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Face à l'islamisation croissante de la France, se contenter de défendre la loi de 1905 est une impasse

Face à l’islamisation croissante de la France dont personne ne peut honnêtement contester la réalité, il est logique que le premier réflexe de certains, pour la contrer, soit d’invoquer la laïcité. C’est d’emblée faire de l’islamisation un problème religieux et tomber dans le piège tendu par les islamistes.
La loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat interdit aux religions de s’immiscer dans les affaires publiques et, à l’administration publique, de s’immiscer dans les affaires religieuses sauf en cas de trouble à l’ordre public ; elle relègue les religions dans la sphère privée et garantit à chacun la liberté de croire ou non. Mais cette loi — qui reprenait d’ailleurs des principes proclamés sous la Révolution — fut adoptée pour contenir le catholicisme, le protestantisme et le judaïsme qui existent en France depuis des siècles. Qu’ils soient croyants ou athées, les Français avaient les mêmes mœurs, les mêmes prénoms, le même mode vestimentaire, les mêmes traditions cultuelles ou culturelles ; rien extérieurement ne les distinguait les uns des autres, du moins au niveau régional. Les problèmes posés par les religions étaient d’ordre politique, pas sociétal. Personne n’imaginait à cette époque qu’un jour surgirait en France une religion étrangère globalisante du fait de millions d’immigrés de race et de culture étrangères et que cela poserait des problèmes particuliers face auxquels cette loi, conçue pour des Français, serait inadaptée, c’est-à-dire incomplète.
Comme toute religion, l’islam aspire à régenter la cité. Mais il régente aussi la vie privée des individus de A à Z. Tout est soi-disant religieux dans l’islam. De plus, tout est imprégné de culture orientale et archaïque. De fervents musulmans arabes ou africains sont littéralement des extra-terrestres en France et dans tout pays européen. Non seulement ils ne sont français en rien d’un point de vue identitaire (ils n’ont ni le physique, ni le costume, ni les mœurs, ni les traditions, ni les valeurs, ni l’état d’esprit des Français) mais leur « religion » leur commande de ne rien céder. Ils seraient une poignée, leur attitude serait inacceptable sur le principe quoique, étant sans danger, elle pourrait être tolérée. Mais ils sont des millions, leur nombre augmente sans cesse, et avec lui les revendications, les provocations, les intimidations, les conquêtes territoriales.
Partout où ils sont en force, la France n’est plus. Ce n’est pas d’un point de vue religieux que l’islam, tel qu’il est (mais peut-il être autre ?), est incompatible avec la République, mais d’un point de vue sociétal qu’il est incompatible avec la France. Ce ne sont pas les croyances musulmanes qui dérangent, mais des pratiques qui sont soit contraires à nos lois, sans toutefois tomber sous le coup de la loi de 1905, soit contraires à notre tradition d’assimilation à laquelle nous avons officiellement renoncé. La loi de 1905 est donc impuissante à contenir l’islam car, même si elle peut l’empêcher d’entrer dans la sphère publique par la grande porte, il passe par la fenêtre.
S’opposer à l’islamisation de la France au nom de la laïcité, en s’appuyant sur la loi de 1905, revient à commettre six erreurs.
La première, c’est de donner l’impression d’attaquer l’islam en tant que croyance, de bafouer le principe de laïcité lui-même et de susciter une réaction fanatique non seulement de la part des intégristes mais aussi des modérés. C’est donc doublement maladroit puisque l’on s’est mal fait comprendre et que l’on a uni contre soi des gens qui aurait pu être nos alliés.
La deuxième, c’est de faire de l’islam dans son intégralité une religion ordinaire et, dès lors, de ne pouvoir dénoncer les pratiques qui excèdent le cadre religieux d’un point de vue européen, pratiques que les islamistes auront alors beau jeu de défendre au nom de la laïcité elle-même, c’est-à-dire au nom de la liberté religieuse, une liberté religieuse qu’ils ne reconnaissent pas aux autres mais dont ils savent bien abuser aux dépens de ceux qui la leur accordent.
La troisième, dans la même idée que la précédente, c’est de sous-entendre ipso facto que l’objet du litige est de nature religieuse et donc de rendre cet objet inattaquable au nom de la laïcité. Cette maladresse et les contorsions intellectuelles auxquelles elle oblige pour sortir du piège dans lequel est s’est mis soi-même permettent aux islamistes de se lancer dans des discours théologiques totalement hors sujet et de noyer le poisson.
La quatrième, c’est de mettre l’islam de fraîche date sur un pied d’égalité avec les religions, les traditions et le patrimoine d’origine religieuse séculaires en France, ce qui permet aux islamistes tantôt d’exiger la suppression des « entorses » faites à la laïcité en faveur des autres « religions », donc de saper, de dénigrer et d’attaquer l’identité française, tantôt d’exiger pour l’islam des exceptions, même dans les domaines qui ne relèvent pas de la religion d’un point de vue européen, donc d’imposer progressivement une identité musulmane.
La cinquième, conséquence de toutes les autres, c’est d’être dans l’incapacité de ramener la question à son véritable point : l’immigration galopante et l’assimilation des immigrés quelle que soit leur origine et leur religion, assimilation dont l’islam n’est qu’une cause d’échec parmi d’autres. Cette approche qui concernait tous les étrangers, tous les Français d’origine étrangère et toutes les pratiques stigmatisantes ou illégales en France apparaîtrait comme la volonté d’intégrer réellement les intéressés et interdirait aux islamistes, traités comme les autres, de se prétendre victimes de persécution religieuse sous peine de dévoiler leur mauvaise foi.
La sixième, c’est évidemment de délaisser les problèmes du même genre et aussi dérangeants occasionnés pour d’autres raisons par des immigrés non-musulmans, donc être contre-productif de manière particulière et à côté de la plaque de manière générale.
En clair, dénoncer l’islamisation de la France au nom de la laïcité, c’est se mettre soi-même en porte-à-faux, c’est s’aveugler sur les contradictions et les limites de cet argument, c’est prêter le flancs aux attaques, c’est tendre le bâton pour se faire battre. Alors que les Français ont le bon droit pour eux face à l’islamisation qui participe à la défrancisation de le France, ils perdent tout l’avantage de leur position en la combattant avec une arme « idéologique » inappropriée. Ce n’est pas seulement en républicain qu’il faut penser, mais en Français. Ce n’est pas au nom de la laïcité, mais de la francité, qu’il faut combattre toutes les pratiques importées qui défigurent la France et suscitent chez les Français le rejet légitime des immigrés.
Il est vrai que la France a officiellement renoncé à la politique d’assimilation ; mais l’assimilation reste dans la tradition française. A moins de tenir un discours démagogique, personne ne peut regarder comme un Français (ou comme un Français à part entière s’il est français sur le papier) un individu n’ayant pas un prénom français, ne parlant pas français, ne s’habillant pas comme un français, ne connaissant rien de la France, ne respectant ni les lois ni les coutumes ni l’histoire françaises, bref ayant en tout l’air d’un étranger.
Beaucoup d’occidentaux sont frappés de gauchitude ; mais les immigrés sont encore plein de bon sens. Ce que les patriotes français veulent chez eux, tous les peuples du monde l’appliquent. Partout un prénom, une tenue vestimentaire, la langue parlée signalent l’appartenance à une communauté. Partout les étrangers doivent se plier aux lois locales. Partout l’hymne national et le drapeau sont sacrés. Partout on est aimé en retour quand on aime sincèrement. Partout on n’accepte les étrangers que dans des quantités raisonnables. Partout on cherche à préserver son identité.
Rappelons ces évidences aux immigrés. Faisons-leur remarquer que ce qu’ils considèrent comme bon pour leur pays d’origine est aussi la bonne voie pour la France et pour eux-mêmes. Faisons-leur comprendre que ce n’est pas pour les brimer qu’ils doivent s’adapter de gré ou de force à la France mais au contraire pour que les Français les respectent en tant qu’étrangers ou les acceptent en tant que compatriotes. Alors ils comprendront sans peine que ceux qui les flattaient et les invitaient à avoir une attitude différente n’étaient pas leurs amis, qu’en les discriminant positivement, en faisant pour eux des exceptions, en leur ménageant des accommodements, en devançant même leurs exigences, ils étaient leur véritables « stigmatisateurs », que les soi-disant antiracistes les manipulaient, les trompaient et les exploitaient autant qu’ils trahissaient leur propre peuple.
Les immigrés et leurs descendants suivraient cette ligne, la France ferait appliquer ses lois avec la dernière fermeté, la question de la laïcité ne se poserait pas. Quels sont d’ailleurs les points qui, dans l’islam, causent souci ? Ils sont de deux types : ceux qui débouchent sur une pratique illégale, et ceux qui, pour l’heure, demeurent théoriques. Beaucoup tombent déjà sous le coup de lois existantes, dont celle de 1905.
La forme d’abattage halal, sans étourdissement des animaux, est contraire aux lois françaises et européennes en la matière.
Les mosquées de type oriental, avec ou sans minaret, sont contraires aux lois locales sur l’architecture.
Le voile intégral est aussi contraire aux lois que le port d’une cagoule.
Les exigences de salles de prière dans les entreprises, de docteurs femmes pour les musulmanes, d’horaires séparés dans les piscines municipales, de l’absence de porc dans les cantines sont spécifiquement musulmanes et contraires à la loi de 1905.
L’amputation des voleurs, la lapidation des femmes adultères, l’exécution des homosexuels sont prescrites par le coran mais n’ont pas cours en France et relèveraient du meurtre, de la torture ou de la mutilation.
En somme, il ne manque aujourd’hui à l’arsenal juridique que quatre lois pour enrayer l’islamisation de la France sans viser spécifiquement les musulmans : une première obligeant les parents à donner à leur enfant né en France un prénom français ou francisé, comme c’était le cas jusqu’en 1981, ou imposant d’en prendre un pour pouvoir prétendre à la nationalité française ; une deuxième interdisant, pour les Français, hors périodes de fête, le port de tenues typiquement étrangères ; une troisième imposant des prêches en français dans tout lieu de culte ; une dernière punissant de bannissement perpétuel, d’une part, quiconque profère des menaces ou commet un acte de malveillance à l’encontre d’une personne sous prétexte qu’elle enfreint ou entrave une prescription ou une tradition religieuse, d’autre part, tout responsable public qui, au nom de la laïcité, suspend la célébration ou prône l’interdiction d’une fête ou tradition nationale sous prétexte qu’elle est d’origine religieuse.
L’assimilation doit être imposée par la loi et non laissée à l’initiative des individus sous peine d’avoir peu d’effet et de manquer son but qui est l’intégration réelle et générale des immigrés et la désintégration des griefs des Français à leur égard. D’autant plus que, si la loi ne leur indique pas la bonne attitude à avoir, gauchistes et médias bobos se font fort de les pousser inconsciemment sur une mauvaise pente. Au lieu de leur expliquer comment gagner la confiance des Français, ils les encouragent à susciter leur défiance ; au lieu de leur expliquer comment réduire leurs handicaps initiaux, ils vantent ces handicaps et les incitent à les alourdir. Pour peu que l’immigration soit maîtrisée, l’assimilation est une méthode efficace d’intégration, la seule méthode efficace. C’est l’abandon de cette méthode, au moment où elle aurait été le plus utile, qui est à l’origine de la marginalisation, de la déscolarisation, de la délinquance, de la communautarisation, de l’auto-stigmatisation et, par conséquent, du rejet croissant et légitime des immigrés par les Français, lequel n’est en rien du racisme puisque nombre d’immigrés le partagent.
Maintenant, savoir si un retour à l’assimilation est possible est un autre débat. Le fait est que l’islamo-arabisation de la France, symptôme parmi d’autres de la défrancisation, est une conséquence de l’immigration massive et continue combinée à l’absence de politique d’assimilation, elle-même résultant du dénigrement du patriotisme. S’y opposer de prime abord au nom de la laïcité se conçoit ; en venir à bout par ce moyen est une vue de l’esprit. L’islam n’est qu’une partie d’un problème global, et ce qui pose problème de son côté n’est pas réellement d’ordre religieux (sauf du point de vue de l’islam pour qui tout est religieux), mais d’ordre culturel. A l’envahissement, aux assauts des cultures étrangères, la France doit répondre en imposant ses lois, en affirmant son identité, en faisant prévaloir la francité et en mâtant les grandes gueules.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com




Immigrationnisme, écologisme, européisme : des idées de gauche ?

