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Réponse à Claudine Menant, qui a honte que je défende les prénoms français

J’ai découvert par hasard votre courrier dans lequel vous réagissez contre mon article sur la nécessité de donner aux enfants nés en France des prénoms français ou francisés, qu’ils soient d’ailleurs nés de parents français ou étrangers. Conscient de l’inutilité de vous répondre, je n’ai pas résisté au plaisir de le faire.

Il semblerait que le bon sens de cette pratique et son intérêt pour les immigrés vous échappe. Mieux ! elle est, selon vous, l’expression d’une pensée colonialiste — « vos propos me semblent se rapprocher de théories évolutionnistes qui remontent au temps de la colonisation lorsque l’homme blanc se considérait supérieur » —, nazie — « L’erreur allemande n’a elle pas été suffisante ? » —, raciste — « Je refuse de considérer d’autres être humains inférieurs » —, ils vous font mal, ils sont une honte pour la France, ils détruisent « l’unité nationale ».

Vous qui prétendez m’asséner des évidences ne faites que débiter un condensé de tous les poncifs de la bien-pensance, de la naïveté, de l’universalisme benêt, bref de la démagogie, le tout appuyé sur des contradictions flagrantes, des affirmations fausses, des déformations scandaleuses et des imputations calomnieuses. Vous substituez l’insulte en finesse, la sensiblerie bon marché, l’individualisme aveugle, et le dogmatisme à la raison, au pragmatisme, au réalisme, à l’intérêt national et même à l’intérêt des immigrés.

Vous avouez avoir lu mon article lorsqu’un de vos amis maghrébins a adopté un prénom français, corrigeant ainsi de lui-même, dans son intérêt, le mauvais choix que la loi n’aurait pas du permettre à ses parents de faire. Mais vous, Claudine, vous qui n’êtes en rien concernée par sa décision, qui ne vivez pas sa vie à sa place, qui ne risquez pas de subir de désagréments en raison de votre prénom, vous ne l’approuvez pas ! De quel droit ? Il confirme par son acte tout ce que je dis, mais vous soutenez encore le contraire. Au nom de quoi ?

Je vous rappellerai que prôner que les parents donnent à leurs enfants des prénoms français a deux buts :

1) préserver l’identité nationale, puisque l’identité d’une nation et de toute communauté de vie commence avec des individus dont le nom les identifient à elle,

2) assurer l’assimilation des immigrés et leur acceptation par les Français. Autrement dit, il s’agit de faire de la nation et de ses membres, quelle que soit leur origine, une famille unie par une identité d’abord, par des valeurs ensuite (sans l’identité les valeurs ne sont pas un ciment suffisant), ce qui est le contraire du communautarisme (source de guerre civile), bien que celui-ci applique la même recette à son niveau. Il faut être particulièrement de mauvaise foi pour prétendre que ce discours, qui vise à intégrer réellement les immigrés, est dirigé contre eux, que son auteur est raciste et ennemi de l’unité nationale. C’est celui d’un homme et d’un pays qui se respectent. Inversement, le vôtre, qui a pour lui l’apparence des bons sentiments et des bonnes intentions, ne tend qu’à abandonner les immigrés à eux-mêmes, à les laisser se fourvoyer dans leurs erreurs, à s’auto-stigmatiser, à les couper ou plutôt à les maintenir hors de la communauté nationale, à les pousser au communautarisme, bref à diviser la nation. C’est celui en vigueur depuis trente ans ; c’est celui des apatrides, des individualistes, des défaitistes, des capitalistes, des européistes, des mondialistes, des pseudo-démocrates, des pseudo-antiracistes (vrais racistes) et des inconscients. De Munich à Montoire !

Ceci étant, je vais reprendre chacun de vos propos, car on peut faire dire n’importe quoi à quelqu’un que l’on ne cite pas avec exactitude.
Mes arguments présument « un certain déterminisme par le nom, comme si porter un nom de famille déterminait les agissements individuels ».

