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Le ramadan : une grotesque et hypocrite symphonie arabo-musulmane

Tout le monde sait qu’il ne peut y avoir de bon ramadan. Ce mois est fait pour enfoncer le monde encore plus dans la m… Pourquoi dès lors, fait-on semblant de croire que les gens puissent être heureux soudainement, comme par enchantement, juste parce que c’est le mois des pics : de l’intolérance, du prosélytisme islamiste, de la surenchère religieuse, du matraquage religieux des populations entières qui claquent du bec, à travers des prêches quotidiens diffusés, chaque soir, plus une fois par semaine en diurne, à hautes décibels à travers de puissants haut-parleurs qui culminent au sommet des minarets des dizaines de milliers de mosquées, c’est également le mois qui connait des pics de la voracité dans toutes ses dimensions, du mensonge sous toutes ses formes, de la misère noire qui terrassent dans l’anonymat le plus absolu les plus démunis, de l’hypocrisie dans toute sa laideur qui voit quasiment tout le monde se rappeler, pendant un laps de temps très court, ces misérables qu’on oublie le reste de l’année, de la cherté de la vie qui atteint la voûte céleste, du dopage des consciences par des discours officiels à milles lieues de la réalité de la société et qui seront consommés voire même dégustés dans la chorba du soir, dans le lben du shour ou alors, entre une barre de zalabiya et des sucreries nocturnes, un mois apprécié par des morts qui envoient les “moudjahidine”, vous savez ces bombes humaines, directement dans le bordel du paradis promis par Allah où ils auront chacun 70 houris, ces jeunes filles vierges tous les jours et pour l’éternité !!! « Bon ramadan » ou « saha ramadhanek » sonne comme une note parfaite, l’apogée dans cette grotesque symphonie arabo-musulmane dédiée à l’hypocrisie humaine.
Enfin, last but not least, l’autre insulte au bon sens et à l’esprit de liberté qui fuse de partout en ce mois-prétexte à la fausseté et à l’immobilisme collectif et institutionnel de tous les pays arabo-musulmans, c’est celui de souhaiter systématiquement un “bon ramadhan” et “un saha siamek” (bon jeûne) ou “saha ftourek” (Bonne interruption du jeûne) à tout le monde qu’on croise comme si tout le monde est de fait musulman !!!
C’est dire que la liberté en générale et la liberté individuelle et son corollaire la liberté de pensée, ne figurent même pas dans l’univers de la sous-culture que véhicule la religion mahométane ; de là à s’afficher en train de mâcher un chewing-gum en public, autant se mettre soi-même la corde au cou.
Désolé pour ce coup de gueule ; j’en ai ras-le-bol d’en rire d’une régression qui me traine dans les abysses de la sous-culture bédouine depuis la conquête arabe de l’Afrique du Nord. Bonsoir.
Halim AKLI
N.B. : La sincérité de beaucoup de personnes qui s’adonnent, par habitude ou par influence du milieu, à ce genre de comportement n’est nullement remise en cause, il s’agit de comportements débiles et du poids d’une religion dominatrice et non pas de personnes hormis les islamistes, soft ou hard, bien entendu..




La leçon tunisienne : quelle lecture depuis l'Algérie ?

Ainsi donc, le premier changement politique (les prémices ?) en Afrique du Nord est venu de là où on l’attendait le moins : La Tunisie. Le 14 janvier 2011, la révolte de la rue tunisienne met fin à 23 ans de règne d’un despote qui aura progressivement instauré un redoutable Etat policier depuis 1987 ; une révolte intervenue 26 ans après les violentes émeutes de janvier 1984 provoquées par le doublement du prix du pain. Est-ce pour autant que la Tunisie s’est débarrassée du régime Ben Ali sans Zine El Abidine ? Pas si sûr que ça, les semaines et les mois à venir rendront la situation plus lisible pour avancer une telle affirmation.
Retour sur une accession et une mise en place d’une dictature longtemps citée en « modèle »
Arrivé au Pouvoir en 1987 suite d’abord à sa « nomination » au poste de premier ministre, par Bourguiba, le père spirituel de la Tunisie moderne et laïque, alors sénile et complètement affaibli par l’âge et la maladie, qui lui valurent ensuite d’être déposé par son dauphin constitutionnel, Ben Ali, pour « incapacité physique » et ce, en faisant jouer l’article 57 de la constitution tunisienne puisque, sur la foi d’un rapport médical signé par sept médecins attestant de l’incapacité du président Habib Bourguiba d’assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité d’où le qualificatif de « coup d’Etat médical », qui le propulsa à la Présidence de la république tunisienne et à la chefferie suprême des forces armées.
Dans leur livre « Notre ami Ben Ali », les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi donnent une version des événements assez précise : « Sept médecins dont deux militaires, sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade mais, là encore, au ministère de l’Intérieur. Parmi eux se trouve l’actuel médecin du président (Ben Ali), le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d’établir un avis médical d’incapacité du président. « Je n’ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! », tranche le général Ben Ali. »
Son accession au Pouvoir intervint à un moment où la Tunisie était en proie à un islamisme menaçant et à une lutte sournoise pour la succession au sommet de l’Etat, ce qui faisait peser une menace palpable d’un effondrement de l’Etat. Redouté mais préféré au chaos qui se profilait, Ben Ali avait été plutôt bien accueilli par le peuple. Selon Michel Camau, « Le remplacement du vieux Bourguiba par le jeune Ben Ali a permis à la classe dirigeante de prévenir une issue violente à la crise profonde qui divisait la Tunisie en 1987, du fait du développement et de la répression du mouvement islamiste. Le changement de leadership a pu stopper, ou du moins suspendre une évolution imprévisible et chaotique de la situation. De ce fait, bien qu’intervenant dans un climat de crise, le changement a été généralement bien accueilli par une population partagée entre « le soulagement et le regret ».
Cette conjoncture favorable à la consolidation de son Pouvoir, sera mise à profit par Ben Ali qui, désirant renvoyer de lui l’image d’un homme qui sera à la fois la continuité de son prédécesseur dans ce qu’il avait de prestigieux notamment en ce qui concerne la promulgation du statut personnel, en abolissant juridiquement, cas unique dans la région, toute forme de ségrégation sexiste, et celui par qui la démocratie et son corollaire la modernité seront ancrées d’une manière à imprimer à la Tunisie le caractère d’une véritable république résolument tournée vers le progrès et l’émancipation citoyenne, déclare à la radio que « l’époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l’État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d’une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse ». Le nouveau président s’engage de prime abord à mettre fin à la présidence à vie en limitant le nombre de mandats présidentiels à trois (03), ce qui fut fait le 25 juillet 1988…
Dans une quête d’apaisement du climat politique, une loi sur les partis politiques est adoptée et de nouveaux partis sont reconnus alors que les tribunaux d’exception et la fonction de procureur général sont supprimés. Ben Ali assure également une ouverture vers les associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme, et établit des contacts avec les partis de l’opposition. Un pacte national rassemblant les différentes formations politiques et sociales du pays à l’exception des islamistes est signé le 7 novembre 1988 et engage ses signataires au respect de l’égalité entre les citoyens des deux sexes, des acquis du Code du statut personnel, des principes républicains et du refus d’utiliser l’islam à des fins politiques. Aux élections législatives du 2 avril 1989, les candidats de l’opposition, notamment les islamistes inscrits comme indépendants, obtiennent environ 14 % des suffrages voire 30 % dans certains quartiers populaires de Tunis[10]. Lors de la présidentielle tenue le même jour, étant le seul candidat, Ben Ali est élu avec 99,27 % des voix. Rapidement, des incidents dans un quartier du centre de Tunis, sont attribués aux islamistes du parti Ennahda.
L’éditorialiste américaine Georgie Anne Geyer rapporte ces faits: « Vers 1990, les islamistes provoquèrent de nouveaux affrontements pendant que Saddam Hussein envahissait le Koweït et que l’ensemble du monde arabe vacillait. En 1991 (…) les islamistes manifestèrent en force, avec des grèves et des affrontements violents avec la police dans les universités. La terreur gagna alors les campus de Tunis, de Sousse et de Kairouan. Puis, le 17 février 1991, à quatre heures du matin, alors qu’il faisait encore nuit, un groupe d’islamistes occupa un bâtiment public de Tunis qui symbolisait le gouvernement et y mit le feu (…) Les islamistes avaient abandonné deux gardiens de nuit, pieds et poings liés, dans le bâtiment en flammes. Ceux-ci furent horriblement brûlés dans l’incendie et l’un d’entre eux succomba à ses blessures. Pour la grande majorité des Tunisiens modérés et respectables, cet événement marqua un tournant inexorable. Ce printemps-là, alors que de nouveaux affrontements se produisaient, les Tunisiens découvraient avec stupéfaction que les islamistes avaient abondamment infiltré l’armée, la garde nationale et la police. ».
Annonçant la découverte d’un « plan islamiste visant à la prise du pouvoir », le régime procède à des arrestations dans les milieux islamistes, organise des procès durant l’été 1992 et dissolve le parti islamiste Ennahda. La gravité de la situation en Algérie aidant, Ben Ali étouffe le monstre dans l’œuf et évite à la Tunisie une expérience khomeyniste qui ensanglantait déjà le voisin de l’ouest. Les condamnations et autres interpellations des ONG comme Amnesty International n’y changent rien mais, Ben Ali, dans son élan, profita pour justifier une fermeture progressive du champ politique et médiatique qui ne tardera pas à se transformer en véritable traque de la moindre vois discordante. Ainsi donc, le traitement de la donne islamiste avec une rare fermeté avait suscité l’admiration des modernistes et le soutien de l’Occident qui voyait en Ben Ali le rempart contre ce « fascisme vert » qui ravageait l’Algérie, menaçait le Maroc et frappait les puissances mondiales sur leur propre sol ! Hélas, car cela avait été un prétexte pour bâillonner la démocratie et réprimer par les arrestations arbitraires, la torture, la répression par le fisc et par tous les procédés, de toute opposition politique et de toute expression de pluralité syndicale ou autre qui n’avaient pourtant rien à voir avec l’islamisme très contenu dans ce pays par les mesures résolument modernistes de Bourguiba et par la fermeté sans faille de Ben Ali.
Une adhésion extraordinaire des citoyens tunisiens avait donc suivi ce départ en trombe d’un régime qui s’avérera, quelques années plus tard, être une véritable machine répressive des libertés démocratiques qui mettra progressivement en orbite une famille, les Trabelsi, celle de Leila Ben Ali, l’épouse, qui s’accaparera, en toute impunité, de l’essentiel de l’économie tunisienne.
Aussi, la fameuse clause constitutionnelle qui limite à 03 le nombre de mandats présidentiels aura été piétinée avec d’abord son abrogation lors du référendum du 27 mai 2002, puis par un 4ème mandat et enfin, en 2009, par un 5ème mandat alors que simultanément, à quelques kilomètres à l’ouest, chez le voisin algérien, un 3ème mandat, synonyme d’une présidence à vie, était imposé, par un coup d’Etat constitutionnel, à une société totalement atomisée.
Parallèlement à ce climat politique singulier d’un régime quasi policier et non militaire, la Tunisie n’étant pas un pays guerrier puisqu’il dispose d’une armée faible dont l’effectif ne dépassant guère les 35 000 hommes qui sont affectés essentiellement aux frontières pour s’occuper de la protection du territoire tunisien et accessoirement de l’ordre, menée par un général pas du tout guerrier non plus, le général Rachid
Ammar, chef d’état-major de l’armée de terre, qui n’avait rien à voir avec ses vis-à-vis algériens ; son refus de faire sortir son armée pour participer à la répression des manifestants des événements en cours lui a coûté son poste, limogé mais justifiant une certaine sympathie portée par la rue en effervescence pour le militaire et la haine de l’uniforme policier qui a réprimé dans le sang une protestation partie de Sidi Bouzid suite à un acte de désespoir d’un jeune chômeur qui s’est immolé par le feu. Un tel pied de nez face à l’arbitraire et à la tyrannie est tout simplement inimaginable, relevant de l’impossible même, pour un général algérien tant celui-ci est au cœur de ce même autoritarisme.
Le système économique tunisien, l’un des plus performants du continent africain, pourtant sans gaz et sans pétrole, qui repose sur une organisation administrative et une gestion des deniers publics des plus strictes à l’exception du clan Trabelsi et des privilégiés très haut placés qui échappaient à cette logique, non pas tant en s’adonnant à la rapine et autres détournements massifs comme c’est le cas en Algérie, mais en exigeant des parts de marché considérables à tout nouvel investisseur qui, pour éviter des blocages inutiles, cède ces parts…C’est ainsi que cette caste d’intouchables s’est retrouvée, au fil du temps, détentrice de pratiquement toute l’économie tunisienne ! La croissance étant importante, le pays s’est vu conféré la réputation de modèle économique à suivre ! Sous la présidence de Ben Ali, l’économie tunisienne était classée en 2007 première en termes de compétitivité économique en Afrique, selon le Forum économique mondial.
Jack Chirac pour ne citer que lui, dans un discours de triste mémoire tenu à Tunis, avait salué les droits de l’homme dont jouiraient les tunisiens au motif que ces derniers « se soignaient, avaient des écoles et mangeaient » ! Depuis le début de la révolte, plusieurs voix anonymes et d’opposants, se sont élevées pour fustiger le soutien de l’Elysée, de gauche et de droite, au régime de Ben Ali, en scandant que les droits de l’homme ce sont avant tout « la dignité, la démocratie et la liberté » !
Ainsi donc, le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid où un jeune marchand de rue s’est immolé par le feu en raison de son chômage et de la précarité qui aura eu raison de son espérance, une émeute éclate spontanément et se propage à travers les villes tunisiennes pour se transformer, au fil des jours, en une véritable révolte qui finira par installer la panique au palais de Carthage puis au sein du régime dans son ensemble et enfin par pousser à la fuite le désormais ex dictateur, le général Zine El Abidine Ben Ali et sa famille.
Il apparait d’abord affolé lors d’une première intervention télévisée, le 10 janvier 2011 où il dénonce des « actes terroristes » tout en promettant la création de 300 000 emplois supplémentaires d’ici 2012. Devant la poursuite des contestations, il réapparait une seconde fois le 13 janvier 2011 et annonce la prise de mesures supplémentaires notamment la garantie de la liberté de la presse et de la liberté d’expression politique ainsi que son renoncement à une candidature en 2014. Devant l’ampleur prise par la contesta qui prend désormais le surnom de « la révolution du jasmin », Ben Ali revient à la charge le 14 janvier et annonce le limogeage de son gouvernement et promet l’organisation d’élections législatives dans les six mois. Il fini par se rendre à l’évidence en quittant précipitamment le pays vers une direction incertaine puisque annoncé d’abord à Malte puis à Paris qui « démentent » aussitôt, celui-ci est donné en direction du Moyen-Orient où son épouse se trouvait déjà (Dubaï). Il est finalement accueilli en Arabie Saoudite.
A Tunis, capitale livrée au doute, au pillage et l’apparition des milices armées, en vertu d’abord de l’article 56 de la constitution, le premier ministre s’autoproclame président par intérim devant des tunisiens désabusés puisque outre le fait que Mohamed Ghannouchi est considéré comme un homme du régime Ben Ali, sa nomination était aussi une violation flagrante de la constitution puisque l’absence du président n’étant pas temporaire, c’est l’article 57 qui devrait être appliqué par la désignation du président de la chambre des députés au poste de président intérimaire. Devant une rue qui ne s’essouffle pas, Fouad Mebazaâ sera ainsi désigné à ce poste en remplacement de M. Ghannouchi qui lui, sera chargé de former un gouvernement d’union nationale.

