Samuel Laurent : « Pendez les Blancs », c’est digne de Brassens
Si l’on voulait établir grossièrement une catégorisation des journalistes en France, nous pourrions identifier parmi eux des frustrés déplorant que leur métier n’informe plus, des autruches qui s’accommodent de faire bouillir la marmite et des idéologues zélés qui auraient en temps d’Inquisition fait pâlir Torquemada.
Bien au-delà de cette dernière catégorie, il y a Samuel Laurent.
Samuel Laurent, c’est l’homme des « Décodeurs » du Monde, qui affirme sans rire que Zemmour prend ses sources sur le site d’Alain Soral.
Samuel Laurent, c’est aussi l’homme qui trouve « effrayant » que les sites de la réinfosphère soient jugés plus crédibles que Le Monde.
Son métier : traquer les « fake news » de la « fachosphère » et faire juger en place publique ses colporteurs.
Lors de sa chronique dans « C à vous », notre grand sensible semble bien en peine d’arguments convaincants pour dédouaner Nick Conrad et ses appels au meurtre. Du coup, il invoque la liberté de parole d’un Georges Brassens, pourtant fruit d’une époque (il ne l’a pas connue, excusons-le) où l’expression revêtait un sens bien différent qu’aujourd’hui.
Liberté, certes, mais pas vraiment de toutes les paroles.
Éric Zemmour est traîné dans la boue, livré à la vindicte populaire et banni des chaînes de télévision pour avoir reproché à la mère d’une chroniqueuse un prénom africain.
Marine Le Pen est mise en examen et soumise à une expertise psychiatrique pour avoir montré la barbarie de l’EI, en réponse à Bourdin qui la comparait au monstre islamique.
Patrick Jardin est raciste car il refuse que le djihadiste Médine vomisse sa haine au Bataclan et combat les collabos qui tuent sa fille une seconde fois.
Christine Tasin est traînée au tribunal et condamnée à 1 500 euros d’amende pour avoir dit, après l’ignoble assassinat du couple de policiers de Magnanville au nom du jihad : « Islam assassin ».
Pierre Cassen est raciste et condamné à de la prison avec sursis car il publie des textes qui dénoncent l’islamisation de la France, la soumission de ses politiques.
Gérard Boyadjian est raciste car il parle franchement aux assassins et tous ceux qui font de notre pays un territoire de guerre ouverte entre islam et civilisation européenne.
Mais Nick Conrad, qui chante qu’il « rentre dans des crèches, […] tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps », ne propose rien d’autre qu’un « message d’amour en profondeur » un tantinet maladroit.
Le rappeur ne cherchait là qu’à « inverser le système, pour que tout le monde se rende compte de la situation » du racisme terrible que subissent les Noirs. Nous voilà rassurés : ce digne héritier de La Fontaine use simplement à sa manière de l’art de la métaphore.
Les efforts de Samuel sont remarquables. Ils risquent cependant de rester vains. La poussière est de plus en plus difficilement dissimulable sous le tapis pour les chevaliers blancs de la pensée correcte.
La rhétorique officielle a du plomb dans l’aile. Les faits se multiplient, la réalité s’immisce dans la fiction bien-pensante, la propagande perd pied.
Pour contrecarrer sa baisse continue d’autorité, le « système politiquement correct » vire de plus en plus à l’autoritarisme. Du classique dans les régimes totalitaires. Nous pouvons nous attendre à un durcissement dans les mois, les années à venir. Signe de la fin d’un règne ?
Lou Mantély