Je ne présume pas, j’affirme ! Il est évident qu’un nom ou un prénom tiré d’une tradition fait entrer dans une communauté ou donne l’illusion que l’intéressé appartient à cette communauté. Ce n’est pas pour rien que certains immigrés continuent à donner à leurs enfants des prénoms conformes à la tradition de leur pays d’origine (esprit communautaire) et que ces prénoms ajoutés à leur physique exotique font qu’ils n’apparaissent pas de prime abord comme des Français. Dans vos propos, vous oubliez toujours qu’un prénom est un signe d’appartenance qui, non seulement, marque celui qui le porte mais encore indique aux autres cette appartenance. Vous ne voyez toujours les problèmes que d’un côté, celui de l’individu, jamais de celui de ceux qui l’entourent et qui sont tout autant concernés. Vous pouvez nier que les prénoms étrangers donnés à des enfants issus de l’immigration insufflent à beaucoup d’entre eux un esprit communautaire qui les portent à certains actes (l’esprit commande aux actes, non ?), mais comment pourrez-vous nier, quand les intéressés les reconnaissent eux-mêmes et s’en plaignent, que ces prénoms fassent également réagir les Français qui ne voient pas en leurs porteurs leurs compatriotes ?

« Donner un prénom étranger serait un moyen de perpétuer la différence ».

Lorsque les immigrés donnent à leurs enfants des prénoms « du pays » qu’ils ont quitté, faisant comme s’ils y étaient toujours, qu’est-ce d’autre ? Ce réflexe est naturel, cette démarche est peut-être inconsciente, mais cela a bel et bien pour résultat de perpétuer une différence par rapport aux autochtones. Si les immigrés ne le faisaient pas, s’ils donnaient à leurs enfants des prénoms français ou francisés, les Français auraient tous des prénoms français, nombre de prénoms n’existeraient pas en France et la différence — et les difficultés qui vont avec — n’aurait pas été introduite. Vous pouvez chanter les louanges de la différence au mépris des réalités, vivre dans l’abstraction, mais les faits sont là.

Vous n’êtes pourtant pas loin de le reconnaître puisque vous dites : « Bien sûr on peut considérer que le prénom est une marque d’identité culturelle lorsque des parents issus de l’immigration nomment leur enfant. »

Mais vous le nier malgré tout sous prétexte qu’ « aujourd’hui les petits Téo, Enzo, Alex sont français et pourtant leur prénoms ne figure pas plus dans le calendrier que Mohammed ou Melika. » Ce n’est parce que des Français donnent à leurs enfants des prénoms étrangers (occidentaux) que leur démarche est la même que celle d’immigrés donnant aux leurs des prénoms tirés de la tradition de leur pays d’origine. Pour ma part, je ne fais pas de discrimination, je condamne les deux, car, bien qu’elles n’aient ni les mêmes mobiles ni les mêmes effets, elles ont en commun de saper la culture et l’identité française. Force est d’admettre que l’anglomanie, l’italomania, l’arabomania, etc., ne contribuent pas à la francophilie, mais procèdent davantage d’une francophobie !

« Ce qui me dérange également c’est que vous considériez comme impossible la réussite personnelle et professionnelle lorsque l’on s’appelle “Barack, Mamadou ou Mohammed”. Non les cas de réussites ne sont pas exceptionnels. »

Je rappelle que je citais d’Hamel Hamza, conseiller municipal UMP à la Courneuve qui déclarait : « Oui, on peut réussir en s’appelant Barack, Mamadou ou Mohamed. » et que j’avais fais le commentaire suivant : « Comme si la victoire du métis Barack Obama aux élections présidentielles américaines allait changer quelque chose en France pour les immigrés et leurs descendants arc-boutés sur leurs traditions d’origines, et pour les Français vis-à-vis d’eux, comme si la réussite exceptionnelle de quelques-uns, malgré le même handicap,
justifiait que tout le monde reste handicapé. »
On voit que je n’ai pas dit qu’il était impossible de réussir dans ces conditions, mais que cela était plus difficile, si difficile qu’il est criminel de perpétuer ces conditions et de faire ainsi le malheur du plus grand nombre sous prétexte que certains gagnent à la loterie. Encore une fois, qui s’abreuve d’illusions et agite devant les immigrés le miroir aux alouettes ? Qui tient compte de la réalité des choses et fait œuvre utile pour les immigrés ?

« vos propos me semblent se rapprocher de théories évolutionnistes qui remontent au temps de la colonisation lorsque l’homme blanc se considérait supérieur. »

Les colonialistes voulaient importer leur culture chez les autres ; moi, je défends celle de mon pays, dans mon pays, contre ceux qui, venus d’ailleurs, agissent comme s’ils étaient en pays conquis. Vous voyez la nuance ? Vous voyez qui pense le plus en colon ? Par ailleurs, je n’ai jamais parlé de supériorité d’une culture sur une autre. Je ne défends pas la culture de mon pays parce qu’elle est supérieure, mais simplement parce que c’est la mienne, ou la sienne. J’applaudis avec autant de chaleur tous les Peuples qui, chez eux, défendent leur culture, qui préservent ainsi la richesse de l’Humanité.