Quel parallèle avec l’Algérie ?

Jusqu’à l’étincelle de Sidi Bouzid, voire jusqu’aux premiers jours de la protesta, personne ; observateurs, opposants, citoyens, touristes et Ben Ali himself, n’avaient pu prédire les bouleversements qui se produisent encore en Tunisie (contribution rédigée le 14 janvier 2011 après la fuite de Ben Ali), le peuple étant réputé, à tort, pour être « docile » et trop « soumis » au système policier qui aura mit au formol la liberté d’expression et la démocratie 23 ans durant…
Les regards, de ce point de vue, étaient plutôt tournés, avec beaucoup de scepticisme certes mais quand même, vers le voisin algérien chez qui les émeutes, manifs et chambardements sociaux et politiques de toute sorte n’ont jamais cessé. L’algérien passe pour être libre de rouspéter contre ses despotes qui laisseraient dire tout en assurant la pérennité du système rentier par divers procédés tel que la corruption généralisée, la manipulation des populaces, la désinformation, la surenchère religieuse, la compromission avec l’islamisme, le monopole sur les médias qui sont traduits en véritables machines de propagande stalinienne, la diabolisation de la Kabylie, l’omerta…etc.
Ainsi, par l’ampleur, le nombre de victimes et la durée, ce qui se passe en Tunisie en ce moment reste très insignifiant par rapport à, pour ne citer que ces 03 événements majeurs, ce qui s’est passé lors des événements du printemps 1980, à ceux d’octobre 1988, encore moins par rapport à la tragédie du printemps noir de 2001… Si on se limite à la seule Kabylie, force est de constater qu’elle aura payé, dans l’indifférence quasi générale, un tribu (morts, blessés, dégâts matériels et traumatismes de toute sorte) plusieurs fois plus important que ce que vient de subir la rue tunisienne qui, pourtant, aura relégué Gbagbo et toute l’actualité mondiale au second plan, ; provoquant des concertations au sommets des puissants de ce monde, mobilisant les médias du monde entier, faisant réagir Obama qui salue « le courage et la dignité du peuple tunisien »…et allant jusqu’à pousser à la fuite le dictateur omnipotent et la caste des Trabelsi !
Faisant écho au grognement chez le voisin de l’Est, plusieurs villes et régions d’Algérie entrent en ébullition et connaitront des manifestations violentes suite à l’augmentation brusquement opérée sur le coût de certains produits alimentaires de première nécessité tel que l’huile, le sucre…etc. ce qui, au demeurant, n’est pas un fait nouveau, puisque depuis quelques années, tous les indicateurs économiques, politiques, sociaux…sont au rouge alors que l’Algérie, malgré les détournements, la corruption et un système de non-économie, baigne dans une embellie financière jamais enregistrée due essentiellement (le pays ne produisant quasiment rien, il dépend à 98% des importations) au prix du baril de pétrole qui caracole au-dessus des 70 dollars depuis plusieurs années !
Sans que Bouteflika ne daigne montrer son nez, rappelant le souvenir de son déplacement à Lagos en 2001 pour participer à une rencontre sur le sida en laissant derrière lui une Kabylie à feu et à sang, il aura suffit de l’annonce d’une baisse de quelques misérables dinars, pourtant temporelle (jusqu’au 31 août), sur le prix de ces mêmes denrées, pour que l’algérien « s’assagisse », renvoyant de lui, au grand bonheur du régime algérien, l’image peu reluisante d’un citoyen « tube digestif ». En revanche, en Tunisie, le désormais ex président Ben Ali, pris de panique, s’est adressé aux tunisiens par 03 fois en quelques jours, pour lâcher du leste, annonçant des mesures concrètes et nettement plus importantes (limogeage de son ministre de l’intérieur, puis du gouvernement dans sa totalité, baisse conséquente des prix, créations de 300 000 postes d’emploi, garantie des libertés politiques, syndicales, de la presse et d’expression, libération totale de l’Internet, garantie des droits de l’homme, libération des détenus, tenue des élections libres et transparentes et promesse solennelle de ne pas briguer un autre mandat présidentiel en 2014) sans que les tunisiens ne décolèrent en brandissant des banderoles, aussi bien la veille qu’au matin de ce 14 janvier historique, où on pouvait lire : « Ben Ali, tu n’as rien compris » exprimant ainsi une maturité politique et citoyenne qui aura situé l’objectif de la lutte au niveau de la source, à savoir, la chute de Ben Ali et de son régime et l’instauration de la démocratie, seule garantie pour une vie digne et une stabilité pérenne.
Taoufik Ben Brik, dans un article prémonitoire, décrit les événements dans son pays: « Une révolte qui s’en fiche comme de l’an quarante du pain et de l’emploi. C’est une révolte politique, entière. Ce n’est pas une révolte de poussières d’individus mais de villes, de villages et de cités entières. Une révolte politique radicale. Celle qui campe sur une position non négociable. Une révolte qui plaide pour le collectif contre l’individualisme, pour la loi contre celle du plus fort, l’égalité contre les privilèges, pour le citoyen contre le client. Une révolte qui traque les tièdes, les mous, les hésitants, les parvenus. »
Y arriveront-ils comme les algériens l’avaient cru après 1988, bien qu’ayant été moins vigilants de la sournoiserie du régime et surtout moins conscients du danger relatif à la mouvance intégriste qui, pour le moment est discrète lors des événements de Tunisie ? Il est encore trop tôt pour le savoir…
Quels seraient donc les éléments à même d’expliquer pourquoi la leçon de maturité politique est venue de là où, à tort ou à raison, on l’attendait le moins, la Tunisie, alors que les algériens, des populations disparates géographiquement et culturellement, ont le bénéfice d’avoir la réputation de belliqueux rompus aux mouvements de grèves, d’émeutes et d’insurrection. A titre d’exemple, durant la seule année 2010, l’Algérie aura enregistré pas moins de… 110 000 émeutes et soulèvements de rue, à raison de 9000 émeutes par mois qui sont passées inaperçues en raison du fait qu’elle se produisaient loin de la capitale et des grands centres urbains ; le pays étant plusieurs fois plus vaste que celui de la Tunisie. Il faut le dire, dans un environnement politique des plus opaques, d’autres spécialités bien bédouines se greffent à la nature de ces mêmes algériens comme, l’amnésie, les liesses d’après chaque fraude électorale massive et les jubilations d’après 01 ou 02 matchs de foot gagnés par une équipe nationale sans lendemains, gavée de devises et de joueurs tous nés et tous formés en Europe pendant que le championnat algérien, rongé par la corruption et l’anachronisme qui rongent l’Etat dans tous ses compartiments, reste parmi les plus médiocres du continent…cela est déjà une autre histoire !
Il faut relever une conscientisation politique profonde des tunisiens qui s’est opérée lentement mais sûrement permettant à la jeunesse de s’imprégner, peu ou proue, des idées de modernité et d’émancipation qu’elle doit fondamentalement au principe de l’égalité des sexes garanti par la loi essentielle et consolidé par le « Code du statut personnel » et ses répercussions sur la mentalité tunisienne et ce, en défiance du dogme islamique qui reste la référence juridique et politique en Algérie et au Maroc.
La démocratisation de l’Internet n’est pas en reste puisque même si la surveillance s’est accrue par rapport à un certain usage comme les blogs militants, la Tunisie, reste de très loin, le pays le plus connecté sur Internet du continent africain, ce qui a permis une communication intense, une information colossale et une conscientisation citoyenne subséquente.
Enfin, il faut reconnaitre le travail de fond et permanent au sein des jeunes et des masses populaires, effectué par une opposition qui, bien que clandestine et/ou semi-clandestine, n’était pas moins active au sein de la société en puisant notamment dans la longue expérience initiée par les communistes tunisiens, par les défenseurs des droits humains et autres militants de la liberté d’expression… Il fut ainsi créé, en 2005, le « Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés », un mouvement regroupant des opposants de diverses tendances, y compris des islamistes, puis, une année plus tard, il y eut la création d’une nouvelle « coalition démocratique » en rupture avec les islamistes.
Pendant ce temps, en Algérie, la manne pétrolière permet encore d’acheter une « paix civile » somme toute relative, par la corruption, le recrutement de nouvelles clientèles, la surenchère religieuse et l’endoctrinement du même acabit qui n’ont jamais connu une baisse de régime et relayés par les médias, l’école, les institutions et les mosquées ; systématiquement convoquées pour manipuler et rendre la lisibilité politique quasi impossible. Aussi, Internet reste l’apanage d’une élite et d’une partie de la jeunesse qui ne l’utilise que dans le but de repérer la brèche susceptible de lui ouvrir les portes de l’eldorado occidental. L’opposition politique quant à elle, en bute contre ses propres contradictions, évolue à des années lumières de la rue qui, d’ailleurs s’en détourne peu ou proue. Entre, pour les uns, un oppositionnisme stérile sur fond de discours pompeux alternant l’outrance, les propos orduriers et le carriérisme primaire, et, pour les autres, l’apprivoisement par l’acceptation de circonscrire l’action politique dans l’enceinte des institutions « élues » ; simples boites d’enregistrement des décisions du népotisme en place, servant ainsi d’alibi démocratique à ce même régime et, accessoirement, de cadre où se concocte des plans de carrière et où sont suscitées des vocations d’opportunistes qui, pour justifier leur engraissement et se donner une bonne conscience, distribuent des supports numériques montrant leurs coups de gueule saisonniers lors des plénières parlementaires qui sont sans le moindre effet sur le quotidien des « électeurs » tous aussi imaginaires que le sont les « élus »…
La désorientation et la perte des identités politiques est telle que des relations pour le moins baroques sont nouées entre l’opposition algérienne et des vis-à-vis au Maroc et en Tunisie qui font partie des régimes totalitaires en place. Ainsi, quand le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocrate), parti de Zine El Abidine Ben Ali, entretient des relations très étroites avec son homonyme algérien, le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) ce qui, vraisemblablement ne serait dicté, comble de l’infantilisme politique, que par l’homonymie et la paronymie des 02 sigles ! le Mak qui lutte pour l’autonomie de la Kabylie dans les enceintes universitaires, sur le web et en France, trouve le moyen de s’immiscer dans le conflit du Polisario pour soutenir la position de Mohamed VI et rejeter les revendications des indépendantistes du sud, alors que le FFS algérien se prosterne carrément devant son altesse, le roi du Maroc, poussant le ridicule jusqu’à distribuer de « la joie de vivre et de la gentillesse constatées chez le peuple marocain contre l’agitation et l’animosité des algériens » (propos du 1er secrétaire sur la chaine marocaine M2).
Autre différence entre les deux situations prévalant dans les deux pays, serait le fait que face à une grogne de la rue tunisienne qui aura surpris, par son intensité et sa détermination, plus d’un, le régime de Ben Ali y compris, la dictature a vacillé, sombre dans la panique en remettant probablement à flot, dans l’esprit de la caste au pouvoir, l’épisode Ceausescu. A ce titre, Ben Ali, n’aurait-il pas été mieux inspiré s’il avait pensé à demander « la recette miracle » à son ami Bouteflika qui a plus d’un tour dans son sac lui permettant, comme ses prédécesseurs, de pervertir les idéaux et les mouvements de protestation, de les vider de leur substance politique et de tourner en sa faveur toutes les émeutes qui se soldent par des morts et des blessés qui se comptent par centaines, par milliers…
Enfin, les troubles que connaît la Tunisie touchent essentiellement la moitié nord du pays où la densité de la population est la plus importante et dont la superficie n’est guère plus grande que les Aurès ou la Kabylie. Par conséquent, la communication, notamment par Internet qui a joué un rôle prépondérant dans la formidable mobilisation populaire, aura été facile et fluide. A côté, en Algérie, au-delà de l’intox et de la désinformation par les médias lourds et par la « rumeur », on est en face d’un territoire hétéroclite de la taille de plusieurs fois celle de la Tunisie et des populations dont les préoccupations et le mode de vie sont pour le moins, loin d’être les mêmes. Par conséquent, il serait quasiment impossible de voir une contestation de la même ampleur et surtout de la même nature qui mobilisera tous les citoyens dans toutes les régions d’Algérie.
La Tunisie aura certes prodigué une leçon magistrale à ses voisins immédiats mais, gardons-nous de crier trop prématurément victoire car l’Algérie est passé par là en 1988. En effet, rien ne dit que « l’après Ben Ali » ressemblerait à « l’après octobre 88 algérien » où, là encore, le président Chadli n’avait pas été inquiété tout comme le régime qui l’avait désigné, mais force est de constater que rien n’infirme non plus cette éventualité ! Quand bien même le citoyen tunisien serait plus avisé politiquement et moins portée sur la religion, il n’en reste pas moins que des ingrédients d’une récupération des islamistes n’est pas à écarter malgré leur « discrétion » lors de ces événements. Ainsi, le vivier traditionnel (pauvreté, chômage…) du « fascisme vert » étant disponibile, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, éxilé à Londres, a déjà annoncé son retour imminant en Tunisie et sa « disponibilité à prendre part à la formatrion d’un gouvernement d’union nationale » et ce, après que le secrétaire général des ulémas musulmans, le théoricien du terrorisme islamiste, El Qaradhaoui, eut adressé un message aux tunisiens où il dit en substance : «…peuple musulman de Tunisie, peuple de moudhahidine, je te salue et je félicite ton courage et ta lutte contre les taghout (infidèles) qui renient la religion et son prophète et qui humilient les musulmans tunisiens (…) ».
Il est aussi illusoire et candide politiquement de croire que le régime que Ben Ali aura mis en place 23 ans durant, se résume à la personne du dictateur, aux membres des Trabelsi et à quelques proches collaborateurs de l’ex homme fort de Carthage. Le système a eu suffisamment de temps pour s’imbriquer à tous les segments de l’Etat et à s’infiltrer dans tous les compartiments de l’administration, de la police…etc. La démocratie, dans ces conditions et après l’euphorie provoquée par la chute du despote, peut s’avérer être une simple vue de l’esprit si la rue et l’opposition démocratique se montrent distraites, individualistes et moins vigilantes que l’eurent été leurs vis-à-vis algériennes en 1988 et kabyles en 2001. Il est aisé d’imaginer le désastre et les chamboulements profonds que connaitra l’Afrique du Nord, si la Tunisie tombe dans l’escarcelle de l’islamisme, c’est pourquoi, ce voisin nous intéressera davantage désormais qu’il ne l’avait été jusque-là. Wait and see..
Halim AKLI




