Oui, la victoire de Marine Le Pen est devenue possible…

Deux jours après un procès que notre correspondant Hector Poupon qualifiera de “dérive inquisitoriale”, Robert Ménard a accepté de répondre à nos questions sur sa ville, la situation politique française, et ce procès, bien sûr… A savourer, ces propos d’un homme libre et courageux, un vrai Gaulois…

Les voyous n’hésitent plus, le but c’est de “tuer du flic”

Riposte Laïque : Monsieur le Maire, pouvez-vous d’abord nous donner des nouvelles des policiers biterrois sur qui une voiture a foncé délibérément ? Comment réagissez-vous à cette nouvelle agression contre les forces de l’ordre ? 

Robert Ménard : Certains ont été blessés, mais ils vont bien. Je leur ai apporté immédiatement tout mon soutien. L’agression qu’ils ont vécue a été d’une extrême gravité. En France, en 2017, les voyous n’hésitent plus. Le but, c’est même de « tuer du flic ». Ils ont le sentiment qu’ils jouissent d’une quasi impunité. Les peines sont légères, la prison est brève… quand il y a prison. Nos forces de l’ordre en payent le prix, chaque année plus lourd.

Pour l’instant, on ne parle que de Pénélope, et pas de la vague migratoire

Riposte Laïque : Dans certains milieux de la réinfosphère, on entend parler de « Coup d’État » judiciaire au sujet du harcèlement subi par François Fillon, et de la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen. On vous sait prudent, vous qui, comme président de « Reporters Sans Frontières », avez côtoyé de véritables coups d’État, et de véritables dictatures, avec l’emploi de ces mots. Pour autant, que vous évoque la campagne présidentielle actuelle ?

Robert Ménard : oui, le mot « coup d’État » est exagéré. Nous ne sommes pas au Chili de 1973. Disons que les affaires judiciaires tombent miraculeusement sur les candidats de droite au moment de la campagne présidentielle… Les Français ont, à juste titre, le sentiment d’un acharnement… qui peut paraître suspect.

Le problème le plus grave, c’est que cette campagne est volée au peuple. Dans les journaux, sur les chaînes d’info, on ne parle que de Pénélope 24/24h ! La France est menacée par une vague migratoire d’une ampleur historique, elle est victime d’attentats islamiques, elle est écrasée par une dette colossale, un chômage sans fin, sa place stratégique dans le monde est remise en question : voilà les problèmes dont on voudrait parler.

61 % des Français croient possible la victoire de Marine Le Pen

Riposte Laïque : Vous avez, tout en appelant à voter pour le Front national, critiqué assez vivement certaines de ses orientations, et notamment celles de Florian Philippot. Aujourd’hui, à deux mois du deuxième tour, quel est votre regard sur la campagne de Marine Le Pen, et croyez-vous sa victoire possible ?



Robert Ménard : Je trouve que sa campagne est de qualité. Sobre, réfléchie. Elle n’a pas besoin d’en rajouter. Le réel est de son côté. Marine Le Pen écoute beaucoup, sans doute plus qu’avant. La ligne Philippot n’est plus aussi envahissante. La candidate a enfin repris les thèmes identitaires, charnels. Ceux de la droite hors les murs que je défends à Béziers. La politique, ce n’est pas que de l’économie. C’est surtout des vies, du souffle. Oui, la victoire de Marine Le Pen est devenue possible. 61 % des Français y croient. Tout sera question de dynamique. De place et de score au premier tour. De capacité d’alliance. Trump a prouvé que le peuple des profondeurs, le peuple de la périphérie, peut se révolter…

Vous pouvez tout perdre si vous critiquez les “bienfaits” de l’immigration

Riposte Laïque : Vous avez joint un message de soutien, lors de la conférence de presse organisée par le Cercle des Avocats Libres et Maître Pichon. Comment l’homme qui a défendu la liberté d’expression partout dans le monde vit-il ce qui se passe en France, et les nombreux procès d’opinion qui s’y déroulent ?

Robert Ménard : Je viens d’en subir un. Parce que j’ai osé dire que l’immigration se voyait dans nos écoles, dans nos rues. La liberté d’expression est réellement menacée en France. Bien sûr, nous ne sommes pas dans l’ex-URSS ou à Cuba. Vous n’allez pas dans un camp si votre parole dévie de la doxa du régime. Mais critiquer les bienfaits de l’immigration ou les joies obligatoires du « vivre-ensemble » peut coûter cher socialement. Le système peut vous anéantir. Vous perdez des amis, vous perdez votre boulot. Vous pouvez tout perdre.