L’immigrationnisme est une monstruosité de droite, du grand patronat, la cause est entendue. Mais comment la « gauche » a-t-elle pu s’y convertir et commettre ainsi une double hérésie, d’un côté en singeant les patrons, de l’autre en abandonnant le peuple français ?
Pour le comprendre, il faut se souvenir que la vraie gauche est progressiste, que l’Egalité est son ambition suprême, que Largent l’empêche de l’atteindre et que, pourtant, aucun parti de gauche n’a jamais désigné Largent comme l’ennemi et proposé les moyens à la fois de l’abattre et d’instaurer l’Egalité. Aucun parti de gauche n’a donc jamais été réellement anti-capitaliste ; aucun n’est même réellement libéral puisqu’il ne peut exister, sous le capitalisme, que du capitalo-libéralisme. Néanmoins, le système monétaire n’empêche pas quelques progrès dans certains domaines. Il a donc été possible d’être de gauche sans être fondamentalement égalitaire tant que des progrès furent possibles. Mais il arrive un moment où tous les progrès possibles sous Largent sont réalisés, tout nouveau progrès impliquant de s’attaquer à Largent lui-même et à ses lois. C’est ce qui se produisit au tournant des années 1980. La gauche, inconsciemment capitaliste, ne put franchir le cap et fut dès lors condamnée à reculer, à stagner et à sombrer dans la démagogie.
Pour sauver la face et les places des éléphants, elle qui n’avait jamais été de gauche que de manière illusoire mit un point d’honneur à paraître encore progressiste. Ne pouvant plus rien faire pour les Français et étant vouée à perdre leur confiance, elle s’en détourna et porta son attention sur les immigrés qui, à la fois exploités en France et originaires de pays moins développés, pouvaient seuls voir en elle la promesse d’un progrès. Les immigrés devinrent pour elle le nouvel opprimé à défendre, le futur électeur à engranger, sa planche de salut. Plus il y en avait, mieux c’était pour elle. Mais pour pouvoir favoriser l’immigration (à l’instar du grand patronat), elle dut persuader les Français qui n’avaient rien à y gagner, bien au contraire, que l’immigrationnisme est un devoir moral, un combat « de gauche », le summum de l’humanisme et de la générosité. Et elle y parvint. Elle réussit à convaincre nombre de Français que se soucier de leurs intérêts est égoïste, qu’être patriote est réactionnaire, fasciste, raciste, nauséabond et que, pour être des hommes bons et respectables, ils devaient se battre exclusivement pour l’autre, ne songer qu’aux immigrés, s’effacer devant eux et s’auto-anéantir. Elle renversa ainsi toutes les idées, se coupa de la réalité et perdit toute raison et toute mesure, tout sens des priorités et des proportions.
La passion soudaine de ce que j’appelle désormais « la gaucherie » pour l’écologie répond au même besoin que précédemment : amener les Français à se passionner pour des objets étrangers, à s’investir tout entiers dans des causes auxquelles ils n’ont aucun intérêt, à ne plus se battre pour eux-mêmes, à se désintéresser de leur propre cause, à dépérir sans réagir, à s’autodétruire, à trahir leur peuple et leur pays, à cautionner un chaos social d’un nouveau genre et à croire que c’est en cela que consiste « être de gauche ». L’écologisme — à ne pas confondre avec un réel souci de l’écologie — est apparu après l’immigrationnisme qui, lui, rapporte des électeurs d’origine étrangère sonnants et trébuchants. Avec lui, la gaucherie a touché le jack pot. L’intérêt de l’écologisme est plus subtil ; c’est de contribuer à lobotomiser davantage les Français pour leur faire avaler les salades immigrationnistes et euro-mondialistes. C’est la cerise sur le gâteau. Bien sûr, dans les deux cas, ces idéologies se sont forgées ou ont été introduites progressivement. Elles ont d’abord semblé raisonnables avant de verser de plus en plus dans l’outrance.
L’européisme a la même fonction et le même intérêt que l’écologisme à la différence qu’il n’a, lui, aucun objet, qu’il est une pure abstraction. C’est la perfection du génie infernal ! L’Europe vendue aux peuples est une belle idée avec laquelle l’Europe réelle n’a aucun rapport. Elle ruine, elle étouffe, elle détruit, elle nie les nations, elle n’apporte rien, elle ne protège de rien, elle est anti-démocratique et ultra-capitaliste : elle ne sert que de monture aux chevaliers de l’ordre mondial et de Largent. Voilà ce que la gaucherie (ouvertement main dans la main avec la droite capitalo-libérale mondialiste) a osé présenter, une fois de plus, une fois de trop, comme un projet « de gauche » ! Heureusement, il semble que la supercherie soit éventée et que le rideau soit prêt d’être tiré.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
Extrait d’un texte à paraître : Droite, Gauche – Hier, aujourd’hui et demain




Le programme du Front national est actuellement le plus à gauche sur l'échiquier national

Il n’y a plus de gauche aujourd’hui dans le paysage politique. Elle ne pourrait exister qu’en conscience, en ayant conscience que Largent est l’ennemi de l’Egalité et en étant porteuse d’un projet cohérent de « société égalitaire » (ce qui est un pléonasme). Cependant, bien qu’aucun parti ne puisse être réellement de gauche, puisque aucun ne peut ou ne veut instaurer l’Egalité, le bon sens n’a pas entièrement disparu et des idées de gauche demeurent. Ces idées — contrat social, devoirs, droit, Sécurité, Liberté, démocratie, nation, pays, frontière, peuple, identité, fierté, patriotisme, ordre, exigence, souveraineté du peuple, indépendance nationale — sont secondaires par rapport à l’Egalité, mais elles en découlent et participeraient à l’édification d’une société digne de ce nom si le pilier principal était en place. Pour l’heure, écrasées par le poids de l’édifice, donc quelque peu déformées (je ne parle pas ici de leur emploi fictif), elles sont les seuls marqueurs de gauche.
Or, force est de constater que non seulement les partis dits « de gauche » ne sont plus sur ces positions mais au contraire leur donnent l’assaut au nom de l’antiracisme, du métissage, de l’humanisme dévoyé et de l’universalisme dénaturé. Ces positions ne sont pas non plus celles de la droite ouvertement capitalo-libérale, du moins de la droite mondialiste. Car il existe encore une droite capitalo-libérale nationale, concevant le capitalo-libéralisme dans le cadre de la nation. Bien que cette position soit philosophiquement intenable, capitalo-libéralisme et patriotisme étant objectivement inconciliables, l’un étant intrinsèquement inégalitaire, l’autre, égalitaire, il n’en demeure pas moins que le patriotisme fait partie du logiciel de gauche, de la gauche historique s’entend. La droite capitalo-libérale nationale est donc déjà plus à gauche que les partis dit « de gauche » et les « citoyens du monde autoproclamés » qui ont chaussé les bottes de la droite capitalo-libérale mondialiste.
En fait, la plupart des idées et des aspirations authentiquement de gauche sont aujourd’hui portées par la droite nationale, qualifiée d’extrême droite par la gaucherie. Le Front National est le parti le plus à gauche en France à l’heure actuelle. Les Français que la propagande intensive gauchiste n’a pas lobotomisés ou effrayés ne s’y trompent pas. Même ceux qui hésitent à lui accorder leur voix partagent l’essentiel de son discours. La gaucherie est trop embourbée dans son idéologie et trop hystérique pour se désavouer en adaptant son discours à des fins politiciennes, autrement dit en promettant sans rien tenir comme ose le faire la droite mondialiste. Elle en est donc réduite à dénoncer, en vain, « une droitisation » de l’opinion. Mais, chose bien connue en France, c’est la poule qui chante qui a fait l’œuf. En réalité, c’est la gauche immigrationniste et apatride qui s’est droitisée pour devenir la gaucherie, poussant les Français de gauche n’en pouvant plus à rallier en masse la droite nationale qui, par un processus inverse, s’est, pour ainsi dire, jacobinisée. La vieille garde frontiste, réellement d’extrême droite, se reconnaît d’ailleurs de moins en moins dans ce Front National dans lequel les Français se retrouvent de plus en plus.
Les idées de gauche n’ont donc pas disparu, mais les étiquettes sont restées sur des partis dont le contenu, lui, a tourné avec le temps et par la force des choses. C’est là toute la complexité de la situation : le décalage entre la nature des contenus et les noms obsolètes des contenants. Cette confusion profite encore à la gaucherie qui continue de s’arroger le label « de gauche » et berne ainsi une partie du peuple français qui, lui, est fondamentalement, nécessairement et réellement de gauche. Ce faisant, le Front National ne pouvant se revendiquer « de gauche » puisque cette étiquette est déjà prise et a été galvaudée continue de se dire « de droite », ce qui a un effet repoussoir, et cautionne ainsi l’imposture et les mensonges de la gaucherie au lieu de les dénoncer. Du reste, il n’est pas certain que le Front National, en raison de son histoire et des préjugés, ait conscience d’être désormais le parti politique le plus à gauche.
Maintenant, s’il est dommage, d’un point de vue intellectuel, que les mots aient perdu leur sens et souhaitable, d’un point de vue stratégique, qu’ils le retrouvent, l’important est que les Français sachent consciemment ou d’instinct où est leur devoir quand le salut de la France et leur avenir est en jeu.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
Extrait d’un texte à paraître : Droite, Gauche – Hier, aujourd’hui et demain




Du droit de vote : le fait que les étrangers ne l'aient pas n'est pas une privation, mais une justice

Contrairement à ce que l’on ne cesse de nous répéter, nous ne sommes pas en démocratie, pas véritablement, et ce n’est certainement pas en continuant à ignorer et à violer un peu plus les principes que nous nous en rapprocherons. Ce que nous appelons la démocratie représentative n’est qu’une caricature de la démocratie, une négation de la souveraineté du peuple dont elle prétend émaner.

La démocratie est l’empire du peuple. C’est de lui que tous les pouvoirs tirent leur légitimité. C’est lui qui fait les lois ou, à défaut de les faire directement, doit ratifier celles qu’ont faites ses mandataires. Seuls les règlements approuvés par le peuple sont légitimes et dignes du nom de « lois ». Le peuple n’est en rien tenu de respecter et de se soumettre à des lois qui ne sont ni de près ni de loin son ouvrage. De telles lois sont l’œuvre de tyrans.

La démocratie représentative qui retire au peuple le droit de faire les lois, pour le remettre entre les mains d’élus, est une tyrannie. Que la démocratie directe et le mandat impératif soient impossibles dans une grande nation est une chose. Mais que, sous prétexte de ces impossibilités, les mandataires du peuple soient totalement libres d’agir au nom du peuple sans jamais en référer au peuple, et se substituent ainsi au peuple, en est une autre. Et que l’on ne vienne pas dire que le peuple a voté pour eux, pour leur programme. Le peuple en réalité n’a guère le choix. Entre une poignée de candidats, chaque électeur en choisit un. Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Ce peut être par conviction ou par défaut. Ce peut être pour tout ou partie de son programme. Il peut arriver qu’un électeur soit en totale harmonie avec son élu, mais il est impossible qu’un peuple soit en totale harmonie avec ses élus. Il s’ensuit que des élus qui agissent librement selon leur volonté, respectant ou non leur programme, contrarient en tout ou partie la volonté du peuple dont ils sont sensés être l’organe. Il n’y a qu’un remède contre cette dérive : soumettre à la ratification populaire les décisions des élus, les lois comme les traités internationaux. (Il s’agit ici de poser les principes, non d’entrer dans tous les détails pratiques.) Et que l’on ne vienne pas non plus dire que les élections régulières tiennent lieu de ratification ou de sanction. Ne plus voter pour quelqu’un n’a rien à voir avec empêcher un élu de nuire. Les élections n’ont jamais empêché que se répètent sans cesse les mêmes abus, fut-ce de la part de nouveaux élus !

Mais, dira-t-on, pourquoi les lois faites par des députés doivent-elles être ratifiées par le peuple ? Parce que les lois sont sensées être favorables à l’intérêt général et que seul le peuple peut être juge de ce qui lui convient. Peu importe d’ailleurs qu’il soit bon ou mauvais juge, car, si l’expérience prouve qu’il a mal jugé, son intérêt le portera naturellement à rectifier son erreur. Mais ceux qui jugent à sa place, sans subir les conséquences de leurs décisions, sans être stimulés pour revenir sur leur jugement, sont nécessairement de mauvais juges et fatalement de vrais tyrans !

Il en va de même pour les individus. Ce qui légitime pour un individu le droit de voter et de manière générale les droits politiques, c’est le fait qu’il vive perpétuellement sous les lois qu’il contribue à faire (adopter), qu’il soit attaché physiquement et sentimentalement à la nation, que son intérêt soit que les lois soient justes et bonnes pour son peuple et son pays (d’un point de vue national). Un individu qui, pour quelque raison que ce soit, se sent étranger à la nation ou l’est manifestement, un individu qui ne considère pas les intérêts de la nation comme les siens et qui, partant, est susceptible de l’abandonner à tout instant par caprice et surtout s’il faut la défendre, n’a aucun droit de contribuer à lui donner des lois qui seront probablement contraires à l’intérêt national, sous lesquelles il ne vivra peut-être jamais, dont il ne subira pas les conséquences ou qu’il aura d’autant moins envie de corriger si elles sont mauvaises pour la nation qu’il ne partage pas son point de vue. A moins d’être suicidaire, une nation n’a pas à reconnaître de droits politiques à des individus dont la fidélité n’est pas attestée et qui sont potentiellement des traîtres.

La nationalité est censée témoigner de l’attachement à la nation ; c’est donc elle, et ce qu’elle suppose, qui confère les droits politiques. Mais, aujourd’hui, elle s’obtient par la naissance, le mariage, la résidence et les sollicitations. Elle n’implique aucun devoir matériel et moral envers la nation et ne prouve en rien la fidélité envers elle. Quand elle n’est pas automatique, elle s’obtient sans avoir à satisfaire d’exigences identitaires, ou si peu, et sans avoir à renoncer à une autre nationalité éventuelle, la double nationalité étant par nature contraire à l’allégeance exclusive. Dans ces conditions, la nationalité est vide de sens pour bien des individus qui ne méritent ni d’être français, et ne le sont que sur le papier, ni d’avoir le droit de cité en France. Dans la mesure où une société repose sur les lois, il est donc primordial de revoir le mode d’acquisition de la nationalité (cf. http://philippelandeux.hautetfort.com/archive/2010/11/22/citoyennete-nationalite-deux-mots-deux-concepts.html) qui fait de tout Français un législateur. En attendant, la moindre des choses est d’affirmer le principe selon lequel seule la nationalité confère les droits politiques, ce qui exclut naturellement que les étrangers en jouissent à quelque niveau que ce soit.

Le fait que des étrangers ne jouissent pas de droits politiques n’est pas une privation, c’est justice. A l’inverse, leur en accorder, sans que rien ne le justifie et quand tout s’y oppose, serait un abus en appelant d’autres, une brèche allant toujours en s’élargissant. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’accorder aujourd’hui aux étrangers le droit de vote aux municipales amènerait demain de nouvelles revendications tout aussi infondées quoique plus aberrantes. Dès lors qu’un principe est violé, il n’existe plus. Pourquoi les étrangers, ayant obtenu le droit de vote aux municipales sous prétexte qu’ils vivent dans la commune depuis un certain temps, n’obtiendraient-ils pas le droit de vote aux législatives, puisqu’ils vivent sous les lois de la France, puis aux présidentielles, puisque les décisions du président français les concernent aussi ? Pourquoi les étrangers ayant obtenus le droit de voter ne conserveraient-ils pas ce droit après avoir quitté la France ? Mais allons au bout de cette logique absurde : pourquoi ne pas organiser directement les élections françaises à l’étranger, puisque, dans cette logique, voter en France n’est pas le droit exclusif des Français résidant en France ? D’ailleurs, ceux qui agitent le droit de vote des étrangers ne sont-ils pas aussi ceux qui condamnent toute limite et toute maîtrise de l’immigration et qui, de fait, organisent l’invasion de la France et l’anéantissement physique et moral du peuple français ?

