Qui a déjà joué à « Maure à la côte » ? Moi. J’y ai joué quand j’étais petite, en vacances à la campagne dans le Var.
Une voisine venait souvent jouer avec moi à la dînette. Nous étalions sur une terrasse les assiettes, les cuillers et les bols. Puis il s’agissait de faire avaler à nos poupées une mixture infâme à base d’eau et de plâtre gratté dans un mur (j’ai reçu une belle fessée pour ce « lait », c’était l’époque où les heureux parents pouvaient encore en donner.)
Tout à coup, au milieu de cette passionnante activité, la voisine jusque-là très calme poussait un cri strident : « Maure à la côte » ! Il fallait abandonner sur le champ nos pauvres poupées, la dînette et tout le reste, et courir à toutes jambes, ventre à terre et haletantes, s’abriter dans un lieu sûr.
On devait y rester un certain temps, jusqu’à ce que le danger soit pleinement écarté. Je soupçonne que la voisine en profitait pour faire en vitesse ses exercices de calcul, car sa mère était intraitable sur le sujet. Tapie dans un coin obscur, épouvantée, j’attendais que les Barbaresques aient passé leur chemin.
Puis nous revenions vers nos poupées, sans nous presser, encore tout émues de la menace écartée pour cette fois. Jusqu’à l’alerte suivante.
Ce jeu a été selon moi inventé pour habituer les enfants à se cacher rapidement en cas d’arrivée des Barbaresques. Un jeu très ancien, certainement calqué sur du vécu. Mais à l’origine ce n’était pas du tout un jeu, c’était une alerte à prendre très au sérieux.
Les Barbaresques jusqu’en 1830 ont écumé les côtes, on le sait mais il n’est pas inutile de le rappeler, en cette époque de réécriture woke de l’histoire. À tel point que certaines de ces côtes, fuies par les habitants, étaient restées totalement sauvages.
En France, en Italie, en Grèce, partout. En Croatie on peut faire encore aujourd’hui des kilomètres le long de la côte sans croiser la moindre habitation.
C’était le cas dans le Var, jusqu’aux congés payés de 1936, date qui a sonné l’avènement d’une ère presque totalement échevelée de bétonisation de la côte, jusque-là assez préservée.
Beaucoup de villes de la côte, en Provence, étaient restées jusqu’en 1830 de tout petits villages minuscules, avec juste ce qu’il fallait de pêcheurs sur place, le reste des habitants à trente kilomètres, verrouillés loin des côtes derrière de solides remparts et en même temps sur des éminences pour pouvoir guetter au loin les nuages de poussières et les cris de l’invasion mauresque.
Saint Raphaël par exemple est resté un tout petit village de pêcheurs jusqu’en 1830. Près de Saint-Cyr, toujours dans le Var, il y a un château planqué de manière disgracieuse au nord d’une colline, sans soleil. Probablement dans le même but.
Le cas typique selon moi est l’île de Folegandros dans les Cyclades. Quant on y arrivait, il y a encore quelques années, on ne voyait rien. Nulle trace d’habitations, ni même de vie humaine en dehors d’un minuscule port réduit à sa plus simple expression. Le village était planqué loin des côtes pour ne pas être vu par les Barbaresques.
Toulon, du IXe au XIVe siècle, a été de nombreuses fois razziée par les Barbaresques, toute la population emmenée en esclavage, la ville pillée et brûlée.
Au douzième siècle, les Barbaresques avaient pris l’habitude de fondre sur Toulon. Ils y opérèrent quatre razzias totales, meurtrières, au cours de ce seul siècle.
Par exemple, le 17 juillet 1178, les Sarrasins firent le siège de Toulon dont ils réussirent à s’emparer. 300 habitants furent massacrés, les autres faits prisonniers et emmenés en captivité. La cité fut pillée et vidée, laissée avec seulement des ruines, fumantes.
Au XIVe siècle, la ville s’est entourée de remparts, mais cela n’avait pas suffi ; en 1530 les Barbaresques firent à nouveau une énorme razzia.