« L’Islam n’est en rien une invasion »

Pourquoi cette sortie ? Je n’ai parlé ni d’Islam ni d’invasion. Du reste, peut-être ne connaissez vous pas la définition du mot « invasion » : Action d’envahir un pays avec des forces armées ; arrivée massive d’animaux nuisibles ; irruption de personnes ou de choses qui arrivent quelque part en grand nombre ; diffusion soudaine et massive d’objets, d’idées, de comportement, etc. (Le Petit Larousse) Les immigrés qui déferlent au rythme de 300.000 à 400.000 par an et ont un taux de fécondité bien supérieur à celui des Français que sont-ils, d’après le dictionnaire, sinon des envahisseurs ? Et l’Islam entré en France avec les immigrés, dont la présence s’affiche de plus en plus depuis dix ans (un hasard ?), dont les revendications se multiplient, qu’est-ce, sinon une invasion ? Vous affirmez avec aplomb une contrevérité notoire pour placer le débat sur le terrain religieux. Vous noyez le poisson ! Pour preuve, vous embrayez sur l’Eglise et la laïcité, dont je n’ai pas davantage parlé.

« s’il y a un désintéressement des français, un abandon des croyances religieuses je pense qu’il faudrait mieux s’intéresser aux problèmes internes à l’Eglise »

Quel rapport avec le sujet ?

« je souhaite souligner le fait que la séparation de l’Eglise et de l’Etat à déjà fêté son centenaire, il serait peut-être temps alors d’évoluer, et de faire valoir cette séparation également dans les discours. »

Il est tout de même curieux que vous exigiez une séparation alors que c’est vous qui, à dessein, faites la confusion. Je me demande par ailleurs si votre discours s’applique aussi à l’Islam, religion globalisante ? Si maintenant vous soutenez que les prénoms français sont des prénoms chrétiens et que, pour cette raison, les Musulmans doivent avoir le droit en France de porter des prénoms musulmans, je vous dirai tout d’abord que, sauf exception, les prénoms, même associés à des religions, portés par des croyants, ne doivent rien aux religions. Chez les Musulmans, beaucoup sont de simples traduction en arabe de mots ou de concepts. Ils auraient leur équivalent en français. En France, beaucoup ont des origines antiques. Ainsi, par exemple, Philippe vient de « Philos Hyppos », amis des chevaux. Que des chrétiens se soient appelés Philippe ne signifient donc pas que ce prénom soit chrétien en lui-même. Je vous dirai ensuite que, quand cela serait, il serait encore judicieux de la part des Musulmans d’adopter des prénoms français. En quoi cela vous dérangerait-il puisqu’à vos yeux un prénom ne signifie rien ? En quoi cela nuirait-il à la croyance religieuse si elle n’est pas superficielle ?

« ne pensez-vous pas dangereux non plus de considérer des personnes comme des êtres malveillants ? Je n’aime pas cette façon de diaboliser les autres, sans même les connaitres. »

A quel lecteur de mon article espérez-vous faire croire que je peints les personnes ne portant pas un prénom français comme des êtres malveillants, que je les diabolise ? Il semblerait plutôt que ce soit vous qui essayiez de me diaboliser.

« La ségrégation est bien réelle est effectivement injustifiée au regard des efforts que nombre d’entre eux font chaque jour pour s’intégrer dans une société dans laquelle les français ne s’identifient même plus “blazzés” des querelles politisées incessantes, grâce à des politiciens ne cherchant jamais à construire sinon à détruire les discours des autres (politiciens). »

La ségrégation que vous constatez est le résultat, non de mon discours, mais de la politique menée depuis 30 ans que vous soutenez implicitement. Mais elle est nécessairement « injustifiée », selon vous, autrement dit inexplicable, car admettre le contraire supposerait d’ouvrir les yeux sur l’ineptie de la politique en vigueur et prendre enfin à bras le corps le problème de l’immigration et tous ceux qui touchent aux immigrés comme à l’identité nationale. Vous parlez ensuite des efforts que font nombre d’immigrés pour s’intégrer. Il serait temps de comprendre que « s’intégrer » ne veut rien dire, que cela n’a aucune portée pratique. Si par cela vous entendez qu’ils travaillent, qu’ils sont paisibles, d’accord, pour certains, mais cela ne fait pas d’eux des Français à part entière aux yeux des Français. N’importe qui peut venir travailler en France ! Tout le monde aspire à la paix !