Du reste, il faut bien avoir conscience que le droit de vote n’est qu’un droit politique parmi d’autres. Or, si le principe d’après lequel les droits politiques sont attachés à la nationalité n’est pas reconnu, qui peut garantir que, demain, les étrangers ne prétendront pas être éligibles ou avoir accès aux fonctions publiques ? Comment ces revendications manifestement illégitimes pourront-elles être alors combattues quand les principes qui les rejettent sans appel auront été anéantis pour permettre des abus moins criant ?

Tous ceux que les principes dépassent et que l’angélisme aveugle taxeront cette position de xénophobe, raciste… Il est certes plus facile d’opposer des insultes aux principes ! Mais les gens de bonne foi doivent s’apercevoir qu’il n’y a dans ce discours universels, valable dans tous les pays, aucune haine envers les étrangers et qu’il s’agit au contraire de prévenir un conflit que les démagogues nous préparent au nom de leurs bonnes intentions et de leurs mauvais calculs. Refuser en toute logique le droit de vote aux étrangers n’est en rien être hostile aux étrangers, puisque personne ne conteste ce droit aux Français d’origine étrangère, c’est-à-dire aux immigrés naturalisés qui, eux, ont scellé leur destin à celui de la France. Mais au nom de quoi accorder ce droit à des personnes qui ne se sont pas engagées pareillement envers la France (ce qui est en soi respectable et ne pose pas de problème tant il s’agit de cas isolés) ? Leur accorder un tel droit serait vider la nationalité du peu de sens qu’elle a encore et saperait les efforts d’intégration des immigrés désireux de perdre cette étiquette. Que ceux qui font tout pour qu’être Français ne veuille plus rien dire et accusent sans cesse de racisme leurs détracteurs nous expliquent donc comment ils espèrent que des immigrés s’intègrent quand l’intégration sera devenue inutile et même impossible vu que la France n’aura plus de consistance. Qu’ils nous expliquent également en quoi leur démagogie conjure le racisme quand, en poussant les étrangers à prendre les Français pour des abrutis, en favorisant la naissance d’un parti de l’étranger, elle ne peut que développer chez les Français un rejet viscéral de tout ce qui est étranger ou assimilé !

Il faudra bien un jour reconnaître et déclarer avec force que les droits ne tombent pas du ciel mais sont le fruit de devoirs, que celui qui fait ou ne fait pas un choix doit l’assumer au lieu de s’en prendre aux autres, et que ce n’est pas aux individus qui se moquent que la France tombe en décrépitude ou ne voient pas qu’ils la conduisent à la ruine, à donner des leçons de morale et de politique aux Français.

Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/




Du droit de vote : le fait que les étrangers ne l’aient pas n’est pas une privation, mais une justice

Contrairement à ce que l’on ne cesse de nous répéter, nous ne sommes pas en démocratie, pas véritablement, et ce n’est certainement pas en continuant à ignorer et à violer un peu plus les principes que nous nous en rapprocherons. Ce que nous appelons la démocratie représentative n’est qu’une caricature de la démocratie, une négation de la souveraineté du peuple dont elle prétend émaner.

La démocratie est l’empire du peuple. C’est de lui que tous les pouvoirs tirent leur légitimité. C’est lui qui fait les lois ou, à défaut de les faire directement, doit ratifier celles qu’ont faites ses mandataires. Seuls les règlements approuvés par le peuple sont légitimes et dignes du nom de « lois ». Le peuple n’est en rien tenu de respecter et de se soumettre à des lois qui ne sont ni de près ni de loin son ouvrage. De telles lois sont l’œuvre de tyrans.

La démocratie représentative qui retire au peuple le droit de faire les lois, pour le remettre entre les mains d’élus, est une tyrannie. Que la démocratie directe et le mandat impératif soient impossibles dans une grande nation est une chose. Mais que, sous prétexte de ces impossibilités, les mandataires du peuple soient totalement libres d’agir au nom du peuple sans jamais en référer au peuple, et se substituent ainsi au peuple, en est une autre. Et que l’on ne vienne pas dire que le peuple a voté pour eux, pour leur programme. Le peuple en réalité n’a guère le choix. Entre une poignée de candidats, chaque électeur en choisit un. Pourquoi celui-là plutôt qu’un autre ? Ce peut être par conviction ou par défaut. Ce peut être pour tout ou partie de son programme. Il peut arriver qu’un électeur soit en totale harmonie avec son élu, mais il est impossible qu’un peuple soit en totale harmonie avec ses élus. Il s’ensuit que des élus qui agissent librement selon leur volonté, respectant ou non leur programme, contrarient en tout ou partie la volonté du peuple dont ils sont sensés être l’organe. Il n’y a qu’un remède contre cette dérive : soumettre à la ratification populaire les décisions des élus, les lois comme les traités internationaux. (Il s’agit ici de poser les principes, non d’entrer dans tous les détails pratiques.) Et que l’on ne vienne pas non plus dire que les élections régulières tiennent lieu de ratification ou de sanction. Ne plus voter pour quelqu’un n’a rien à voir avec empêcher un élu de nuire. Les élections n’ont jamais empêché que se répètent sans cesse les mêmes abus, fut-ce de la part de nouveaux élus !

Mais, dira-t-on, pourquoi les lois faites par des députés doivent-elles être ratifiées par le peuple ? Parce que les lois sont sensées être favorables à l’intérêt général et que seul le peuple peut être juge de ce qui lui convient. Peu importe d’ailleurs qu’il soit bon ou mauvais juge, car, si l’expérience prouve qu’il a mal jugé, son intérêt le portera naturellement à rectifier son erreur. Mais ceux qui jugent à sa place, sans subir les conséquences de leurs décisions, sans être stimulés pour revenir sur leur jugement, sont nécessairement de mauvais juges et fatalement de vrais tyrans !

Il en va de même pour les individus. Ce qui légitime pour un individu le droit de voter et de manière générale les droits politiques, c’est le fait qu’il vive perpétuellement sous les lois qu’il contribue à faire (adopter), qu’il soit attaché physiquement et sentimentalement à la nation, que son intérêt soit que les lois soient justes et bonnes pour son peuple et son pays (d’un point de vue national). Un individu qui, pour quelque raison que ce soit, se sent étranger à la nation ou l’est manifestement, un individu qui ne considère pas les intérêts de la nation comme les siens et qui, partant, est susceptible de l’abandonner à tout instant par caprice et surtout s’il faut la défendre, n’a aucun droit de contribuer à lui donner des lois qui seront probablement contraires à l’intérêt national, sous lesquelles il ne vivra peut-être jamais, dont il ne subira pas les conséquences ou qu’il aura d’autant moins envie de corriger si elles sont mauvaises pour la nation qu’il ne partage pas son point de vue. A moins d’être suicidaire, une nation n’a pas à reconnaître de droits politiques à des individus dont la fidélité n’est pas attestée et qui sont potentiellement des traîtres.

La nationalité est censée témoigner de l’attachement à la nation ; c’est donc elle, et ce qu’elle suppose, qui confère les droits politiques. Mais, aujourd’hui, elle s’obtient par la naissance, le mariage, la résidence et les sollicitations. Elle n’implique aucun devoir matériel et moral envers la nation et ne prouve en rien la fidélité envers elle. Quand elle n’est pas automatique, elle s’obtient sans avoir à satisfaire d’exigences identitaires, ou si peu, et sans avoir à renoncer à une autre nationalité éventuelle, la double nationalité étant par nature contraire à l’allégeance exclusive. Dans ces conditions, la nationalité est vide de sens pour bien des individus qui ne méritent ni d’être français, et ne le sont que sur le papier, ni d’avoir le droit de cité en France. Dans la mesure où une société repose sur les lois, il est donc primordial de revoir le mode d’acquisition de la nationalité (cf. http://philippelandeux.hautetfort.com/archive/2010/11/22/citoyennete-nationalite-deux-mots-deux-concepts.html) qui fait de tout Français un législateur. En attendant, la moindre des choses est d’affirmer le principe selon lequel seule la nationalité confère les droits politiques, ce qui exclut naturellement que les étrangers en jouissent à quelque niveau que ce soit.

Le fait que des étrangers ne jouissent pas de droits politiques n’est pas une privation, c’est justice. A l’inverse, leur en accorder, sans que rien ne le justifie et quand tout s’y oppose, serait un abus en appelant d’autres, une brèche allant toujours en s’élargissant. Il ne faut pas être devin pour comprendre qu’accorder aujourd’hui aux étrangers le droit de vote aux municipales amènerait demain de nouvelles revendications tout aussi infondées quoique plus aberrantes. Dès lors qu’un principe est violé, il n’existe plus. Pourquoi les étrangers, ayant obtenu le droit de vote aux municipales sous prétexte qu’ils vivent dans la commune depuis un certain temps, n’obtiendraient-ils pas le droit de vote aux législatives, puisqu’ils vivent sous les lois de la France, puis aux présidentielles, puisque les décisions du président français les concernent aussi ? Pourquoi les étrangers ayant obtenus le droit de voter ne conserveraient-ils pas ce droit après avoir quitté la France ? Mais allons au bout de cette logique absurde : pourquoi ne pas organiser directement les élections françaises à l’étranger, puisque, dans cette logique, voter en France n’est pas le droit exclusif des Français résidant en France ? D’ailleurs, ceux qui agitent le droit de vote des étrangers ne sont-ils pas aussi ceux qui condamnent toute limite et toute maîtrise de l’immigration et qui, de fait, organisent l’invasion de la France et l’anéantissement physique et moral du peuple français ?

Du reste, il faut bien avoir conscience que le droit de vote n’est qu’un droit politique parmi d’autres. Or, si le principe d’après lequel les droits politiques sont attachés à la nationalité n’est pas reconnu, qui peut garantir que, demain, les étrangers ne prétendront pas être éligibles ou avoir accès aux fonctions publiques ? Comment ces revendications manifestement illégitimes pourront-elles être alors combattues quand les principes qui les rejettent sans appel auront été anéantis pour permettre des abus moins criant ?

Tous ceux que les principes dépassent et que l’angélisme aveugle taxeront cette position de xénophobe, raciste… Il est certes plus facile d’opposer des insultes aux principes ! Mais les gens de bonne foi doivent s’apercevoir qu’il n’y a dans ce discours universels, valable dans tous les pays, aucune haine envers les étrangers et qu’il s’agit au contraire de prévenir un conflit que les démagogues nous préparent au nom de leurs bonnes intentions et de leurs mauvais calculs. Refuser en toute logique le droit de vote aux étrangers n’est en rien être hostile aux étrangers, puisque personne ne conteste ce droit aux Français d’origine étrangère, c’est-à-dire aux immigrés naturalisés qui, eux, ont scellé leur destin à celui de la France. Mais au nom de quoi accorder ce droit à des personnes qui ne se sont pas engagées pareillement envers la France (ce qui est en soi respectable et ne pose pas de problème tant il s’agit de cas isolés) ? Leur accorder un tel droit serait vider la nationalité du peu de sens qu’elle a encore et saperait les efforts d’intégration des immigrés désireux de perdre cette étiquette. Que ceux qui font tout pour qu’être Français ne veuille plus rien dire et accusent sans cesse de racisme leurs détracteurs nous expliquent donc comment ils espèrent que des immigrés s’intègrent quand l’intégration sera devenue inutile et même impossible vu que la France n’aura plus de consistance. Qu’ils nous expliquent également en quoi leur démagogie conjure le racisme quand, en poussant les étrangers à prendre les Français pour des abrutis, en favorisant la naissance d’un parti de l’étranger, elle ne peut que développer chez les Français un rejet viscéral de tout ce qui est étranger ou assimilé !

Il faudra bien un jour reconnaître et déclarer avec force que les droits ne tombent pas du ciel mais sont le fruit de devoirs, que celui qui fait ou ne fait pas un choix doit l’assumer au lieu de s’en prendre aux autres, et que ce n’est pas aux individus qui se moquent que la France tombe en décrépitude ou ne voient pas qu’ils la conduisent à la ruine, à donner des leçons de morale et de politique aux Français.

