Bruno Roger-Petit veut le symbole Brigitte Bardot mais surtout pas la femme

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Brigitte Bardot a osé, la drôlesse, déclarer que Marine Le Pen serait « la Jeanne d’arc du XXIe siècle », ajoutant qu’elle-même est une « Française de souche lointaine et fière de l’être » ! Mon Dieu, mon Dieu, vous imaginez l’état d’indignation mortifiée dans laquelle se trouve la bobosphère médiatique, et tout particulièrement Bruno Roger-Petit qui s’est senti personnellement blessé, au point de réclamer du FN qu’il ne récupère pas « le symbole Bardot ». Car Bardot, celle que la presse ne se gêne jamais de dénigrer et de moquer depuis qu’elle a été estampillée par eux-mêmes « raciste » et surannée, serait soudainement redevenue matière à réappropriation, récupérée de justesse par les bonnes âmes faisant mine de pardonner ses sorties nauséabondes quand ce sont en réalité ces « belles » âmes d’apparat qui l’ont offensée.

« Contre ceux qui sont les ancêtres du FN de Marine Le Pen », a t-il encore ajouté. Voilà donc toute l’ambition de cette gauche en place : dézinguer le FN et les symboles de la France quand les Français attendent depuis deux ans qu’on relève notre malheureux pays de la fange dans laquelle les élites au pouvoir la noient de force en attendant qu’elle veuille bien cesser une fois pour toutes de se débattre.

« La gauche ne doit pas laisser la droite et l’extrême droite récupérer le symbole Bardot », s’est donc bruyamment lamenté le petit Roger Bruno. Taïaut, reprenons Bardot ! s’est-il écrié tout seul devant son écran.

Mais qui est donc ce petit Roger Bruno ? se demanderait aujourd’hui Dario Moreno à qui nous serions diablement embarrassés pour répondre. Ce dont on est certain en tout cas, c’est qu’il n’a jamais devisé avec le gigantesque Gabin, ni n’a aidé financièrement Joséphine Baker, n’a jamais chanté sur une chanson offerte par Gainsbourg, qu’on n’a jamais dit de lui qu’il était un monument, et pas davantage ne peut-il se vanter d’être à l’origine de l’interdiction d’importer des produits dérivés de phoques sur le territoire européen.

« Ne laissons pas la triste Bardot 2014 brader la sublime BB de 1967 à Marine Le Pen et Nadine Morano ». Le manque d’élégance autosatisfait du propos est à la hauteur de celui qui enverrait bien la Bardot en Enfer, comme on envoie au flammes la sorcière, la femme à qui on reproche d’être libre, seulement parce qu’on n’a jamais pu la posséder et la mettre en cage. La liberté fait peur à certains. Quiconque s’exprime sans tabous et s’émancipe avec fierté et certitude du politiquement correct assassin et menteur est de nos jours voué aux gémonies et à la vindicte médiatique, suspect d’avoir refusé d’être un mouton pour sortir avec courage et panache du rang des faux rebelles de carnaval.

Quand l’infiniment petit Roger Bruno se démet le cerveau pour médire sur l’infiniment grande Bardot…

Qu’importe la femme et ses combats en faveur du mieux-être animal dont se fichent comme d’une guigne les porteurs de carte de presse, ceux-là même qui monopolisent tout un service dédié aux dérogations scolaires, à l’année, afin que ces non-racistes puissent mettre leurs enfant dans des écoles non fréquentées par les cas sociaux et alter-culturels des cités. Tant pis s’ils détestent la femme pour ses propos stigmatisants, pourvu que le symbole seul leur soit laissé, en attendant avec sans doute beaucoup d’impatience le moment de balancer sa future nécro dans le pif poudré des directeurs de rédacs. Car c’est seulement de cela que vivent ces gens-là, de symboles, d’images, de paraître, de faux-semblants, de mensonges.

En avril 2008, BB s’étant déclarée exaspérée par l’abattage rituel perpétué dans certaines religions, digne de pratiques préhistoriques en raison de l’évidente souffrance et de la longue agonie aussi inutile qu’invraisemblable en plein 21e siècle, elle s’était fait renvoyer dans les cordes par la tristement célèbre procureure Anne de Fontette, laquelle avait qualifié son exaspération, sans doute un peu trop empathique à son goût, de « fadaises ». « Elle pourrait tout autant écrire qu’il faut bouter les Arabes hors de France », avait-elle extrapolé, réclamant des peines « marquantes » afin de domestiquer la femme la plus célèbre du monde, celle qui a su porter la beauté de la Française par delà toutes les frontières quand Anne de Fontette n’est connue que du seul petit cercle des lecteurs de Riposte Laïque. De quoi sans doute générer quelque aigreur envieuse, au point, qui sait, de songer même à épingler quelques photos de la sublime Brigitte sur le Mur des Jalousies. Allez savoir…

Quelques années plus tôt, alors que son mariage avec un membre du FN avait fait sensation, notre plus belle Marianne avait déjà suscité un tollé en déclarant à un journal allemand que « depuis 20 ans nous laissons ces canailles et ces barbares détruire notre culture et nos villes sans nous y opposer ; cela doit cesser, nous devons défendre l’occident contre l´invasion de ces incultes et analphabètes qui n’en veulent qu’à notre bien être ». Or, il suffit de lire la presse régionale et de se replonger dans la France Orange Mécanique pour constater que, dix ans après ses propos, la situation s’est encore gravement détériorée.