La leçon tunisienne : quelle lecture depuis l’Algérie ?

Ainsi donc, le premier changement politique (les prémices ?) en Afrique du Nord est venu de là où on l’attendait le moins : La Tunisie. Le 14 janvier 2011, la révolte de la rue tunisienne met fin à 23 ans de règne d’un despote qui aura progressivement instauré un redoutable Etat policier depuis 1987 ; une révolte intervenue 26 ans après les violentes émeutes de janvier 1984 provoquées par le doublement du prix du pain. Est-ce pour autant que la Tunisie s’est débarrassée du régime Ben Ali sans Zine El Abidine ? Pas si sûr que ça, les semaines et les mois à venir rendront la situation plus lisible pour avancer une telle affirmation.
Retour sur une accession et une mise en place d’une dictature longtemps citée en « modèle »

Arrivé au Pouvoir en 1987 suite d’abord à sa « nomination » au poste de premier ministre, par Bourguiba, le père spirituel de la Tunisie moderne et laïque, alors sénile et complètement affaibli par l’âge et la maladie, qui lui valurent ensuite d’être déposé par son dauphin constitutionnel, Ben Ali, pour « incapacité physique » et ce, en faisant jouer l’article 57 de la constitution tunisienne puisque, sur la foi d’un rapport médical signé par sept médecins attestant de l’incapacité du président Habib Bourguiba d’assumer ses fonctions, le dépose pour sénilité d’où le qualificatif de « coup d’Etat médical », qui le propulsa à la Présidence de la république tunisienne et à la chefferie suprême des forces armées.

Dans leur livre « Notre ami Ben Ali », les journalistes Nicolas Beau et Jean-Pierre Tuquoi donnent une version des événements assez précise : « Sept médecins dont deux militaires, sont convoqués en pleine nuit, non pas au chevet du malade mais, là encore, au ministère de l’Intérieur. Parmi eux se trouve l’actuel médecin du président (Ben Ali), le cardiologue et général Mohamed Gueddiche. Ben Ali somme les représentants de la faculté d’établir un avis médical d’incapacité du président. « Je n’ai pas vu Bourguiba depuis deux ans » proteste un des médecins. « Cela ne fait rien ! Signe ! », tranche le général Ben Ali. »

Son accession au Pouvoir intervint à un moment où la Tunisie était en proie à un islamisme menaçant et à une lutte sournoise pour la succession au sommet de l’Etat, ce qui faisait peser une menace palpable d’un effondrement de l’Etat. Redouté mais préféré au chaos qui se profilait, Ben Ali avait été plutôt bien accueilli par le peuple. Selon Michel Camau, « Le remplacement du vieux Bourguiba par le jeune Ben Ali a permis à la classe dirigeante de prévenir une issue violente à la crise profonde qui divisait la Tunisie en 1987, du fait du développement et de la répression du mouvement islamiste. Le changement de leadership a pu stopper, ou du moins suspendre une évolution imprévisible et chaotique de la situation. De ce fait, bien qu’intervenant dans un climat de crise, le changement a été généralement bien accueilli par une population partagée entre « le soulagement et le regret ».

Cette conjoncture favorable à la consolidation de son Pouvoir, sera mise à profit par Ben Ali qui, désirant renvoyer de lui l’image d’un homme qui sera à la fois la continuité de son prédécesseur dans ce qu’il avait de prestigieux notamment en ce qui concerne la promulgation du statut personnel, en abolissant juridiquement, cas unique dans la région, toute forme de ségrégation sexiste, et celui par qui la démocratie et son corollaire la modernité seront ancrées d’une manière à imprimer à la Tunisie le caractère d’une véritable république résolument tournée vers le progrès et l’émancipation citoyenne, déclare à la radio que « l’époque que nous vivons ne peut plus souffrir ni présidence à vie ni succession automatique à la tête de l’État desquels le peuple se trouve exclu. Notre peuple est digne d’une vie politique évoluée et institutionnalisée, fondée réellement sur le multipartisme et la pluralité des organisations de masse ». Le nouveau président s’engage de prime abord à mettre fin à la présidence à vie en limitant le nombre de mandats présidentiels à trois (03), ce qui fut fait le 25 juillet 1988…

Dans une quête d’apaisement du climat politique, une loi sur les partis politiques est adoptée et de nouveaux partis sont reconnus alors que les tribunaux d’exception et la fonction de procureur général sont supprimés. Ben Ali assure également une ouverture vers les associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l’homme, et établit des contacts avec les partis de l’opposition. Un pacte national rassemblant les différentes formations politiques et sociales du pays à l’exception des islamistes est signé le 7 novembre 1988 et engage ses signataires au respect de l’égalité entre les citoyens des deux sexes, des acquis du Code du statut personnel, des principes républicains et du refus d’utiliser l’islam à des fins politiques. Aux élections législatives du 2 avril 1989, les candidats de l’opposition, notamment les islamistes inscrits comme indépendants, obtiennent environ 14 % des suffrages voire 30 % dans certains quartiers populaires de Tunis[10]. Lors de la présidentielle tenue le même jour, étant le seul candidat, Ben Ali est élu avec 99,27 % des voix. Rapidement, des incidents dans un quartier du centre de Tunis, sont attribués aux islamistes du parti Ennahda.

L’éditorialiste américaine Georgie Anne Geyer rapporte ces faits: « Vers 1990, les islamistes provoquèrent de nouveaux affrontements pendant que Saddam Hussein envahissait le Koweït et que l’ensemble du monde arabe vacillait. En 1991 (…) les islamistes manifestèrent en force, avec des grèves et des affrontements violents avec la police dans les universités. La terreur gagna alors les campus de Tunis, de Sousse et de Kairouan. Puis, le 17 février 1991, à quatre heures du matin, alors qu’il faisait encore nuit, un groupe d’islamistes occupa un bâtiment public de Tunis qui symbolisait le gouvernement et y mit le feu (…) Les islamistes avaient abandonné deux gardiens de nuit, pieds et poings liés, dans le bâtiment en flammes. Ceux-ci furent horriblement brûlés dans l’incendie et l’un d’entre eux succomba à ses blessures. Pour la grande majorité des Tunisiens modérés et respectables, cet événement marqua un tournant inexorable. Ce printemps-là, alors que de nouveaux affrontements se produisaient, les Tunisiens découvraient avec stupéfaction que les islamistes avaient abondamment infiltré l’armée, la garde nationale et la police. ».