Je tiens bon mais c’est une épreuve humainement difficile

Riposte Laïque : Vous vous êtes à votre tour, après Georges Bensoussan et Christine Tasin, retrouvé devant la 17e Chambre, le mercredi 8 mars. Cela vous met-il en colère ?

Robert Ménard : Cela a été terrible. Pendant des heures je me suis fait littéralement agonir. On m’a traité d’adepte du racialiste Gobineau. On m’a traité de lâche. Parce que j’ai dit que les photos de classes du passé nous montraient une France où l’immigration était quasi absente par rapport à aujourd’hui, on a invoqué les chambres à gaz, le génocide arménien, etc. C’est de la folie. J’avais l’impression d’être dans un mauvais rêve. Moi raciste ? Moi anti-musulman ? Moi qui ai pendant des années risqué ma vie pour sauver des journalistes dans le monde entier sans me soucier, bien sûr, de la couleur de leur peau ou de leur religion. Ces prétendues associations anti-racistes servent une idéologie. Elles ne sont plus dans le réel. Elles veulent faire des exemples avec un Ménard, avec un Zemmour. Je tiens bon mais c’est une épreuve humainement difficile.

Maire de Béziers, c’est épuisant, mais tellement passionant !

Riposte Laïque : Vous allez être bientôt à la moitié de votre mandat de maire de Béziers. Si cela était à refaire, vous lanceriez-vous de nouveau dans cette aventure ?
Robert Ménard : trois fois oui. C’est épuisant, ma vie personnelle s’est réduite à peau de chagrin, mais c’est tellement passionnant. En seulement trois ans, j’ai réussi, avec mon équipe, à changer la ville. Béziers crevait, Béziers était abandonnée. Nous avons prouvé que la politique pouvait être autre chose que des mots creux. Mais pour cela, il faut aimer les gens, il faut être amoureux de sa ville.

Les journalistes sont si nombreux à s’autocensurer pour survivre 

Riposte Laïque : Un commentaire sur l’attitude de vos anciens confrères à votre encontre et dans le traitement de la vie politique française ?

Robert Ménard : J’éprouve souvent de la peine pour beaucoup de mes confrères, honnêtement. Où est leur liberté ? Ils sont si nombreux à s’autocensurer en permanence pour survivre professionnellement. Ils sont pavloviens, chassent en meute. Ils sont sans surprise. On sait d’avance ce qu’ils vont dire, ce qu’ils vont écrire d’un édito à l’autre, d’un plateau à l’autre. Bien heureusement, tous ne sont pas du même bois mort. Mais quand même, lisez la presse régionale. Sans mettre tous mes ex-confrères dans le même panier, combien dans cette presse locale vivotent laborieusement à travers des articles médiocres copiant vaguement Libé ou Le Monde. L’absence de talent vire parfois au tragi-comique. A Béziers, ils nous combattent sans relâche. Jusqu’à inventer des faits, jusqu’à réécrire l’actualité pour qu’elle corresponde à leurs fantasmes. J’ai décidé de les contrer durement, avec notre journal municipal. Je sais que notre résistance leur fait mal. On essaye d’éveiller, de réveiller les gens…

Propos recueillis par Pierre Cassen




A quand Anne Hidalgo égorgeant un mouton pour complaire à M. Boubakeur ?

HidalgoBoubakeur

Robert Ménard a envoyé un texte de soutien aux organisateurs du rassemblement du Trocadéro, qui protestaient contre la commémoration du ramadan à la mairie de Paris, organisée par le maire de Paris, Anne Hidalgo, et son adjoint Bruno Julliard. Ce texte a été très apprécié, on comprend pourquoi…

Chers amis,

Merci de me permettre une nouvelle fois de m’associer à distance à votre action. Et une nouvelle fois, celle-ci est aussi courageuse qu’indispensable.

Que les musulmans respectent les commandements de leur culte est une chose, que la mairie de Paris y prête la main en est une autre. Une fois encore, on constate que l’alliance du socialisme tiers-mondiste et du socialisme écolo-bobo est la porte d’entrée de l’immigration et de l’islamisation. Une fois encore, on constate que la laïcité qui fût un glaive pour frapper le catholicisme est désormais un bouclier pour protéger un culte étranger à la France, à son histoire et à sa civilisation.

