http://www.lepoint.fr/politique/front-national-l-elu-converti-a-l-islam-radie-des-cadres-du-parti-08-12-2014-1887937_20.php
C’est un curieux article que signe le nommé Aziz Zemouri, dans Le Point. Histoire de se faire bien voir par sa hiérarchie, il commence à classer le FN à l’extrême droite. Puis il se permet d’ironiser sur les 100 % de Marine Le Pen. On se demande s’il a écrit la même chose quand Sarkozy a fait le même score, à la tête de l’UMP, en 2007. Là où cela devient intéressant, c’est qu’il déplore qu’au Front national, on ne respecte pas la liberté individuelle des militants, et encore moins leur liberté de conscience.
La cause du courroux du journaleux ? Selon lui, le malheureux Maxence Buttey aurait été radié de ses responsabilités départementales du FN, sans réunion officielle, et aurait reçu l’information par simple courriel. Le journalisme du Point montre son faible niveau professionnel, appelant deux fois le converti Maxence, et deux fois Maxime. Puis, voulant rappeler les faits, Zemouri, qui visiblement a un faible pour le militant du FN devenu musulman, nous raconte qu’il a juste raconté que “le Coran était de source forcément divine, puisqu’il énonçait des vérités pas connues des hommes au moment de son écriture”. A la grande surprise de nombre de lecteurs, cette affirmation grotesque ne parait pas perturber le journaliste, qui la relaie sans prendre la moindre distance, si ce n’est pour s’indigner qu’un parti politique puisse se débarrasser d’un Buttey.
http://www.dailymotion.com/video/xcq6te_zemmour-philippe-bilger-la-cftc-att_news
Une enquête rapide permet de retrouver le bougre, à l’époque journaliste au Figaro Magazine. Dans cette interview accordée à Europe 1, il déverse alors toute sa haine contre Eric Zemmour, son presque homonyme, qui, comme le fit remarquer l’interviewer, aurait pu le traîner au tribunal. En effet, il qualifie carrément son confrère (ils travaillaient alors dans la même salle de rédaction) de “raciste”, “d’homophobe” et de “sexiste”, et on le devine, par le ton exalté qui est le sien, avec la bave aux lèvres.
De manière étonnante, il explique que ce qu’il dit est vrai, et que si Eric lui faisait un procès, ce serait à lui de prouver que ces accusations sont fausses. On pensait les journalistes mieux formés en droit. Il continue à diffamer ensuite son confrère, expliquant qu’il n’était jamais à son poste de travail (cela n’est pas bien de mentir, et surtout de moucharder les petits camarades…) et qu’il ne connaisait de la France que les plateaux de télévision. Naturellement, il nous fait le coup de l’argent de ses impôts pour estimer que son confrère ne devrait pas passer sur des chaînes publiques, rien de moins. On doit penser à la rage qui doit l’habiter devant le succès du livre “Le suicide français”…
Mais le plus cocasse, quand on écoute la suite de l’interview, est qu’il nous déclare avoir une admiration pour Tariq Ramadan, à la hauteur de sa détestation pour Eric Zmmour. Auteur d’un livre “Faut-il faire taire Tariq Ramadan”, dans lequel il l’interviewe avec une rare complaisance, il nous présente le représentant des Frères Musulmans comme un Européen occidental, travaillant sur les banlieues, tenant un discours très intéressant et constructif. Bref, le coup du musulman modéré amoureux de l’Occident, dont il faut partie. Résumé du livre, qui n’a pas rencontré un gros succès : un numéro de lèche-babouches pour idiots utiles entre agents de l’islam…
A une époque où Interpol vient de lancer un avis de rechercher pour contre le mentor de Ramadan, Youssouf Al-Qaradawi, pour terrorisme, le moins qu’on puisse dire est que cette apologie du prédicateur des Frères musulmans tombe plutôt mal, et qu’on pourrait lui demander des explications, ainsi qu’à l’UOIF, qui l’a invité plusieurs fois à ses congrès.
Mais on comprend mieux à présent que ce prétendu journaliste défende avec autant de véhémence et de mauvaise foi Maxence Buttey, qu’il appelle parfois Maxime. Il correspond tellement au portrait de ceux que René Marchand et Hubert Lemaire appellent des “taupes de l’islam”.
Mais, même déguisé en journaleux, celui-là, on le repère de loin.
Jeanne Bourdillon