Annonçant la découverte d’un « plan islamiste visant à la prise du pouvoir », le régime procède à des arrestations dans les milieux islamistes, organise des procès durant l’été 1992 et dissolve le parti islamiste Ennahda. La gravité de la situation en Algérie aidant, Ben Ali étouffe le monstre dans l’œuf et évite à la Tunisie une expérience khomeyniste qui ensanglantait déjà le voisin de l’ouest. Les condamnations et autres interpellations des ONG comme Amnesty International n’y changent rien mais, Ben Ali, dans son élan, profita pour justifier une fermeture progressive du champ politique et médiatique qui ne tardera pas à se transformer en véritable traque de la moindre vois discordante. Ainsi donc, le traitement de la donne islamiste avec une rare fermeté avait suscité l’admiration des modernistes et le soutien de l’Occident qui voyait en Ben Ali le rempart contre ce « fascisme vert » qui ravageait l’Algérie, menaçait le Maroc et frappait les puissances mondiales sur leur propre sol ! Hélas, car cela avait été un prétexte pour bâillonner la démocratie et réprimer par les arrestations arbitraires, la torture, la répression par le fisc et par tous les procédés, de toute opposition politique et de toute expression de pluralité syndicale ou autre qui n’avaient pourtant rien à voir avec l’islamisme très contenu dans ce pays par les mesures résolument modernistes de Bourguiba et par la fermeté sans faille de Ben Ali.

Une adhésion extraordinaire des citoyens tunisiens avait donc suivi ce départ en trombe d’un régime qui s’avérera, quelques années plus tard, être une véritable machine répressive des libertés démocratiques qui mettra progressivement en orbite une famille, les Trabelsi, celle de Leila Ben Ali, l’épouse, qui s’accaparera, en toute impunité, de l’essentiel de l’économie tunisienne.

Aussi, la fameuse clause constitutionnelle qui limite à 03 le nombre de mandats présidentiels aura été piétinée avec d’abord son abrogation lors du référendum du 27 mai 2002, puis par un 4ème mandat et enfin, en 2009, par un 5ème mandat alors que simultanément, à quelques kilomètres à l’ouest, chez le voisin algérien, un 3ème mandat, synonyme d’une présidence à vie, était imposé, par un coup d’Etat constitutionnel, à une société totalement atomisée.

Parallèlement à ce climat politique singulier d’un régime quasi policier et non militaire, la Tunisie n’étant pas un pays guerrier puisqu’il dispose d’une armée faible dont l’effectif ne dépassant guère les 35 000 hommes qui sont affectés essentiellement aux frontières pour s’occuper de la protection du territoire tunisien et accessoirement de l’ordre, menée par un général pas du tout guerrier non plus, le général Rachid
Ammar, chef d’état-major de l’armée de terre, qui n’avait rien à voir avec ses vis-à-vis algériens ; son refus de faire sortir son armée pour participer à la répression des manifestants des événements en cours lui a coûté son poste, limogé mais justifiant une certaine sympathie portée par la rue en effervescence pour le militaire et la haine de l’uniforme policier qui a réprimé dans le sang une protestation partie de Sidi Bouzid suite à un acte de désespoir d’un jeune chômeur qui s’est immolé par le feu. Un tel pied de nez face à l’arbitraire et à la tyrannie est tout simplement inimaginable, relevant de l’impossible même, pour un général algérien tant celui-ci est au cœur de ce même autoritarisme.

Le système économique tunisien, l’un des plus performants du continent africain, pourtant sans gaz et sans pétrole, qui repose sur une organisation administrative et une gestion des deniers publics des plus strictes à l’exception du clan Trabelsi et des privilégiés très haut placés qui échappaient à cette logique, non pas tant en s’adonnant à la rapine et autres détournements massifs comme c’est le cas en Algérie, mais en exigeant des parts de marché considérables à tout nouvel investisseur qui, pour éviter des blocages inutiles, cède ces parts…C’est ainsi que cette caste d’intouchables s’est retrouvée, au fil du temps, détentrice de pratiquement toute l’économie tunisienne ! La croissance étant importante, le pays s’est vu conféré la réputation de modèle économique à suivre ! Sous la présidence de Ben Ali, l’économie tunisienne était classée en 2007 première en termes de compétitivité économique en Afrique, selon le Forum économique mondial.
Jack Chirac pour ne citer que lui, dans un discours de triste mémoire tenu à Tunis, avait salué les droits de l’homme dont jouiraient les tunisiens au motif que ces derniers « se soignaient, avaient des écoles et mangeaient » ! Depuis le début de la révolte, plusieurs voix anonymes et d’opposants, se sont élevées pour fustiger le soutien de l’Elysée, de gauche et de droite, au régime de Ben Ali, en scandant que les droits de l’homme ce sont avant tout « la dignité, la démocratie et la liberté » !

Ainsi donc, le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid où un jeune marchand de rue s’est immolé par le feu en raison de son chômage et de la précarité qui aura eu raison de son espérance, une émeute éclate spontanément et se propage à travers les villes tunisiennes pour se transformer, au fil des jours, en une véritable révolte qui finira par installer la panique au palais de Carthage puis au sein du régime dans son ensemble et enfin par pousser à la fuite le désormais ex dictateur, le général Zine El Abidine Ben Ali et sa famille.

Il apparait d’abord affolé lors d’une première intervention télévisée, le 10 janvier 2011 où il dénonce des « actes terroristes » tout en promettant la création de 300 000 emplois supplémentaires d’ici 2012. Devant la poursuite des contestations, il réapparait une seconde fois le 13 janvier 2011 et annonce la prise de mesures supplémentaires notamment la garantie de la liberté de la presse et de la liberté d’expression politique ainsi que son renoncement à une candidature en 2014. Devant l’ampleur prise par la contesta qui prend désormais le surnom de « la révolution du jasmin », Ben Ali revient à la charge le 14 janvier et annonce le limogeage de son gouvernement et promet l’organisation d’élections législatives dans les six mois. Il fini par se rendre à l’évidence en quittant précipitamment le pays vers une direction incertaine puisque annoncé d’abord à Malte puis à Paris qui « démentent » aussitôt, celui-ci est donné en direction du Moyen-Orient où son épouse se trouvait déjà (Dubaï). Il est finalement accueilli en Arabie Saoudite.

A Tunis, capitale livrée au doute, au pillage et l’apparition des milices armées, en vertu d’abord de l’article 56 de la constitution, le premier ministre s’autoproclame président par intérim devant des tunisiens désabusés puisque outre le fait que Mohamed Ghannouchi est considéré comme un homme du régime Ben Ali, sa nomination était aussi une violation flagrante de la constitution puisque l’absence du président n’étant pas temporaire, c’est l’article 57 qui devrait être appliqué par la désignation du président de la chambre des députés au poste de président intérimaire. Devant une rue qui ne s’essouffle pas, Fouad Mebazaâ sera ainsi désigné à ce poste en remplacement de M. Ghannouchi qui lui, sera chargé de former un gouvernement d’union nationale.

Quel parallèle avec l’Algérie ?

Jusqu’à l’étincelle de Sidi Bouzid, voire jusqu’aux premiers jours de la protesta, personne ; observateurs, opposants, citoyens, touristes et Ben Ali himself, n’avaient pu prédire les bouleversements qui se produisent encore en Tunisie (contribution rédigée le 14 janvier 2011 après la fuite de Ben Ali), le peuple étant réputé, à tort, pour être « docile » et trop « soumis » au système policier qui aura mit au formol la liberté d’expression et la démocratie 23 ans durant…

Les regards, de ce point de vue, étaient plutôt tournés, avec beaucoup de scepticisme certes mais quand même, vers le voisin algérien chez qui les émeutes, manifs et chambardements sociaux et politiques de toute sorte n’ont jamais cessé. L’algérien passe pour être libre de rouspéter contre ses despotes qui laisseraient dire tout en assurant la pérennité du système rentier par divers procédés tel que la corruption généralisée, la manipulation des populaces, la désinformation, la surenchère religieuse, la compromission avec l’islamisme, le monopole sur les médias qui sont traduits en véritables machines de propagande stalinienne, la diabolisation de la Kabylie, l’omerta…etc.

Ainsi, par l’ampleur, le nombre de victimes et la durée, ce qui se passe en Tunisie en ce moment reste très insignifiant par rapport à, pour ne citer que ces 03 événements majeurs, ce qui s’est passé lors des événements du printemps 1980, à ceux d’octobre 1988, encore moins par rapport à la tragédie du printemps noir de 2001… Si on se limite à la seule Kabylie, force est de constater qu’elle aura payé, dans l’indifférence quasi générale, un tribu (morts, blessés, dégâts matériels et traumatismes de toute sorte) plusieurs fois plus important que ce que vient de subir la rue tunisienne qui, pourtant, aura relégué Gbagbo et toute l’actualité mondiale au second plan, ; provoquant des concertations au sommets des puissants de ce monde, mobilisant les médias du monde entier, faisant réagir Obama qui salue « le courage et la dignité du peuple tunisien »…et allant jusqu’à pousser à la fuite le dictateur omnipotent et la caste des Trabelsi !

Faisant écho au grognement chez le voisin de l’Est, plusieurs villes et régions d’Algérie entrent en ébullition et connaitront des manifestations violentes suite à l’augmentation brusquement opérée sur le coût de certains produits alimentaires de première nécessité tel que l’huile, le sucre…etc. ce qui, au demeurant, n’est pas un fait nouveau, puisque depuis quelques années, tous les indicateurs économiques, politiques, sociaux…sont au rouge alors que l’Algérie, malgré les détournements, la corruption et un système de non-économie, baigne dans une embellie financière jamais enregistrée due essentiellement (le pays ne produisant quasiment rien, il dépend à 98% des importations) au prix du baril de pétrole qui caracole au-dessus des 70 dollars depuis plusieurs années !

Sans que Bouteflika ne daigne montrer son nez, rappelant le souvenir de son déplacement à Lagos en 2001 pour participer à une rencontre sur le sida en laissant derrière lui une Kabylie à feu et à sang, il aura suffit de l’annonce d’une baisse de quelques misérables dinars, pourtant temporelle (jusqu’au 31 août), sur le prix de ces mêmes denrées, pour que l’algérien « s’assagisse », renvoyant de lui, au grand bonheur du régime algérien, l’image peu reluisante d’un citoyen « tube digestif ». En revanche, en Tunisie, le désormais ex président Ben Ali, pris de panique, s’est adressé aux tunisiens par 03 fois en quelques jours, pour lâcher du leste, annonçant des mesures concrètes et nettement plus importantes (limogeage de son ministre de l’intérieur, puis du gouvernement dans sa totalité, baisse conséquente des prix, créations de 300 000 postes d’emploi, garantie des libertés politiques, syndicales, de la presse et d’expression, libération totale de l’Internet, garantie des droits de l’homme, libération des détenus, tenue des élections libres et transparentes et promesse solennelle de ne pas briguer un autre mandat présidentiel en 2014) sans que les tunisiens ne décolèrent en brandissant des banderoles, aussi bien la veille qu’au matin de ce 14 janvier historique, où on pouvait lire : « Ben Ali, tu n’as rien compris » exprimant ainsi une maturité politique et citoyenne qui aura situé l’objectif de la lutte au niveau de la source, à savoir, la chute de Ben Ali et de son régime et l’instauration de la démocratie, seule garantie pour une vie digne et une stabilité pérenne.

Taoufik Ben Brik, dans un article prémonitoire, décrit les événements dans son pays: « Une révolte qui s’en fiche comme de l’an quarante du pain et de l’emploi. C’est une révolte politique, entière. Ce n’est pas une révolte de poussières d’individus mais de villes, de villages et de cités entières. Une révolte politique radicale. Celle qui campe sur une position non négociable. Une révolte qui plaide pour le collectif contre l’individualisme, pour la loi contre celle du plus fort, l’égalité contre les privilèges, pour le citoyen contre le client. Une révolte qui traque les tièdes, les mous, les hésitants, les parvenus. »

Y arriveront-ils comme les algériens l’avaient cru après 1988, bien qu’ayant été moins vigilants de la sournoiserie du régime et surtout moins conscients du danger relatif à la mouvance intégriste qui, pour le moment est discrète lors des événements de Tunisie ? Il est encore trop tôt pour le savoir…

Quels seraient donc les éléments à même d’expliquer pourquoi la leçon de maturité politique est venue de là où, à tort ou à raison, on l’attendait le moins, la Tunisie, alors que les algériens, des populations disparates géographiquement et culturellement, ont le bénéfice d’avoir la réputation de belliqueux rompus aux mouvements de grèves, d’émeutes et d’insurrection. A titre d’exemple, durant la seule année 2010, l’Algérie aura enregistré pas moins de… 110 000 émeutes et soulèvements de rue, à raison de 9000 émeutes par mois qui sont passées inaperçues en raison du fait qu’elle se produisaient loin de la capitale et des grands centres urbains ; le pays étant plusieurs fois plus vaste que celui de la Tunisie. Il faut le dire, dans un environnement politique des plus opaques, d’autres spécialités bien bédouines se greffent à la nature de ces mêmes algériens comme, l’amnésie, les liesses d’après chaque fraude électorale massive et les jubilations d’après 01 ou 02 matchs de foot gagnés par une équipe nationale sans lendemains, gavée de devises et de joueurs tous nés et tous formés en Europe pendant que le championnat algérien, rongé par la corruption et l’anachronisme qui rongent l’Etat dans tous ses compartiments, reste parmi les plus médiocres du continent…cela est déjà une autre histoire !