Etre Français, c’est autre chose. C’est s’identifier au Peuple Français, c’est lier à jamais son destin à celui de la France, c’est adopter les us et coutumes et les valeurs qui caractérisent les Français et font que l’on passe soi-même pour un Français où que l’on soit. Il s’entend que je parle d’être Français de cœur et d’esprit, pas seulement sur le papier (sachant comment ils peuvent être obtenus aujourd’hui). Vous ne faites pas cette distinction. C’est pour cela que les problèmes rencontrés par les immigrés et la polémique présente vous échappent et que, malgré tous les échecs suscités par vos belles idées, vous continuez à tenir le discours que même les immigrés intelligents ne peuvent plus entendre sans bondir.

« une société dans laquelle les français ne s’identifient même plus »

A votre image ?

« Pour moi, changer son prénom est un signe de rupture non pas avec la culture mais avec le lien de parenté si essentiel à la vie, à la stabilité personnelle de l’individu. »

Bien qu’insuffisant, c’est là le seul argument recevable de prime abord. Aussi insensible que je puisse paraître à vos yeux, je me suis posé la question. Remarquez qu’obliger les parents à donner à leurs enfants un prénom français éviterait à ces derniers ce dilemme. Aujourd’hui la loi ne contraint pas les parents, mais la vie se charge de convaincre les enfants du bien fondé d’un changement. Malheureusement, de tels changements interviennent après bien des souffrances et sont trop marginaux pour briser l’image négative des immigrés et mettre un terme au rejet dont ils sont l’objet. Voilà pourquoi l’impulsion doit être donnée par la loi, et non laissée aux initiatives personnelles.

Remarquez ensuite qu’il est osé de contester cette mesure au nom de la stabilité personnelle q
uand, précisément, il est question d’individus à cheval entre deux cultures, déstabilisés par le fait de traîner, pour des raisons artificielles, une identité qui ne correspond pas à celle du pays dans lequel ils vivent. Loin de les déstabiliser, adopter un prénom français leur permettrait de trouver une cohérence, de savoir où est leur place et d’être reconnus, de ne plus être en bute à la question légitime : es-tu Français ?

Enfin, pour en venir aux liens avec les parents, il en existe un naturel, insécable, celui du sang. On peut changer de nom ou de prénom ; on ne change pas de parents. Dans la même veine, vous dites : « ce dont on hérite à la naissance est l’amour de nos parents, et chaque jour de notre vie doit viser à ne jamais briser ce lien. » Là encore je ne vois pas bien en quoi des parents aimeraient moins leur enfant s’ils l’appelaient Michel plutôt que Mohamed ou si, de lui-même, parce que son prénom s’avère lourd à porter, il en changeait ? A la vérité, je trouve qu’ils feraient davantage preuve d’amour et de responsabilité s’ils ne le stigmatisaient pas au berceau comme un étranger.

« Si les migrants sont comme vous dites prédestinés à ne pas réussir, celà changerait-il quelque chose de changer de prénom ? »

Il est assez amusant que vous me fassiez dire ce que vous auriez rêvé de lire sous ma plume pour pouvoir me discréditer. Mais la vérité et les contradictions ne vous embarrassent pas. Si je pensais que les immigrés sont prédestinés à ne pas réussir, si je les considérais, selon vous, comme des être inférieurs, prônerais-je une mesure qui, selon moi, mettrait toutes les chances de leur côté d’être assimilés, acceptés et, partant, de réussir comme tout le monde ?

« Et aujourd’hui dans une société qui se mondialise, Mohammed en Algérie hier, Mathieu en France demain et John au Canada après-demain ? Est-ce que ceci à du sens ? »

Demandez donc à votre ami, et écoutez-le au lieu d’essayer de le convaincre.