Philippe Landeux

http://philippelandeux.hautetfort.com/




De la peine de mort : réponse à Gillinoui

Dans un article paru la semaine dernière sur Riposte Laïque, Gillinoui a fait la déclaration suivante :
« Marine le Pen, elle, parce qu’elle se déclare favorable à l’application de la peine de mort se situe délibérément dans un camp où jamais je ne mettrai les pieds. Et c’est pour cette raison-là qu’il est indigne de cautionner cette personne quand bien même elle tient un discours sur l’islamisation de la société qui est juste. »
A l’heure où une guerre civile nous pend au nez, je trouve cela surréaliste. Comment peut-on mettre en balance le salut de la France et le sort d’individus qui ne méritent plus de vivre ? Le prix de la bonne conscience doit-il être des flots de sang plutôt que quelques gouttes ? N’y a-t-il pas des priorités qu’il est indécent de renverser sous quelque prétexte que ce soit ?
Pourtant, je vais vous étonner, je suis moi aussi contre la peine de mort. Mais je ne suis pas contre comme Badinter, par humanité ou sensiblerie, mais comme Robespierre, par principe, je veux dire au nom des principes de l’ordre social.
Peu de gens savent que Robespierre fut en effet parmi les premiers à réclamer l’abolition de la peine de mort (30 mai 1791). Quant à ceux qui ont vu dans ses positions ultérieures une contradiction, ils ont comme d’habitude confondu leurs impressions avec la réalité. Car c’est au nom du droit à la légitime défense que les individus ont face à leurs agresseurs mais que la société n’a pas face à des auteurs de crimes ou délits de droit commun qui ne la menacent pas que Robespierre s’est opposé à la peine de mort. Ainsi avait-il débuté son discours par les mots suivants :
« Hors de la société civile, qu’un ennemi acharné vienne attaquer mes jours, ou que, repoussé vingt fois, il revienne encore ravager le champ que mes mains ont cultivé, puisque je ne puis opposer que mes forces individuelles aux siennes, il faut que je périsse ou que je le tue ; et la loi de la défense naturelle me justifie et m’approuve. Mais dans la société, quand la force de tous est armée contre un seul, quel principe de justice peut l’autoriser à lui donner la mort ? »
La France était alors en paix. Mais quand la France fut en guerre et la République, menacée, quand la société eut à se défendre, le même principe l’autorisait à tuer et justifiait la mort des contre-révolutionnaires, donc leur exécution. C’est ce qu’il explicita le 2 décembre 1792, lors du procès du roi :
« J’ai demandé l’abolition de la peine de mort à l’assemblée que vous nommez encore constituante ; et ce n’est pas ma faute si les premiers principes de la raison lui ont paru des hérésies morales et politiques. Mais vous, qui ne vous avisâtes jamais de les réclamer en faveur de tant de malheureux dont les délits sont moins les leurs que ceux du gouvernement, par quelle fatalité vous en souvenez-vous seulement pour plaider la cause du plus grand de tous les criminels ? Vous demandez une exception à la peine de mort pour celui-là seul qui peut la légitimer. Oui, la peine de mort, en général, est un crime, et par cette raison seule que, d’après les principes indestructibles de la nature, elle ne peut être justifiée que dans les cas où elle est nécessaire à la sûreté des individus ou du corps social. Or, jamais la sûreté publique ne la provoque contre les délits ordinaires, parce que la société peut toujours les prévenir par d’autres moyens, et mettre le coupable dans l’impuissance de lui nuire. »
Quand, un an plus tard, le 25 décembre 1793, Robespierre établit la théorie du gouvernement révolutionnaire et justifia la Terreur, ses principes étaient inchangés ; ils étaient seulement appliqués selon les circonstances (1). Cette fois, il ne se préoccupa pas plus des droits communs (toujours soumis aux lois ordinaires) mais seulement des contre-révolutionnaires.
Or ce sont les Robespierre qui sauvent la République, pas les Badinter qui la vendent à l’Europe, pas les pacifistes qui se font dérouiller et finissent par collaborer, pas les individualistes qui jouissent jusqu’à ce que leur intérêt leur commande de se cavaler ou qui donnent des leçons de bonne conscience jusqu’à ce qu’ils n’aient plus que les yeux pour pleurer.
Il faut distinguer la peine de mort du droit de tuer, les crimes et délits de droit commun des crimes et délits politiques, se défendre de faire justice soi-même. Au contraire, les abolitionnistes ont généralement tendance à tout mélanger. Sous prétexte que la société n’a pas le droit de tuer dans le cas général, ils ont en conclu qu’elle n’a jamais le droit de tuer, que tuer c’est mal et, partant, que ni la société ni les individus ne doivent être armés et même que quelqu’un qui tue pour se défendre est un criminel. A force d’être conduits par autre chose que les principes, ils finissent par les renverser et par prendre leurs sophismes — fondés sur leur sensibilité, leur individualité, leur humeur — pour boussole. A force d’interdire de tuer des criminels, ils finissent par interdire de leur porter atteinte de quelque manière que ce soit, par les ménager à l’excès, par mettre indirectement mais concrètement leur intérêt au-dessus de tout.
Ainsi ils reportent sur leurs détracteurs et sur tous ceux qui ne partagent pas leurs sophismes la haine que seuls les criminels devraient leur inspirer ; ils transforment les coupables en victimes, les victimes ou coupables ; ils voient des lois là où il n’y a en pas, des citoyens là où il n’y en a plus, et vice versa. Le plus achevé de leurs sophismes est bien sûr leur position sur la notion même de légitime défense qu’ils prétendent reconnaître mais qu’ils restreignent tellement — avec l’absurde défense proportionnelle, pendant de la non moins aberrante proportionnalité des peines — qu’elle n’existe pas dans les faits. [http://www.ripostelaique.com/Affaire-Galinier-Legitime-defense.html
L’abolition de la peine de mort ainsi motivée est plus funeste que la peine de mort elle-même. Nous venons de voir qu’elle conduit à interdire aux citoyens le droit de se défendre. Or ceci ne peut que décupler l’audace des délinquants et des criminels, créer un climat d’insécurité (alors que la sécurité est le premier des droits du Citoyen, et la garantir, le premier devoir de la Cité), dénaturer les notions de droit (puisque la société ne considère plus comme sacrés les droits qu’elle reconnaît à ses citoyens qu’ils devraient donc pouvoir défendre eux-mêmes au besoin, alors que, dans le même temps, elle en reconnaît à des individus qui, ayant rompu le contrat social, n’en ont plus d’après les principes), proscrire le bon sens et le courage, tuer l’esprit civique voire faire des citoyens des lâches, discréditer la Justice et l’Etat. Le sort d’individus méprisables méritent-ils tant de désastres sociaux ? L’homme juste doit-il sacrifier le troupeau pour sauver une brebis, galeuse qui plus est ?
Je le redis, les principes de l’ordre social s’opposent à l’exécution des condamnés de droit commun, mais ces mêmes principes prescrivent à la société de se préoccuper exclusivement de ses citoyens. Si les principes ne peuvent être respectés sans dommage pour les citoyens, en faveur d’individus étrangers à la cité, ils doivent être violés. Du reste, seule une humanité perverse peut tourner les principes contre les citoyens au nom d’individus qui n’en sont pas ou plus. La véritable humanité ajoute aux principes sans les altérer ; elle ne s’épand sur les hommes (des étrangers) qu’une fois les droits des citoyens assurés (du moins n’est-elle pour rien s’ils ne le sont pas ou n’aggrave-t-elle pas leur situation).
Au vrai, un autre principe pourrait être invoqué en faveur cette fois de la peine de mort, celui d’après lequel quiconque rompt le pacte social devient étranger voire ennemi du corps social, lequel peut donc, non en vertu du droit mais en vertu de la force (car ils ne sont plus l’un envers l’autre dans un rapport de droit mais dans un rapport de force), le traiter comme il veut : bannissement, enfermement, exécution. Ce principe ne prescrit pas la peine de mort, mais il n’exclut pas que la société la prononce même pour les crimes et délits de droit commun. C’est donc faire preuve d’humanité que d’invoquer en faveur des coupables le principe de légitime défense qui leur est plus avantageux, qui du moins épargne leur vie.
Mais l’humanité qui valide un principe sans le savoir va toujours trop loin. Quand le principe épargne la vie des criminels et les condamne à l’enfermement, elle surenchérit et prétend qu’il faut les rendre à la vie civile. Au nom de quoi ? Les actes qui mériteraient la mort se payent au moins de la liberté ad vitam æternam. On ne peut pas, d’un côté, laisser des criminels en vie et, d’un autre, les pleurer en tant que détenus. Si l’on ne veut pas que les criminels soient tourmentés par la perspective d’une détention jusqu’à la mort, il faut abréger leurs tourments, leur ôter la vie ou, mieux, leur permettre de le faire. (Un des arguments des abolitionnistes est que la société ne peut charger d’un meurtre la conscience des citoyens qui exécutent ses arrêts. La difficulté serait donc levée si les criminels avaient la possibilité de se supprimer eux-mêmes, ce qu’ils ont toujours en réalité.)
Telle est pourtant la politique qui prévaut aujourd’hui : la détention à perpétuité, au sens littéral, n’existe pas. Tous les prétextes sont bons pour relâcher au plus vite les criminels. Cette politique découle des raisons fumeuses pour lesquelles la peine de mort a été abolie. Et la fumisterie croit faire diversion en lançant deux faux débats qui sont autant d’écrans de fumée : le premier, comme nous venons de le voir, sur la détention à vie, le second sur la récidive.
Le principe qui proscrit la peine de mort pour les crimes et délits de droit commun prescrit la détention des criminels à vie et dans la solitude, ce qui, en réalité, est déjà inconsciemment une déduction humaniste. En effet, si la société n’a pas le droit de les tuer, elle n’a en revanche aucun devoir envers eux, pas même celui de les nourrir ni de les protéger. A défaut d’une mort violente, ils devraient mourir à petit feu, dans un coin, sans que personne ne porte la main sur eux et n’accable sa conscience.
C’est donc bien un sentiment d’humanité (2) qui porte la société non seulement à épargner leur vie mais à la leur conserver tout en préservant ses citoyens de leurs atteintes. Or, pour que cette marque humanité ne contrevienne pas au principe, elle doit être aussi infaillible que lui en ce qui concerne la protection des citoyens. Si rien ne peut mettre autant hors d’état de nuire les criminels que leur exécution ou leur abandon jusqu’à ce que mort s’ensuive, il n’y a qu’une façon de les garder en vie sans qu’ils puissent nuire à nouveau, c’est de ne jamais les relâcher. Le mal profond et irréparable qu’ils ont fait justifie amplement qu’ils soient à jamais privés de droits et de liberté. Se demander si un criminel présenterait ou non un risque de récidive s’il était libéré est donc une question oiseuse ; elle ne se pose ni d’après les principes ni d’après l’humanité bien comprise. Seuls des sophistes peuvent se la poser, prendre le risque inutile que leurs anges fassent de nouvelles victimes et pousser l’impudence jusqu’à s’interroger sur les moyens efficaces de prévenir la récidive.
Evidemment, le grand argument de l’humanité perverse et prétentieuse est que les criminels détenus sont des hommes… comme si les victimes n’en étaient pas ! Elle ajoute, pour sa défense, que l’humanité consiste à avoir de la compassion pour tous les hommes, même les coupables. Certes ! Mais la compassion ne devient-elle pas de la complicité quand elle ouvre la porte à la récidive ? quand il apparaît qu’elle n’est finalement réservée qu’aux coupables ? Quelle est donc cette passion qui fait des derniers des hommes de grandes causes et présente comme des monstres ceux qui crient justice et même vengeance ?
Cette humanité désastreuse est celle qui soulève M. Gillinoui. Il ne parvient pas à combiner principes et humanité. Il raisonne bien, et soudain il s’emporte.
En plus de tout ce que je viens de dire, je ferais tout d’abord observer que tuer n’est pas toujours un meurtre. Un bourreau qui, au nom et sur ordre de la société, tue un condamné n’est pas un meurtrier. Si ce condamné est innocent, il s’agit bien d’un meurtre, mais c’est la société tout entière qui en est coupable et non le bourreau. Comme la société ne peut se juger ni se condamner elle-même, elle ne peut que reconnaître son erreur et essayer de la réparer vis-à-vis des proches de la victime. Maintenant, si le condamné est effectivement coupable, le tuer n’est pas un meurtre pour la simple raison qu’il n’a aucun droit, puisqu’en commettant son acte, il s’est lui-même exclu de la société et de l’état de droit.