Il faut relever une conscientisation politique profonde des tunisiens qui s’est opérée lentement mais sûrement permettant à la jeunesse de s’imprégner, peu ou proue, des idées de modernité et d’émancipation qu’elle doit fondamentalement au principe de l’égalité des sexes garanti par la loi essentielle et consolidé par le « Code du statut personnel » et ses répercussions sur la mentalité tunisienne et ce, en défiance du dogme islamique qui reste la référence juridique et politique en Algérie et au Maroc.

La démocratisation de l’Internet n’est pas en reste puisque même si la surveillance s’est accrue par rapport à un certain usage comme les blogs militants, la Tunisie, reste de très loin, le pays le plus connecté sur Internet du continent africain, ce qui a permis une communication intense, une information colossale et une conscientisation citoyenne subséquente.

Enfin, il faut reconnaitre le travail de fond et permanent au sein des jeunes et des masses populaires, effectué par une opposition qui, bien que clandestine et/ou semi-clandestine, n’était pas moins active au sein de la société en puisant notamment dans la longue expérience initiée par les communistes tunisiens, par les défenseurs des droits humains et autres militants de la liberté d’expression… Il fut ainsi créé, en 2005, le « Collectif du 18 octobre pour les droits et les libertés », un mouvement regroupant des opposants de diverses tendances, y compris des islamistes, puis, une année plus tard, il y eut la création d’une nouvelle « coalition démocratique » en rupture avec les islamistes.

Pendant ce temps, en Algérie, la manne pétrolière permet encore d’acheter une « paix civile » somme toute relative, par la corruption, le recrutement de nouvelles clientèles, la surenchère religieuse et l’endoctrinement du même acabit qui n’ont jamais connu une baisse de régime et relayés par les médias, l’école, les institutions et les mosquées ; systématiquement convoquées pour manipuler et rendre la lisibilité politique quasi impossible. Aussi, Internet reste l’apanage d’une élite et d’une partie de la jeunesse qui ne l’utilise que dans le but de repérer la brèche susceptible de lui ouvrir les portes de l’eldorado occidental. L’opposition politique quant à elle, en bute contre ses propres contradictions, évolue à des années lumières de la rue qui, d’ailleurs s’en détourne peu ou proue. Entre, pour les uns, un oppositionnisme stérile sur fond de discours pompeux alternant l’outrance, les propos orduriers et le carriérisme primaire, et, pour les autres, l’apprivoisement par l’acceptation de circonscrire l’action politique dans l’enceinte des institutions « élues » ; simples boites d’enregistrement des décisions du népotisme en place, servant ainsi d’alibi démocratique à ce même régime et, accessoirement, de cadre où se concocte des plans de carrière et où sont suscitées des vocations d’opportunistes qui, pour justifier leur engraissement et se donner une bonne conscience, distribuent des supports numériques montrant leurs coups de gueule saisonniers lors des plénières parlementaires qui sont sans le moindre effet sur le quotidien des « électeurs » tous aussi imaginaires que le sont les « élus »…

La désorientation et la perte des identités politiques est telle que des relations pour le moins baroques sont nouées entre l’opposition algérienne et des vis-à-vis au Maroc et en Tunisie qui font partie des régimes totalitaires en place. Ainsi, quand le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocrate), parti de Zine El Abidine Ben Ali, entretient des relations très étroites avec son homonyme algérien, le RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) ce qui, vraisemblablement ne serait dicté, comble de l’infantilisme politique, que par l’homonymie et la paronymie des 02 sigles ! le Mak qui lutte pour l’autonomie de la Kabylie dans les enceintes universitaires, sur le web et en France, trouve le moyen de s’immiscer dans le conflit du Polisario pour soutenir la position de Mohamed VI et rejeter les revendications des indépendantistes du sud, alors que le FFS algérien se prosterne carrément devant son altesse, le roi du Maroc, poussant le ridicule jusqu’à distribuer de « la joie de vivre et de la gentillesse constatées chez le peuple marocain contre l’agitation et l’animosité des algériens » (propos du 1er secrétaire sur la chaine marocaine M2).

Autre différence entre les deux situations prévalant dans les deux pays, serait le fait que face à une grogne de la rue tunisienne qui aura surpris, par son intensité et sa détermination, plus d’un, le régime de Ben Ali y compris, la dictature a vacillé, sombre dans la panique en remettant probablement à flot, dans l’esprit de la caste au pouvoir, l’épisode Ceausescu. A ce titre, Ben Ali, n’aurait-il pas été mieux inspiré s’il avait pensé à demander « la recette miracle » à son ami Bouteflika qui a plus d’un tour dans son sac lui permettant, comme ses prédécesseurs, de pervertir les idéaux et les mouvements de protestation, de les vider de leur substance politique et de tourner en sa faveur toutes les émeutes qui se soldent par des morts et des blessés qui se comptent par centaines, par milliers…

Enfin, les troubles que connaît la Tunisie touchent essentiellement la moitié nord du pays où la densité de la population est la plus importante et dont la superficie n’est guère plus grande que les Aurès ou la Kabylie. Par conséquent, la communication, notamment par Internet qui a joué un rôle prépondérant dans la formidable mobilisation populaire, aura été facile et fluide. A côté, en Algérie, au-delà de l’intox et de la désinformation par les médias lourds et par la « rumeur », on est en face d’un territoire hétéroclite de la taille de plusieurs fois celle de la Tunisie et des populations dont les préoccupations et le mode de vie sont pour le moins, loin d’être les mêmes. Par conséquent, il serait quasiment impossible de voir une contestation de la même ampleur et surtout de la même nature qui mobilisera tous les citoyens dans toutes les régions d’Algérie.

La Tunisie aura certes prodigué une leçon magistrale à ses voisins immédiats mais, gardons-nous de crier trop prématurément victoire car l’Algérie est passé par là en 1988. En effet, rien ne dit que « l’après Ben Ali » ressemblerait à « l’après octobre 88 algérien » où, là encore, le président Chadli n’avait pas été inquiété tout comme le régime qui l’avait désigné, mais force est de constater que rien n’infirme non plus cette éventualité ! Quand bien même le citoyen tunisien serait plus avisé politiquement et moins portée sur la religion, il n’en reste pas moins que des ingrédients d’une récupération des islamistes n’est pas à écarter malgré leur « discrétion » lors de ces événements. Ainsi, le vivier traditionnel (pauvreté, chômage…) du « fascisme vert » étant disponibile, le chef d’Ennahda, Rached Ghannouchi, éxilé à Londres, a déjà annoncé son retour imminant en Tunisie et sa « disponibilité à prendre part à la formatrion d’un gouvernement d’union nationale » et ce, après que le secrétaire général des ulémas musulmans, le théoricien du terrorisme islamiste, El Qaradhaoui, eut adressé un message aux tunisiens où il dit en substance : «…peuple musulman de Tunisie, peuple de moudhahidine, je te salue et je félicite ton courage et ta lutte contre les taghout (infidèles) qui renient la religion et son prophète et qui humilient les musulmans tunisiens (…) ».

Il est aussi illusoire et candide politiquement de croire que le régime que Ben Ali aura mis en place 23 ans durant, se résume à la personne du dictateur, aux membres des Trabelsi et à quelques proches collaborateurs de l’ex homme fort de Carthage. Le système a eu suffisamment de temps pour s’imbriquer à tous les segments de l’Etat et à s’infiltrer dans tous les compartiments de l’administration, de la police…etc. La démocratie, dans ces conditions et après l’euphorie provoquée par la chute du despote, peut s’avérer être une simple vue de l’esprit si la rue et l’opposition démocratique se montrent distraites, individualistes et moins vigilantes que l’eurent été leurs vis-à-vis algériennes en 1988 et kabyles en 2001. Il est aisé d’imaginer le désastre et les chamboulements profonds que connaitra l’Afrique du Nord, si la Tunisie tombe dans l’escarcelle de l’islamisme, c’est pourquoi, ce voisin nous intéressera davantage désormais qu’il ne l’avait été jusque-là. Wait and see..

Halim AKLI




Lettre amicale de Kabylie à Christine Tasin, présidente de Résistance républicaine

Chère Christine,
De prime abord, je te prie d’acquiescer cette familiarité par laquelle je me suis permis de m’adresser à toi, et pour cause, l’admiration que je te voue et le combat que nous partageons par delà les mers, font que je me sens tellement proche de toi !
Suite à l’apéro républicain du 04 septembre dernier, tu as été destinataire de plusieurs menaces de morts provenant d’islamistes qui prospèrent sur la lâcheté des bobos de gauche qui voient Lepen partout et de l’Etat français qui reste prisonnier de ses propres contradictions, foulant au pied les valeurs universelles de la France, perpétuant des amalgames dangereux notamment lorsqu’on confine des communautés culturelles et linguistiques entières ; aussi diverses que sont leurs croyances et leurs idéologies, dans une unique fausse identité religieuse; à l’origine – en sus de quelques intérêts financiers chez les émirs du golf et les républiques bananières qui furent des colonies anciennes – du laxisme irresponsable envers l’activisme islamiste en France où, dans certains endroits, le fascisme vert se permet des audaces qu’il ne peut plus imaginer dans beaucoup de pays où l’islamisme a, pourtant, failli y instaurer son funeste projet de république islamique.
Ainsi, il y’a eu une première vidéo de « l’artiste » Cortex, insultant les organisateurs de l’apéro républicain du 4 septembre, puis, le rappeur du 91 a sorti une deuxième attaque, que dailymotion a retiré au bout de 24 heures.
Enfin, le lundi 6 septembre, tu reçois ce message sur Facebook :
” Une Fatwa a été prononcée contre toi, tous les musulmans de france et de navarre ont le devoir d’exécuter cette dite fatwa où qu’ ils se trouvent , La loi dans le coran dit que celui qui blaspheme l’islam doit etre poursuivi et chatié” (version copie sans le corriger le texte reçu).
Le titre du message était sans équivoque : “Le blaspheme est un delit dans l ’islam !”
Je n’ai pas réagis à temps, en raison de mon absence au moment où les menaces proférées à ton encontre avaient eu lieu. Néanmoins, d’Algérie et de ma Kabylie natale où je mène le même combat et où, l’instar de beaucoup d’autres, j’ai reçu de nombreuses menaces, d’où ma compréhension de ce qui vient de se produire, je te transmets l’expression de ma solidarité agissante.
Je ne suis pas le seul, ici, dans cette partie du monde à te soutenir et à vouloir te dire combien nous sommes heureux et fiers de toi, de ton combat qui est aussi le notre et celui de millions d’épris de justice et de liberté de part le monde.
Le mois de ramadan qui vient de s’achever fut celui d’une énième confirmation d’une inquisition inhérente au dogme islamique. En effet, des non-jeûneurs à Michelet, à Ighzer Amokrane, à Bouira, à Tizi-Ouzou… ont été arrêtés et embarqués manu militari et traduits devant une justice qui n’a rien à envier à celle des Ayatollahs d’Iran dont « le père spirituel est, du reste, un exemple à suivre » (dixit Bouteflika, le président de l’Etat algérien). Ces non-jeûneurs, dont certains ont été arrêtés à l’intérieur même de leurs domiciles, risquent d’écoper de lourdes peines allant jusqu’à l’emprisonnement ferme de plusieurs mois, voire de plusieurs années et à de très pesantes amendes. Dans d’autres régions, des non-jeûneurs qui ont eu l’audace de mâcher un chewing-gum ou de se désaltérer durant les journées caniculaires qu’a connu ce mois sacralisé par « la religion de la tolérance et de la paix », ont tout simplement été lynchés par des « cortex » et des musulmans ordinaires qui agissent sous l’œil bienveillant des services de sécurité transformés cycliquement en police des mœurs et en pasdarans.
Il va sans dire que les laïques d’ici ne comprennent pas le silence assourdissant de la communauté internationale et des militants laïques du monde qui, à juste titre, se mobilisent massivement pour les mêmes atteintes aux droits humains qui se produisent au Soudan, en Iran avec, notamment, le cas de Sakineh et dans bien d’autres contrées du monde.
Durant le même mois, dans un village de Kabylie, les islamistes, sous couvert d’une association religieuse et avec le soutient de l’administration, allaient achever la construction d’une nouvelle mosquée mitoyenne à l’ancienne qui échappe à leur contrôle puisque fonctionnant dans le cadre séculier (laïque) propre à tous les villages kabyles. Devant la sourde oreille des autorités en charge de la question, qui ont été destinataires de plusieurs pétitions et requêtes demandant l’arrêt immédiat des travaux de construction de cette mosquée, la population s’étant donc rendue compte de la gravité de la situation, a tout bonnement voté à l’unanimité de procéder à la démolition de la plate-forme devant abriter la future mosquée, ce qui fut fait le 12 août 2010. Une telle riposte citoyenne d’essence laïque dans un pays comme l’Algérie est tout simplement impossible à imaginer dans la France qui a tourné le dos à la loi de 1905, à Voltaire, à Jules Ferry et à 1791.
Tu me permets, chère Christine, d’émettre mon éternelle ritournelle qui consiste à continuer à espérer l’avènement d’une suite dans le sens de l’histoire et de nos convictions communes, du premier acte fondateur d’une “Internationale Laïque” qui a eu lieu à Paris (Premières Rencontres Laïques Internationales – Montreuil 11 et 12 février 2007) autour de notre ami, feu Simon Blumenthal. En effet et une fois de plus, le fascisme vert étant un danger planétaire, il serait vain de continuer à le combattre chacun chez-soi sans une riposte de la même nature, c’est-à-dire, supranationale.
Une fois de plus, fais attention à toi mais ne cède pas aux intimidations et autres pressions qui n’épargnent aucun militant laïque de part le monde. Mon soutien pour toi est naturel, spontané, agissant et inconditionnel.
Halim AKLI