« Je comprends le désir de ces migrants en quête de (re)connaissance qui acquièrent de nouveaux prénoms adaptés à la société dans laquelle ils veulent construire leur vie, mais on ne le souhaite pas toujours. »

Je comprends moi aussi que l’on puisse être attaché à son prénom malgré tous les désagréments qu’il procure. Mais on ne peut pas tout le temps mettre l’intérêt individuel (mal compris, qui plus est) au-dessus de l’intérêt national, considérer exclusivement les raisons personnelles et compter pour rien la paix sociale. Car c’est de cela qu’il s’agit. Un pays a le droit de fixer des conditions que ce soit pour accepter des étrangers ou accorder la nationalité. Ces conditions peuvent varier d’un pays à un autre selon leur culture, leur histoire, leur intérêt, mais, une fois fixées, un pays n’a pas à y renoncer ou à les violer pour faire plaisir à tel ou un tel. Le problème, aujourd’hui, est que tout est ambiguë faute d’exigences, notamment en matière de naturalisation. Etre Français sur le papier ne signifie rien.

En fait, il faudrait revoir la notion de nationalité et ses conditions d’acquisition pour qu’enfin il sûr qu’un Français sur le papier est un Français de cœur et d’esprit, c’est-à-dire quelqu’un de viscéralement attaché à la France, qui la sert, qui est prêt à la défendre, qui ne crache pas sur elle pour un oui pour un non. Sans cette assurance, qui passe en premier lieu par des prénoms français, la défiance sera toujours de mise entre Français et à plus forte raison vis-à-vis des immigrés et de leurs enfants. Mais, inversement, le jour où il n’y aura plus de doute sur les sentiments de toute personne naturalisée, le jour où les personnes n’ayant pas un prénom français ne pourront pas être françaises, le jour où les Français n’auront plus l’impression que certains essayent de leur faire prendre des vessies pour des lanternes, le jour où l’on appellera enfin « chat » un chat, où chacun fera des choix et les assumera, alors n’y aura plus de discrimination. Tel est le but. Ceux qui trouveront déshonorant ou désagréable d’adopter un prénom français ne seront pas français, voilà tout. Ils seront officiellement considérés comme beaucoup de Français les considèrent aujourd’hui officieusement. Ils ne nuiront plus à ceux qui aiment la France et veulent réellement être intégrés.

D’ailleurs, la loi n’obligera pas ceux qui portent des prénoms étrangers à en changer, elle n’obligera à cette démarche que ceux qui veulent être Français. Du reste, en obligeant les parents à donner à leurs enfants des prénoms français, le changement de prénom ne concernera que des immigrés de première génération auxquels personne ne reprochera d’avoir et de vouloir conserver une identité étrangère et dont la volonté, s’ils changent de prénom, avec tous ce que cela suppose, sera salué par tous.

« Je ne sais pas si vous aimeriez troquer votre prénom contre Felipe ou Farid selon les lieux dans lesquels vous pourriez être amenés à vivre… »

La question à deux sous ! Je remarque tout d’abord que, maintenant, vous associez les prénoms à des lieux, des pays, comme s’ils étaient révélateurs de l’identité locale. On est en progrès. Ensuite, vous essayez de me la faire à l’estomac, en m’impliquant. C’est la tactique classique de ceux qui, ne maniant pas la raison, croient en imposer en faisant vibrer la corde sensible. Enfin, vous me placez dans une situation hypothétique qui ne permet pas de savoir comment je réagirai ou qui, du moins, n’oblige personne à croire que mon attitude serait celle que j’expose. Quoi qu’il en soit, je vous rappelle que la mesure que je préconise concerne les parents vis-à-vis de leurs enfants nés en France et les personnes portant un prénom étranger qui veulent être françaises. Ne sont donc pas concernés les immigrés qui ne prétendent pas à la nationalité française. Or, pour ma part, je suis trop français pour vouloir être autre chose, même si j’émigrais, ce qui n’est ni dans mes intentions ni dans mon tempérament. Cela dit, étant un homme de principes, je pense pouvoir affirmer que, si j’étais amené à quitter définitivement la France, à m’installer dans un pays étranger pour y prendre racine, je m’appliquerais ce que je pense être bon pour les autres et donc pour moi-même : j’adapterais mon prénom si possible ou en adopterais un couleur locale.

Comprenez donc que recevoir un prénom étranger de la part d’étrangers au milieu desquels on vit est un honneur que ces derniers font, un hommage de leur part, que cela lui signifie qu’on est des leurs. Vous voyez en cela une humiliation. Changez de lunettes ! Inversement, quand un étranger adopte de lui-même un prénom conforme à la culture et à la langue du pays dans lequel il a débarqué, cela signifie aux autochtones qu’il les respecte, qu’il veut être des leurs, qu’il est dans les meilleures dispositions envers eux. C’est la meilleure façon d’être accepté. Et la satisfaction que l’on en retire vaut plus que toutes vos tergiversations.