On ne peut appeler meurtre ou tentative de meurtre que l’acte de tuer ou visant à tuer sans raison ou obligation un individu avec lequel on est à l’origine dans un rapport de droit, soit un concitoyen ou un étranger protégé par des conventions internationales. Celui qui, par ses actes, sort de l’état de droit et parvient à ses fins est un meurtrier aux yeux de la société. Si sa cible parvient à retourner la situation et le tue, ce n’est pas un meurtre, mais un acte de légitime défense applaudi par la société. (La peine de mort relève de ce cas, même si, comme je l’ai expliqué, une certaine interprétation des principes peut justifier son abolition.) En somme, il n’y a pas de « meurtre » quand un citoyen, n’importe lequel, tue un être étranger au corps social ou quand un être étranger au corps social tue un citoyen. Dans le premier cas, la société n’engage aucune poursuite car elle ne peut poursuivre un citoyen auquel elle doit garantir des droits au nom d’un être auquel elle n’en reconnaît pas. Dans le second cas, la société peut poursuivre l’intéressé voire le tuer sans autre forme de procès mais pas l’accuser de meurtre. Imaginons qu’un citoyen tue un animal ou qu’un animal tue un citoyen… On ne parle de meurtre ni dans un cas ni dans l’autre.
Il s’ensuit que les affirmations suivantes « Cette mise à mort, quoiqu’on en pense, est un meurtre de sang-froid réalisé au nom de la société sur un individu sans défense, lequel meurtre, logiquement devrait appeler à un jugement qui tout aussi logiquement devrait conduire à la peine de mort. Jusqu’à l’absurde. Mais ce meurtre est également perpétré par délégation de la société, il est donc perpétré au nom de la société tout entière. Par conséquent, tous les membres de la société en sont coupables par complicité (laquelle complicité vaut meurtre, la justice n’accordant pas de circonstances atténuantes en la matière) » reposent sur des sophismes.
M. Gillinoui se pose ensuite comme un homme de raison, un homme de principes, en disant que, même si ses enfants étaient assassinés, « il est certain que jamais je n’aurais la lâcheté suprême de demander à la société qu’elle me venge en mon lieu et place ». Le tout est assorti de belles phrases qui y ferait presque croire. « Mille fois entendues, ces réflexions faisant appel à l’émotion individuelle, tentent d’amalgamer le nécessaire souci de justice dans la société et la pulsion de vengeance individuelle. » Mais c’est pour mieux céder par ailleurs à l’individualisme, au sentimentalisme, à la fausse humanité.
L’individualisme, M. Gillinoui, ne réside pas seulement dans l’égoïsme ; il consiste surtout à tout juger en tant qu’individu, à tout ramener à ses opinions personnelles. Sans vous en rendre compte, vous avez fait de votre opinion un principe au nom duquel vous condamnez les opinions contraires. Sous prétexte qu’il serait lâche à vos yeux de réclamer la peine de mort et d’être vengé par la société au lieu de vous venger vous-mêmes, vous blâmez, vous traitez de lâches ceux qui pourraient la réclamer. Or la question n’est pas de savoir si être pour ou contre la peine de mort est être lâche ou non, mais si cette peine est juste ou non, conforme ou non aux principes. Vous n’avez pas dit : « la société a le droit ou n’a pas le droit de faire ce si ou cela parce que, d’après tel principe de l’ordre social, … ». Non ! Vous avez fait l’inverse. Vous avez posé que la peine de mort est un meurtre selon vous, d’où il découle que la société n’a pas, toujours selon vous, le droit moral de la prononcer. Ce n’est pas un principe ; c’est votre opinion qui, en tant que telle, en vaut une autre.
Pourtant, votre petit texte contient tous les éléments d’un argumentaire bien plus solide en faveur de l’abolition de la peine de mort pour les crimes et délits de droit commun.
Vous avez dit : « Cette mise à mort, quoiqu’on en pense, est un meurtre de sang-froid réalisé au nom de la société sur un individu sans défense ». Ceci aurait pu appeler, aurait du amener des développements sur le principe de légitime défense. Vous auriez du dire que la société n’étant pas en état de légitime défense vis-à-vis d’un individu maîtrisé et incapable de lui nuire n’a pas le droit de le tuer, même si elle en a le pouvoir. Au passage, vous auriez expliqué pourquoi des individus agressés ont, eux, le droit social et « naturel » de tuer leurs agresseurs s’ils en ont la possibilité.
Un peu plus loin vous dites : « Jamais je n’aurai l’indignité de chercher à entraîner le reste de la société dans un désir de vengeance qui ne la concerne en rien. » Ceci renvoyait de nouveau au principe de légitime défense et permettait d’élargir la question. La société n’est effectivement en rien concernée par les crimes et délits de droit commun. Les victimes sont bien des citoyens, mais son existence à elle n’est pas menacée, sauf cas particuliers (3). Mais votre discours ne tient plus, ou plutôt le revers de votre discours est que, lorsque les crimes et délits la concernent, la visent, la menacent, ils la mettent en état de légitime défense et l’autorisent à tuer (non pour se venger, mais simplement pour se défendre), ce qu’elle ne peut évidemment faire qu’à travers des hommes. C’est sur ce principe que sont instituées les forces armées. Un soldat tue par procuration. On n’appelle pas cela peine de mort, mais il tue bien au nom de la société à l’instar d’un bourreau.
Rien, évidemment, ne menace plus l’existence d’une société ou d’un régime que des forces armées, que ce soit celles d’une puissance extérieure (guerre étrangère) ou d’une fraction de la population (guerre civile). Ces situations existent. Dans ces conditions, la société a-t-elle le droit de tuer pour se défendre et conjurer tout danger ? Oui, d’après l’expression « qui ne la concerne en rien », puisqu’elle est alors concernée au plus haut point. Non, d’après l’essentiel de votre argumentation qui condamne sans nuance tout acte de tuer.
N’ayant pas envisagé le cas principal dans lequel la société a le droit de tuer, vous ne pourriez apporter une réponse correcte à un cas particulier : le terrorisme, qui est un acte de guerre en temps de paix. L’objectif du terrorisme est de déstabiliser par des moyens violents ou redoutables la société ou le pouvoir en place. Des terroristes ne relèvent donc pas du droit commun et sont passibles de la peine de mort. Lorsque les terroristes sont nombreux et agissent à grande échelle, l’opinion publique ressent la menace dans sa chair et perçoit l’état de guerre. Mais lorsqu’ils sont peu nombreux et frappent rarement, s’ils sont en guerre contre la société quoiqu’ils ne la troublent pas beaucoup, il se trouve toujours des sophistes pour pleurer sur leur sort si d’aventure ils sont capturés, pour exiger en leur faveur le régime des droits communs, voire la libération de leurs héros. Une société ayant aboli la peine de mort par humanité et non par principe sera prise au piège. Elle les gardera en vie et exposera ses citoyens à des représailles de la part de leurs complices ou à des attentats pour les faire libérer. Contrairement aux véritables droits communs, des terroristes ne sont pas seuls et sans défense : ils représentent un danger même une fois maîtrisés. Si une société ne peut les condamner à mort ouvertement, l’idéal, pour elle, sera de les abattre au lieu de les capturer, ou de les tuer en douce… et ainsi de couper court à toute discussion.
Enfin, un dernier détail. Quand la société a le droit de tuer, de prononcer la peine de mort, il dépend d’elle de l’exercer ou non. Un droit n’est pas une obligation mais simplement une possibilité légitime. C’est alors à elle, à ses représentants, de juger du meilleur parti à prendre envers les coupables. Elle peut donc décider de ne pas l’exercer, mais il doit alors être clair pour tous qu’elle a bel et bien ce droit d’après les principes et que, si elle fait montre d’humanité envers les coupables, elle ne leur sacrifiera pas les principes et l’intérêt général.
En conclusion, tout est question de proportions ou de circonstances. La société n’échappe pas à cette règle. Elle ne peut faire d’une décision prise en un temps, pour un objet particulier sans même que cet objet soit précisé, une loi universelle qui s’appliquera à des cas pour lesquels elle sera insensée et désastreuse. La décision d’abolir la peine de mort fut prise dans cet esprit-là.
Comme il ne fut pas précisé que cela concernait les auteurs de crimes et délits de droit commun, comme cela n’était même pas dans l’esprit des législateurs, certains ont cru et croient encore que la société n’a le droit de tuer personne et devait à jamais se l’interdire comme on dit Fontaine… Pareille décision fut davantage dictée par la passion que par la raison, en aucun cas par les principes. Le remède fut pire que le mal. Pour proscrire un abus, on en créa cent autres. Pour épargner quelques monstres, on bouleversa la vie de milliers de citoyens. Il n’y a donc rien d’étonnant si certains prônent le rétablissement de la peine de mort.
Leurs motifs ne reposent pas plus sur les principes que ceux des abolitionnistes. Du moins ont-ils le mérite de ramener la question à son véritable point : l’intérêt général. Au lieu d’agiter en faveur des criminels les inconvénients théoriques de la peine de mort, ils constatent les effets pervers pour les citoyens de son abolition dans les conditions actuelles et, entre deux maux, ils choisissent le moindre : son rétablissement. Personnellement, j’ai trop de compassion pour les victimes pour avoir la moindre pitié pour les criminels avérés. Je joindrais donc volontiers ma voix à la leur, sur ce sujet, si je ne considérais que la loi doit en toute chose prendre les principes pour boussole.
Du reste, à l’heure où la survie d’une nation est en jeu, où le pire épisode de son histoire se profile à l’horizon, où des décisions importantes et radicales sont à prendre, soutenir un leader politique en fonction de sa position sur la peine de mort qui concernerait directement une quantité infime d’individus, c’est pousser l’inconséquence à son comble.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
(1) Principes du gouvernement révolutionnaire, discours prononcé par Robespierre au nom du Comité de salut public devant la Convention, le 5 nivôse an II :
« La fonction du gouvernement est de diriger les forces morales et physiques de la nation vers le but de son institution.
« Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder.
« La Révolution est la guerre de la liberté contre ses ennemis ; la Constitution est le régime de la liberté victorieuse et paisible.
« Le gouvernement révolutionnaire a besoin d’une activité extraordinaire, précisément parce qu’il est en guerre. Il est soumis à des règles moins uniformes et moins rigoureuses, parce que les circonstances où il se trouve sont orageuses et mobiles, et surtout parce qu’il est forcé de déployer sans cesse des ressources nouvelles et rapides, pour des dangers nouveaux et pressans.
« Le gouvernement constitutionnel s’occupe principalement de la liberté civile : et le gouvernement révolutionnaire, de la liberté publique. Sous le régime constitutionnel, il suffit presque de protéger les individus contre les abus de la puissance publique : sous le régime révolutionnaire, la puissance publique elle-même est obligée de se défendre contre toutes les factions qui l’attaquent.
« Le gouvernement révolutionnaire doit aux bons citoyens toute la protection nationale ; il ne doit aux ennemis du peuple que la mort.
« Ces notions suffisent pour expliquer l’origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires. Ceux qui les nomment arbitraires ou tyranniques sont des sophistes stupides ou pervers qui cherchent à confondre les contraires : ils veulent soumettre au même régime la paix et la guerre, la santé et la maladie, ou plutôt ils ne veulent que la résurrection de la tyrannie et la mort de la patrie. S’ils invoquent l’exécution littérale des adages constitutionnels, ce n’est que pour les violer impunément. Ce sont de lâches assassins qui, pour égorger sans péril la République au berceau, s’efforcent de la garrotter avec des maximes vagues dont ils savent bien se dégager eux-mêmes. »
(2) C’est à cette humanité-là que peuvent s’ajouter les arguments en faveur de l’abolition de la peine de mort sous quelque forme que ce soit, comme le risque d’erreur judiciaire, l’effet non dissuasif de la peine de mort, etc.
(3) Rares sont les crimes et délits de droit commun qui menacent l’existence de la société et sont donc passibles de la peine de mort, la mort étant alors un acte de légitime défense de la part de la société. C’est le cas, par exemple, de la contrefaçon monétaire. Faussaires et faux-monnayeurs ne recherchent généralement que le profit personnel, mais, ce faisant, ils sapent la base de toute « société » (Etat, régime) dans un système monétaire. En ébranlant la « société », ils légitiment sa violente riposte. Ils furent de tous temps passibles de mort, au moins de peines très lourdes. Il arrivât que la fausse monnaie soit sciemment utilisée comme arme contre la « société ». Ce fut l’arme favorite de l’Angleterre contre la France révolutionnaire. Il se peut également que des délits fondamentalement anodins soient une menace pour la société s’ils se multiplient dans des proportions insupportables. La peine de mort se justifie alors, non en regard des conséquences de chaque acte individuel, mais par la nécessité de prévenir le désastre que représenterait pour la collectivité une addition interminable d’actes de cette nature.