Briser un blocus militaire constitue un acte de guerre

Loin de toute cette vague de compassion et de condamnation qui recèle en son sein certes, des réactions sincères mais aussi, des calculs sournois visant, entre autre, à justifier les futurs attentats suicides qui déchiquèteront encore des innocents à Tel Aviv et de voiler donc l’autre violence d’un Hamas et d’un Hizbollah toute aussi inhumaine, il est une optique moins chauvine et plus objective qui consiste à condamner aussi bien la violence de la réaction que les visées non avouées d’une tentative de briser un blocus militaire qui, une fois de plus, est en soi un acte de guerre alors même que ce blocus est rendu possible surtout par les régimes arabo-musulmans eux-mêmes qui, dans leur totalité, exercent un véritable blocus politico-économique et social sur leurs gouvernés…mais cela est déjà une autre histoire diront certains.
Ceci, au-delà même de l’évidence qui fait que derrière cette flottille, ce sont les mêmes régimes (Algérie, Egypte, Syrie, Iran, Turquie…), voire même les organisations intégristes (Hamas, Hizbollah…) qui financent et tirent les ficelles pour que ce problème du Moyen-Orient puisse retrouver un peu de sa “splendeur” médiatique afin de manipuler encore et toujours la rue arabe et musulmane et de permettre à ces régimes de se faire oublier, eux et le marasme social qu’ils produisent pour leurs gouvernés, et à ces mouvements islamistes, de retrouver un peu de légitimité populaire, d’aiguiser leurs “bombes humaines” et de justifier aussi bien leur violence à venir que la réaffirmation de leur velléité hégémonique en Europe et ailleurs dans le monde.
La solution aurait du être trouvée à un autre niveau politique que dans une flottille qui peut être soupçonnée, à juste titre, de faire dans la provocation sous couvert d’humanitaire. Je ne fais pas dans la justification d’une violence certes disproportionnée dont s’est rendue coupable l’armée israélienne mais en même temps, loin de toute démagogie propre au politiquement correct et de toute candeur politique, il est indéniable que tenter de briser un blocus militaire constitue en soi un acte de guerre ! Un acte de guerre appelle une réaction de même type, c’est du moins prévisible comme issue.
Cela reste mon opinion; celle d’un amazigh nord-africain qui pense “Humanité” et qui ne se sent ni palestinien, ni israélien, encore moins arabe.
Halim AKLI




Depuis ma Kabylie natale, j'apporte mon soutien à Eric Zemmour

Tout a commencé le 6 mars. Dans le cadre de son émission «Salut les terrriens» Thierry Ardisson invite le journaliste à débattre avec la chroniqueuse de Canal + et de RTL Rokhaya Diallo, par ailleurs présidente de l’association « Les indivisibles ». La conversation glisse sur le thème de la chasse au faciès par la police. Zemmour profère alors une phrase qui va faire le tour du Net en 48 heures et déclencher une levée de bouclier dans les associations antiracistes : «les Français issus de l’immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C’est un fait ». Evidemment, ce propos, surtout sorti de son contexte, ne pouvait qu’indigner tous ceux que révoltent les pratiques discriminatoires à l’endroit des Arabes et les Noirs de France. (Dixit. Philippe Cohen – Marianne)
Une fois de plus, l’élite et les médias français n’arrivent toujours pas à faire le distinguo entre les différentes ethnies et origines culturelles qui constituent les émigrés de France ou les citoyens français d’origine autres que noire. Ainsi ; sont systématiquement désignés “arabes” tout ceux qui ont une origine nord-africaine ou appartenant aux pays dits musulmans ; un terme qui dénie l’appartenance ethnique et/ou culturelle à énormément de personnes qui n’ont jamais été arabe. Une aberration.

Revenant au propos de Zemmour, force est de constater que personne ne peut prouver le contraire et si c’est à ce point une réalité, alors, je dirai que c’est la réalité qui est raciste pas son diseur. Je mettrai juste un bémol en disant que l’affirmation de Zemmour qui s’est quelque peu rattrapé dans sa lettre ci-jointe, aurait peut-être pu être complétée par un clin d’œil aux raisons historiques qu’il confectionne plus particulièrement, qui ont fait que le gros de la délinquance se trouvant être dans une catégorie plutôt que dans d’autres, à savoir les noirs et les citoyens originaires des aires sous domination des lois islamiques et/ou sous hégémonie arabe. Le traitement inhumain réservé aux premières vagues d’émigrants venus d’Afrique et de son Nord qui ont été placés dans des endroits retirés de la société française de souche et quasi abandonnés par l’Etat français, ce qui avait tout de suite fait le lit de la ghettoïsation à l’origine, en partie, du communautarisme d’aujourd’hui… Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour fabriquer un délinquant de quelque origine soit-il.
Personnellement, je lui apporte mon soutien depuis ma Kabylie natale, en Afrique du Nord car, bien que Zemmour confonde quelques fois certaines choses, comme tout le monde, il n’en est pas moins un esprit qui ne peut s’encombrer d’idées obscures comme le racisme qui, comme l’islamophobie, est devenue un recours démagogique pour bâillonner la liberté d’expression. Eric Zemmour comme tant d’autres sont en fait coupable de « dire des vérités qu’il faut taire au nom d’une conception étriquée du respect de l’autre » qui va à l’encontre des intérêts et donc du politiquement correct.
Ainsi, Eric Zemmour, c’est un esprit ouvert mais c’est un critique sincère qui ne ménage personne et cela, personne n’en disconvient, a plus de chance (de risque ?) de le stigmatiser que de lui attirer des sympathies !
Un berbère (nord-africain) latinisé, Térence en l’occurrence, l’avait su il y’a bien des siècles lorsqu’il avait dit : « Obsequium amicos,veritas odium parit »
Halim Akli




Katia Bengana, assassinée par les islamistes algériens : une héroïne, un repère, une voie

Meftah est une petite ville à une cinquantaine de kilomètres d’Alger. Nous sommes en 1994. L’Algérie, au plus fort de la terreur islamiste, était à feu et à sang. L’Etat était au bord de l’effondrement. La révolution Khomeiniste était sur le point de se reproduire par la terreur au sud de la méditerranée alors que l’Occident, faisant le jeu de l’Internationale Islamiste, permettait aux « réseaux de soutien au maquis algérien » de se former sur son sol pendant que le régime militaire d’Alger était en quête d’un compromis avec le GIA, laissant les démocrates, la presse indépendante, les femmes, les travailleurs… seuls face à la bête immonde avec pour seule arme leur courage et leur ferme détermination, scandée à maintes reprises dans les rues d’Alger, de Tizi-Ouzou et d’autres villes d’Algérie, qu’était ce slogan : « Ni Téhéran, ni Khartoum, Ni Kaboul, l’Algérie sera libre et démocratique ».
Bien que les cibles intégristes les plus en vue étaient d’abord les services de sécurités, les jeunes appelés de l’armée, tous issus des couches populaires, les journalistes, les sommités intellectuelles, les militants démocrates… la femme aura été celle qui, bien avant le début officiel de leur « guerre sainte » en 1992, a subi de plein fouet la barbarie du fascisme vert. En l’absence de statistiques, politique officielle oblige, on parle de plusieurs milliers de femmes assassinées, autant d’autres violées collectivement dont beaucoup étaient devenues mères de plusieurs enfants nés de pères impossibles à déterminer et ayant grandis dans les maquis, loin du moindre contact avec la civilisation, des centaines d’autres femmes étaient réduites à l’état d’esclavage dans les casemates où elles étaient détenues…

Aussi, 1994 aura été l’année qui avait vu la stratégie intégriste se transformer pour en faire des carnages collectifs et des rapts de jeunes filles et des femmes en général le quotidien de populations entières notamment celles qui vivent loin des grands centres urbains. Dans ce sillage, les femmes sans voile (pas seulement) étaient harcelées et menacées en permanence dans leur intégrité physique. Beaucoup se rappelle encore ce jour de 1994, lorsque Alger (et d’autres villes) découvrit ses murs et ses boulevards totalement placardés par des affiches portant la signature du GIA et sommant toutes les femmes de se mettre au voile sous huitaine. Passé ce délai, toute femme sans voile sera exécutée à la première occasion. Beaucoup, se sentant seules et démunies, s’étaient résignées à le porter. D’autres, plus tenaces, continuaient à vaquer, cheveux en l’air, bravant la menace islamiste bien réelle et livrant aux « hommes », souvent circonspects, une leçon de bravoure et de détermination bien rare.
L’une d’elles, s’appelait Katia Bengana, à peine 17 ans, brillante lycéenne à Meftah, une petite ville dans la Mitidja qui était alors surnommée par les hordes islamistes « les territoires libérés » en raison de la quasi absence de l’Etat dans cette région où le GIA régnait en maître absolu. C’est dans ce contexte de terreur où pratiquement toute la gente masculine courbait l’échine pour sauver sa peau, que la jeune Katia reçoit plusieurs avertissements sous forme de menaces afin de la contraindre à se voiler. Elle refusait d’obtempérer affichant une détermination insupportable pour les barbus et qui avait impressionné ses professeurs, ses camarades et une population subissant au quotidien le cauchemar de l’obscurantisme religieux. Elle voulait être libre, elle voulait être digne, elle voulait être femme. Elle fut froidement et lâchement assassinée par une meute de barbus sur le chemin de son lycée le 28 février 1994. Depuis, Katia, accédant à l’immortalité, est devenue un symbole de résistance et d’épanouissement pour toutes les femmes et tous les hommes épris de démocratie et de Liberté.
Après tant d’années, Katia est toujours là, quelque part autour de nous, mais ses parents, résignés dans leur dignité, sont toujours inconsolables. Son père, décide de sortir de son silence, adresse une lettre émouvante à sa fille. Lisez-la et célébrez partout Katia Bengana, cette jeune fille intelligente qui avait tenu tête à des hordes intégristes armées jusqu’aux dents, pour que son sacrifice ne soit jamais vain.
Halim Akli

