Sauvera-t-on la France avec des musulmans modérés ?
Sauvera-t-on la France avec les musulmans modérés ?
L’enjeu des musulmans modérés :
Jacques GUILLERMAIN avait écrit pendant l’été deux articles sur la question de savoir comment on pouvait penser sauver la France sans les musulmans modérés :
http://ripostelaique.com/a-refusent-musulmans-moderes-proposez-quoi.html
http://ripostelaique.com/on-ne-sauvera-pas-la-france-sans-les-musulmans-moderes.html
D’entrée de jeu, l’auteur affirmait ne pas vouloir mettre tous les musulmans dans le même sac (pas d’amalgame) et annonçait qu’on devait accepter les musulmans modérés pour mieux sauver la France. C’était le seul moyen …
Personnellement, je goûte peu ce jeu de classification entre musulmans modérés et immodérés dont l’auteur ne nous a d’ailleurs pas donné la clé.
Je prendrais donc une définition très ouverte pour ne pas être suspect de faire un procès d’intention à nos concitoyens de confession musulmane :
est musulman celui qui se dit musulman et
sont modérés ceux des musulmans qui n’ont pas encore tué.
J’espère ainsi ne pas rentrer dans le camp « des amalgamistes » qui rejetteraient la plupart des musulmans vivant en France. Mais au final, la définition de ces catégories n’a pas grande importance.
Quelques propositions patriotes :
A l’évidence, l’important, pour moi comme pour Jacques GUILLERMAIN, est de voir se mettre en place une gestion patriote du pays.
Jacques GUILLERMAIN énonce quelques décisions qui lui semblent de nature à sauver la France :
Fermer totalement des frontières,
Supprimer le droit du sol,
Supprimer le regroupement familial,
Reconquérir les quartiers,
Désislamiser l’école publique, l’entreprise, l’hôpital, les prisons,
Repenser notre diplomatie avec les états du Golfe,
Réserver le social aux seuls français,
Supprimer les allocations aux familles de mineurs délinquants,
Revivifier nos traditions (crèches dans les mairies et sapins de noël dans nos écoles),
Faire apprendre l’histoire du pays sans idéologie droitdelhommiste et anticolonialiste,
Lutter contre le salafisme, …
Entre patriotes, ces décisions gagneraient sans doute à être précisées mais là non plus n’est pas le sujet.
Pour revenir à la question de Jacques GUILLERMAIN concernant la place des musulmans modérés dans l’avenir du pays, il va de soi que je n’ai nulle envie de me lamenter sur une France blanche et chrétienne qui n’existe plus autant qu’avant. Pas plus que je ne pense qu’il soit possible (sauf à imaginer des épreuves terribles pour ceux qui vivent en France quelle que soit leur confession) de revenir au temps d’avant les colonisations mondialistes. Ainsi, comme Jacques GUILLERMAIN, je prends acte de la présence de plusieurs millions de musulmans sur le sol français, et, comme lui, je soutiens pour l’essentiel les propositions du programme patriote que j’ai repris ci-dessus.
En revanche, à l’inverse de Jacques GUILLERMAIN, je crois vain de discourir hypothétiquement du sort des musulmans (plus ou moins modérés) dans l’avenir du pays. En tant que démocrate, je considère que tous les citoyens français sont libres de se déterminer et que ce sont les choix de chacun qui fait ce qu’il est.
Ainsi, il est contre productif et idiot de rejeter un homme ou une femme qui partagerait l’essentiel des propositions de Jacques GUILLERMAIN au motif qu’il se dirait musulman. Ce serait faire perdre le camp patriote qui a tant besoin de soutiens pour lutter contre la haine que lui voue un système hyperpuissant et totalitaire.
Le comportement électoral des Français de confession musulmane :
Si je ne peux savoir ce que sera l’avenir de la France ni quel y sera l’avenir du groupe des musulmans que Jacques GUILLERMAIN appellent modérés, je peux néanmoins constater quelques faits aisément partageables qui montrent que le groupe pour qui Jacques GUILLERMAIN a les yeux de Chimène ne semble pas très prêt à se convertir au patriotisme français :
En 2011, les franco tunisiens ont plébiscité les candidats religieux du parti Ennahda aux élections législatives dans leur pays dès qu’ils leur fut possible de voter librement. http://www.lemonde.fr/tunisie/article/2011/10/25/tunisie-le-parti-islamiste-ennahda-arrive-en-tete-en-france_1593664_1466522.html
En 2011, les franco marocains avaient également porté au pouvoir un parti religieux.
En 2012, on sait maintenant que près de 93% des français se disant musulman ont voté pour le candidat PS (http://www.lavie.fr/actualite/93-des-musulmans-ont-vote-pour-francois-hollande-07-05-2012-27212_3.php).