Cantona, le contre-révolutionnaire qui s'ignore

Petite leçon de Révolution

Il n’y a pas plus contre-révolutionnaire que celui qui s’ignore. Eric Cantona, ex-footballeur, vient d’en donner un bel exemple en appelant les Français à retirer leur argent des banques sous prétexte qu’elles seraient la base du système. Cet appel a fortement raisonné sur Internet, au point qu’une date a été fixée pour le mettre en œuvre : aujourd’hui, 7 décembre 2010. Mais ne craignons rien, n’espérons rien, cela ne changera rien.
Tout d’abord, cette action ne peut être entreprise que par ceux qui ont de l’argent en banque et qui, par définition, sont le moins intéressés par un renversement du système. Ceux qui n’en ont pas et sont le plus intéressés par un renversement du système sont impuissants. Autrement dit, cette action n’est à la portée que des riches et est juste bonne à procurer des frissons à une poignée de bobos qui ont davantage envie de se prendre pour des révolutionnaires que de faire la Révolution. Le système n’a rien à craindre de ces comédiens. Il a d’autant moins à craindre que les banques ne sont qu’un leurre.
Les banques aggravent sans doute les problèmes mais ne sont pas le cœur du problème. Contrairement à l’affirmation de Cantona, elles ne sont pas à la base du système. Il suffit d’ailleurs de qualifier ce système pour le comprendre. Notre système est essentiellement monétaire. La véritable base du système est donc la monnaie et surtout ce qui est à la base de la monnaie elle-même : Largent, c’est-à-dire la croyance que la notion de valeur marchande est nécessaire pour échanger (définition personnelle). C’est Largent qui nous impose une conception de l’échange (individualiste), un moyen d’échange antisocial et permissif (la monnaie) et des rapports sociaux (inégalitaires), et qui, en définitive, façonne notre monde, lequel nous inculque les préjugés qui nous empêchent d’en concevoir un autre et nous font accepter celui-là malgré toutes ses aberrations. Les banques ne sont que le fruit du système monétaire, et gauler un arbre (taper dans les branches avec un bâton pour faire tomber les fruits) ne l’a jamais déraciné.
Maintenant, je ne vais pas reprendre ici tout ce que j’ai déjà dit dans « La révolution selon Cantona ». Je veux aujourd’hui m’attarder sur les limites et les dangers de sa proposition et remettre à leur place ses détracteurs.
Retirer l’argent des banques ne changera pas la nature du système. Ce n’est en rien révolutionnaire. S’acharner à défendre cette proposition serait même contre-révolutionnaire. Car on ne peut être à la fois à la foire et au moulin. Fixer l’attention sur un objet non révolutionnaire la détourne des pensées et des actes véritablement révolutionnaires et va de fait à l’encontre de la Révolution, ce qui est objectivement contre-révolutionnaire. Peu importe que l’on soit sincère ou non ; seul le résultat compte. Les benêts et les fourbes sont aussi dangereux les uns que les autres pour la Révolution.
Les révolutionnaires doivent mettre leur orgueil de côté ; ils doivent savoir reconnaître qu’ils sont dans l’erreur et corriger d’eux-mêmes le tir sous peine de tomber dans tous les pièges, que ceux-ci soient creusés par eux ou par leurs ennemis. Ils doivent méditer cette mise en garde de Robespierre : « Il est plus facile de se livrer à l’enthousiasme que de consulter la raison » (1). Les enthousiastes sont toujours le jouet des intrigants, des ambitieux et des traîtres qui flattent leurs penchants, les poussent à leur perte et les dressent contre leurs véritables amis. Que quiconque désire la Révolution regarde d’un œil suspect les propositions populaires et médiatisées et considère leurs auteurs avec sévérité.
Les tenants d’un système recourent invariablement et simultanément à deux méthodes pour écraser les révolutionnaires authentiques : la force (meurtre, proscription, condamnation, censure) et la démagogie (calomnie, surenchère, diversion). Les révolutionnaires ayant pignon sur rue sont à coup sûr des démagogues à leur solde ou des idiots utiles qu’ils ménagent. Le cas de Cantona est cependant particulier : d’une part, ce n’est pas un professionnel de la politique, d’autre par, ses propos n’ont pas été relayés par les médias classiques, à la botte des puissants de ce monde, mais par Internet qui échappe à tout contrôle. Sans doute ne s’attendait-il pas lui-même à ce qu’ils fassent autant de bruit.
Nous disons donc que son appel est contre-révolutionnaire en esprit. Mais ses effets qui sont doubles le sont également.
Appeler chacun à retirer son argent des banques ne détourne pas seulement du combat contre Largent ; cela consacre inconsciemment la monnaie qui n’a pas besoin de cela pour asservir les hommes sans qu’ils comprennent qu’elle est la cause profonde de leur asservissement. Autrement dit, cet appel oblige à se positionner par rapport aux banques et, quelle que soit l’attitude adoptée, à se rallier autour de la monnaie. Ce ralliement est on ne peut plus évident dans le cas des tartuffes qui croient ébranler le système en conservant leur argent par-devers eux (2). Qui peut croire que la devise de révolutionnaires authentiques soit : « Touche pas à mes sous » ? En somme, ce n’est pas le système que cet appel met en difficulté, mais les révolutionnaires qui essayent de libérer leurs contemporains de la logique monétaire.
Alors qu’il faudrait réveiller ces derniers, leur faire prendre conscience qu’ils sont dans la matrice de Largent et leur indiquer le moyen d’en sortir, les cantonades et la rebellitude ne font que les plonger plus profondément dans l’illusion (3) et les rendre plus dépendants, plus complices que jamais du système. La Révolution ? Dans leurs rêves !
Le deuxième effet de cet appel serait, s’il était suivi, de renforcer le système. Le système monétaire ne peut être abattu que par l’adoption d’un autre moyen d’échange (la nature a horreur du vide) concrétisant une nouvelle conception de l’échange et véhiculant les Principes de l’ordre social (cf. le Civisme http://philippelandeux.hautetfort.com/4-bases-du-civisme/).
Il s’ensuit que, même ébranlé, via une déstabilisation des banques, il serait obligé de se relever faute d’alternative. Alors, toutes les volontés tendraient dans ce sens. Le salut seraient pour tous dans une monnaie et un système monétaire inattaquables (illusion). La Révolution serait reportée aux calendres grecques faute de révolutionnaires. Il se pourrait aussi que, face à la menace d’une attaque de ce genre, mais mieux organisée et plus alarmante, le système (banques et Etat) prenne les devants, empêche d’une manière ou d’une autre les retraits massifs d’argent liquide et impose l’usage exclusif de monnaie virtuelle via les cartes de crédits (ce qu’il est d’ailleurs en train de faire petit à petit). Dans tous les cas, le système en ressortirait donc renforcé, les effets de cet appel seraient contre-révolutionnaires comme l’appel lui-même.
Pourtant, en admettant que cet appel soit entendu et massivement suivi et que le système réagisse en supprimant lui-même la monnaie matérielle, coupant ainsi l’herbe sous le pied des pseudos révolutionnaires, un grand pas serait fait dans le sens de la Révolution sans que personne n’en ait conscience. Il y a donc, malgré tout, quelque chose de révolutionnaire dans cet appel, mais pour des raisons inattendues : c’est qu’elle contribue à pousser le système dans ses derniers retranchements. Le donjon est la position la plus forte où l’on se réfugie quand la situation est désespérée. En clair, en croyant toucher au but, à savoir le contrôle total, le système arrivera en réalité en bout de course ; il dominera mais sera cerné, n’attendant plus que l’assaut final.
Pour présenter les choses autrement, disons que ce système est celui de Largent ; il est bâti sur la monnaie. Or l’Histoire ne s’arrêtera pas à ce repli perçu par le système comme un triomphe. Cette situation ne durera pas éternellement. D’autant plus que la monnaie, une fois exclusivement virtuelle, sera elle aussi au terme de son évolution, à l’étape ultime avant la mort. Alors, elle n’aura plus de corps pour enivrer les sens et dissimuler ses vices. Ses formes antiques ne feront plus diversion. Son âme (Largent) sera à nu, exposée à tous les regards et sans protection. En somme, des unités virtuelles seront à la monnaie ce que la fumée est à une bûche ; le moindre vent les dispersera. Ce que les puissants de se monde tiennent pour sa plus grande force sera sa plus grande faiblesse le moment venu. Et ne croyons pas qu’ils savent ce qu’ils font : leur orgueil les aveugle, leur hauteur les éloigne des réalités, leur mépris des peuples leur ôte toute prudence. C’est toujours eux qui sapent leur position mieux que quiconque, créent les conditions de la Révolution et en donnent le signal par inadvertance.
Quoique empreint de bonnes intentions, l’appel d’Eric Cantona est sans conteste contre-révolutionnaire. Seule une analyse de troisième degré permet d’y découvrir des aspects positifs d’un point de vue révolutionnaire. Cet appel pourrait donc être révolutionnaire s’il était autant calculé, mais il y a peu de chance ce que soit le cas — il est même certain que ceux qui y ont répondu avec enthousiasme seraient désolés que le système réagisse de la seule façon positive du point de vue de la Révolution — et on ne peut qualifier de révolutionnaire un homme aux idées dont les effets premiers et prévisibles seraient essentiellement contre-révolutionnaires et qui ignore en quoi elles pourraient contribuer à la Révolution à défaut d’être intrinsèquement révolutionnaires. On peut être contre-révolutionnaire sans le savoir, mais on ne peut être révolutionnaire malgré soi.
Ces critiques sévères me placent assurément parmi les détracteurs de Cantona (de ses idées plus que du personnage). Il serait cependant difficile de m’assimiler à ses détracteurs ordinaires.
Que lui reprochent ces derniers ? Comment jugent-ils sont appel ? Les réactions ont sans doute été nombreuses, je ne suis pas au fait de toutes, mais je ne me tromperais pas beaucoup en disant que son appel a été perçu comme inutile (heureusement vain), inconséquent (Roselyne Bachelot a dénoncé un appel qui pénaliserait « les Français les plus modestes ». Le système se soucie tellement d’eux !) voire dangereux.
Le personnage, quant à lui, a du inspirer des sentiments allant de la bienveillance (Il est fada !) à la haine (C’est un boutefeu !) en passant par le mépris (De quoi se mêle ce footballeur ?). Pourtant, quelles que soient les divergences d’opinion entre les uns et les autres, tous ont en commun d’être des capitalistes, qu’ils soient convaincus ou soumis ; tous sont des suppôts de Largent en tant que valets ou esclaves ; tous se croient intelligents parce qu’ils sont perfides ou médiocres.
J’ai donc plus de tendresse et d’estime pour un Cantano qui se trompe mais va dans le bon sens à défaut d’aller au but que pour ses détracteurs ordinaires qui s’accrochent au côté du manche mais sont déjà condamnés par l’Histoire.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
(1) Premier discours de Robespierre contre la guerre, aux Jacobins, le 18 décembre 1791.
(2) Garder la monnaie par-devers soi, pour la réinjecter aussitôt dans le circuit, n’est pas révolutionnaire. Mais il ne serait pas plus révolutionnaire de retirer l’argent des banques pour le brûler. Le geste serait certes plus audacieux, plus symbolique, mais la Révolution est moins une question d’audace et de symbole que de projet révolutionnaire. Elle ne peut se faire exclusivement contre quelconque chose ; elle doit être intrinsèquement positive, pour quelque chose. Les mesures négatives, destructrices, doivent servir un projet et non des penchants. De ce point de vue, la Révolution qui aura pour but d’instaurer l’Egalité entraînera fatalement l’abolition de la monnaie qu’il ne sera pourtant pas nécessaire de détruire physiquement si elle existe toujours sous forme papier, même si des autodafés de billets pourront marquer l’événement. La Révolution sera ailleurs que dans ces manifestations résiduelles. Il s’ensuit que voir dans de telles manifestations l’essence même de la Révolution est ridicule, démagogique, en un mot contre-révolutionnaire. Or il y a gros à parier que les adeptes de pareils coups d’éclat aient plus de passion que de profondeur.
(3) Comme prévu, l’initiative a été un flop monumental. Un membre du collectif « Sauvons les riches » a salué l’appel de Cantona en précisant que l’objectif dudit collectif « n’est pas de faire écrouler le système », mais « de le faire mieux fonctionner » (France Soir, 8 décembre 2010). CQFD.




Réponses à ceux qui affirment que l'immigration est toujours une chance pour la France

