Avenir inquiétant pour la laïcité, l’égalité des hommes et des femmes, la République

Les reportages télévisés en zone « Talibans » de l’Afghanistan les montrent triomphants, organisés, et le départ des puissances d’occupation sonnera le retour complet de ce que j’appelle un « obscurantisme ». Les responsables interviewés sont des hommes. A aucun moment, dans ces reportages on n’aperçoit une seule femme. Les interviewés déclarent la « charia » seule loi imposée, et, pour chaque « délit » aux yeux de cet islam totalitaire, la peine est prévue et appliquée aussitôt. Les milices de contrôle sont partout, tout le monde est surveillé, la télévision ne montre pas un dialogue avec un berger, un laboureur, un artisan, on ne voit que des « notables » de l’Islam local. L’impression qui se dégage n’est pas celle de la liberté !
Les hommes n’ont pas le droit de raser leur barbe, et malheur à ceux qui n’en ont pas !
Les interviewés expliquent calmement que les jugements sont rapides, automatiques, on assiste même à un jugement qui nous fait penser à une parodie. Il s’agit pourtant de gens posés, calmes, de bonne présentation, barbus bien sûr, dans les villages pauvres.
Ils condamnent la démocratie, et sa justice longue, coûteuse, la grande corruption qui règne dans les démocraties.
Des hommes, aucune femme visible. Sont elles en prison ?
On sait que les talibans s’opposent à ce que les filles aillent à l’école, réservée aux garçons. Qu’ils ont déjà brûlé des écoles installées par l’occupant américain, français, et puni sévèrement institutrices et écolières (assassinats, viols).
Il reste que nous sommes en échec, et les femmes resteront sous tutelle et dans l’ignorance.
Puisqu’il faut partir, pourquoi ne pas donner aux femmes et aux filles des zones que nous occupons la possibilité de se réfugier dans un pays de la coalition, ce sont elles qui vont le plus souffrir du retour des talibans partout. Ces femmes et ces filles, qui s’instruiraient feraient passer des messages sur ce qu’est la liberté chez nous. Car on n’arrête pas Internet.
A condition que nous ne tolérions pas dans nos quartiers des comportements communautaires, avec, au nom de la tradition, des comportements cousins de ceux de l’Afghanistan.
La Libye « libérée » annonce déjà par des gens qui ne sont pas des élus le gouvernement de la charia. Avons-nous joué les apprentis sorciers ? En tout cas cela nous coûte cher. Finalement au nom de quoi donnerions nous des leçons ?
Balayons un peu devant notre porte.
Isabelle LEVY vient de publier aux Presses de la Renaissance « Menaces religieuses sur l’hôpital ». Sidérant : refus d’une femme voilée d’enlever son voile pour soigner une oreille, une autre refuse de quitter ses vêtements au moment où elle va être opérée en urgence pour une péritonite, une autre exige une prise de sang « à travers ses vêtements », de nombreux hommes refusent d’être soignés par une personne de sexe féminin, de religion différente, de couleur de peau différente.
A l’école des musulmans, des catholiques de famille intégriste, refusent l’enseignement de l’évolution, – qui est au programme. En ce moment, les ultras catholiques soutenus par leur pape actuel refusent que soit maintenu dans tout programme officiel une allusion à la théorie du genre qui indique ce que tout le monde sait, l’homosexualité n’est pas nécessairement toute biologique, toute liée à des gènes, d’autres facteurs la construisent: l’environnement, des problèmes psychologiques liés à des relations manquées avec le père ou la mère…Nos intégristes défendent l’idée que les homosexuels ne sont pas égaux aux hétérosexuels, mais inférieurs, et qu’il convient de ne pas banaliser leur comportement ! Une exigence d’éducation aux ordres d’une pensée religieuse, nous parlions plus haut de la « charia » qui elle aussi punit les homosexuels jusqu’à les assassiner. Le contraire d’une éducation laïque respectueuse des différences.
Notre majorité politique actuelle a encore fait mieux, voir ici :
École, République, Opus Déi, Darcos, Sarkozy :
http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=197
Claude Barratier