
J’espérais pouvoir crier à pleins poumons « Hourrah pour Tommy Robinson », le matin du jeudi 23 juillet 2015. J’utilise Tommy Robinson. C’est parfois Stephen Lennon dans les médias, ou parfois un nom que je portais il y a longtemps : Stephen Yaxley. Qu’importe. Ça allait être un hourrah pour moi, le fondateur et désormais ancien leader de l’English Defence League.
Ce furent six années dramatiques, souvent folles, de batailles de rues, de coups montés par la police, de crainte pour la vie de mes proches, et de résistance constante aux tentatives de Scotland Yard de me recruter comme taupe pour leur compte. Six ans de rigolades folles avec les potes. Six ans pendant lesquels ma vie a été totalement chamboulée par l’État. Tout ceci parce que je suis un patriote anglais. Tout ceci en raison de mes efforts constants pour réveiller mes compatriotes au danger de l’islam radical.
Le jeudi 23 juillet 2015, j’allais être un homme libre. J’allais pouvoir emmener ma famille en vacances. J’allais pouvoir m’exprimer publiquement sur une plateforme sans restriction. J’allais pouvoir mener mes affaires comme tout citoyen du Royaume-Uni.
La condamnation à 18 mois de prison pour avoir prêté à mon beau-frère le dépôt pour l’emprunt de sa première maison – oui, tout simplement – prenait fin le 22 juillet 2015. J’allais pouvoir enfin dire sans risquer de me faire coffrer à nouveau au service de probation de Luton et du comté du Bedfordshire, à Scotland Yard, et à toutes les forces de l’ordre britanniques d’aller se faire foutre !
J’aurais pu le crier à pleins poumons autant que je l’aurais voulu, mais personne ne m’aurait entendu. Pas pendant que j’étais enfermé dans une cellule en béton à l’isolement dans les entrailles de la prison de Peterborough, dans l’attente que quelqu’un vienne bien m’expliquer pourquoi j’étais encore une fois en prison. Remis de liberté conditionnelle en prison juste à quelques jours de la fin de ma sentence, juste quelques jours avant que je sois enfin un homme libre, renvoyé en cellule une fois encore par le caprice de quelque sadique personnage influent, dans le seul but de m’infliger encore quelque misère, pendant qu’il le pouvait encore.
Même les matons de la prison de Peterborough n’en revenaient pas – que quelqu’un soit rappelé en prison environ une semaine avant la fin de sa peine. J’étais en isolement – une fois encore – parce que, malgré tous mes avertissements aux matons, y compris une note au gouverneur de la prison pour qu’il ne le fasse pas, ils m’avaient mis dans une aile dangereuse, à juste 2 cellules d’un meurtrier musulman effectuant une peine de 28 ans.
Ce dernier avait mis un contrat sur ma tête, et après que j’aie donné à un prisonnier somalien une branlée (on m’avait prévenu que ce Somalien avait accepté le contrat et allait m’agresser en me jetant de l’eau bouillante sucrée à la figure), j’ai eu finalement mon souhait exaucé : la sécurité d’être mis à l’isolement. C’était seulement à quelques jours de ma libération : je pouvais bien supporter ça.
Mais le jour du 22 juillet puis la nuit passèrent sans explication. Ils m’ont gardé encore enfermé 48 heures de plus. Il est probable que c’est parce qu’« ils » (qui que soient ces « ils » qui me surveillent, et croyez-moi, ils le font) savaient que je devais me présenter en public à la chambre des Lords le 23 juillet. « Ils » étaient résolus à perturber ma vie aussi longtemps qu’ils le pouvaient.
Alors, pour vous tous, fans d’Histoire, qui avaient célébré les 800 ans de la signature de la Magna Carta cet été [2015], soyez mes invités et apprêtez-vous à des désillusions graves sur votre précieux Habeas Corpus (base de la loi anglaise garantissant que personne ne sera détenu de façon inique). Il y a bien peu de « justice » dans le système judiciaire britannique, que j’ai été amené à bien connaître et à haïr.
En fait, pour quelqu’un qui a essayé d’éviter des ennuis au cours des dernières années, j’ai passé plus de temps dans les prisons anglaises que les voleurs du casse du 20ème siècle de l’Angleterre appelé Great Train Robbery (vol mémorable datant de 1963). Si l’écriture de ce livre est un succès, mon prochain écrit pourrait être une visite guidée des nombreuses et variées institutions pénitentiaires de Sa Majesté.
