action des Forces Opérationnelles), qui s’est détaché des VPF, jugés pas assez dynamiques, trop orientés vers l’action politique plutôt que de terrain. Puisque ce livre fait le tour de la galaxie patriote, l’AFO apparaît comme pratiquement la seule structure naissante de résistance, la plus avancée, la mieux organisée, la plus compétente (stages, fiches, formations militaires, juridiques, secourisme, survivalisme, plans d’évacuation…).
AFO est caricaturée comme survivaliste (http://www.guerredefrance.fr/survivalisme.htm ), paranoïaque, avec “colère et peur”, paramilitaire, avec culte du secret. L’auteur nous fait le coup de l’inversion accusatoire ! Ne s’agit-il pas plutôt au contraire de clairvoyance, de lucidité, de calme, de sérénité, de nécessaire discrétion ?
Le survivalisme n’est qu’une collection de techniques de sécurité pour éviter d’être pris au dépourvu et permettre à une famille ou groupe d’amis de pouvoir se défendre. Contradiction, un site officiel du gouvernement semble avoir été inspiré par les recommandations des sites survivalistes : https://www.gouvernement.fr/risques, que l’on retrouve dans les formations du SNU (service national universel) !
Curieusement, l’auteur s’exprime au présent et non au passé, AFO ayant été désactivée de fait en 2019, or le confinement de 2020 est évoqué.
Les formations et activités sont décrites, mais évidemment sous l’angle de la dérision jusqu’à une comparaison avec les hommes des cavernes !
Manifestement, les auteurs ont eu accès aux dossiers de la DGSI et ont au moins rencontré le juge d’instruction sinon consulté son dossier lorsqu’ils décrivent les supposés événements prévus par la section Île-de-France. Bonjour le respect du secret de l’instruction…
Suit l’évocation de la convention de Senonches où votre serviteur était présent. On était plus dans un banquet d’anciens combattants, avec retrouvailles fraternelles, certains commentateurs évoquant des “papys qui picolent”. De mémoire, formation juridique, topo, tour d’horizon de la situation, compte tenu des attentats musulmans, et échanges de vues, sans rien cacher, pas de secrets ni clandestinité. Le tout au vu et au su du personnel de l’établissement.
Toujours de mémoire, aucune décision n’a été évoquée en public pour des actions genre empoisonnement de rayons halal ou autres. Les responsables étaient suffisamment expérimentés politiquement et militairement pour savoir que ce genre d’opération est totalement contreproductif, d’une part par des résultats prévisibles dérisoires, d’autre part par la récupération médiatique qui en aurait été faite, puisque la “doctrine Calvar” stipule que l’ultra-droite est le danger et non pas les “barbus”.
C’est toujours le cas, les directives d’ACTION PATRIOTE https://www.action-patriote.fr/ sont claires. Dans une organisation comportant plusieurs centaines de personnes, difficile de contrôler des exaltés qui ne respectent pas les consignes. Cela peut arriver en haut lieu, voir l’affaire Benalla.
Toujours est-il que cette section Île-de-France s’est fait infiltrer par un agent de la DGSI, on connaît la suite, et les mises en scène grotesques qui ont suivi (des dizaines de véhicules pour arrêter en grandes pompes, alors qu’il suffisait de sonner à la porte…). S’en est ensuivi une divulgation de noms jetés en pâture à la presse 12 heures après les arrestations, au mépris de la présomption d’innocence et du respect des personnes, suivi d’un matraquage médiatique pendant plusieurs jours.
Il faut retenir qu’il n’y a eu aucun passage à l’acte, que les embryons d’intentions se sont déroulés à l’insu des responsables nationaux, que les saisies d’armes détenues légalement relevaient plus de la brocante militaria que de l’arsenal du dealer de cité.
L’affaire montée en chantilly est à l’instruction. Il y aurait selon une autre source 16 personnes mises en examen (libres sous contrôle judiciaire). Rappelons que la mise en examen n’est pas une preuve de culpabilité, et donne l’avantage de pouvoir avoir accès au dossier.