« La France manque de main d’œuvre », « La France aura besoin de plus en plus d’immigrés », « La France a besoin d’immigrés pour payer les retraites », tels sont les arguments que politiques et médias assènent aux Français pour les persuader d’une autre vérité révélée aux initiés (autruches ou traîtres ?), à savoir que « l’immigration est une chance pour la France ».
Or tous ces arguments sont fallacieux. Ils distinguent la France du peuple français pour inclure les immigrés dans la population française et présenter le tout et ses besoins comme la France et les besoins de la France.
Certaines affirmations ne peuvent plus être soutenues si l’on remplace « France » par « peuple français ». Ainsi, prétendre que « le peuple français aura de plus en plus besoin d’immigrés » est démenti tous les jours, et les Suisses qui ont la chance de pouvoir s’exprimer parce que la Suisse est la seule véritable démocratie en Europe viennent de montrer à quel point ils en ont déjà plus qu’assez de l’immigration et de l’idéologie immigrationniste, droit-de-l’hommiste et pseudo antiraciste. Dans toute l’Europe envahie les peuples, c’est-à-dire les populations autochtones, prennent conscience et n’hésitent plus à dénoncer les ravages et les dangers qu’ont occasionnés quarante ou cinquante ans d’immigration tous azimuts. Comme il était à prévoir, les masses immigrées sont devenues ingérables, et certains voudraient intensifier l’immigration ! Pourquoi faire ? La tension est déjà palpable aujourd’hui et nul n’est besoin d’être grand clerc pour comprendre que l’immigration est surtout une chance de provoquer une guerre civile. Si un Fabius n’a pas une tronche très catholique, un Attali, en revanche, en a une belle de traître, lui qui préconise « l’importation » de 20 millions d’immigrés supplémentaires, lui le nomade mondialiste qui n’en a rien à foutre de la France et des Français.
Maintenant, si l’on remplace « la France » par ce que ce terme désigne vraiment, il faut dire tantôt « l’industrie », « le bâtiment » ou telle autre branche d’activité, tantôt « les patrons ». Qui en effet a besoin de main d’œuvre ? Et pourquoi ? Il est notoire que l’immigration a été impulsée par le patronat afin de se procurer une main d’œuvre doublement avantageuse : elle est moins payée et corvéable à merci, de sorte qu’elle permet de geler voire de tirer vers le bas les salaires des travailleurs français menacés de perdre leur emploi et obligés de se ternir carreau, bref elle permet aux patrons de faire plus de profit et de briser les syndicats, donc de les contrôler en sous-main. De ce point de vue, les Français du peuple n’ont aucun intérêt à l’immigration dont ils supportent tous les inconvénients sociaux et économiques. Pire ! ils n’ont plus seulement pour ennemie la droite libérale mais aussi la gauche dans son ensemble (mondialiste et internationaliste) qui, censée défendre les travailleurs français, s’est emparée de la thématique de l’immigration (les puissants ne l’ont-ils pas un peu aidée à virer dans ce sens ?) et a fait de l’immigrationnisme le summum de l’humanisme, sacralisant ainsi l’immigré, le prolétaire nouveau, le héros des temps moderne.
Appeler les travailleurs français, généralement de gauche, à applaudir à l’immigration qui n’est pour eux que nuisance, il fallait oser ! C’était si osé qu’il a fallu présenter les récalcitrants comme des salauds, des racistes et des fascistes. Mais rien n’y fit : les ouvriers sont passés en masse du parti communiste au Front National. Ne restent plus à gauche, c’est-à-dire dans les partis politiques dits de gauche, que des bobos qui croient n’avoir rien à craindre et des gauchos qui ne comprennent rien à rien, tous citoyens du monde autoproclamés et francophobes.
Ceci n’est cependant qu’un aspect du « pourquoi ? ». Les entreprises ne produisent pas pour le plaisir mais pour satisfaire une demande. Cette demande peut être nationale ou internationale. Si la demande est nationale, il est évident que les immigrés contribuent à la fois l’accroître, en tant que consommateurs, et à y répondre, en tant que travailleurs.
Cette situation est intéressante pour les entreprises et les patrons qui voient leurs profits augmenter, mais le peuple français lui ne profite pas de cette augmentation de la production, puisqu’elle est destinée à la population immigrée, et pâtit même de la concurrence que lui font les travailleurs immigrés sur le marché du travail, sans parler de la baisse du pouvoir d’achat qu’implique une population immigrée importante à la charge de l’Etat, donc à leur charge. Maintenant, si la demande que les entreprises se proposent de satisfaire en faisant appel à une main d’œuvre immigrée est essentiellement internationale, il est plus évident encore que le peuple n’a rien à gagner à cette immigration dont il subira la présence sans profiter du fruit de ses efforts (1). Dans tous les cas, les patrons servent leurs intérêts au détriment de ceux du peuple et du pays dont ils n’ont cure. A eux les profits, aux autres les emmerdes.
Enfin, une dernière lecture est possible. Toutes ces affirmations font valoir les besoins de « la France ». (Il serait sans doute plus honnête ou plus avisé d’écrire l’Afrance, c’est-à-dire une France défigurée envahie d’Arabes et d’Africains — immigrés et descendants — dont j’estime le nombre, à l’heure actuelle, aux alentours de 20 millions.) Personne ne se demande donc pourquoi ces fameux « besoins » augmentent alors que les populations européennes stagnent ou diminuent et vieillissent, ce qui est d’ailleurs l’argument prétendument imparable en faveur de l’immigration. Si l’on met de côté la question des retraites que nous traiterons plus loin, il apparaît que tous les besoins en immigrés sont générés par l’immigration elle-même, autrement dit par les besoins de la population immigrée qui, en grande majorité, ne travaille pas.
Les immigrationnistes invoquent systématiquement le besoin d’immigrés dans le secteur du bâtiment. Les mêmes dénoncent le manque de logements et le mal logement des immigrés en France. Or ce sont encore les mêmes qui ont encouragé l’immigration (légale et illégale) et qui refusent toujours de la stopper alors que l’idéal serait d’inverser le flux. Quand on sait que l’immigration annuelle est d’environ 300.000 personnes par an, soit une ville comme Montpellier, et ce sans compter les naissances liées aux immigrés déjà présents et qui aujourd’hui triplent au moins ce nombre, comment peut-on croire que la France aura jamais les moyens humains de satisfaire, non pas ses besoins, les besoins de ses autochtones, mais les besoins inhérents à cette surcharge de population ? Faire appel à des immigrés (qui, de par la loi du regroupement familial, pourront faire venir toute leur famille) pour pourvoir à la demande de main d’œuvre dans le domaine du bâtiment suscitée par leurs congénères (d’ailleurs tous ne travailleront d’ailleurs pas dans ce domaine si tant est qu’ils travaillent) est la garantie que jamais cette demande ne sera satisfaite, quand bien même la France accueillerait toute l’Humanité. Les immigrationnistes justifient donc l’immigration au nom de l’immigration !
On nous répète également sans cesse que la France manque de médecins et autres professionnels de la santé et qu’il faut en faire venir de l’étranger. Mais la France est un moulin où la terre entière vient se faire soigner gratuitement, aux frais des contribuables français. Il suffit d’aller dans un hôpital, une clinique, une maternité, pour voir que l’essentiel de la clientèle est immigrée, d’origine immigrée ou étrangère et pour comprendre que, si la France ne soignait que les Français « de souche », ses besoins en personnel de santé, au lieu d’augmenter, réduirait considérablement. Une fois de plus, ce n’est donc pas la France qui a besoin de médecins et autres, mais la France envahie pour s’occuper des envahisseurs.
Cet effet boule de neige se constate dans tous les domaines. Les immigrés imposent un accroissement de personnel dans tous les secteurs d’activité pour faire face à leur pression, notamment dans les services publics. Ils sont les principaux bénéficiaires des aides sociales. Leurs enfants qui constituent des classes et des écoles entières ont besoin d’enseignants que fournissent principalement les autochtones. En pure perte d’ailleurs puisqu’ils sont les principaux clients de la police, des tribunaux et des prison. Il est vrai que, sur la plupart des plans, l’immigration pourrait ne pas être aussi désastreuse, et même positive pour la nation, si les immigrés étaient tous des travailleurs, en nombre réduit, contraints de s’assimiler, autant que possible de la même race et grosso mode de la même culture que les Français.
Mais qui est pour le regroupement familial à l’origine des « ghettos » et de leur cortège de calamités ? Qui est pour les sans papiers et les clandestins qui nuisent aux immigrés légaux et discréditent l’immigration ? Qui était contre l’immigration choisie, une immigration de qualité, et s’indigne que l’on constate que la France est la poubelle de l’Afrique ? Qui est contre les quotas et les critères qui permettraient de maîtriser l’immigration et de sélectionner les immigrés selon leur origine, leurs capacités et leur désir de s’assimiler ? Qui trouve tous les prétextes pour encourager l’immigration sous toutes ses formes et chicane sans fin pour empêcher l’expulsion des immigrés au comportement inacceptable ? Qui est contre l’assimilation, pour le multiculturalisme, pour le respect des différences, même de celles contraires à nos mœurs et à nos lois ? Qui défend les immigrés en bloc, quoique fassent certains d’entre eux, et étouffe tout débat sur l’immigration soi-disant par peur des amalgames ? Qui stigmatise ou laisse les immigrés se stigmatiser et accuse de stigmatisation ceux qui pointent les problèmes ? Qui est pour l’indulgence et le laxisme qui encouragent la délinquance ? Qui blâme toute forme d’autorité, de discipline, d’exigence ? Qui est pour l’assistanat universel qui favorise la parasitisme et les détournements ? Qui est contre le racisme mais impose aux Français la présence massive de gens qu’ils supportent de moins en moins ? Qui est contre la préférence nationale, accorde de fait la priorité aux immigrés et s’étonne que les Français en aient gros sur la patate ? Qui est plein de compassion pour les immigrés et sans cœur pour les Français ? Qui prétend toujours que les Français interpellés par les problèmes liés à l’immigration ont de la haine pour les immigrés et les traîne, par amour sans doute, dans la boue et devant les tribunaux ? Qui déplore les conséquences désastreuses des mesures qu’il a soutenues ou empêché d’adopter et s’obstine dans son idéologie ? Qui appelle à l’invasion de la France et traite de fascistes les Français qui refusent de suicider leur pays ? Qui était contre l’obscurantisme clérical et ménage aujourd’hui l’intégrisme islamique ? En un mot, qui est pour l’immigration et contre la raison, c’est-à-dire contre tout ce qui aurait permis que l’immigration se passe bien tant pour les immigrés que pour les autochtones en premier lieu ? Encore et toujours les immigrationnistes, les bobos, les gauchistes et nombre d’immigrés. Les patrons ne sont pas mentionnés, car eux savent très bien ce qu’ils font, du moins leur intérêt pour l’immigration n’a rien d’angélique.
Enfin, reste la question des retraites. L’immigration nous est présentée — par qui ? je vous le donne en mille ! — comme la planche de salut. Une planche bien savonneuse en vérité ! L’immigration serait le moyen de regonfler le nombre d’actifs nécessaire pour financer les retraites de la population française vieillissante. Outre que l’immigrationnisme n’a plus rien d’humaniste, cette « solution » n’a évidemment de sens que dans le cadre d’un système monétaire où le droit d’accéder au marché, au lieu d’être conféré par la citoyenneté (cf. le Civisme), est conféré par la monnaie que les retraités qui ne la gagnent plus par eux-mêmes doivent recevoir de l’Etat, lequel la prélève sur les actifs, d’où la crise de ce système lorsque les retraités sont trop nombreux par rapport aux actifs et représentent pour eux une charge trop importante. Si on élimine la monnaie de l’équation, le problème se résume à savoir si la population active telle qu’elle est est capable de produire suffisamment pour subvenir aux besoins de l’ensemble de la population inactive ou, plus exactement, non productive (enfants, malades, handicapés, mères au foyer, fonctionnaires, retraités, etc.). De ce point de vue, la technologie et l’huile de coude aidant, il n’y a aucun problème, et l’immigration n’a aucune raison d’être ; elle a pour seul résultat d’abâtardir et de détruire le peuple français et la nation française. A bien y réfléchir, telle est sans doute le véritable objectif des immigrationnistes éclairés.
Maintenant, puisque le système est monétaire jusqu’à nouvel ordre, la question est de savoir si l’immigration est une bonne option pour résoudre le problème des retraites d’un point de vue financier.
Remarquons tout d’abord que recourir à l’immigration comme solution implique d’y recourir éternellement puisque les immigrés d’aujourd’hui seront des traités demain et que, dans cette logique, il faudra faire appel à de nouveaux immigrés pour financer leur retraite. (2)
Remarquons également que l’idée de faire appel à des immigrés pour financer les retraites des Français ne vaut que si l’immigration n’est pas mortelle pour la France ou ne suscite pas un rejet des immigrés. La belle affaire en effet si, pour compenser un déséquilibre entre actifs et retraités, on en crée un plus grave encore entre autochtones et immigrés aboutissant soit à la submersion voire à l’extermination du peuple français soit à une guerre civile au terme de laquelle, si les Français l’emportent, les immigrés seront chassés ou fortement réduits en nombre. Dans le premier cas, la fête est finie ; dans le second, c’est retour à la case départ. Dans tous les cas, le remède est pire que le mal.
Remarquons ensuite qu’avant de faire appel à des immigrés pour financer la retraite des Français, il faudrait peut-être se demander si ce système mérite d’être sauvé. Or un système qui, aujourd’hui, réduit d’emblée les revenus (les droits) d’un retraité au deux tiers seulement de son ancien salaire, qui plonge dans le misère les ex-salariés mal lotis et les veuves ne mérite sans doute pas d’être préservé, et moins encore d’être présenté comme un progrès social.
Remarquons enfin que l’immigration n’est utile par rapport au financement des retraites que si les immigrés travaillent. Or très peu d’entre eux travaillent puisque nous ne sommes plus dans une immigration de travail mais de peuplement et que, sans même parler des femmes et des enfants, beaucoup d’immigrés ne trouvent pas de travail et, étant peu ou pas qualifiés, en trouveront de moins en moins. L’immigration actuelle est en elle-même une charge financière pour la collectivité. Elle rapporte moins que ce qu’elle coûte. En quoi peut-elle aider à financer les retraites alors qu’elle ajoute aux difficultés financières de la France ?
Présenter l’immigration comme la solution au problème des retraites est donc une escroquerie. Elle tire le pays vers le bas dans tous les domaines. Il est tout de même étrange que des gens soi-disant intelligents n’aient pas vu toutes les difficultés inextricables que susciteraient inéluctablement l’immigration, une immigration massive et extra-européenne qui plus est, et n’aient pas préféré à cette fausse solution des mesures simples et sans inconvénient favorisant la fécondité des Français. Il est tout de même étrange que ceux qui crachaient sur l’idée de famille concernant les Français aient promu avec enthousiasme le regroupement familial concernant les immigrés. Il est tout de même étrange que ceux qui font mine de s’inquiéter de l’augmentation disproportionnée du nombre de retraités condamnent tout rallongement de la vie active pour ne retenir comme seule solution que l’immigration, dont on voit qu’elle ne résout absolument rien. En clair, il est manifeste que, pour ces gens-là, l’intérêt de l’immigration est autre que celui qu’ils prétendent. Ils veulent à tout prix tuer la France par l’immigration. Ils ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins. Mais ils oublient un petit détail : Français et immigrés ne sont pas des pions, mais des hommes qui, un beau jour, déjoueront leurs plans et leur feront payer leurs crimes. Ils sont aujourd’hui les maîtres du monde parce que les peuples ont une colossale force d’inertie. Mais quand le branle est donné, rien ne les arrête plus. Alors, qui a bien ri des peuples pleure le premier.
En conclusion, prétendre que la France a besoin d’immigrés est une imposture à tous les niveaux. La France, c’est le peuple français, non les patrons ou la population française comprenant les immigrés. Une immigration au compte-gouttes est sans doute un bienfait. Mais le peuple français ni aucun autre peuple n’a besoin que des immigrés — légaux ou illégaux, instruits ou incultes, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, de la même race et plus encore d’une autre race — déferlent chez lui sans discontinuer pour vivre d’aides sociales et plomber ses finances ; pour pointer au chômage ; pour prendre des emplois et remplir des tâches dont les Français pourraient fort bien s’acquitter s’ils y étaient obligés ou encouragés ; pour dispenser les divers secteurs d’activité de se moderniser ; pour tirer les salaires et le pouvoir d’achat à la baisse (chantage des patrons et prélèvements de l’Etat) ; pour créer des besoins en tous genres auxquels ils ne pourvoient qu’en partie, le reste étant une charge de plus pour lui. Le peuple français n’a pas besoin que les immigrés viennent chez lui et fassent beaucoup d’enfants ; peupler des quartiers, des villes, des départements entiers et à terme le pays ; abaisser le niveau scolaire (soit parce que leurs enfants ne suivent pas, soit parce que l’éducation nationale s’aligne sur eux) ; alimenter la délinquance (les immigrés au sens premier ne sont généralement pas des délinquants, mais souvent leurs enfants en deviennent) ; créer partout un climat détestable (dans les écoles, les clubs sportifs, les rues, les administrations, les événements publics) ; dénaturer, même malgré eux, son identité, bousculer son mode de vie (ce mode de vie qui les a séduits) et mettre en péril son existence. Il n’a pas besoin que des immigrés viennent diviser artificiellement la nation en communautés (lesdites communautés constituées d’immigrés sont de fait étrangères à la communauté nationale, c’est-à-dire à la nation constituée par les autochtones et les immigrés assimilés) ; détériorer l’image des immigrés en général et nuire ainsi aux immigrés assimilés et paisibles ; imposer par leur nombre leur langue, leurs coutumes, leur religion, leurs lois ; lui donner des leçons de morale, d’histoire, de tolérance, d’humanité et d’antiracisme qui n’ont d’autre but que de justifier leur intrusion, excuser leur comportement, accuser leur hôte et favoriser toujours plus l’immigration. Bref, le peuple français n’a pas besoin d’une immigration qui, dans les conditions actuelles, est pour lui un fardeau économique, un fléau social, un poids politique et un danger civil. Aucun peuple n’a besoin d’être envahi, fut-ce pacifiquement.
En vérité, ce sont les immigrés qui ont besoin de la France. Pas l’inverse ! Ce sont eux qui viennent sans que personne — en tout cas pas le peuple français — ne leur ait demandé de venir. La France, elle, a surtout besoin de gouvernants patriotes et volontaristes. Au lieu de succomber aux sirènes du mondialisme et de se complaire dans le faux social, la France doit voir les réalités en face et faire avec ce qu’elle a. Elle doit retrousser ses manches au lieu de baisser les bras ; elle doit retrouver sa fierté, faire confiance au peuple, croire au génie du peuple français ; elle doit s’organiser, se moderniser, soutenir la recherche (exiger d’elle qu’elle trouve), en appeler aux inventeurs, rehausser le niveau de l’enseignement, mettre en valeur ses ressources humaines, encourager la natalité, c’est-à-dire corriger ses faiblesses actuelles avec intelligence et non se donner l’illusion de les compenser avec l’immigration. La Bible ne dit pas « Repose-toi sur les immigrés », mais « Aide-toi, le Ciel t’aidera ».
Philippe Landeux
(1) Certains diront : Mais ils travaillent, ils sont payés et donnent du travail aux autochtones en tant que consommateurs. C’est une façon de voir capitaliste qui doit tout à Largent. Car, supprimons la monnaie de l’équation, que reste-il ? Des immigrés qui produisent pour des étrangers et qui, de ce fait, obtiennent de leurs patrons le droit d’accéder à la production nationale à laquelle ils n’ont en rien contribué et sur laquelle ils n’ont objectivement aucun droit. Si la production nationale est suffisante pour tous, les nationaux ont produit plus qu’ils n’auraient du, ils auraient pu travailler moins, de sorte que l’immigration empêche de baisser le temps de travail. Si la production nationale est insuffisante pour couvrir les besoins de tous, les nationaux se privent pour des immigrés qui ont certes rempli la gamelle de leurs patrons mais n’ont rien mis sur la table de la nation.
(2) L’immigration comme solution miracle au problème des retraites enclenche un cercle vicieux dans le pays concerné non seulement pour la raison indiquée, mais aussi parce qu’en captant les forces vives des pays étrangers, elle les déstabilise, elle les maintient dans le sous-développement qui pousse ses ressortissants à émigrer. Cette solution est un crime à la fois contre le peuple du pays d’accueil et contre le pays dont les immigrés sont originaires.




Immigration : savez-vous encore compter ?

