Bruxelles : les décorations d’un sapin de Noël risquent-elles vraiment de choquer les musulmans ?

La Dernière Heure (quotidien belge) de vendredi 14 décembre annonce que “la greffière en chef ” a ordonné aux employés assurant l’accueil à l’entrée du Palais d’enlever des décorations de Noël “pour ne pas choquer une partie de la population qui rentre dans le Palais. Il faut rester neutre pour les Musulmans.

La ministre de la Justice (socialiste), informée des indignations citoyennes, répond dans un premier temps (communiqué de l’agence de presse Belga) qu’il n’est pas question d’enlever un petit sapin de Noël du bureau des employés de l’accueil, mais bien des décorations trop voyantes qui pourraient heurter la population musulmane qui fréquente le palais.

Plus tard, une autre version figurera dans la presse : «La ministre a répondu que des sapins décorés ornaient divers endroits du palais et que si des décorations ont été effectivement retirées de l’accueil, elles l’ont été pour des raisons “de visibilité et de sobriété”. Des goûts et des couleurs, en quelque sorte. La ministre aurait, en tout cas, jugé inacceptable qu’on supprime ces décorations, “manifestation d’une tradition culturelle et ne revêtant donc aucune symbolique religieuse” pour des raisons autres qu’esthétiques. »

Cependant, dans la presse les employés confirment encore avoir été “convoqués par la hiérarchie de la Cour de cassation et on leur a dit qu’il fallait retirer ces décorations car le palais est un endroit neutre et cela pourrait choquer la communauté musulmane qui fréquente régulièrement les lieux”.

Cette affaire est significative de l’état d’esprit contemporain. On ne répond ici à aucune demande explicite de la communauté musulmane, mais on se trouve à nouveau face à ce sentiment étrange qui habite ceux qui croient que se montrer ouverts à l’autre passe par le reniement ou l’abandon de nos traditions. On nous a tellement seriné qu’il fallait être tolérant qu’on s’incline devant l’autre pensant ainsi devancer une demande non encore formulée, et qu’on en vient à pratiquer l’autocensure pour plaire aux musulmans.

Et tout aussi significatif, on a intégré l’intolérance intégriste islamique comme une caractéristique de la population musulmane tout entière. Et ceci est malheureusement la conséquence du manque de réactions de cette « majorité modérée » si souvent silencieuse devant les manifestations de l’intégrisme musulman, lors de l’affaire des caricatures par exemple.

Il y a quelques semaines un bourgmestre d’une commune de la capitale à forte densité musulmane avait recommandé aux policiers de la zone ouest de ne pas manger ostensiblement dans la rue devant des musulmans pendant le ramadan.

Voilà comment on déroule le tapis rouge aux futures revendications explicites des intégristes musulmans.

Yvette Rauwers

Professeur retraité

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