Lettre d’un père à sa fille assassinée

Le 28 février 1994 – le 28 février 2010, voilà déjà 16 ans depuis ton assassinat par l’intégrisme religieux pour avoir refusé de porter le voile… Et depuis cette date, ta mère n’a pas cessé de te pleurer chaque jour que Dieu fait. Aujourd’hui ma chère Katia, je tiens à t’annoncer que ta mère est venue te rejoindre pour de bon dans sa dernière demeure en cette date du 23.01.2008 vers 23 heures environ.
Prends soin de ta mère, ma chère Katia. Fasse Dieu qu’elle ne manque de rien avec toi. Rassure-la que de notre côté tout va bien, et qu’elle n’a pas à se faire de soucis surtout pour Celia, la dernière de la famille. Car ici-bas, tu lui as beaucoup manquée Katia. Elle a manqué de tout à cause de cette politique favorable à l’intégrisme religieux de la part de ceux qui sont censés nous protéger et nous rendre justice. Ta perte cruelle, son chagrin, son désespoir, ses souffrances, ton deuxième assassinat à travers cette réconciliation nationale ont fait que ta mère et moi-même n’avons pas pu tenir le coup. La non-prise en charge de notre situation dramatique par l’Etat, les difficultés matérielles et sociales suite à ta disparition ont fait que ta mère n’a pas pu résister à sa maladie qui n’a pas été prise en charge afin de la sauver d’une mort prématurée par manque de moyens et de désespoir.
Aussi, j’accuse le pouvoir algérien de nous avoir abandonnés à notre sort. J’accuse ceux qui ont relâché et pardonné à ces sanguinaires aux mains tachées de sang. J’accuse le pouvoir algérien pour ses sympathies avec les bourreaux de nos parents. J’accuse cette réconciliation pour la paix qui a glorifié et amnistié ces monstres assassins de plus de deux cent mille civils innocents et autres corporations confondues. J’accuse tous ceux qui ont voté pour ce référendum de la honte. J’accuse cette réconciliation qui a consacré l’impunité et qui a ignoré la justice. J’accuse tous ceux qui ont été indifférents à notre douleur. J’accuse tous ceux qui ont été favorables à cette mascarade de vente concomitante d’êtres humains, de civils et autres pour simplement plaire aux maîtres et par la même occasion obtenir quelques miettes en contrepartie de leur soumission et servitude. J’accuse cette réconciliation qui nous a assassinés une deuxième fois à travers cette idéologie arabo-baâthiste pour faire de nous des Arabes par la force et malgré nous. J’accuse tous ceux qui instrumentalisent la religion pour se maintenir au pouvoir en sacrifiant des civils et autres. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour y accéder en assassinant des innocents. J’accuse tous ceux qui utilisent la religion pour nous détourner de nos racines, de nos coutumes, de nos traditions et de notre langue historique et ancestrale (…)
M. Bengana
(Père de Katia âgée de 17 ans, lycéenne assassinée à Meftah le 28 février 1994 pour avoir refusé de porter le voile)
Transmis par Halim Akli
(1) Lettre écrite en 2008 et publiée sous le titre “J’accuse”. Je me suis autorisée à l’actualiser.




La leçon de la rue suisse

J’ai envie d’écrire un texte à travers un angle d’attaque et des éléments précis, voire rarement cités, qui viendront souder la multitude de visions aussi complémentaires que disparates prises ainsi dans des forums qui pullulent. Il serait aussi intéressant, outre le parallèle entre ce qui se passe dans les autres pays d’Europe d’un côté, et entre la situation en Europe et les pays tombés dans l’escarcelle de l’islamisme de l’autre côté, d’avoir d’autres exemples de situations prévalant dans les pays dits musulmans, souvent présentés comme des républiques, qui vivent d’une manière relative la Shari’a, régime auquel aspirent tous les islamistes de la planète et qui est en vigueur dans nombre de pays comme l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Soudan…etc.
Je tiens d’abord à souligner le fait que je suis un natif et un citoyen nord-africain vivant en Algérie depuis 40 ans. L’information ayant trait au résultat du référendum en Suisse, au-delà de l’instrumentalisation de la droite, m’est parvenue comme un événement positif dans la mesure où cela, en tout cas je l’espère, pourra produire un déclic collectif et contagieux dans tous les pays D’Europe qui, par peur de représailles ou par pragmatisme économique, font encore preuve d’un laxisme dangereux envers l’expansionnisme islamiste. Cela vient encore d’être démontré en Suisse même puisque juste après la proclamation des résultats du vote, la ministre de la Justice Eveline Widmer-Schlumpf déclare dans une conférence de presse à Berne :”J’imagine que nos relations commerciales avec d’autres pays vont devenir plus difficiles”…
Je crois personnellement que la Suisse, à son insu peut-être, vient de montrer la voie au reste de l’Europe. Et pour cause, un minaret est en effet un signe de communication politique plus qu’un édifice à partir du moment où une velléité de l’imposer et de le répandre sous-tend sa construction. Or c’est exactement de cela qu’il est question. Un musulman sans proximité avec le fanatisme ne revendiquera jamais la construction d’une mosquée, d’un minaret voire même d’une salle de prière considérant Dieu omniprésent dans chaque parcelle de la Terre et de l’Univers et la foi comme quelque chose d’intérieur, de transcendant qui n’a nul besoin d’être exhibée à travers un minaret, un édifice, un bâtiment, un voile, une barbe hirsute, un kamis, une prière à même la chaussée comme c’est le cas en ce moment dans certains quartiers de Marseille et de la banlieue parisienne; comme à Brabès pour ne citer que ces cas là. Pendant ce temps, tous les sociologues et les psycho-sociologues s’accordent à dire que les fascismes et les mouvements réactionnaires et intégristes ont cette caractéristique qui consiste à multiplier les signes à travers lesquels leur visibilité doit être ininterrompue.
Exemple : En Kabylie, une région régie depuis la nuit des temps par une forme de laïcité traditionnelle, a, depuis l’invasion arabo-islamique de l’Afrique du Nord et notamment depuis l’arrivée de l’islam dans cette région, trouvé un équilibre entre la sphère politique et la sphère religieuse qui y sont à ce jour nettement séparées. Ainsi, les mosquées de Kabylie (+ de 11 000), près de 70% du nombre de mosquées d’Algérie (15 000), n’ont ni minarets ni signes les distingant des autres maisons des villages dont regorge cette région montagneuse.
Cela est une réalité séculaire. Pourtant, depuis les années 80 et notamment depuis l’arrivée au trône de Bouteflika, l’islamisme qui est son allié stratégique revient en force à travers des offensives d’islamisation dignes des campagnes nazies : sur fond de misère sociale, de chômage endémique… alors que les réserves de l’Etat algérien dépasseraient les 200 milliards de dollars, les islamistes usent de corruption, de financement occulte pour des projets de construction de nouvelles mosquées que personne ne demande, de financement tout aussi occulte de la réalisation de minarets sur des mosquées qui sont là depuis longtemps, de prosélytisme salafiste, de campagne antichrétiens dont certains sont réduits à la précarité après avoir été renvoyés de leur travail en raison de leur confession « impie », de fermeture des églises qui sont, en fait, des maisons discrètes offertes par des particuliers, de menaces de mort à l’encontre des athées…etc.
Il serait naïf, voire lâche de faire le parallèle entre, d’un côté, une cathédrale ou une église qui est là depuis des lustres répondant à des normes architecturales émanant de l’art européen et profondément ancré dans la culture du vieux continent et dont le nombre ne se multiplie pas d’une manière aussi frénétique et, de l’autre côté, des mosquées et des salles de prières qui arrivent avec des conceptions et des valeurs étrangères et qui poussent un peu partout à une vitesse vertigineuse. En France, une nouvelle salle de prière ou mosquée est opérationnelle tous les 10 jours !
Ensuite, il est temps de cesser de mettre dans un seul panier “appartenance ou identité culturelle” et “appartenance religieuse” en vogue chez les officiels européens et une partie de leur opinion publique. L’appartenance ou l’identité culturelle ne véhiculant aucun désir hégémonique ou velléité expansionniste, ne peut dès lors que susciter de la curiosité, du partage, voire de la communion. L’appartenance religieuse qui ne devrait plus être considérée comme élément constitutif d’une identité culturelle étant non partagée au sein d’une seule et même communauté culturelle, voire au sein d’une seule et même famille, est, quant à elle, susceptible de véhiculer de telles prétentions de domination avec tout ce que cela peut renfermer en termes d’idées liées à l’intolérance, à l’intégrisme, à la violence, à l’intimidation, au mécanisme de victimisation dont usent justement les islamistes pour se répandre en Europe et pour pousser dans ses derniers retranchements la liberté d’expression et la liberté tout court ; le délit de blasphème initié à juste titre au niveau onusien par les relais de l’Internationale Islamiste et paradoxalement soutenu par l’Eglise catholique, est parlant de ce point de vue.
Enfin, concernant l’islam, il est plus qu’urgent de ne pas omettre ce détail qui consiste à admettre que son dogme renferme des textes (versets et hadiths) qui font clairement l’apologie du devoir de répandre et d’imposer cette religion par tous les moyens et aux quatre coins du monde, de l’intolérance, de la violence, de la haine, du crime et de la misogynie. Or, il est dit en islam que le coran est intemporel et immuable, d’où le caractère vain de ceux qui proposent naïvement et/ou grossièrement la nécessité de réformer l’islam pour l’adapter au contexte occidental en particulier ou au contexte de notre époque en général.
Je rejoins donc l’avis qui plaide pour une rigueur laïque sans complaisance devant le fait religieux.
Halim AKLI
Le terme “islamophobie” revient comme un leitmotiv dans les bouches bien pensantes occidentales qui voient de l’extrême droite partout, même là où elle n’a aucune raison d’être, comme chez-moi, en Afrique du nord; une peur de l’extrême droite somme toute légitime qui me dénie pourtant le droit d’avoir peur de l’islamisme qui, que l’on veuille ou pas, est la menace number one de la stabilité dans le monde et de cette « paix des braves » qu’on convoque systématiquement pour faire les yeux doux aux “fascistes verts” qui sèment la terreur aux quatre coins du globe et qui ont déjà fait près de 200 000 morts en Algérie, un génocide ignoré de tous; les victimes ont eu la malchance de naître loin du WTC, de Madrid ou de Paris…
Ces voix occidentales adeptes du politiquement correct se rendent-elles compte au moins que l’ “islamophobie”; ce terme si cher à leurs yeux et aux yeux des islamistes eux-mêmes – étrange similitude tout de même ! – est une invention de l’Ayatollah Khomeiny ?
Je ne suis ni dur, ni extrémiste, encore moins souffrant de psychose et de phobies, ne pas regarder mon doigt quand je désigne la lune ! Si je parais à ce point excessif et violent vis-à-vis de ce phénomène que je connais que trop bien et que je combats de toutes mes forces et sans aucune concession possible, c’est que, c’est cette réalité que je décris à juste titre qui est outrancière et violente. Pourtant, du fin fond d’une misère intellectuelle ou d’un snobisme intellectualiste, on choisit toujours de taper sur les laïques qui deviennent, comble d’une Europe aux abois, les “extrémistes” des temps modernes à mettre absolument au banc de la société.




