“Vous qui étudiez les sujets de Liberté d’Expression, comment voyez-vous la dangereuse poussée du polémiste Éric Zemmour dans les sondages ?”
Comment répondre à cette question d’ampleur colossale ?
Comment apporter ma contribution personnelle sans me soustraire à mon devoir civique, intellectuel mais surtout patriotique ?
En préambule, j’aurais tant aimé pouvoir répondre à cette question avec la courtoisie caustique de Nathalie Bianco tout en conservant la coiffure inébranlable de Julien Rochedy. Sauf que je vais devoir répliquer comme l’époque l’exige et la circonstance l’impose. Avec férocité, cruauté et sans l’once d’une pitié.
Que ce soit l’économie, la sociologie, la géostratégie ou encore la philanthropie… Tout cela ne relève pas de mon domaine. Dès lors je m’abstiendrai volontairement et me cantonnerai uniquement à certains sujets, les miens :
“La liberté d’expression”, “Propagande institutionnelle” et “Censure”
Celle dont j’étudie tous les contours, peaufine toutes les analyses, décortique les décisions du tribunal médiatique tout en disséquant chaque condamnation judiciaire… Jusqu’à en retirer le nectar le plus concentré, le plus pur, afin d’en délivrer la substance la plus inaliénable à mes compatriotes.
Alors pour éviter de faire trop dense, trop étayé, trop lourd ou même indigeste, je vais ici, en 3 exemples significatifs et circonstanciés, faire part d’un constat qui risque fortement de violer l’esprit de quelques consciences égarées et éclairer ceux qui demandent à voir la douloureuse réalité de NOTRE ÉTAT DE DROIT.
1/ Suite à la décapitation de l’enseignant Samuel Paty, notre Président MACRON a déclaré solennellement qu’en France, les journalistes, caricaturistes étaient libres de dessiner, moquer, caricaturer, etc. Mais ce dernier a tout récemment fait condamner l’afficheur du Var qui l’avait grimé en Pétain.
2/ Danièle OBONO qui soutenait ardemment “la liberté d’expression” du groupe ZEP et son “NIQUE LA FRANCE”, mais qui lorsqu’il s’agit de sa sainte personne, s’avère bien moins tolérante face à la moquerie et caricature. Cette dernière a donc poursuivi le journal qui l’avait grimée. Et sans surprise, le tribunal a condamné ladite caricature.
3/ Le rappeur Nick Conrad vient d’être relaxé en appel pour vice de procédure. Il chantait : « Pendez les Blancs ».
Des exemples, décisions, condamnations à foison de ce type ne sont nullement de petites ou simples exceptions, ils sont l’écrasant et indiscutable verdict, sans appel, de notre tribunal politique. Celui dont les procureurs sont nommés par le pouvoir politique en place et qui désormais s’octroie le privilège de décréter qui peut professer “la bonne pensée” et qui doit être museler pour avoir “mal penser”.
Pour ma part, j’ai rencontré “le diable aux yeux verts”. Autour d’un café, nous avons, sans tarder, abordé ces sujets liés à la censure d’État, à la liberté d’expression et accessoirement à toutes les condamnations politiques (qualifiées de judiciaires) de l’intéressé. Mais plus nous entrions dans les entrailles de nos échanges savoureux, plus je m’interrogeais sur cet homme qui m’avait concédé une heure de son temps, en tête à tête.
Connaissant parfaitement les rouages de cette farce qu’on appelle “la justice française” dotée de ses juges rouges, pourquoi ne jouait-il pas lui-même la partition de la victimisation ?
Pourquoi ne faisait-il pas valoir notamment et par exemple sa judaïté, comme tant le font avec obscénité ?
Pourquoi, alors qu’il était en permanence moqué par des incultes, caricaturé par des faux subversifs, insulté par des vraies vermines, injurié par tout l’establishment des pseudo-intellectuels bourgeois si fiers de ne pas avoir mené de combats… Pourquoi ?
Pourquoi, face à moi, ne prononçait-il jamais le mot “haine”, comme tant de penseurs démunis de pensées se gargarisent en poncifs et autres en superlatifs en cascade ? Pourquoi ?
Alors qu’il était en mesure de prendre tous ces moralistes en otages, à leur propre jeu. Alors qu’il pouvait attaquer pour antisémitisme n’importe quand et à tour de bras ? (Y compris les associations d’obédience juive LICRA et CRIF, qui le pourchassent aujourd’hui.)
Pourquoi lui, ne réduisait-il JAMAIS au silence tous ceux qui ont voulu le contraindre au mutisme ? Pourquoi ne refusait-il JAMAIS un débat, quand bien même il se voyait sans cesse qualifié de “NAZI, FASCISTE, RACISTE, etc.” ?
En traînant ma carcasse vers le métro parisien, avec toutes ces interrogations lourdes qui rongent, je me suis cogné le crâne. Moi qui ai grandi, en cité, au milieu des “rappeurs insolents et autres glandeurs arrogants” ? Pourquoi, je vois et constate davantage “d’audace, de vigueur et d’esprit” chez le vieux décliniste, réactionnaire et traditionaliste” que dans ma génération progressiste, tolérante et humaniste, pour qui en définitive “cramer la police” ou “chier sur la France” est bien plus concevable que de se voir “imposer un prénom français”.
Alors pour revenir et répondre à votre question initiale, dont l’articulation révèle l’inclinaison aussi manifeste qu’indéniable : “Vous qui étudiez les sujets de liberté d’expression, comment voyez-vous la dangereuse poussée du polémiste Éric Zemmour dans les sondages ?”
– Pour moi, très bien. Mais pour vous, très mal !
Gérard Boyadjian