Barbecue hallal à la fête de fin d'année de l'école publique de mes enfants

Je souhaiterai que vous publiez mon courrier afin d’obtenir l’éclairage des autres lecteurs sur mon propos.
Vendredi 15 mai, avait lieu la fête de fin d’année de l’école maternelle de mes enfants, Jean Macé, à Châlons-en-Champagne. Je les ai inscrits dans une école laïque, publique de la république française… Or, pour ce moment de « partage », nous a été proposé insidieusement un barbecue entièrement Hallal. Cette démarche que j’aurai comprise si elle était venue d’une école « privée » me semble particulièrement incompréhensible et incongrue venant d’une école publique pour deux raisons : d’une part, parce que l’école de la République n’est pas le lieu approprié à une démarche religieuse qui reste l’expression d’une volonté individuelle et donc contraire aux valeurs d’universalité républicaines qu’est en autre la laïcité de nos institutions. D’autre part, sachant qu’une taxe est perçue directement sur la viande hallal dont l’objectif est de financer un culte religieux, comment l’école de la République française peut-elle encore prétendre ne pas bafouer l’une de ses valeurs fondatrices au sens de Jules FERRY et au passage, vider de son sens la devise Egalité car, pourquoi financer un culte via l’Ecole et pas les autres? On me rétorque que l’on fête bien « Noël » à l’école de la République française! Ce à quoi je réponds : non. On ne fête pas la naissance du Christ, j’en veux pour preuve qu’aucune crèche n’accompagne le sapin! Ce qui est logique dans une école laïque! On fête donc « Noël » en tant qu’expression universelle de la paix, rien d’autre!

On me dit que si je ne veux pas manger du hallal, je n’ai qu’à manger des brochettes… de bonbons ! Drôle d’appréciation de la démocratie où la majorité a le choix entre la viande bénie ou le démon de l’obésité!
Tout cela me laisse bien perplexe. Il faut croire que l’Histoire ne nous a pas enseigné qu’à jouer le jeu de la compromission de nos valeurs fondatrices nous ne pouvions gagner que drames et larmes.
Et que dire de l’attitude de nos politiciens de tout poil qui -quand ils ne sont pas condescendants – sont des Don Quichotte de la République en danger, grands producteurs d’inutiles « Charte pour la laïcité » mais bien incapables au demeurant d’en faire appliquer une seule ligne! J’entends déjà les qualificatifs dont on pourrait m’affubler ! Non, définitivement non, je ne suis ni raciste, ni islamophobe ou je ne sais quoi encore ! Mais définitivement, je pense que la liberté de culte est un droit inaliénable mais privé et qu’en aucun cas cette liberté est plus importante ou plus souveraine que la laïcité de nos institutions- seule garante de l’intégrité de nos libertés collectives et cela au sein même du creuset de la république : l’Ecole publique!
J’ajouterai qu’en toute impartialité, l’enseignement dispensé dans l’école de mes enfants est de qualité et l’équipe pédagogique dévouée. Je ne peux donc conclure qu’en disant ouvrons le débat!
Maureen Brochet