
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-revue-de-presse/la-revue-de-presse-du-mardi-05-decembre-2023-8832016
Pratiquement chaque matin, j’allume ma radio. Et, d’une oreille plus ou moins attentive selon les moments, je me mets à l’écoute de France Inter. Suis-je un vrai maso ? Non, cela ne me fait pas jouir du tout, croyez-le bien ! Parfois, je trouve même cela franchement pénible. Ce qui me motive cependant, c’est le souci de non seulement me tenir au courant de l’actualité, mais aussi de pouvoir observer, jour après jour, la façon dont l’information (ou la désinformation) nous est délivrée par les médias publics de grande audience : ce que nos « informateurs » trouvent utile de mettre en avant, ce qu’ils jugent au contraire préférable d’occulter et la manière particulière qu’ils choisissent pour aborder les sujets qu’ils ont décidé de traiter. Pour ma part, je trouve cela fort instructif…
Entre 6 h et 10 h du matin défilent à l’antenne toutes sortes de gens, chroniqueurs attitrés ou invités du jour. Il y a là à boire et à manger et ce n’est pas toujours inintéressant ; alors j’écoute plus ou moins distrait ; mon attention est donc au total assez fluctuante mais, il y a un moment que j’essaye de ne pas manquer, un moment où je dresse une oreille très attentive, c’est celui où le dénommé Claude Askolovitch intervient pour nous livrer sa revue de presse quotidienne.
Askolovitch, son truc, c’est « l’inclusivité ». S’il parle bien sûr de l’actualité, en s’appuyant sur ce qu’il glane à droite et à gauche (surtout à gauche !) dans la presse, on voit bien que l’essentiel pour lui n’est pas là. On voit bien qu’avant tout il se considère investi d’une mission sacrée, celle de dénoncer et combattre tout ce qui peut se ranger dans cette catégorie aujourd’hui très extensive que l’on a baptisée d’un terme générique : « l’exclusion ». Mais son « inclusivité », à Askolo, elle est à géométrie variable. Pour dénicher, dans la presse nationale ou régionale, un gentil migrant, un migrant méritant, voire héroïque, qui aurait sauvé, par exemple, un « de souche » de la noyade, ou pour monter en épingle un pauvre allogène qui se serait trouvé en butte à d’odieuses vexations racistes de la part de vilains « de souche », vous savez ceux qu’on appelle « les Dupont-la-joie », oui, pour dénicher cela, il est vraiment champion, l’Askolo. Vous, vous n’y échapperez pas et il ne vous épargnera aucun détail !
Mais, pour se pencher avec compassion (aujourd’hui, on dit « empathie ») sur ce que fut le triste sort de Laura et Mauranne, les deux cousines égorgées à Marseille par Ahmed Hanachi, un clandestin tunisien remis en liberté par la justice au lieu d’être expulsé, d’une Mégane de Cherbourg, violée, et torturée par un sauvage nommé Oumar Ndiaye, lequel l’a laissée pour morte, quasiment en morceaux, d’une Fabienne, à Lille, qui, elle, n’a pas survécu aux 36 coups de couteau que lui a infligé un autre sauvage, un migrant ivoirien de 17 ans nommé Mohamed Bemba, ne comptez pas sur le bon Askolo, l’inclusif Askolo ! Ne s’agirait-il pas pourtant, me direz-vous peut-être, d’authentiques « féminicides » ? Sans doute pas puisque les féministes patentées ont, elles-mêmes, renoncé à en parler.
Quant à Alban Gervaise, ce médecin militaire marseillais égorgé devant l’école de ses enfants au cri d’Allahu akbar par Mohamed L., puisque son meurtrier a été la proie d’une « bouffée délirante aiguë », il ne mérite certainement pas qu’on s’attarde sur son cas. Bref, apparemment, tous ces gens-là ne semblent pas faire partie de la clientèle favorite de notre bon Askolovitch et, pour ce qui les concerne, notre gentil chroniqueur si compatissant préfère détourner pudiquement le regard.
