Benalla travaille-t-il pour le Maroc ?

Les journalistes pérorent sur le cas Benalla, sur des fautes finalement moins graves que celle qui serait en cause plus sérieusement, à savoir qu’il est un agent double ou triple ; nos éditorialistes officiels, pourtant enclins à la spéculation, évitent d’évoquer les explications “complotistes”  qui en l’occurrence sont peut-être réalistes.

C’est pourquoi je parle ici d’hypothèses ; je ne dis pas qu’il faut être parano ; je dis qu’il faut être méfiant, surtout quand c’est un métier : il appartiendrait alors aux services compétents de vérifier cela. Mais ces agents ont-ils la mission officielle de se défier de l’islam en général ?

Pour ce quasi-barbouze, ami personnel des Macron, le fait de s’occuper désormais de “sécurité” en Afrique, à partir des réseaux français et à titre d’agence privée, est une indication assez suspecte quant à ce qu’il envisageait déjà de faire dans le poste précédent. Car les boîtes privées de sécurité internationale n’ont pas intérêt, pas plus que les dirigeants corrompus de ces pays pauvres qui en sous-tirent des aides extérieures, aucun intérêt à la disparition complète de Boko Haram.

Premier “soupçon” : Benalla est-il oui ou non un espion au service du Maroc ? Infiltré dans les plus hautes sphères de l’État français ? Le président Macron serait moins étourdi s’il écoutait un peu cette déclaration de Hassan II (voir la vidéo ci-dessous) concernant la loyauté ultime d’un Marocain bien intégré ; la question de la double-nationalité peut devenir cruciale selon les circonstances… Ici sa Majesté ne fait pas dans le détail multiculturel ; ce n’est pas que ce roi ait eu l’habitude de dire la vérité ; mais dans ce cas du moins est-il “sincère” pour ainsi dire ; ce qui est pathétique, c’est de voir notre président s’imaginer que c’est lui le maître dans cette relation amicale avec un subordonné, comme si ce lien interpersonnel affectueux était déjà le gage du triomphe de l’Occident sur l’intégrisme islamique…

De plus il y a, depuis le début de l’affaire, cette allégation de la presse algérienne ; on connaît les antagonismes entre ces deux pays, qui pourraient inciter les Algériens à l’intox ; et d’habitude là aussi, la “vérité” n’est pas facile à trouver dans cette presse très contrainte. Néanmoins, à cette occasion, il se pourrait aussi qu’ils touchent juste. J’aurais tendance à les croire. À vérifier là aussi. (voir le lien ci-dessous)

Deuxièmement, et là j’admets qu’il s’agit d’une imputation hasardeuse, mais je me fonde sur un “détail” verbal : ce Franco-Marocain a-t-il choisi  (quand ? comment ? choisi par son père ?) le patronyme provocateur qui sonne comme Ben Allah ?  ” Fils d’Allah”  n’est pas un titre acceptable en Islam, c’est presque un blasphème ; (Allah ne peut pas être père (37.152 ; 112.3) ) ; et si c’était une  provocation verbale à l’endroit des “chrétiens”, datant de la décolonisation ?  contre ceux qui croient que Dieu (ou qui croyaient, dirais-je en aparté) a eu un fils et qui se disent eux-mêmes “enfants de Dieu” ?

(petite note d’érudition : le stoïcien païen Épictète revendique lui aussi ce titre d’ “enfant de Dieu”…).

Libé dénonce les rumeurs”… autour du patronyme Benalla comme étant sans fondement et inventées par la fachosphère. Sans être expert de quoi que ce soit, je rappelle que l’état civil moderne au Maroc date du protectorat ; bien malin qui, en France, connaît leur ancien système d’appellation de type oriental.

Ayant vu à Casablanca en 1988 des plaques professionnelles avec des noms farfelus comme “Tac-Tac” ou autres blagues que j’ai oubliées, j’ai eu cette explication d’un “Pied-Noir” M. WALTER, décédé, fils de l’ancien commissaire principal de police français de cette capitale : lorsque l’Administration a voulu établir des registres et devant la répétition des mêmes noms, qui prête à confusion, nos fonctionnaires ont demandé qu’on leur propose des variantes (ce qui s’est fait aussi en France jadis et ce qui a donné des apocoristiques divers) ; certains Marocains, pour montrer leur rejet de l’occupant, auraient fourni des noms bizarres, volontairement, par dérision ; et certains les auraient gardés ensuite par fierté, en signe de rébellion… c’est l’explication qu’on m’avait donnée ; et c’est en fonction de ces informations-là qu’il serait légitime de se demander si nom de Benalla n’a pas été “trafiqué”, car il sonne faux comme me l’a confirmé une autre personne qui s’y connaît un peu.