Suite à cela, ça avait été la curée, l’opprobre, l’infamie, chacun y avait été de sa petite insulte la concernant, gagnant au passage quelques bons points sur l’échelle moutonnière du politiquement correct.

La Bardot n’était devenue pour eux rien de moins qu’une vieille raciste aigrie, haïe d’avoir trahi le symbole adulé qui faisait la fierté de cette France jadis patriote et aujourd’hui honnie, du temps béni où celle-ci ne se faisait pas encore pipi dessus.

Le petit Roger Bruno lui reproche au fond de ne pas être pieds et poings liés, comme lui, dans le système et de s’affranchir avec ardeur d’une quelconque mauvaise réputation dont elle se fiche comme de son premier cachet, contrairement aux captifs de l’hypocrite bienséance, inquiets du moindre regard réprobateur jeté sur eux, tellement leur ego affamé les rend avides de reconnaissance, de compliments et de récompenses.

Ceux qui, comme BB, se fichent des médisances, génèrent une angoisse effarée et révélatrice chez les affidés du système qui ne se donnent pas le droit de laisser entrevoir la partie d’eux-mêmes qui ne collerait pas exactement à ce que l’on attend d’eux, quitte à se renier gravement.

Brigitte déclarait en 2003 « Je dénonce la dégradation d’une société décadente. Je déteste l’humanité, mais j’aime les gens qui me touchent, quelle que soit leur race, je m’en fous de la couleur, ce qui compte est à l’intérieur ». Voilà. Elle ne s’embarrasse pas de convenances, la BB, elle est cash, sincère, elle a le courage rare de dire tout haut ce que les formatés du bulbe ne veulent surtout pas dire ni entendre.

En tant que symbole de la liberté sexuelle, puisque le petit Roger Bruno s’y déclare si attaché, est-il admissible de voir des femmes cachées sur la voie publique ? Imagine-t-il vraiment, le petit, que les musulmans que l’on décrit généralement, non sans un certain humour involontaire, comme un exemple de tolérance et de progressisme, encourageraient avec force conviction la liberté sexuelle des femmes, au point de s’indigner de voir une femme contrainte de rester assise sur la plage, le corps entièrement drapé d’un voile de deuil sous un chaud cagnard, pendant que son mari courrait s’ébattre dans l’océan rafraîchissant au beau milieu de naïades en maillots de bain dont certaines pré-pubères encore vierges ?

Le petit évoque sa famille politique comme étant « le camp du progrès ». Mais quel est donc ce fantasme intime du petit Roger Bruno qui lui fait dire que BB devrait être le symbole de cette gauche abusivement qualifiée ainsi ? Donner le blanc-seing à des idéologies religieuses exigeant au nom d’un hypothétique dieu l’agonie d’animaux non étourdis pendant qu’ils se vident de leur sang, c’est donc cela le « camp du progrès » ? Qu’est-ce que ce serait si c’était le camp des arriérés ??!!

Et puis Brigitte Bardot a t-elle jamais été de gauche ? Elle n’a simplement jamais eu la prétention de vouloir rééduquer ceux qui avaient une opinion différente de la sienne, préférant sans doute garder ses opinions pour elle-même à une époque où exercer le métier d’artiste ne nécessitait pas de se montrer politiquement engagé pour s’acheter une image bien lisse. Encore qu’engagé est une bien haute opinion de soi-même quand cela consiste seulement à avoir la même opinion que tous les autres émasculés du grand théâtre médiatique télévisuel.

Et quel est donc ce mépris perpétuellement glapi pour les Français de droite qui, à l’en croire, n’auraient pas, eux, le droit de vivre debout ? Faudrait-il envisager de les pendre pour leurs idées si nauséabondes qu’elles ne sauraient rivaliser avec celles si progressistes et probantes de la pseudo-gauche, à l’heure où le gouvernement se fait copieusement conspuer par le peuple à chaque fois qu’il sort une talonnette dehors ?

Que pense le petit Roger Bruno des propos de Georges Marchais qui avait approuvé le refus du maire de Vitry de « laisser s’accroître dans sa commune le nombre, déjà élevé, de travailleurs immigrés », alors qu’il faisait lui-même carrément partie de la gauche de la gauche du « camp du progrès » ?

Caroline Alamachère

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