Vidéo à venir

Car c’est au nom de la laïcité qu’Anne Hidalgo et ses amis attaquent les crèches de Noël dans les mairies et au nom aussi de la laïcité, soi disant « positive », que les mêmes en viennent à favoriser des constructions de mosquées ou à organiser dans des hôtels-de-ville, avec des religieux, des cérémonies dites de rupture du jeûne où l’on ne mange que halal. A quand Anne Hidalgo égorgeant un agneau pour être agréable à M. Boubakeur ?

Ce n’est pas la première fois que les socialistes organisent le ramadan dans une mairie. Mais c’est la première fois qu’ils le font dans un contexte d’offensive générale contre la France. Depuis quelques semaines, nous savons que le ministre dit de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, veut rendre obligatoire l’apprentissage de l’arabe dans les écoles primaires françaises. Dans nos écoles ! Elle qui est marocaine de naissance, et donc qui a deux nationalités.

Il est donc urgent, chers amis, de multiplier les actions comme les vôtres et de tout faire pour que 2017 soit le coup d’arrêt qui précède la reconquête intégrale de notre nation, de ses lois et de ses traditions.

Merci à vous !




Les électeurs votent FN pour l’identité, contre l’invasion migratoire, et rien d’autre !

Capture Ménard2Notre fondateur, Pierre Cassen, a interrogé Robert Ménard pour que nos lecteurs comprennent mieux les enjeux des journées de l’initiative qu’impulse le maire de Béziers, dans sa ville, à la fin du mois de mai. 

Riposte Laïque : Vous appelez, les 27, 28 et 29 mai, les Français à prendre la parole aux journées de Béziers, que Boulevard Voltaire et Valeurs Actuelles organisent ensemble.
http://www.beziers2016.fr/

Quel a été le détonateur de cette initiative ?

Robert Ménard : Il s’agit davantage d’un long mûrissement que d’un événement qui aurait agi comme un détonateur. Je suis las de voir les droites d’accord sur l’essentiel, sur l’urgent, et d’abord l’identité, et être incapables de s’unir face à la gauche. Je sais le poids des appareils et donc des intérêts privés, je sais le choc des ego et combien c’est, depuis toujours, si français de croire que c’est soi, tout seul ou son seul parti, qui va sauver la France. Mais, à situation exceptionnelle, tentative exceptionnelle. Face à la marée migratoire, personne n’a le droit de s’offrir le luxe d’attendre.

Je ne sais pas si sortir de l’Euro nous sauvera du chômage. Je ne sais si y rester nous sauvera d’une plus grande faillite. Mais je sais que dans 20 ans ou 30 ans, ce n’est pas de cela que parleront nos descendants. Je ne veux pas appartenir au camp des coupables, de ceux dont on dira : il n’a rien fait pour empêcher ça.

Riposte Laïque : Comment se dérouleront ces journées ? Vous annoncez des tables rondes samedi, et invitez les Français à prendre la parole. Cela sera-t-il vraiment possible, avec beaucoup d’intervenants, et un public que vous espérez nombreux ?

Robert Ménard : A un mois de l’événement, nous avons déjà dépassé les 600 inscrits. Et c’est un vrai chiffre. Les tables rondes se dérouleront en deux séries de cinq, sur quatre sites différents. Chacune est prévue pour durer entre 2 et 3 heures. Mais si les participants veulent se priver de dîner, ils pourront faire une nuit blanche. La parole sera libre.

Riposte Laïque : Vous dites que vous soutenez Marine Le Pen, que vous espérez sa victoire en 2017, qu’on ne peut pas attendre 2022, etc. Donc, vous pensez qu’en l’état actuel, le FN ne gagnera pas dans un an. Clairement, au-delà de vos nombreuses convergences avec ce parti, quelles sont les réelles divergences qui vous amènent à impulser cette initiative ?

Robert Ménard : Rien aujourd’hui ne permet de croire à une victoire probable de Marine Le Pen en 2017. Elle est seulement, à cette heure, pas tout à fait impossible. C’est déjà beaucoup. Mais ça ne suffit pas.

Notre divergence est simple. Pour Marine Le Pen, il faut être ni à droite ni à gauche. Il suffit de regarder les études pour voir que c’est une erreur. Où se trouvent les électeurs qui acceptent de voter pour elle à un 2e tour ? Où se trouve la réserve, ceux qui pourraient éventuellement l’accepter ? A droite ! Mais ces électeurs ont peur. Peur de la sortie de l’euro, peur des 35 heures, peur de la retraite à 60 ans. Ces électeurs sont âgés. Ils forment les gros bataillons de l’électorat de droite classique, mais aussi, de l’électorat tout court. Ils se mobilisent plus que les autres. Percer sur cet électorat, c’est se rapprocher de la victoire finale.