Les Barbaresques avaient l’habitude d’emmener toute la population qu’ils pouvaient attraper, pour la réduire en esclavage en Algérie.
Les hommes étaient castrés, les femmes souvent mises dans des harems.
Ceux qui résistaient étaient tués sur place, les femmes violées et éventrées.
Les esclaves pouvaient être rachetés. Encore fallait-il que les familles aient l’argent nécessaire.
Fuir les Barbaresques était donc une question de vie et de mort. D’où l’utilité d’entraîner les enfants à fuir, et donc ce cri strident et épouvanté « Maure à la côte ».
Depuis 1830 les côtes sont sécurisées, mais ce jeu est resté dans certaines familles. La menace est restée dans l’inconscient collectif, tout le long de la Méditerranée.
Il y a quelques années, une réunion électorale avait lieu dans un port du Portugal. Tout à coup un petit malin, au milieu d’un discours, a jeté ce cri : « Maure à la côte » ! La salle s’est vidée en un clin d’œil.
Aujourd’hui de nouveaux Maures, souvent venus de plus loin, sont accueillis à bras ouverts par les associations ad hoc qui reçoivent de grasses subventions payées par nos impôts. Ils sont salués par tout ce que le pays compte de naïfs lobotomisés et de collabos droitsdel’hommistes.
Mais la menace d’autrefois, cachée, subtilisée, niée, est plus que jamais là, omniprésente, et avouant sans vergogne vouloir nous détruire. Elle devient une réalité, aujourd’hui.
Sophie Durand
BRAVO : beaucoup de faits que je ne connaissais pas aussi parfaitement.
Des faits qu’il faut clamer et répéter sans arrêt pour ça entre dans la tête de ceux qui ne veulent pas entendre…
BRAVO 💐💐💐
Quand je pense qu’enfant, nous savions qu’il n’existait qu’une seule mosquée, à Fréjus, faite de terre rouge. Elle me faisait peur. Je croyais que la terre était tachée de sang.
Aujourd’hui nous en avons 2500 en France, non ???
@Fabiola Ferrante
Ah ! La mosquée rouge de Fréjus ! Je suis passée devant un milliard de fois.
Je pense que nous avons bien plus de 2500 mosquées maintenant.
Un exemple qui montre que ces pirates algériens terrorisaient toute l’Europe, même plus au nord: 1631, la razzia sur Baltimore, en Irlande, près de Cork.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sac_de_Baltimore
Des complices locaux et un capitaine hollandais esclave des algériens dirigeant le raid complètent le tableau.
Alors les jérémiades permanentes anti-colonialistes et anti-racistes de la gôôche, ces couillons peuvent aller les chanter sur Mars, mais en Europe, basta!
J’habite sur la côte varoise, où je venais en vacances étant enfant. On disait plutôt “gare aux Maures !”
Votre texte est extrêmement intéressant et me rappelle une fête qui, même de nos jours, a lieu tous les ans dans une petite ville côtière au dessus d’Alicante : CALPÉ..
Annuellement à la même époque, les habitants organisent et participent à « La fête des Maures ».. le 1er soir, des défilés au pas des diverses castes de la ville et des environs accompagnées de musiciens et le lendemain matin, réveil brutal car arrivées par la mer d’embarcations mauresques, batailles rangées sur la plage avec force canonnades et tirs pétaradants … jusqu’à la victoire des villageois !!
L’ensemble s’achève le second soir par un spectacle son et lumière, dans ce qu’il reste des fortifications de la ville, pour célébrer cet événement !!
A voir absolument !!
@Millac Sylvie
Très intéressante, la fête des Maures. Ce genre de fête est très répandu en Provence, ce sont les bravades. Pour perpétuer le souvenir de la protection des processions contre les Barbaresques.
En effet, c’est pas d’hier qu’y nous font CHIER!!!