Je n’en sais pas plus mais j’admire que “Libé ” rétablisse la vérité dans un domaine où l’imprécision administrative et la fantaisie ont joué un certain rôle.

Ces pistes nous conduiraient-elles au-delà, c’est-à-dire vers des sympathies plus ou moins profondes de Benalla  pour le djihad et la radicalisation ? Est-ce délirant ? pas sûr.

Car on imagine toujours que, entre l’islam dit apaisé et l’islam meurtrier combatif, il n’y a aucune porosité, ce qui est faux. Beaucoup de musulmans désapprouvent – faiblement, et en réalité ils se taisent ; (note : à quand une association militante publique des musulmans partisans des Lumières et de l’abrogation des versets meurtriers?…), ils désapprouvent du bout des lèvres le djihad ultraviolent, mais du fond de leur croyance, ils donnent raison “dans le principe”  à ces “combattants” qui sont peut-être égarés ; mais le principe, qui est la guerre sainte, ne peut être récusé par aucun musulman.  Seuls les menteurs islamophiles d’Occident peuvent y croire ou faire semblant d’y croire. Tout musulman “comprend” “le terroriste”, même s’il le juge inopportun ou excessif.

L’opposition entre les gentils et les méchants de l’Islam tient donc plus à une question d’opportunité (la majorité dite paisible pense que ce n’est peut-être pas le bon moment pour frapper l’Europe de cette façon, par des attentats, faisant davantage confiance au Remplacement démographique :  – (“on va gagner la guerre des ventres !” me disait avec le sourire un élève de Casablanca dans les années 80…), c’est une affaire de période, bien plus qu’une divergence fondamentale. D’ailleurs les bénéfices de la violence se font sentir au niveau du chantage à l’islamisation : les imams “pacifiques” sont extraordinairement valorisés par le contraste avec les violents. Le Français de base et ses dirigeants éberlués doivent alors se dire : “cet Imam est quelqu’un de merveilleux, puisqu’il pourrait ou devrait nous tuer et qu’il ne le fait pas !” Le simple fait, donc, de s’abstenir de tuer des gens devient alors par contraste un mérite immense. Qui justifie des aides, des mosquées avec les honneurs.

Dire cela, est-ce se prêter à l’accusation d’islamophobie aveugle et sans nuances ?  et donc d’incitation à la haine devant des tribunaux ?  Chacun doit garder sa liberté de jugement et rester disponible d’esprit face à ces ” musulmans”  – un peu spéciaux, il en existe –  qui sont effectivement des adversaires du djihad anti-européen. Malheureusement ils sont rares. Il existe à l’inverse, car c’est dans le logiciel de cette religion, tant de musulmans qui démentent le discours du “rien-à-voir-avec” :  qui oscillent sans état d’âme entre les deux méthodes, puisqu’il existe une synergie entre elles : faire de l’entrisme “pacifique” par des revendications légales – en utilisant les droits de l’homme musulman, utilisant notre égalitarisme de façon inégalitaire – et faire entrer son propre système peu à peu, à la manière du voleur chinois dans les sociétés occidentales qui sont un ventre mou pour la charia, Belgique en tête ; ou alors comprendre, en sympathisant muet, qu’on use de la violence terroriste (car ça marche !! les gens de chez nous ont peur de s’opposer, ils veulent rester tranquilles !) : ainsi la terreur n’est pas “aveugle” ; elle a un but de guerre : soumettre nos populations par la peur de la mort. La mort prérogative d’Allah. Et compléter par coup de pouce brutal l’islamisation rampante.

Il conviendrait de se demander où en est M. Benalla dans ce dispositif complexe où la haine de l’Occident peut parfaitement s’associer avec une apparente assimilation complète,  une taqîya qui séduit tant les benêts. Allons plus loin : il peut à la fois aimer nos mœurs, profiter de notre licence sociétale et rêver du triomphe mondial de son prophète. Il peut même “aimer la France” dans cette mesure  où il la perçoit comme un fruit mûr.

Comment ne pas avoir à l’esprit que dans les attentats et les réseaux, hélas, des Marocains qui savent (ou savaient ?) aussi être bienveillants et civilisés par ailleurs, sont statistiquement parmi les plus ardents en Europe, cependant que nos élites altruistes jouissent de la Mamounia et des Riads de Marrakech en toute quiétude.

Jean-Paul Guillaume

https://www.youtube.com/watch?v=bsItfKAa2Us