Encore une fois, les gens ne votent pas FN pour autre chose que l’identité. Certains votent malgré son programme économique qui est largement rejeté. D’autres n’y arrivent pas. Il faut débloquer tous les freins possibles. C’est aussi simple que ça ? Oui.

Riposte Laïque : Vous réclamez donc un réel affichage à droite. Ne craignez-vous pas, en voulant gagner quelques électeurs des Républicains, faire perdre au FN des électeurs de gauche que la ligne Marine-Philippot avait conquis ?

Robert Ménard : Les électeurs venus de la gauche qui votent pour le FN le font pour l’immigration. Ils le font aussi contre les conséquences du mondialisme. Je ne suis pas du FN et ne suis pas un spécialiste de ce mouvement. Mais tout cela existait avant Philippot. Du reste, dans un récent sondage, on a pu constater que Philippot arrivait loin derrière Marion Le Pen.

Bref, un électeur de gauche qui vote FN une fois, deux fois… ce n’est plus un électeur de gauche. Il y a d’ailleurs une obstination incompréhensible à vouloir chérir l’électorat de gauche alors que la France se droitise à grande vitesse.

Riposte Laïque : On est frappé, quand on regarde la première liste de vos invités, par le nombre de patriotes sincères qui sont des références dans tous les domaines de la vie politique. Pourtant, beaucoup d’entre eux ne veulent pas entendre parler du FN, voire soutiennent des candidatures différentes, parfois hostiles. N’y a-t-il pas là les germes d’une division mortifère du camp patriotique, et comment en sortir ?

Robert Ménard : En se parlant. Tout simplement. Je me rends compte que beaucoup de ces gens ne se connaissent pas. Il y a des malentendus, des jalousies, des inquiétudes. Certains se disent : ai-je vraiment besoin d’eux ? D’autres pensent : que vais-je gagner à unir mes forces avec les leurs ? Et pourtant, tous ces gens qui se croient différents subissent les mêmes coups portés par les mêmes ennemis.

Riposte Laïque : Le Front national sera-t-il présent à Béziers, et aura-t-il la parole ?

Robert Ménard : Des responsables du FN seront dans la salle, comme Marion Maréchal Le Pen ou Louis Aliot. Comme n’importe quel citoyen, ils pourront intervenir. Et je compte bien qu’ils le fassent.

Riposte Laïque : Mais alors, à la fin de ces trois journées, il se passe quoi ? Vous envoyez une synthèse de vos travaux au FN, et vous leur dites que c’est cela qu’il faut faire pour être élu en 2017. Vous croyez vraiment qu’ils vont vous écouter ? Vous ne craignez pas qu’ils vous traitent de diviseur ?

Robert Ménard : Mettre en place un programme commun des droites ne me semble pas inutile. Mais, en soi, évidemment, ce n’est qu’un outil. Une sorte de baromètre permettant de calculer le degré de compatibilité entre les différents mouvements se réclamant du camp patriote. Il n’y a, là, rien qui divise. Sauf à avoir peur de tout, à commencer de ses propres idées.

Mais aussi, c’est un message lancé à tous ceux qui briguent nos suffrages : voilà ce que nous voulons. Tenez-en compte si vous voulez que notre soutien ne soit pas un soutien par défaut.

Riposte Laïque : Ce n’est pas à vous qu’on va apprendre que la politique est un rapport de forces. Si vous n’étiez pas écouté, une candidature sur les thèmes que vous appelez de vos vœux serait-elle envisageable ?

Robert Ménard : Si cette candidature vise à créer des réserves de 2e tour pour le FN, ce serait intéressant. Mais nous n’en sommes pas encore là. Et je ne le souhaite pas en l’état. Il faut d’abord voir l’évolution du FN. De plus, j’insiste sur ce point, il ne doit pas s’agir d’une candidature de division, qui profiterait au système, mais d’une candidature d’addition, et même de multiplication car, ainsi, une synergie serait créée. Est-ce possible ? Tout est possible. Est-ce souhaitable ? Encore une fois, cela dépend de l’évolution de la situation politique. Mais quoi qu’il arrive, pour moi, il ne s’agit que d’une chose : faire gagner nos idées.

Riposte Laïque : Quelque chose à ajouter, Robert ?

Robert Ménard : Béziers est toujours très belle à la fin du mois de mai.

Propos recueillis par Pierre Cassen