Biden nomme un musulman ambassadeur de la liberté religieuse

C’est la première fois de l’histoire des États-Unis qu’un musulman accède à cette fonction.

Rashad Hussain, nommé par Joe Biden, le 30 juillet dernier, est donc devenu le nouvel ambassadeur de la liberté religieuse. Sa nomination a été très largement approuvée au Sénat, par 85 voix contre 5. Il succède ainsi au catholique Sam Brownback, nommé par l’ex-Président Donald Trump.

Rashad Hussain est le sixième titulaire de cette fonction. D’origine indo-américaine, il est notamment connu pour avoir été membre du cabinet spirituel d’Obama et envoyé spécial des États-Unis à l’Organisation de la coopération islamique. Ses compétences religieuses et linguistiques – il connaît le Coran par cœur, et parle couramment l’arabe et l’ourdou – lui ayant permis d’œuvrer en faveur de la protection des minorités religieuses dans les pays musulmans.

C’est  Clinton qui, en 1998, avait  crée le Bureau de la liberté religieuse internationale, avec à sa tête un ambassadeur de la liberté religieuse à l’étranger. Directement intégré au sein du département d’État, cet organisme publie chaque année un rapport sur l’état de la liberté religieuse dans le monde, en recommandant des politiques pour la favoriser. 

Ce n’est pas la première fois qu’un non-chrétien devient ambassadeur de la liberté religieuse. En 2014, Obama avait nommé  le rabbin David Saperstein pour succéder à Suzan Cook, une Afro-Américaine protestante.

En effectuant un tel choix, Joe Biden marche donc sur les pas de son prédécesseur démocrate. « L’annonce d’aujourd’hui souligne l’engagement du Président à construire une administration qui ressemble à l’Amérique et reflète les personnes de toutes les confessions », indiquait la Maison-Blanche, le 30 juillet dernier. 

Pour Mokhtar Ben Barka, professeur de civilisation américaine à l’université de Valenciennes, le Président reste ainsi fidèle à « sa position de catholique de gauche », en « s’insérant parfaitement dans la lignée du pape François ». C’est même, selon ce spécialiste, « une nomination symptomatique de l’œcuménisme plaidé par Joe Biden ».

Autre raison possible à  cette nomination : les tensions grandissantes avec Pékin. En nommant un musulman à ce poste,  Biden chercherait à envoyer un message à la Chine, accusée de violations des droits de l’homme dans la province du Xinjiang, où vit la minorité musulmane ouïghoure.

Mitrophane Crapoussin