Les drapeaux place de la République l’avait bien montré au peuple même si les journalistes avaient retouché les photos prises et édulcoré la situation en direct. Ainsi, les mêmes qui avaient choisi un bulletin promouvant la charia dans leur pays d’origine votaient socialiste pour le scrutin français …
Il y a quelques jours, le peuple marocain a reconduit pour 5 nouvelles années un régime religieux. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/10/07/elections-au-maroc-participation-limitee-les-islamistes-denoncent-des-tentatives-de-fraudes_5010240_3212.html . Si le million de Marocains Résidents à l’Etranger (MRE) en France avait pu voter à cette élection, qui peut croire qu’il aurait fait entendre une voix différente de celle des Marocains vivant au Maroc ? https://blogs.mediapart.fr/m-bentahar/blog/061016/legislatives-au-maroc-pourquoi-je-ne-vote-pas
Ainsi, la question n’est pas tant de savoir si on doit sauver la France avec ou sans les musulmans (soient ils modérés) que de savoir quel(le) musulman(e) sera d’accord pour soutenir les orientations patriotiques présentées par Jacques GUILLERMAIN.
Il va de soi que l’homme ou la femme qui se dit musulman et qui soutient les orientations listées plus haut pourra compter sur toute ma considération. Je pense que comme moi la plupart des patriotes accueilleront les bras ouverts tout homme et toute femme s’affichant patriote quelles que soient sa couleur de peau ou sa confession. On le constate pour les asiatiques comme pour les noirs africains. On le sait déjà pour les harkis (arabes et musulmans pour la plupart) que les patriotes n’ont jamais oubliés et toujours défendus contre les manipulations de tous ordres des partis gouvernementaux.
Pour l’heure, je crains que les musulmans en France ne soient pas très nombreux à soutenir un tel programme.
Quelques arguments anti patriotes :
Il n’est pas besoin de beaucoup réfléchir pour imaginer les arguments anti patriotes des français de confession musulmane confrontés au programme esquissé par Jacques GUILLERMAIN :
Fermer totalement des frontières : oui mais le cousin ou la cousine ne pourra plus s’installer aussi facilement que moi ou mes parents ?
Supprimer le droit du sol : oui mais cela voudrait dire que les nouveaux arrivés du bled ne pourraient plus bénéficier immédiatement des avantages de la nationalité française comme moi ou mes parents ont pu le faire ?
Supprimer le regroupement familial : oui mais cela empêcherait les familles de se regrouper (toujours exclusivement sur le sol français d’ailleurs) et de bénéficier des nombreuses aides que les associations bien pensantes et les lois sociales mondialistes leur procurent ? On sait que les Français d’origine étrangère ont une tendance très marquée à aller chercher conjoint dans le pays d’origine et à jouer ensuite du regroupement familial …
Reconquérir les quartiers : oui mais sans stigmatiser les musulmans qui déjà constituent un beau pourcentage des mis en cabane : autant ne rien faire …
Désislamiser l’école publique, l’entreprise, l’hôpital, les prisons : oui mais sans s’en prendre nommément à l’islam qui reste une référence au moins culturelle à ceux qui se revendiquent musulman. D’autre part, laisser faire cette désislamisation serait aussi pour d’autres musulmans très modérés une déclaration de guerre aux racines spirituelles que ces Français de confession musulmane veulent légitimement transmettre à leur descendance,
Repenser notre diplomatie avec les états du Golfe : oui mais qui aidera à financer la construction de lieux communautaires ?
Réserver le social aux seuls français : oui mais … et les cousins qui n’ont pas encore eu le temps de faire le dossier de régularisation ?
Supprimer les allocations aux familles de mineurs délinquants : oui mais en ne ciblant pas trop les familles musulmanes car ce serait trop discriminant !
Revivifier nos traditions (crèches dans les mairies et sapins de noël dans nos écoles) : voilà des exemples de catholaïcité qu’un Tariq Ramadan fustige devant ses parterres de musulmans pas tous immodérés et qui pourraient donner lieu à des combats sur fond de défense de la laïcité à mener par des français de confession musulmane …
Faire apprendre l’histoire du pays sans idéologie droitdelhommiste et anticolonialiste : oui mais ce serait reconnaître les atrocités commises dans le bassin méditerranéen par l’islam depuis sa création et les apports civilisationnels des occidentaux. Cela mettrait nos musulmans modérés dans une posture schizophrénique dans leur relation avec la famille restée au pays voire au sein de leur propre famille en France où les parents ont été élevés dans la haine du pays colonisateur alors que les enfants seraient en mesure de démonter les mensonges qui servent de ciment identitaire à leur famille, …
Lutter contre le salafisme : il n’y a que dans ce domaine où certains musulmans modérés peuvent se montrer des combattants résolus et efficaces notamment parce qu’ils ont vécu dans leur famille l’emprise totalitaire de cette idéologie et que leur culture arabe et islamique peut être un atout.