Bref, mieux vaut tard que jamais, me voici dehors. Je n’ai plus à subir les sermons marxistes de la dame patronnesse du bureau de probation, plus de tourments à avoir pour ma vie et celle des miens, juste pour le bon plaisir des autorités. Je n’ai plus à faire des courbettes aux bien-pensants qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas, ni à surveiller mes arrières en me méfiant de la police chaque fois que je fais un tweet vaguement offensant envers un communiste du coin.
Je suis libre de toute attache avec l’English Defence League, et surtout, je suis libre de faire mes propres choix. Avec la liste de tous mes records, j’imagine que ça inclut que je ferai pleins d’autres erreurs. J’espère seulement que, quelles qu’elles soient, elles ne signifient plus entendre le cliquetis de la serrure d’une cellule de prison derrière moi. J’en ai eu mon compte – que ce soit justice ou non – pour la durée d’une vie.
Ne vous inquiétez pas. Vous n’allez pas avoir besoin d’une boîte de Kleenex à vos côtés pour lire ce livre. Ce n’est pas du « Tommy fait pleurer dans les chaumières ». Ce n’est pas une histoire pour pleurnicher. Les ennuis dans lesquels je me suis trouvé ont été parfois de mon propre fait. Mais seulement parfois. Il se pourrait que vous appreniez quelque chose sur les actes d’une police d’État britannique que vous aviez du mal à imaginer.
Mon pire crime, au moins aux yeux de l’Establishment britannique, est d’être un patriote. J’aime mon pays. Je pense que la St-Georges (le saint patron de l’Angleterre), le 23 avril, devrait être un jour férié. Je ressens de la colère quand je vois que des gens qui haïssent le pays qu’ils nomment « chez eux » sont chouchoutés et protégés par un État qui place leurs soi-disant droits au-dessus de ceux de jeunes hommes qui risquent et qui sacrifient leur vie pour la démocratie britannique.
Oh, et juste pour que les choses soient bien claires dès le départ : je n’ai aucun, mais alors aucun problème avec la couleur de peau ou la religion de ces personnes. Je n’en ai jamais eu et n’en ai toujours pas. Désolé si ça déçoit certains d’entre vous.
Mon nom sera pour toujours lié à celui de l’English Defence League (EDL). J’en suis conscient. Mais ceci n’est pas un livre sur l’EDL, bien qu’elle y joue bien sûr une part importante. Celle de l’EDL est une histoire différente, peut-être pour un autre jour. Ceci est mon histoire, mon effort de donner du sens à une vie, et particulièrement à un passé récent, que même moi, je trouve à peine croyable.
Rien de tout cela n’a été planifié. Mais, malgré tout ce par quoi je suis passé, je n’ai aucun regret, mis à part ce que ma famille a dû endurer – et ce ne fut pas toujours du fait de mes actions. Vous remarquerez que je ne dis pas le nom de ma femme et de mes enfants dans le livre. C’est volontaire. Il leur arrive de devoir payer un prix trop élevé pour le simple fait de m’avoir comme époux ou père.
Mon retour de la prison de Peterborough, malgré 2 jours de retard, marquait la fin d’une sentence de prison de 18 mois, tout cela pour avoir prêté à mon beau-frère 20.000 livres Sterling, somme présentée par lui comme apport personnel pour l’emprunt d’une maison. Et il a surestimé frauduleusement ses revenus sur son formulaire pour obtenir son emprunt, faisant de ce cas un « délit ». Personne n’y a perdu un seul centime, mais après avoir essayé en vain de se débarrasser de moi, de me faire taire, l’État a finalement trouvé le moyen de le faire.
J’ajouterai qu’ils ont aussi essayé de me faire tuer pendant cette durée, mais je vous laisse juge de vous en faire une idée et de décider si c’est vrai.
Cela avait pris à la police et à l’État beaucoup trop de temps. Cela leur avait pris pratiquement chaque jour depuis qu’un groupe de citoyens de Luton en colère avaient crié « Ça suffit », parce qu’ils avaient été témoins de ce que la police avait encouragé des extrémistes musulmans à hurler leur haine lors du retour des soldats du Royal Anglian Regiment en mars 2009.
Malgré tous leurs efforts, je suis encore debout et libre de m’exprimer. Enfin !
Traduction de Richard Ferrand