François Fillon est un homme politique de la tendance « droite » du grand parti qui dirige la France de la Ve république.
Sa carrière est tout à fait exemplaire : assistant parlementaire en 1976, à 22 ans, membre d’un cabinet ministériel en 1977, conseiller général et député dès 1981, il est alors le benjamin de l’Assemblée Nationale. En 1983 il est élu maire et Président de la « Commission de la défense et des forces armées », en 1992 président de conseil général. En 1993, il est nommé ministre de « l’Enseignement supérieur et de la recherche » , en 1995 ministre des « Technologies… » puis ministre délégué « à La Poste…. » ; en 1998 il est élu Président de Conseil Général, et en 2001 Président de communauté de communes. 2002 le voit ministre des « Affaires sociales, du travail et de la solidarité » , numéro 3 du gouvernement derrière Nicolas Sarkozy, ; en 2004 il est élu sénateur et nommé ministre de « l’Éducation Nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche » et enfin Premier ministre de 2007 à 2012.
On notera que cette carrière ne sera perturbée par quelque mise en cause que ce soit, pas plus sur le montant des émoluments d’une assistante parlementaire conjugale ou embauche des enfants.
Que manque t-il au palmarès de ce professionnel à hauts revenus de la politique ? Tout juste la charge de Président de la République.
Et voilà que l’opportunité se présente, les Présidentielles de 2017. A l’évidence la candidate du Front National sera présente au deuxième tour. Il devrait donc suffire d’accéder à ce deuxième tour pour être élu, tâche à priori assez facile tellement la tendance gauche qui est au pouvoir depuis 5 ans a créé de rancœurs dans le peuple. Il faut gagner la primaire de la droite.
François Fillon y annonce sa participation dès 2013 et présente son programme dans un livre « Faire » paru en septembre 2015.
Mais sa candidature ne trouve pas l’écho espéré. Pendant des mois et jusqu’à la fin septembre il est toujours crédité de 8% d’intentions de vote, loin derrière Juppé et Sarkozy à plus de 30 et même Le Maire à 15.
Alors il publie un nouvel ouvrage programmatique,« vaincre le totalitarisme islamique » qui sort le 28 septembre.
Miracle !
Dès le 7 octobre il est pointé à 11%, le 10 novembre, 3e avec 18%, premier avec 44% lors du premier tour. Il gagne la primaire avec 66,5 % devant Juppé, qui a officialisé le surnom d’Ali dont il est affublé pour son soutien à l’activisme politique musulman.
Il est clair que c’est sur cette question de l’Islam que s’est fait le choix des 4,5 millions d’électeurs.
Le titre se suffit en lui même « vaincre le totalitarisme islamique », et non pas islamiste qui est généralement la feuille de vigne qui sert à cacher la réalité.
Et le contenu est très fort de dénonciation de l’Islam. Morceaux choisis :
« Oui, on tue en France, et à 5 heures d’avion de Paris, on viole, on torture, on vend des femmes sur les marchés, on détruit des églises, on dynamite des mausolées séculaires » p 45
« il s’agit d’un totalitarisme né de la conjonction de l’interprétation littérale du Coran, de la soumission du politique au religieux et de la promotion d’un islam conquérant » p55
« nous avons refusé par peur de stigmatisation, par souci de ne pas blesser, de faire le lien entre religion et terrorisme »p 108
« Arrêtons de faire semblant. Non, il n’y a pas de problème religieux en France.Oui il y a un problème lié à l’islam . Dire les choses ,c’est reconnaître qu’il y a un communautarisme islamique qui n’a pas sa place sur la terre de France, qui est incompatible avec notre histoire, nos valeurs, ce que nous sommes au plus profond de nous mêmes. »p113…
«Pour éviter que l’ État Islamique arrive à recruter des Français en perte de repères dans ses filets, nous devons nous montrer intransigeants avec les discours de haine dénigrant les valeurs de la République dans les mosquées ou sur les réseaux sociaux et nous ne devons pas nous résigner à l’existence de zones de non droit ou plus exactement où s’applique un autre droit sur notre territoire » p115…
« Beaucoup de Français se sont émus à juste titre de réactions dans les classes après les crimes de 2012 commis par Mohamed Merah ou après les attentats de janvier 2015. Ces minutes de silence non respectées, ces railleries, ces hommages bafoués, cette éruption de haine comme si l’école était un réseau social au même titre que Twitter, cette même toile empoisonnée dans laquelle le totalitarisme islamique veut nous engluer. Combien de ces jeunes nourrissent les messages insensés racistes, sexistes, antisémites, homophobes qui pullulent sur les réseaux dits sociaux? Il faut entendre ces appels à la barbarie de ces Français musulmans ou convertis à l’Islam pour mesurer l’ampleur du défi qui est face à nous »p 101
« On a fini par accepter sur notre territoire ce principe révoltant de la ségrégation des femmes »p105
« Des fiches de présentation des élèves, communiquées par une enseignante d’une filière technique de Marseille révèlent un antisémitisme totalement décomplexé, cyniquement bien dans sa peau, dans une atmosphère bienveillante. Il est devenu normal de dire sa détestation des juifs et d’accueillir les réactions des profs comme le signe d’allégeance ou d’appartenance au groupe haï. » p 98
« Une grande partie des intellectuels voire des politiques qui défend(ent) ce souci de ne pas amalgamer l’islamisme, les musulmans et les citoyens de culture arabo-musulmane sont précisément à l’origine d’un des amalgames les plus monstrueux et les plus pervers…en faisant de toute critique de l’islam – estampillée islamophobie-une des formes les plus détestables de racisme. »p 22
Voilà qui fait preuve d’une réelle lucidité.
Trop ! Il enfreint en l’exprimant la règle intangible, fondamentale bien qu’informulée, celle qui interdit de dénoncer l’Islam et les comportements de la partie racailleuse des jeunes de banlieue.
Résultat : des « scuds » tirés à bout portant par un média spécialisé dans les révélations des errements du monde politique. Explosions amplifiées par l’ensemble de la sphère politico-médiatique, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Dire la réalité a permis à Fillon de gagner la primaire de la droite, mais lui fera vraisemblablement perdre la présidentielle en dépit du postulat de départ.
On peut mesurer à travers ces tribulations fillonesques la puissance de l’emprise de l’Islam sur la caste médiatico-politique dirigeante en France. Comme d’ailleurs sur celles du monde occidental dressées d’un seul bloc contre les velléités du Président des États Unis de bloquer l’immigration musulmane.
Jean Théron