Comme on le voit, les arguments anti-patriotes cités plus haut ne sont pas tant fondés sur une conception du bien commun à la nation et à son peuple que sur un intérêt immédiat pour soi et les siens. Beaucoup d’autres immigrants ont en quelques générations appris à penser patriote en privilégiant l’intérêt général du peuple français dont ils font partie sur les avantages de leur communauté d’origine. Nombre d’immigrés asiatiques ou de noirs africains ont su évoluer dans ce sens et fournir des patriotes au pays même si la chose est souvent malaisée (sentiment de trahison, d’abandon des cousins, de reniement, etc. ).
Pour l’immigration de confession musulmane des 50 dernières années, ce changement de perspective de vie est sans doute plus difficile en raison d’un passé douloureux, de renoncements inédits et suicidaires de la part de la République, de la proximité et de l’interventionnisme des pays d’origine, des caractéristiques propres à l’idéologie musulmane, etc.
Quoi qu’il est soit, on voit que ce n’est pas tant les Français non musulmans qui doivent changer leur regard sur les musulmans (modérés ou pas) mais bien les musulmans habitant dans ce pays qui seraient bien inspirer de développer une approche de la chose publique plus centrée sur le bien commun et l’intérêt général et moins communautaire.
La première chose que les patriotes peuvent faire est d’accueillir avec joie ces Français qui se revendiquent patriotes (et se disent par ailleurs musulmans) comme ils le font déjà pour les autres Français issus de communautés immigrées rejoignant les mouvements patriotes. Cet accueil n’obèrera pas chez certains patriotes non musulmans des doutes sur la compatibilité entre la démarche patriotique et l’adhésion à l’islam. Il va de soi que, laissant leurs attachements à l’islam dans leur sphère intime, ces patriotes de confession musulmane n’auront jamais à se justifier politiquement sur cette compatibilité et pourront se bricoler la spiritualité qu’ils désirent en s’appuyant sur la sunnah, le coran ou les extraits du Reader Digest si cela les inspire.
Je ne doute pas que quand les Français de confession musulmane viendront en masse soutenir les thèses patriotes, les patriotes les accueilleront avec plaisir : ils seront en effet une promesse de victoire électorale quasi certaine. On pourra alors rêver : le FN aura joué son dernier tour aux notables clientélistes du PS : après leur avoir dérobé la classe ouvrière, ce parti aura attiré le nouveau lumpen-prolétariat choisi par la gauche pour garder le pouvoir à grand coup d’actions de communication sur le respect des différences, le vivre ensemble ou le mélange des couleurs.
Malheureusement, on est encore loin de la coupe aux lèvres, il me semble.
Que peut-on faire pour hâter ce ralliement des Français de confession musulmane aux thèses patriotes ?
Ne pas avoir peur d’aller au-devant des Français de confession musulmane pour expliquer l’ensemble des mesures de gestion patriote du pays. D’une façon générale, d’ailleurs, les patriotes devraient être beaucoup plus aux côtés des Français venus d’autres horizons. Des points de rapprochement sociétaux et économiques existent avec les nouveaux Français que nous fabrique à plein régime l’administration. Ils ont besoin comme la majorité des Français de sécurité, de trouver un travail de proximité, d’un cadre social stable et durable qui s’oppose aux déconstructions des structures d’autorité familiales, éducatives, spirituelles, etc. que nous impose le « progressisme » sans limite.
En revanche, moduler la lutte que doivent entreprendre les patriotes pour faire rentrer l’islam dans le domaine de l’intime (exit de la politique, de l’associatif, de l’économique, de l’éducatif, de l’hôpital, etc.) est un passage obligé qui, à en croire J. GUILLERMAIN est largement accepté par ceux qu’ils nomment musulmans modérés. Si c’est le cas, j’en suis fort aise même si mes échanges avec beaucoup de Français de confession musulmane ne me font pas arriver à cette conclusion souriante.
En effet, d’une part, je constate que l’acceptation d’une société laïque par beaucoup de Français de confession musulmane va souvent de pair avec une acceptation tout aussi large des contraintes que l’islam fait peser sur la société. Tout se passe comme s’il était urgent pour ces Français d’attendre que d’autres fassent pencher la balance dans un sens ou un autre. Une fois la société islamisée ou libérée de ce cancer, ils sauront bien s’y fondre.
D’autre part, le système n’a aucun intérêt à ce rapprochement entre les Français de confession musulmane et les patriotes. Il fera tout pour que ce rapprochement ne se réalise pas. Et si cela passe par la liquidation du camp patriote par les nouveaux Français qu’il a choisi et qu’il soutient, j’ai bien peur qu’il n’hésite pas longtemps.
Franck BERNARD