Islamisme : vers un programme de relocalisation culturelle…

coupdepiedauculAvertissement : le contenu de ce billet est hautement ironique et bassement laïque.  Vous voilà donc, selon vos valeurs sociétales, soit mis en garde, soit rassurés…

Qui n’a jamais vécu l’expérience d’un rendez-vous qui n’a pas tenu ses promesses.  Madame, vous avez passé une soirée avec un goujat qui n’avait que lui-même pour sujet de conversation.  Monsieur, vous avez enduré votre conquête se lamenter de ses déboires sentimentaux et ne vous offrir en retour de votre patience que l’énumération de ses exigences futures.  De retour à la maison, la plupart d’entre vous a judicieusement choisi d’oublier ce pénible moment et décidé que cette première rencontre serait la dernière.  Pourquoi s’acharner à dialoguer avec quelqu’un avec qui l’on n’a rien en commun et que tout, les caractères comme les valeurs et les priorités, oppose.

Ne serait-il pas aussi pertinent d’appliquer pareille philosophie dans nos rapports avec l’immigration, d’autant plus qu’un vérificateur général du Québec nous avait déjà mis en garde il y a quelques années devant nos dispositions innées à nous retrouver avec des nouveaux venus peu compatibles avec nos attentes légitimes ?  Des Sikhs ont obtenu que leurs enfants portent le kirpan dans nos écoles, des intégristes désirent imposer le niqab dans les garderies, des piscines non mixtes et bannir le jambon de nos cabanes à sucre ?

De toute évidence, ces gens ne peuvent, ni ne veulent, partager nos valeurs.  La frustration de ne pas nous voir nous soumettre aux leurs ne fera que grandir avec les années.  Ces braves citoyens finiront aigris et malheureux.  Mieux vaut tout de suite prendre les dispositions qui s’imposent avant que la situation ne leur devienne insupportable.

Aussi nous nous permettrons, dans ce billet, de suggérer une avenue nouvelle aux ministères québécois de l’Immigration et du Tourisme afin de dénouer cette regrettable impasse.  Dans notre province où l’on affectionne particulièrement la mise en œuvre de nouveaux programmes et l’ajout de nouvelles structures, voici enfin une innovation qui pourrait s’avérer payante : le Programme de relocalisation culturelle (PRC).

« Jamais sans mon niqab… »

Prenons le cas de ces femmes qui préféreraient se faire extraire leurs molaires à froid plutôt que de se séparer de leur niqab ou de leur burka.  Vous trouvez que j’exagère ?  Souvenez-vous du cas de Naema Atef Amed, cette étudiante d’origine égyptienne qui avait choisi de quitter sa classe de francisation plutôt que de renoncer à son niqab en 2010.

De toute évidence, elle et ses semblables ne sont pas faites pour embrasser nos valeurs.  Mieux vaut le réaliser pendant qu’il est encore temps de corriger le tir.  Il ne servirait à rien de persuader ces femmes de conviction de renoncer à leur idéal vestimentaire.  Pourquoi s’obstiner à les intégrer de force ?  Grâce au PRC, elles pourront enfin découvrir une destination culturelle compatible avec leurs convictions, dans le respect de leur différence.

Référées, après évaluation rigoureuse, par le ministère de l’Immigration à celui du Tourisme, ces femmes pourront y rencontrer un guide spécialement formé qui leur suggérera un éventail attrayant de destinations culturelles, mieux indiquées que notre société québécoise, si fâcheusement encline à la laïcité.

De la documentation pertinente, bien sûr rédigée dans leur langue maternelle, pourra leur être remise lors de leur premier contact, afin de les aider à choisir leur nouveau pays d’adoption, plus tolérant, avec lequel elles se sentiront enfin en syntonie.  Voici, à cet égard, un projet de lettre-type personnalisée que je soumets respectueusement aux autorités compétentes :

Chère Camilia (nom fictif),

Nous regrettons de vous imposer l’horreur de vivre au Québec à visage découvert.  Ne croyez surtout pas que nous vous jugeons.  Nous respectons au contraire votre différence et considérons normal de vous trouver, par tous les moyens possibles, un milieu social où vous pourrez vous épanouir dans le respect de vos convictions profondes, en harmonie avec vos coutumes et vos choix vestimentaires. 

