Vous vous penchez Madame

Vous vous penchez Madame, et vous compatissez

Vous la Dame d’Albion qui passiez par hasard

En ce lieu retiré, sombre et dissimulé

Où nous sommes pansés à l’abri des regards

Vous avez, horrifiée, votre course arrêtée,

Là, sur mon corps sanglant

Vos yeux ensorcelants ont viré outremer,

Et vos seins oublieux de tout le convenant,

A mon souffle haletant vous offrent toute entière.

Mais savez-vous Madame pourquoi, martyrisés,

Tant de corps étendus gémissent à l’unisson,

Pourquoi tant de souffrance, pourquoi tant de passion

Dans cette guerre hurlante, furieuse, désespérée ?

C’est de France, Madame voyez vous qu’il s’agit,

De ses vallons si verts, de ses plaines infinies,

De ses montagnes blanches, de ses mers, de ses fruits.

De ses calvaires plantés à ses sentes infinies, 

De ses châteaux d’orgueil et d’art pur mélangés,

De son génie sacré que les siècles ont forgé.

Le cri des cathédrales qui hurlent vers les cieux

Au Sauveur qu’ils vénèrent et qui est leur seul Dieu.

C’est le Roman trapu, le Gothique élancé.

Erigés par le chant de nos pères sacrifiés.

Entendez-vous ce cri du peuple bafoué

Exploité, maltraité, berné, déraciné,

Et par l’envahisseur sans cesse humilié

Aidé de ses valets inaptes à gouverner.

Avez-vous vu Madame ces hordes innombrées

De barbares sans respect, haineux et affamés

Brandissant leur croissant et leur livre sacré,

Dérobant aux regards des épouses bâchées ?

Sont-ils ces doux agneaux que présente la fable

De nos politiciens, sourire trop aimable,

Ou ces loups affamés, fanatiques histrions

Qui ne songent qu’à brader cette grande nation,

Que nos ancêtres ont mis quinze siècles à dresser,

Pour le salaire de places qu’ils n’ont pas méritées ?

Au lieu des abbayes ils dressent des mosquées

Des minarets obscènes partout sont érigés!

De nos riants faubourgs, ils ont fait des « banlieues »

Mises en coupe réglée, sans espoir et sans Dieu.

D’écoliers appliqués ils ont fait des ignares,

Pauvres nefs égarées dans une mer sans phares,

Qui ont perdu leur langue, qui ont perdu leurs pères,

Qui vivent dans la crainte dans l’ombre des « grands frères ».

De nos petites filles aux charmes occultés,

Ces nouvelles esclaves sans joie ni liberté,

Ils ont fait leurs servantes, humbles et illettrées

Au service de leur maître toutes entières dévouées.

Au nom de leur prophète, Ils frappent nos professeurs

Qui tentent d’enseigner un peu de nos valeurs.

De nos femmes de France ils veulent voiler le corps

Interdire l’instruction, inféoder le sort,

Les reléguant au rôle de ventres obéissants,

Obséquieuses servantes, animales et soumises

Zélotes asservies aux mâles omnipotents.

Leur destin de servage, aux grossesses promises.

Interdire la musique, Bacchus renier !

Ils ne sont pas venus pour français devenir,

Nous aimer, nous chérir comme frères adoptés.

Ils sont venus haineux pour nous mieux amoindrir.

Par le ventre des femmes ils nous veulent asservir,

En comptant sur leur nombre pour nous mieux conquérir

Et au pays de France imposer l’Intégrisme,

Comptant sur notre peur et notre immobilisme.

Mais voyez- vous Madame, ce peuple qu’on croyait

A jamais endormi sur des lauriers fanés,

A poussé le grand cri de la croisade ultime,

De la venue sacrée, du sacrifice intime.

Des armes qu’on croyait à tout jamais perdues,

Ont rejailli soudain dans des mains de colère.

Des chants guerriers issus des gorges de nos pères

Ont scandé à nouveau des fiertés révolues.

Les gaulois unifiés ont vengé Alesia,

En se dressant ensemble pour ce premier combat,

Madame c’est le jour de notre France altière,

Atypique, orgueilleuse et toujours si entière,

Reprenant le flambeau de Charles le Martel,

Et l’épée de légende de Jeanne la Pucelle,

De Roland, de tous ceux tombés à la bataille,

Ensanglantés, meurtris sous leur cote de maille,

Afin que France vive, afin que France vaille,

Afin que pousse encore notre blé sur la paille

Pour le sol des ancêtres et pour la tradition,

Pour nos grands capitaines, pour notre érudition,

Pour les livres écrits, pour les prières chantées,

Pour nos enfants qui rient, pour nos femmes aimées

Pour le plaisir de vivre en notre doux pays

Qu’ont chanté nos poètes, qu’ont aimé nos amis

Ensemble se sont levées les légions éternelles

Invaincues et glorieuses de France Citadelle….

C’est pour cela Madame que nous vivons ce soir,

Pour le combat suprême, bataille de l’espoir ! 

En cette lutte farouche nos énergies tendues,

Dans un combat final, une quête éperdue,

Pour la victoire totale ou la fin de nos jours,

Dans cette ultime croisade, dans cet acte d’amour

C’est pour cela, Madame que nous mourrons demain,

Pour notre France entière, notre pays ancien,

Le chant de notre terre à nos lèvres refrain,

Si tel est des Gaulois le tragique destin.

Roland Croisé