Ou Le syndrome de Stokholm ?
Suite au « dialogue » C. Fourest-T.Ramadan, dans « Ce soir ou jamais », je fus repris par le sentiment de malaise que j’ai déjà éprouvé lorsque je suivais d’autres débats où se présentaient des tenants d’une confession face à des contradicteurs dont les conclusions ne furent, malheureusement jamais :
« Nous avons bien compris que vous avez des états d’âme, nous en avons tous, que vos interrogations existentielles vous ont amenés à choisir d’entrer dans une explication du monde fabuleuse, du domaine de la fiction, et nous respectons humainement vos raccourcis d’arrangement avec le réel, mais nous sommes nombreux à penser différemment. Dans la mesure où notre République Laïque, dont vous êtes au même titre que nous-mêmes des citoyens, gestionnaires de la « cité », nous n’acceptons pas, nous refusons, clairement, que votre engagement personnel génère un prosélytisme malvenu dans le cadre de nos institutions républicaines laïques ».
Outre ce rappel à la règle, n’est-il pas étonnant que, parmi les intervenants aux différents débats, il ne s’en présente aucun pour souligner que nous ne sommes pas tenus, nous les laïques majoritaires, à entrer dans le labyrinthe des explications et pseudo preuves des écrits, paroles et actes de tous ces « prophètes », et autres prédicateurs dont personne n’a pu contrôler effectivement les dire, les écrits, et les faits…
En fait, les choses sont simples :
D’une part des humains aux options confessionnelles diverses pour vivre avec moins d’angoisse leur existence, dans la mesure où ils pourront post-mortem se réaliser, enfin, pleinement, d’autre part de nombreux humains optant pour une vie terrestre ( quid de la suite ? ) estimant que leur devenir dépend d’eux-mêmes, de leur engagement dans les valeurs humanistes issues des lumières, de notre héritage ancestral, de luttes parfois sanglantes pour faire émerger l’espoir du meilleur sans nécessairement s’inféoder à des options dont le lien commun est une descente aux enfers, une euthanasie de leur libre arbitre, de leur liberté, de leur droit à ne pas se faire voler jusqu’à leur mort…
A force de bien vouloir comprendre, par honnêteté intellectuelle, les cheminements de ceux qui nous opposent leurs idées, ne sommes-nous pas piégés par notre propre intégrité face à une réthorique habile et déterminée ?
Alors…syndrome de Stokholm ou paresse intellectuelle ?
Pour conclure, octroyons, élégamment, une fin de non-recevoir à tous ces prosélytes en les renvoyant à la règle, à la loi, mais, compte tenu du laxisme ( et c’est peu dire ! ) de nos gouvernants, face aux entrismes expansionnistes qui nous menacent, nous, les libres citoyens, serons vigilants pour ne jamais laisser le moindre espace à ces hordes confessionnelles aux visées politiques dominatrices rétrogrades…
Jean-Bernard CHAUVIN