De toutes les destinations envisagées, l’Arabie saoudite constitue, et de loin, le choix le plus éclairé.  Eussiez-vous été bien informée à la source, que vous auriez spontanément opté pour cette destination soleil qui ne représente pour vous que des avantages, soyez-en persuadée.

Le climat désertique de ce pays riant et exotique aura vite fait de vous séduire, surtout quand vous y vivrez au quotidien sous vos hardes et votre niqab noirs.  Un perpétuel et ardent astre solaire saura vous ravir, loin de nos hivers rigoureux et interminables. La température n’est qu’un premier avantage.

Vous ne gagnerez jamais de gros salaire mais, en revanche, un monde d’économies vous attend.  Nul doute qu’une voiture constitue le pire investissement qui soit.  Cette calamité vous sera épargnée : les femmes n’ont pas le droit de conduire dans votre nouveau pays.  Finie l’escalade des dépenses que représente l’achat d’un véhicule, son entretien, le coût d’un permis de conduire, des immatriculations, des assurances, sans compter l’essence, même dans ce pays si riche en pétrole. 

De toute façon, là où vous résiderez, vos déplacements seront limités au minimum et vous serez toujours accompagnée, lors de vos exceptionnelles sorties, par votre conjoint, son frère, son père ou un cousin.

L’apprentissage de la langue locale deviendra facultatif : les femmes n’ont pas le droit de parole.  Ainsi, aucun danger de vous voir expulsée d’un cours d’arabe, à plus forte raison s’il s’agit de votre langue maternelle.

Les agressions sexuelles sont de plus beaucoup plus rares dans ce pays qu’au Québec.  On nous y assure même que le viol entre époux n’existe pas.  Quel soulagement de vous sentir enfin en sécurité !  Un homme marié à plusieurs femmes (un maximum de quatre) recèle  par ailleurs en lui moins d’impétuosité sexuelle à manifester à chacune d’elles.  La perte de l’exclusivité physique n’est qu’un mince tribut à payer à l’harmonie du couple, ou du groupe, et favorise des nuits de sommeil tranquille et réparateur sur votre plancher.

Bien sûr, il pourrait vous arriver d’être violée par un inconnu.  Là encore, malgré le drame d’une telle violence, mieux vaut vivre dans ce pays.  Alors que chez nous, une femme violée peut passer le reste de ses jours traumatisée par semblable événement, traînant une existence lamentable de thérapie en thérapie, incapable de faire confiance à un homme, ou sombrant dans la dépression, l’alcoolisme ou la toxicomanie, rien de tout cela ne vous attend. 

Vous serez lapidée en quelques minutes, sans avoir à subir les affres d’un procès long et coûteux.  Pas besoin non plus d’arrangements pré funéraires.  On vous enterrera avec les chiens morts et le bétail en putréfaction sans qu’il ne vous en coûte un sou.  Même décédée, vous ne serez jamais une charge pour votre famille.

Nous aurions aimé vous mettre en rapport avec une future voisine, Nathalie Morin, québécoise d’origine, afin qu’elle vous fasse part de son expérience en sol saoudien.   Son vécu depuis plus de huit ans l’a laissée sans voix, tandis qu’elle vit dans sa patrie d’adoption avec ses trois enfants sous la tutelle d’un mari vaguement contrôlant qui a fait de la simplicité relativement volontaire une règle de vie. 

Il n’y a pas de situation idéale pour qui souhaite lutter pour ses convictions.  Nous sommes persuadés que, comme Nathalie, vous saurez avant longtemps mesurer toute l’étendue du sacrifice à consentir pour atteindre vos objectifs.

Nous vous souhaitons la meilleure des chances dans votre vie future, sincèrement…

Olivier Kaestlé

Trois-Rivières, Québec, Canada