Lettre à Azita Rahinpoor, qui veut réformer l'islam

Suite à votre article “Le voile : protection ou instrumentalisation des femmes ?” publié sur le site de notre amie Nadia Geerts, permettez-moi de vous apporter le point de vue du laïque nord-africain que je suis.
J’ai trouvé votre attitude très intéressante. Vous vous définissez comme musulmane, vous avez saisi les enjeux liés à l’intégrisme islamiste, ce fascisme vert du XXIème siècle et, vous tentez, par conséquent d’apporter votre précieuse contribution à la libération des femmes musulmanes en particulier et des femmes belges en général, des visions confuses pour ne pas dire carrément fausses qu’on se fait souvent des islamistes. Une véritable mise en garde contre ce danger pour la cohésion sociale et la stabilité politique ; véritable socle pour toute perspective d’épanouissement et de développement de la collectivité.
Je relève cependant une insuffisance qui me paraît fondamentale à savoir, cette tendance à présenter l’islamisme comme une fausse interprétation de l’islam qui, selon ce point de vue qui se veut tantôt stratégique, tantôt populiste et tantôt autre compromettant, serait parfait, profondément irréprochable et totalement innocent par rapport à la violence qui a jalonné l’expansionnisme de l’islam depuis Mahomet à nos jours. Or, il est de notoriété publique que le dogme islamique reposant sur un corpus de versets et de hadiths, dont un certain nombre, très explicite et confirmé par ailleurs par les exégètes de l’islam et autres ulémas reconnus et représentatifs de la pensée musulmane, fait état d’une apologie assumée du crime, de la violence, de l’intolérance et de la misogynie.
Des islamologues éclairés, du reste denrée rarissime, ont été jusqu’à dénoncer cela en proposant tout simplement une réforme de l’islam qui, affirment –ils, comportait bien des versets et des hadiths totalement incompatibles avec notre époque et avec tout idée de démocratie, de tolérance et de république. Il conviendrait donc aux citoyens qui se définissent comme musulmans laïques et respectueux des valeurs démocratiques et de modernité, de se démarquer de ces versets et de ces hadiths, car au demeurant, ces questions internes à l’islam ne concernent au final que les musulmans eux-mêmes. Or jusqu’à preuve du contraire, ce sont les islamistes qui sont la vitrine de l’islam et qui le connaissent dans le détail, contrairement aux « musulmans » laïques qui, eux, ne connaissent de l’islam que des bribes hérités par la tradition et quelques versets, en partie incompris, imposés par l’école et qui donc, ne doivent finalement leur esprit de tolérance qu’à leur méconnaissance des textes de l’islam dans leur ensemble !
La religion étant une question de foi et d’idées transcendantes à l’intérieur d’un individu, celle-ci n’a aucunement besoin de s’exhiber sur la place publique contrairement à la quintessence même de toute idéologie fasciste et fascisante qui a grandement besoin de signes distinctifs extérieurs pour maintenir en permanence sa visibilité dans la société. Ces signes apparents sont en fait les moyens de communications par lesquels la propagande et son corollaire l’expansionnisme, s’exercent en permanence, faisant le lit au bourrage des cerveaux, à l’endoctrinement, à la manipulation, aux intimidations, à la corruption, à l’exploitation des désarrois collectifs et individuels… à travers les rencontres, les meetings, les conférences, les cours dans les mosquées, les regroupements de jeunes sous couverts de colonies de vacances, de séminaires, de sorties, de camping, les supports subversifs de la littérature intégristes (livres, CD, internet…)
Une fois de plus, cette question de réforme, d’adaptation de l’islam aux valeurs démocratiques, à la laïcité, à l’esprit de liberté et tout simplement au monde d’aujourd’hui, ne regarde et ne concerne que les musulmans et l’islam à l’intérieur de leurs mosquées. Dans les pays occidentaux comme dans les républiques du sud qui se battent pour un ordre laïque, il n’est et ne devra jamais être question de lier le débat sur le dogme islamique aux valeurs de démocratie qui portent ces sociétés. La laïcité fait que les questions internes aux religions ne doivent, en aucun cas, s’inviter sur la place publique, pour la simple raison qui fait que, les lois et les valeurs sociétales et institutionnelles ne devraient aucunement s’accommoder ni s’imprégner, de près ou de loin, de religion au motif d’une certaine conception décousue de l’identité culturelle, des droits de l’homme, de la liberté et du droit à la différence.
La rigueur démocratique et républicaine ne doit souffrir d’aucune équivoque pour repousser la religion dans son espace naturel (Mosquée, Eglise, Synagogue, Temple…) où ses pratiquants auront toute la liberté et toute la latitude d’organiser la pratique de chaque foi et, cas de l’islam en particulier, de débattre et de décider (enfin) sur l’opportunité ou pas d’une réinterprétation du coran et de la Sunna (tradition mahométane) et/ou la suppression pure et simple des versets et hadiths qui ne souffrent d’aucune ambiguïté par rapport à leur portée antidémocratique, misogyne et faisant l’apologie de la violence. Tant que l’on n’aura pas compris que la religion ne peut plus être considérée comme élément constitutif de l’identité culturelle, étant différemment appréhendée, voire même carrément non partagée, au sein d’une seule et même communauté, l’intégrisme continuera d’exploiter ces confusions sémantiques et ces petites lâchetés politiques pour grignoter, chaque jour un peu plus, sur le terrain de la république.
Ainsi, ayant toujours vécu dans un pays frappé de plein fouet par l’obscurantisme islamiste, je suis plus que jamais convaincu qu’aucune concession à cette idéologie, aussi minime soit-elle, ne pourrait être justifiée, car à chaque fois que la Démocratie recule d’un pas, l’intégrisme avance d’un autre et crie victoire ! Tout le reste n’est que littérature.
Salutations laïques
Halim Akli




Les dix commandements de la burqa

Trop de railleries à propos d’un tissu aussi sacré, sur la toile et partout ailleurs. J’ai envie de dire à tous et à toutes et ce, malgré mon athéisme : « un peu de respect à la différence quand même, ne soyez pas racistes et islamophobes, voyons ! Prenez exemple sur les autorités anglaises grâce à qui Londres est en phase de devenir le Londonistan des musulman et dont s’inspirent les autorités de certains pays comme La France du président chanoine qui se prosterne devant l’autorité du Vatican, voir le discours de St Jean de Latran, tout en londonistanisant le pays de Jules Ferry et de Jaurès au nom d’une « laïcité positive » ouverte aux quatre vents. Voilà la voie de la tolérance et la preuve de la disponibilité européenne à prouver le rejet d’un prétendu racisme montant dans sa version islamophobique. Cette Europe qui sort de son isolement intellectualiste et laïciste, lâche enfin Roshdi, rétrécie le champs d’action de Geert Wilders, condamne le caricaturiste Kurt Westergaard, oublie peu à peu Taslima Nasreen et encense les mérites de Tariq Ramadan. Pendant ce temps, des « extrémistes laïques » aigris et aveuglés par leur haine raciste à l’image de Simon Blumenthal, Sifaoui, Pierre Cassen, Anne-Marie Lizin, Siné, Riposte Laïque, Kabyles.net, Blog laïciste, Charlie Hebdo et d’autres, versent vainement dans une campagne islamophobe indigne de la grandeur de la démocratie occidentale.
La burqua, en débat un peu partout en Europe grâce à Dieu car, il n’y a pas si longtemps, nul ne pouvait prédire que le vieux continent serait amené un jour à débattre de ces choses là, comme tous les dérivés du voile islamique d’ailleurs, aux côtés de la barbe hirsute et du kamis, représente un signe de la vertu, de la pureté et de l’épanouissement de la femme musulmane. Plus la foi est forte, plus la femme musulmane se voile d’avantage et moins elle provoque la forte libido qu’Allah a accordée à son préféré, l’homme. Ainsi, si l’homme est attiré par cet être que le prophète Mohamet lui-même décrit comme « diminué mentalement et religieusement », la femme en l’occurrence, c’est toujours la femme qui est à l’origine du « péché » et de la dépravation de la société humaine car, l’on ne pourrait reprocher à l’homme la forte libido que la divinité lui a donnée !
Ainsi et pour permettre aux musulmanes pieuses et voilées de passer à la vitesse supérieure et aux sympathisantes européennes qui ignorent encore le mode d’emploi et la signification de cet habit qui voilera, inchallah, toutes les Elisabeth et autres Mireille, Catherine, Patricia, Céline… d’Europe et d’Amérique, voici, conçu pour vous mes sœurs, le mode d’emploi :

Les Dix Commandements de La burqa et dérivés

1- la burqa, de préférence de couleur sombre afin de susciter la frayeur enfouit dans l’inconscient des mécréants, se porte sur la tête, couvrant tout le visage en laissant une petite ouverture à la cornée. A l’intérieur, que vous soyez homme ou femme, cela ne regarde que la burqa.
2- Une fois installée sur votre corps, la burqa, votre carte d’identité spirituelle et idéologique, devra-t-être exhibée partout où vous soyez : dans la rue, au travail, à l’école, dans la mosquée évidemment et partout où l’avancée de l’islam le permet, en attendant d’autres conquêtes à venir car la mission de tous musulman ici-bas, c’est de répandre l’islam et la charia partout sur la planète. Incha allah !
3- En choisissant de porter la burqa, vous vous opposerez systématiquement à la mixité homme-femme, vous refuserez de serrer la main aux hommes, de leur « faire la bise » ; de toute manière, ça ne sera jamais une bise puisqu’il y’aura toujours ce tissu de la vertu entre votre joue et celle du mécréant.
4- Vous refuserez par le djihad, soft ou hard, de soutenir qu’une femme puisse être élue ou désignée pour gérer la collectivité en référence à la parole du prophète, que le salut soit sur lui, qui dit : “Maudit soit le peuple qui mettra son destin entre les mains d’une femme”.
5- Vous intégrerez une organisation « caritative islamique » où vous aiderez vos frères et vos soeurs dans le travail de sensibilisation et de récupération des jeunes et des citoyens égarés sur les sentiers de la mécréance pour les ramener sur la voie d’Allah et grossir les rangs des femmes portant le voile sous toutes ses formes et des hommes imitant le prophète dans tous ses aspects ; physique et comportemental.
6- A travers la solidarité avec vos « frères » dans tous les pays, vous contribuerez dans l’oeuvre de l’expansion de l’islam par le djihad, soft ou hard, et ce, jusqu’à ce que tous les pays finissent par rejeter leur démocratie, leur laïcité, leurs lois humaines ainsi que toutes leurs foutaises impies comme l’égalité entre l’homme et la femme et adoptent enfin les lois d’Allah.
7- Vous serez l’épouse d’un frère à qui vous devez une obéissance sans faille et pour qui vous serez disponible et soumise sexuellement selon les recommandations de notre grande et unique vraie religion qui dit que « les hommes ont autorité sur les femmes en vertu de la préférence qu’Allah leur a accordé sur elles, et à cause des dépenses qu’ils font pour assurer leur entretien ». Sourate IV – verset 34. Aussi, vous ne vous opposerez point au besoin de votre époux de prendre d’autres épouses ; l’homme étant le préféré de Dieu, le tout puissant.
8- Vous ne sortez jamais sans que votre mari ne sache où vous allez et sans son autorisation. A défaut de quoi, vous êtes considérée apostate jusqu’à votre retour à la maison. Vous ne travaillerez point dans un milieu d’hommes ou mixte ; la dépravation occidentale et démocratique y est la règle. Sauf nécessité absolue, vous serez femme au foyer, votre homme subviendra à votre entretien. Votre mission sur Terre, en plus de la contribution à apporter à l’expansion de l’islam, sera celle que Dieu le tout puissant et miséricordieux, a décidé pour vous les femmes ; à savoir, être au service de l’homme, le satisfaire sexuellement car c’est de cela que dépend votre salut dans l’au-delà, et donner naissance au maximum de musulmans et de musulmanes que vous élèverez dans le stricte respect des valeurs de notre religion, la seule qui soit juste sur Terre, comme le démontrent ces éclairages :
Interprétant le verset 34 – Sourate IV, Ghazali affirme que « le mariage est une sorte d’esclavage, c’est-à-dire, que l’épouse est une esclave pour l’homme et lui doit une obéissance absolue » (Ghazâlî, op.cit.,2/56).
Pour étayer son opinion, il se réfère aux hadiths suivants, rapportés par al-Tirmizî, Abî Daoud et Ibn Mâja (Ghazâlî, op.cit.,2/57) :
« Un des droits de l’homme sur la femme est absolu. S’il convoite sa femme qui se trouve même sur le dos d’un chameau, elle ne pourra pas refuser. »
« Si un homme appelle sa femme pour son plaisir sexuel, elle devra obéir, même si elle est aux fourneaux »
« Si j’ordonne à quelqu’un de se mettre à genoux, je donnerai cet ordre à la femme de le faire devant son mari, car il jouit d’un grand droit sur elle »
Dans un autre hadith cité par al-Tirmizî et al-Hakim, Mahomet aurait dit au calife Omar :
« Toute femme qui décède après avoir joui des bonnes grâces de son époux, entrera directement au paradis ».
9- Votre époux subit des pressions et le stress de l’extérieur. Il est naturel qu’il vous néglige, voire qu’il vous maltraite. Que votre homme vous frappe et que vous acceptiez cela, cela vous permettra de gagner l’estime de Dieu car votre obéissance à votre époux émanera de votre foi inébranlable en Dieu et son prophète, Mohamed, salla allhou alayhi…etc
10- Vous raconterez partout que la burqa est votre choix et que vous êtes une femme épanouie et libre.
Et vive l’Europe tolérante, compréhensive et ouverte… à l’islam-isme !!!
Halim Akli