Le problème est qu’un procès va avoir lieu, alors qu’il y a zéro victime, pas de préparation réelle d’action, pas de passage à l’acte, et comme le dit l’auteur, “une armada disparate mi-va-t’en-guerre mi-pieds-nickelés”. Ce procès va mal tomber, vu le contexte actuel, probablement après le procès du Bataclan qui devrait avoir lieu en septembre 2021/mars 2022 pendant la campagne présidentielle.
Passons sur le cas de Logan Nisin, qui n’a pas les épaules.
Plus intéressant “Frédéric”, embastillé en 2013 (ça date) pour avoir balancé un cocktail Molotov contre une mosquée, est présenté comme le premier “loup solitaire” de l’ultra-droite. Les références en la matière sont les théories de suprémacistes blancs américains (Alexander James Curtis, Tom Metzger), recyclées d’ailleurs par… Daech (Résistance sans chef). Les auteurs et Jean-Yves Camus enfoncent des portes ouvertes en indiquant que le passage à l’acte est précédé par une maturation plus ou moins longue, qui, auparavant se faisait en “fréquentant des milieux”, ou par des lectures, maintenant c’est internet. Il ne croit pas à la présence de groupes structurés de terroristes musulmans, mais en fait tout dépend de la difficulté que présente l’objectif et du message politique qu’il véhicule, les contre-exemples récents sont nombreux : bandes qui “montent en compétence” et en violence progressivement. Amusant, une “source” assure que le profil de Frédéric montre “qu’il n’y a pas que des abrutis à l’ultra droite”.
Le chapitre consacré à la période (récente) mars-avril 2020 est curieux, la page “Lille Insurgée” est citée, et c’est de… l’extrême gauche, qui est passée plusieurs fois à des actes violents de sabotages d’émetteurs et d’incendies de casernes. De l’autre côté, c’est le calme plat, pas de violences, on critique le gouvernement, bref on fait de la politique ce qui n’empêche pas d’être lucides et fermes.
Les auteurs ont ensuite cherché à ridiculiser l’Action française et ses déclinaisons, les trouvant inefficaces : “ils ont du mal à compter”.
C’est ensuite Yvan Benedetti (qui a été placé récemment en garde à vue) qui passe à la casserole. On apprend au passage que si son audition devant l’Assemblée nationale à la commission de Mme Ressiguier (Miss Goulag) était à huis clos, pas pour tout le monde, dont nos “journalistes”. On apprend que “Miss Goulag” n’a rien trouvé de mieux que de faire publier un extrait sur le site de l’AN, ce qui a permis aux hyènes de déposer plainte. Pain béni pour Benedetti. Pierre Sidos (DCD) a aussi droit à son couplet, il faut dire que le paternel n’était pas vraiment du côté de la Résistance, qu’il a trempé dans le putsch d’Alger et l’attentat du Petit-Clamart. Un calibre, le camarade. Fondateur d’Occident en 1964, on y retrouve Madelin, Longuet, Devedjian et ce cher Xavier Raufer qui se paye la fiole des Batraciens à intervalles réguliers.
Les propos d’un certain Nicolas Lebourg (Camp du Bien) sont cités : “il ne croit pas à un soulèvement collectif et à un basculement dans la guerre […] de la France actuelle : trop de générations qui n’ont connu que la paix, pas de culture des armes, pas d’habitude du combat”. C’est à voir, cher Monsieur ! Car il suffit de douze semaines pour former des soldats-citoyens capables d’exécuter des missions basiques, professionnels ou réservistes, les salons Militaria sont pleins à craquer, comme les stands de tir, les chaînes YouTube sur les armes cumulent des scores de centaines de milliers de vues et l’habitude du combat ça vient vite quand ça canarde de partout. Et puis il y a ce site www.guerredefrance.fr où il y a de quoi télécharger un disque dur (sic Alain Bauer).
Sourions des mésaventures de Ronan, un pisse-copie qui s’est fait pincer dans un camp d’été et est reparti dans le plus simple appareil. Finalement, les fachos ont bon cœur.