Le Peuple français subit une immigration sans précédent depuis 50 ans. Elle a commencé dans les années 60. A cette époque, elle était constituée essentiellement d’Algériens et de Nord-Africains qui déferlaient déjà au rythme de 200.000 par an. Quelques-uns d’entre eux sont retournés chez eux, d’autres sont décédés. Mais ce chiffre a explosé depuis pour atteindre des 300.000 à 400.000 par an (tout compris, immigrés légaux et illégaux). Si l’on ne tient pas compte de cette explosion, et si l’on considère que le chiffre est constant depuis les années 60, le calcul est simple :
200.000 x 50 = 10.000.000 (10 millions)
Ce chiffre est déjà largement en dessous de la réalité. Mais si l’on songe que les immigrés sont plus féconds que les autochtones (N’ont-ils pas pour fonction de repeupler la vieille Europe, autrement dit d’effacer les Européens ?) et engendrent des individus qui, aux yeux de ces derniers, sont eux aussi des immigrés quoique français selon la loi, ce chiffre doit être multiplié par deux ou trois.
10 millions x 2 = 20 millions
10 millions x 3 = 30 millions
Un petit calcul et un peu de bon sens porte donc le nombre d’immigrés en France aujourd’hui entre 20 et 30 millions.
Une autre façon de procéder est de prendre le chiffre d’une année et de tenir compte de la fécondité. Le chiffre le plus bas, aujourd’hui est de 300.000. Combien d’enfants qui vont s’ajouter à eux ces immigrés vont-ils engendrer dans les 10 ans qui suivent ? 1, 2, 3, 4, 5, 6 ? Plus ? Disons au moins 2, ce qui est très largement en dessous de la réalité. Comme il faut être deux pour faire un enfant, le chiffre de départ n’est pas 300.000 mais la moitié : 150.000 couples. Ainsi, si 150.000 couples font 2 enfants en 10 ans, le calcul est simple :
150.000 x 2 = 300.000 enfants
300.000 immigrés + 300.000 enfants = 600.000 individus d’origine étrangère
Ainsi, chaque fois qu’entrent en France 300.000 immigrés, ce sont en réalité, au bas mot, 600.000 immigrés de plus en France dans les 10 ans. Mais ces 300.000 descendants seront eux-mêmes en état de procréer au bout de 20 ans, de sorte que dans les 20 à 30 ans qui suivent l’arrivée des premiers immigrés verra l’apparition d’une génération de petits enfants de l’ordre de 300.000 individus (le calcul est le même que précédemment) qui s’ajoutent à la génération de leurs parents et à celle de leurs grands parents, soit 900.000 immigrés.
Si on simplifie, que l’on ne fait remonter l’immigration au rythme de 300.000 par an aux années 1980 (effet du regroupement familial, 1974), et si l’on considère que les immigrés des années 2000 n’ont pas encore fait d’enfants, que ceux des années 1990 en ont fait et que ceux des années ont même des petits enfants, on peut calculer le nombre d’immigrés que représente les immigrés d’une décennie et le nombre réel d’immigrés pour chaque décennie.
Années 1980 :
300.000 immigrés (A) + 300.000 enfants (A) + 300.000 petits enfants (A) x 10 ans = 9 millions d’immigrés
Années 1990 :
300.000 immigrés (B) + 300.000 enfants x 10 ans = 6 millions d’immigrés
Années 2000 :
300.000 immigrés (C) x 10 ans = 3 millions
Total : 9 + 6 + 3 millions = 18 millions
Comme les enfants des immigrés d’une décennie n’existent réellement que dans la décennie suivante, ces trois chiffres sont en réalité inversés :
Années 1980 :
300.000 immigrés (A) x 10 ans = 3 millions d’immigrés
Années 1990 :
300.000 immigrés (B) x 10 ans + 300.000 enfants (A) x 10 ans = 6 millions d’immigrés
Années 2000 :
300.000 immigrés (C) x 10 ans + 300.000 petits enfants (A) x 10 ans + 300.000 enfants (B) x 10 ans = 9 millions
Total : 3 + 6 + 9 millions = 18 millions
Considérant que les chiffres utilisés pour ces calculs sont bien en deçà des réalités (les immigrés dans années 1960 et 1970 ont eu des enfants qui eux-mêmes en ont eu, et ceux des années 2000, eux aussi, ont déjà des enfants), ce chiffre de 18 millions n’est pas un maximum mais un minimum. Le nombre d’immigrés en France se situe donc dans la première fourchette que nous avons établie, 20 à 30 millions, voire au-delà. Ce calcul explique aussi pourquoi le nombre d’immigrés explose de décennie en décennie même si l’immigration est constante. Les enfants des immigrés sont français aux yeux de la loi, mais les descendants d’immigrés extra-européens sont considérés comme des immigrés par les Français et s’ajoutent autant à leurs pères et à leurs grands-pères qu’aux nouveaux arrivés et à leurs premiers descendants.
Une dernière façon de procéder est de se baser sur la population française, puisqu’il est admis que le taux de reproduction des Européens, aujourd’hui, n’assure pas le renouvellement de leur population. (Rien n’est fait dans ce sens, alors que tout est fait pour les démoraliser.) L’augmentation de la population n’est pas une opération du Saint Esprit : elle est due à l’apport de l’immigration.
En 1960, la population française était d’environ 46 millions (45 684 000). L’immigration extra-européenne commence ensuite. Elle était d’environ 51 million (50 772 000) en 1970, environ 54 millions (53 880 000) en 1980, d’environ 57 millions (56 735 000) en 1990, d’environ 59 millions (58 895 500) en 2000 et d’environ 65 millions en 2010.
Source : Perspective Monde (http://perspective.usherbrooke.ca)
Le nombre d’immigrés était donc, au bas mot, en
1970 : 51 – 46 = 5 millions
1980 : 54 – 46 = 8 millions
1990 : 57 – 46 = 11 millions
2000 : 59 – 46 = 13 millions
2010 : 65 – 46 = 19 millions
Ces chiffres corroborent sans conteste les résultats précédents. Comme eux, ils sont en deçà de la réalité. Car le nombre de Français « de souche » est considéré comme constant, alors qu’il a sans doute baissé en raison d’un faible taux de natalité et d’une émigration encore plus tabou que l’immigration. Par ailleurs, les recensements ne peuvent tenir compte des immigrés illégaux. Le véritable nombre des immigrés est donc bien dans la fourchette 20 à 30 millions, plus près voir supérieur à 30.

CONCLUSION

S’il est interdit de faire en France des recensements ethniques (pour des raisons fumeuses), les Français, à défaut de stats, ont des yeux et des cerveaux. Des calculs élémentaires confirment ce que nos yeux constatent et que politiciens et immigrationnistes s’efforcent de nier : la France est envahie comme elle ne l’a jamais été, la population française est en passe d’être submergée. S’il est encore vrai que les immigrés sont une minorité, mais une minorité qui n’a plus rien de négligeable, nulle personne sensée ne peut croire les discours lénifiants du genre : « les musulmans sont 5 millions en France », alors qu’ils sont bien 70 % des immigrés (soit environ 14 millions), ou encore : « les immigrés sont concentrés à Paris », alors que les mosquées poussent partout en France. Personne ne peut croire que l’islamisation de la France est un phénomène spontané et anodin. Elle se développe, parce que le nombre de musulmans — immigrés ou descendants d’immigrés — a explosé et que ce nombre leur permet de faire pression sur des politiciens qui se moquent des Français ou sont trop lâches pour leur faire face.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
Nota : Les Algériens étaient 9 millions en 1960, ils sont aujourd’hui plus de 35 millions.




La révolution selon Cantona : pas de manif, mais retirer son argent des banques…

Parturiunt montes…
Il circule depuis quelques temps sur le Web une vidéo de l’artiste multiforme Eric Cantona disant, en substance, qu’il préfèrerait voir 3 ou 10 millions de personnes protester contre le système en allant à leur banque retirer leur argent, plutôt que de défiler dans les rue en agitant des banderoles.
Vidéo [http://www.bu2z.com/video/revolution-selon-cantona.html]
En vérité, c’est loin d’être bête. Mais, même en supposant qu’un tel mouvement de masse soit possible et ait lieu aujourd’hui, ce ne serait pas la Révolution. Il est certain que ce serait une belle pagaille, que le système prendrait un bon coup dans l’aile, mais il ne serait pas fondamentalement menacé et se relèverait bientôt aussi puissant sinon plus que précédemment. Ce qui ne tue pas rend plus fort.
En 2006, j’ai écrit ceci :
« Historiquement, la Révolution [de 1789] avait pour objectif de libérer la bourgeoisie [c’est-à-dire l’aristocratie de Largent], de lui conférer le vrai pouvoir (économique) et de l’associer au pouvoir politique, quelle que soit sa forme, excepté la monarchie féodale. […] Il me paraît évident que, sans bien distinguer le pourquoi du comment, nos contemporains commencent à réaliser que Largent règne, que, de ce fait, le discours politique de droite comme de gauche tourne à vide, que les politicards, même de bonne foi, ne font que ressasser des idées et des solutions à l’épreuve depuis deux siècles et vouées à l’échec. » (Révolution et guerre civile)
Largent [http://philippelandeux.hautetfort.com/4-bases-du-civisme/] étant au cœur de notre monde comme le roi fut jadis le sommet de l’« ordre social », il est naturel que les regards de ceux qui veulent changer les choses se tournent de plus en plus vers lui. Mais Largent n’est pas physique. C’est une croyance. Il est donc invisible et en apparence inattaquable et invincible. Et il règne depuis si longtemps qu’il passe pour un paramètre naturel, ce qui l’exempte de toute remise en cause sérieuse. Au fond, les hommes ne savent même pas ce qu’il est. Ils sentent néanmoins qu’ils doivent s’attaquer à lui et, dans leur marche pour l’atteindre, ils s’arrêtent à tous les obstacles palpables et concevables qu’il dresse devant eux. Quand ils pensent en avoir renversé un, ils finissent par se rendre compte qu’il y en a un autre et s’occupent de lui.
Largent est le moteur de l’inégalité. Qu’elle soit bien ou mal définie, l’Egalité est le but et le leitmotiv des révolutions. On peut donc appeler « révolutionnaire » tout mouvement ou toute mesure qui balaye un des obstacles qui obstruent la route vers l’Egalité et qui empêchent de porter le coup fatal à Largent. Ces obstacles sont — du plus au moins évident — les despotes (rois, dictateurs, gouvernements tyranniques), les riches, les banques et la monnaie qui sont autant d’écrans de fumée pour Largent. Tous ces obstacles sont liés : leurs existences tiennent à celle de Largent lui-même. Le despotes germent sur l’inégalité ; les riches sont une manifestation de l’inégalité ; les banques sont une conséquence de la monnaie qui est une conséquence de Largent. Il est donc impossible, si ce n’est de manière illusoire, de renverser un seul de ces obstacles tant que Largent est debout. En revanche, chaque échec permet aux hommes de prendre conscience que le problème n’était pas essentiellement dans l’obstacle renversé et les oblige à aller plus loin la fois suivante, à tenter ou envisager autre chose, et ainsi à déshabiller toujours plus Largent jusqu’à ce qu’il leur apparaisse dans toute sa culpabilité.
L’Histoire démontre toutes ces assertions. Les révolutions du type 1789 se sont attaquées au despotisme, en vain. Les révolutions type 1917 se sont attaquées aux despotes et aux riches, en vain. Les banques et la monnaie subirent aussi quelques assauts, en vain. Tout a déjà été essayé, excepté la choses la plus difficile car la moins concevable : s’attaquer à Largent lui-même.
Aujourd’hui, Eric Cantona croit faire preuve d’audace et d’intelligence en appelant les « citoyens » à retirer leur argent des banques (1). Mais que sont les banques si ce n’est, comme nous l’avons dit, le rempart de la monnaie, elle-même celui de Largent ? Sa proposition montre certes qu’il sent que Largent est au cœur du problème — ce qu’il est loin d’être le premier à sentir même si ceux qui le sentent et tendent leurs efforts dans cette direction ne sont pas légions —, mais elle démontre aussi son ignorance de ce qu’est Largent et son allégeance au système.
Car le système est fondamentalement monétaire. Le système monétaire est la raison d’être des banques qui, en même temps, sont une conséquence de ce système. Or Cantona ne propose pas de s’attaquer à la monnaie, ce qui serait encore insuffisant, mais de déstabiliser les banques qui, dans le cadre d’un système monétaire, même si elles étaient complètement éradiquées un temps, ressusciteraient infailliblement.
Pire ! En préconisant aux gens de « retirer leur argent », donc de le conserver par-devers eux, il ne conteste pas la monnaie ; au contraire, il la consacre, il en sanctionne le principe, il entérine les préjugés monétaires, il cautionne le capitalisme et ses vices, il couvre Largent, il renforce le système sous prétexte de le combattre ou du moins de le critiquer. Ce n’est pas en adoptant les postulats du système, en perpétuant les préjugés qu’il inculque, que l’on peut le menacer.
L’éclat de Cantona part cependant d’un bon sentiment. Il manifeste un profond humanisme. Mais il est temps de comprendre que l’Homme ne sera jamais au cœur du système tant que la place sera prise par Largent qui ne peut avoir d’autre place que centrale, excepté sous le despotisme où il règne en second.
Au final, à quoi rime la proposition de Cantona ? Les gens retirent leur argent des banques. Très bien ! Elles sont ruinées. Très bien ! Ceux qui n’ont pas eu la possibilité de retirer leur argent sont ruinés aussi. Moins bien ! Les entreprises n’ont plus les moyens de payer leurs employés (qui n’acceptent que le papier monnaie) ni de se payer entre elles avec de la monnaie virtuelle (même les écritures ne valent rien, puisqu’il n’y a plus de banques derrière) : l’économie s’écroule. Oups ! La misère s’abat sur la « société », misère dont les faibles souffrent davantage que les ci-devant riches. Aïe ! Pour sortir ce cette crise, diverses solutions peuvent être envisagées, mais toutes passent par la confiance en une monnaie et la reconstruction du système monétaire. L’Etat peut du reste parer à cette crise en interdisant les paiements en liquide, en renflouant les banques, etc., toutes mesures qui, elles aussi, renforcent la monnaie. Euh !
Un tel mouvement serait donc plus qu’un coup d’épée dans l’eau : il serait contre-productif. Il ne suffit pas de vouloir « faire bouger » les choses pour qu’elles bougent dans le bon sens. Une action doit avoir un but, un objectif, servir un projet. En l’occurrence, quel est-il ? Néant ! Le système monétaire est celui dans lequel nous vivons ; lui mettre des bâtons dans les roues, sans autre but que de lui faire un pied de nez, ne peut que se retourner contre nous ! Il pourrait en revanche en être autrement si cette proposition s’inscrivait dans le cadre d’un projet visant à renverser, non plus seulement les banques, mais le système monétaire et à abattre Largent pour instaurer l’Egalité. Mais ceci est une autre histoire.
Philippe Landeux
http://philippelandeux.hautetfort.com/
(1) Conseiller de retirer massivement l’argent des banques rappelle le film Fight Club dans lequel le héros voit une panacée dans la destruction des terminaux bancaires et le retour aux sociétés primitives, solution tout aussi puérile.
Voir Les bases du Civisme [http://philippelandeux.hautetfort.com/4-bases-du-civisme/]