Et bien sûr, en signe de repentance et de demande de pardon, les algériens vont faire un grand monument à la mémoire des centaine de milliers d’innocents européens qu’ils ont massacrés, torturés, violés et réduits en esclavage ?
ben aujourd’hui les barbaresques sont conviés à venir razzier les gaulois! ils leur déroulent le tapis rouge, les logent, les nourrissent, leur allouent un somme …
Aujourd’hui, on peut crier “Maures à l’intérieur” ! Pas dans les petits villages côtiers, mais dans les grandes villes ; en attendant pire.
Merci pour cet excellent article. Merci de rappeler au bon peuple ce que leurs ancêtres ont eu à subir pendant des siècles des ancêtres de ceux que l’on accueille “à bras ouvert” comme vous dites, pour ne pas dire “à gorge déployée”. Entre 1 million et 1 500 000 européens capturés et réduits en esclavage, viols innombrables, razzias des villes et villages portuaires, navires marchands coulés, voilà ce dont l’homoncule qui squatte l’Elysées aurait dû parler lors de ses visites avec la Nouvelle Régence d’Alger.
Comment se fait il que la racaille républicaine ne parle jamais de ces persécutions religieuses et ethniques ?
La seconde guerre mondiale est le prétexte à nier l’Histoire.
Les évènements actuels yankees Russie éclairent possiblement sous un jour nouveau ce qui s’est peut être réellement passé pour la SGM et son déclenchement en sous main. Les deux événements me semblent assez superposables, mais c’est à examiner de près
Merci de nous partager cette anecdote. Etant breton de la côte, chez nous le cri d’alarme était “An Anglezed bonetoù ru en deus douaret ! ”
Les Anglais aux bonnets rouges ont débarqué ! (pas de mauvais esprit)
Et ils n’étaient guère plus tendres que les Maures.
Les Barbaresques ne sont jamais allés au Portugal! C’est grâce à l’occupation de l’Algérie par les Français que cela a cessé!
Et si, les corssaires d’Alger ont razzié jusqu’en Islande et opéraient dans l’Océan Atlantique. C’est d’ailleurs pour contrer leur menace sur le commerce que l’US Navy fut fondée par le Naval Act de 1794.
Les Ricains ne rigolent pas avec la sécurité de leurs ressortissants.
C’est ce que fit Charles X en prenant Alger en 1830, mettant fin à des siècles de terreursur les mers.
D’où tenez-vous ça que le Portugal a été exempt des raids barbaresques? De la même source qui arrête les nuages radioactifs aux frontières de certains pays?
@Jean Michel Hermans
Bien sûr que si, les Barbaresques sont allés au Portugal, mon anecdote sur le Portugal est exacte. Les Barbaresques sont allés dans toute l’Europe, et jusqu’en Islande. 1830 j’en parle, bien sûr que c’est l’occupation de l’Algérie qui a mis un terme à leurs exactions, je ne l’ai pas précisé car je ne prétendais pas être exhaustive et tout le monde le sait je crois !
Super article . On peut ajouter la Corse et ses villages perchés loin des côtes. La plaine au sud de Bastia assainie par les romains était le grenier à blé de Rome et Aleria ville côtière avait 20000 habitants.
Tout cela a disparu pendant des siècles à cause des barbaresques.
—-De nos jours c’est le béton et le bobo parigot qui ont envahi les côtes Varoise!——–Ce département défiguré, souillé, dirigé par des hommes politique corrompus et où il ne fait plus “bon vivre”!—-
—-Il reste encore quelques villages à l’intérieur des terres qui résistent à l’invasion du bobo mondialiste mais pour combien de temps encore?—-
L’histoire de l’Europe est un affrontement continu avec l’Islam: Sarrasins,Barbaresques,Ottomans,Fellaghas etc…
IL n’y a que les ignares, les guides touristiques et les “collabos” pour prétendre que les nombreuses tours de guet et fortifications de nos côtes sont là pour faire beau. L’histoire continue et les mêmes persistent.
Beau récit qui ne présage rien de bon pour l’avenir.
Étant du Nord pas de Calais, je ne connaissais pas cette alerte de l’époque.