Avec Larcher, ce n’est plus de la démocratie, c’est de la médecine vétérinaire

Jeudi 15 juillet, Gérard Larcher, président du Sénat et ancien vétérinaire, déclarait sur RTL : « Le passe sanitaire est un levier qui doit nous conduire à ce fameux matelas vaccinal que certains situent au-dessus de 90 %. C’est naturellement le passe sanitaire restrictif des libertés. Mais est-ce que la pire restriction des libertés, c’est pas de reconduire au confinement ? Est-ce que la pire restriction des libertés, ça n’est pas le couvre-feu ? Donc, j’allais dire, faisons la balance entre avantages et inconvénients. Cette restriction, parce que c’est une restriction des libertés, elle devra se faire sous le contrôle du Parlement. En tous les cas, j’y suis favorable sous cette réserve. »

C’est là un raisonnement sommaire tenu devant un journaliste qui ne teste pas la solidité de son interlocuteur. Voyons les questions qui ne lui ont pas été posées.
Première déclaration : « Certains situent le matelas vaccinal au-dessus de 90 % ». Quelles sont ces personnes ?

Seconde déclaration : « La pire restriction des libertés serait le confinement ». Gérard Larcher ne fut-il pas, en pleine épidémie, le plus farouche défenseur du maintien de la date des municipales ? Se confiner était inutile, il fallait aller voter ! Pour lui, maintenant, le confinement devrait à nouveau s’imposer en cas de refus des Français de se faire vacciner. Pareille incohérence n’a rien à envier à celles de l’exécutif. Comment se fait-il que ses fiches n’aient pas été remises à jour sur l’absurdité du confinement généralisé ?

Troisième déclaration : « Cette restriction des libertés devra se faire sous le contrôle du Parlement ». Le président du Sénat ne s’est-il pas plaint à plusieurs reprises de la tentation d’Emmanuel Macron de réduire les droits du Parlement ? Ne déclarait-il pas au Figaro le 4 mars 2020 : « Je demande tout simplement que les droits des parlementaires ne soient pas bafoués ». Quand la tentation autoritaire d’Emmanuel Macron menace les droits du Parlement, Gérard Larcher s’en inquiète, mais lorsque cette tentation passe à l’acte en s’en prenant aux libertés fondamentales des Français, il l’approuve. C’est minable ! À neuf mois des élections présidentielles, ce poids lourd des Républicains (LR), qui n’a de « gaulliste » que le nom, se met dans la roue d’Emmanuel Macron pour sauver les meubles.
Gérard Larcher se dit « favorable à cette restriction de liberté » à condition qu’elle soit sous le contrôle du Parlement. En quoi le Parlement est-il une garantie de quoi que ce soit ? Trois mois avant l’assassinat de Samuel Paty, le Sénat n’a même pas eu le courage, comme il en avait le devoir, de poursuivre devant la justice le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), pour non-présentation devant la commission d’enquête sénatoriale. Silence des médias.

Gérard Larcher (71 ans) s’est fait vacciner. Roselyne Bachelot (75 ans), quoique vaccinée, a été contaminée et hospitalisée. Est-ce par crainte d’être contaminé malgré la vaccination que le président du Sénat se ferait tester chaque semaine ? Dernière question : pourquoi les médias ne l’ont-ils jamais interrogé sur la fermeture, durant la crise, de plus de 1 800 lits d’hôpitaux ? N’a-t-il pas été président de la Fédération hospitalière de France de 1997 à 2004 ? N’a-t-il pas remis en 2008 un rapport au chef de l’État sur une réforme hospitalière placée sous le signe mortifère d’un équilibre budgétaire inconséquent ?
Puissent les Français cesser de se faire manipuler et la France, reprendre rapidement en main son destin !

Jérôme Serri