« On peut aimer la France, être francophile, francophone mais ne pas s’appeler Marie. »

C’est vrai. Mais aimer la France, être francophile et francophone ne veut pas dire être Français. Vous avez vraiment un problème avec la notion d’identité !

« Ces propos tenus sur les populations étrangères me font mal, et me rendent honteuse de mon pays. »

Remettez-vous, arrêtez votre char, il n’y a que vous qui voyiez dans mes propos des insultes envers les immigrés et un scandale pour la France. Vous feriez mieux d’ôter la poutre que vous avez dans l’œil plutôt que de chercher une paille dans le mien !

« je me sens coupable des discriminations qui se font chaque jour »

Vous avez raison de vous senti
r coupable, vous l’êtes, et tous les bobo-gauchos avec vous. Je me tue à vous expliquer comment faire pour qu’il n’y ait plus de discriminations alors que vous et vous pareils espérez simplement qu’elles disparaissent par l’opération du Saint Esprit, ce qui, bien sûr, ne fonctionne pas.

« Ces propos me font honte, honte d’un pays qui devrait être celui des droits de l’homme, pour lesquels se sont battus nos ancêtres »

Justement, si nos ancêtres voyaient ce que l’idéologie antipatriotique et anti-française que vous véhiculez a fait à ce pays, ils auraient mis bas les armes. S’il n’y avait eu que des Français comme vous, rêvant sur leur nuage, il y longtemps que la France aurait disparu.

« proner de fausses valeurs qui ne font que détruire l’unité nationale. »

Donc, si on vous suit, une des conditions de l’unité nationale, en France, est que les Français portent des prénoms étrangers ! Si vos valeurs sont aussi de cet acabit, comme je le crains, je me flatte de ne pas les partager.

Désolé si j’ai été brutal, mais, en politique, en regard des enjeux, il n’y a pas de sympathie qui tienne.

Philippe Landeux

Premier article Philippe Landeux

http://www.ripostelaique.com/Hymne-aux-prenoms-francais.html

Réponse Claudine Menant

http://www.ripostelaique.com/Je-ne-vois-pas-pourquoi-on-devrait.html




L'identité française n'est pas multiple

On est Français, sur le papier, dans sa tête et aux yeux des autres, ou on ne l’est pas. Tout le monde sait instinctivement ce qu’est être Français, qui ne l’est pas pleinement et pourquoi. Un débat sur l’identité nationale est moins nécessaire pour rappeler aux Français ce qu’ils sont que pour indiquer clairement à ceux qui ne le sont pas ou ne sont pas perçus comme tels (de leur propre aveu) comment le devenir, si tel est bien leur souhait. Ce débat n’aura d’utilité publique que s’il débouche sur la conclusion suivante :

CONSEILS SIMPLES ET PRATIQUES AUX IMMIGRES ET LEURS DESCENDANTS
POUR DEVENIR FRANÇAIS OU ETRE CONSIDERE COMME TEL

1) Apprendre et parler systématiquement français, du moins en public et quel que soit l’interlocuteur,
2) Renoncer aux habits et attributs vestimentaires typiquement étrangers,
3) Donner à ses enfants des prénoms français ou en changer si l’on en porte un étranger,
4) Ne pas afficher individuellement ou collectivement sa religion.
La recette est vieille, simple et efficace. C’est celle qu’ont appliqué tous les immigrés d’origine européenne. C’est celle que doivent à plus forte raison appliquer collectivement les immigrés extra-européens. S’ils ne le font pas, s’ils sont incapables de le faire, toutes les lamentations, tous les discours démagogiques, toutes les lois « positives » en leur faveur et insultantes pour les Français ne changeront rien : ils ne seront jamais perçus par les Français comme des Français ou du moins comme des Français à part entière.
A l’impossible nul n’est tenu. Qui peut considérer quelqu’un qui parle une langue étrangère, qui porte un prénom étranger, qui s’habille en étranger et qui s’affiche à tout bout de champ en étranger, qui peut le considérer autrement que comme un étranger. Il n’est pas question ici de la France. Ceci est vrai dans tout pays. A méditer.
A bon entendeur…
Philippe Landeux