Pour attaquer les “fachos”, il faut prendre quelques précautions sous peine d’être comme une certaine Julie quelque peu harcelée : “Tu as toute la Sturmableitung au cul, ma belle” signé Heinrich, tout un programme. C’est pareil, se retrouver sur “une liste” (comme celle de Schlinder de Soral) peut réserver quelques surprises dans l’avenir. Alors que les insultes fusent facilement sur les réseaux sociaux (ou asociaux comme on voudra) bizarrement certains sites qui ont des boîtes mail publiques y échappent. La rumeur selon laquelle certains seraient potentiellement gérés par d’anciens militaires, policiers ou gendarmes a fait son petit effet. On ne sait jamais avec ces gars là, qui sont parfois des spécialistes des coups tordus et ont des relations.
Suit une galerie de portraits : Boris Le Lay, Alain Soral, Daniel Conversano (plus ou moins disparu), tous trois réfugiés à l’étranger, Papacito, Dieudonné, Obertone, Marsault, Abauzit, Génération Identitaire, Ayoub, Riposte Laïque, Ryssen. Rien de nouveau sous le soleil noir.
Ce livre est une bonne compilation, il faut le reconnaître, orientée certes, mais assez exhaustive, de la nébuleuse. Beaucoup d’affaires sont déjà anciennes, mais ça fait du volume. Par contre, et c’est significatif, il n’y a pas d’état des lieux, de photographie récente, d’évaluation des effectifs réels des plus engagés, de l’importance de la mouvance des “suiveurs” et des “sympathisants”, de la gradation de la formation politique et matérielle, du nombre et de la qualité des groupes sur les réseaux sociaux, de la presse sur internet et des blogs.
Et encore moins de projection dans l’avenir, d’anticipation. Le livre cite bon nombre de “spécialistes” de l’extrême et ultra-droite, qui sont manifestement dans le brouillard comme les services de renseignement. C’est la rançon d’arrestations stupides avec pantalonnades grotesques, la presse aux ordres en faisant des tonnes pour faire monter la mayonnaise. Du coup les membres des organisations dissoutes ou désactivées ont d’abord compris qu’il fallait abandonner les structures pyramidales pour d’autres formes d’organisations moins vulnérables et se faire discrets pour éviter des procès inutiles. À part quelques petits malins, personne ne sait ce qui se passe réellement actuellement et encore moins les journalistes. On se souvient que les services n’ont rien vu venir pour les Gilets jaunes. Ce sera pareil pour la résistance.
Ce flou artistique oblige le pouvoir toujours calé sur la “doctrine Calvar” à faire des exemples pour tenter de faire peur aux patriotes, un bon exemple est la dissolution de Génération Identitaire, avec l’audition de son égérie Thaïs pour “crime contre l’humanité et génocide” rien que ça. Il faut comprendre que les crânes d’œufs du CNRLT (Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, sis à l’Élysée, surnommé les “20 salopards”, créée par Sarkozy), du ministère de l’Intérieur, des services de renseignement se trompent de cible. Voir la page dédiée où sont relatés leurs exploits.
Pendant ce temps perdu, les camps d’en face avancent leurs pions, comme le montre l’affaire de Strasbourg.
Passons à la conclusion. Les auteurs se trompent lourdement. Pour le moment, pas de violence, c’est un ordre, car c’est contreproductif. Les “mouvances” ne sont plus marginales, sinon pourquoi ce livre et le cinéma actuel du pouvoir ? L’attirance pour les armes existe depuis toujours dans la population, il y a un million de chasseurs et 200 000 tireurs sportifs. Il n’y a pas de “sentiment” d’être incompris, au contraire, la compréhension de la situation réelle doit être diffusée. Quand on milite dans ces milieux, on sait à quoi s’attendre, effectivement à de l’injustice par rapport au deux poids deux mesures dont bénéficient les camps d’en face (exemple la dissolution de Génération Identitaire).
Attention aux retours de bâtons voire de boomerang, d’ailleurs certains changent de comportements, ouvrent les yeux, et prennent peur de la situation qu’ils ont créée.
Pour finir citons les auteurs : “L’extrême droite n’a pas encore remporté la victoire des urnes, mais elle a contaminé le langage et la pensée de tout un pays. Il ne reste qu’à allumer la mèche”.
Ils oublient un peu vite que dans un conflit asymétrique, c’est le faible qui a l’initiative (Galula), la mèche ne sera pas allumée par la résistance patriote, mais bien dans les ZUS.
On est donc presque d’accord…
Napoléon de Guerlasse