Ceux vers qui le dirige prioritairement sa tendresse, outre les pauvres migrants et les autres allogènes prétendument discriminés, ce sont en fait les transgenres et tous les apprentis sorciers de la fécondation artificielle, du bricolage génétique sans limites, ceux qui, aux frontières des lois ou carrément en marge de celles-ci, en tout cas en totale violation de l’écologie véritable (laquelle, en matière de reproduction humaine, devrait impliquer le respect scrupuleux des lois immuables de la nature) n’hésitent pas à se faire fabriquer, par tous les moyens possibles et grâce aux artifices les plus douteux, les rejetons dont ils ont envie afin de pouvoir satisfaire leurs caprices égoïstes. Ainsi, hier matin, par exemple, il décide de nous emmener faire un tour à la maternité des Lilas. Or, il se trouve que, cette maternité, je la connais un peu ; c’est là en effet qu’est née ma fille, en 1977. Bien qu’à cette époque-là ce fût déjà « un lieu d’avant-garde », un lieu très à la mode, très prisé des bobos-gauchos (auxquels, je le confesse, j’appartenais alors), il n’y était encore aucunement question d’« homme enceint » ou d’autres fariboles du même tabac !
Car, ce sont ces mensonges-là, en fait, qu’Askolo cherche à tout prix à vendre aux auditeurs de France Inter. Écoutons-le donc : « Sur le site de Street Press me vient un autre lieu mythique et consolant, engagé, féministe, créé la même année, 1964, que la troupe de Mnouchkine et je pense à Tchekhov l’émotion me saisit sans prévenir, quand on parle d’une merveilleuse banalité, la naissance d’un enfant… Mais les enfants qui naissent parfois à la maternité des Lilas près de Paris viennent de parents qui, plus que d’autres, méritent le soin, l’attention, la gentillesse, la psychologie… Couples de femmes, femme « queer » en rupture avec le modèle hétéro, femmes trans, hommes trans, couples trans au papa enceint, ont choisi cette clinique militante avec le sentiment qu’ailleurs, on pourrait les maltraiter… Ainsi Isaac, beau trentenaire au fin collier de barbe, qui a porté son fils dans son ventre et désormais se bat pour sauver cette clinique où les accouchements sont gratuits – cela coûte si cher que pour éviter la fermeture, on pense renoncer aux accouchements. »
Vous ne trouvez pas qu’il a bon dos, le grand Tchekhov ? Moi, je n’ai pas l’habitude de faire parler les morts, cependant je doute fort que l’auteur de La Mouette, ce si délicat et si sensible dramaturge, cet humaniste authentique, eût jamais pu cautionner ce genre d’excentricités contre-nature… Vous constaterez aussi que notre intrépide investigateur ne se contente pas d’aller pêcher paresseusement ses sujets dans Télérama, Libération ou La Croix, ses sources les plus habituelles avec l’Humanité et Le Monde (car, comme vous pouvez le penser, Valeurs Actuelles ou Causeur, très peu pour lui !) Ici, sa quête le mène jusqu’à un média plutôt confidentiel, Street Press. Mais peut-être n’avez-vous encore jamais entendu parler de cette remarquable publication. Eh bien, après enquête, je suis en mesure de vous apprendre de quoi il s’agit. Il s’agit d’une publication numérique très engagée, engagée à l’extrême extrême gauche bien sûr, laquelle diffuse, tout au long de ses articles, une furieuse et très virulente propagande antifa et wokiste.
Voici d’ailleurs un extrait édifiant de la prose qu’on peut y lire : « Le premier homme trans enceint a accouché à la maternité des Lilas (93). Progressiste et engagé, l’établissement est une adresse refuge pour la communauté LGBTQI+. Elle est pourtant menacée de fermeture. Des parents queer se mobilisent. « On voulait un cadre le plus humain possible en tant que couple queer et racisé », explique de sa voix très douce Jena, la quarantaine. D’origine vietnamienne, sa compagne est quant à elle Guadeloupéenne. Les deux mères ont entendu des tas d’histoires de racisme, de LGBTIphobie ou de violences obstétricales pendant des grossesses. « On souhaitait une équipe qui respecte nos choix au moment de l’accouchement, sans forcer à quoi que ce soit. » Ces femmes ont trouvé l’accompagnement et la bienveillance qu’elles espéraient à la maternité des Lilas (93), où la compagne de Jena a accouché d’un petit garçon l’été dernier : « À l’inscription aux Lilas, il y avait le poster du planning familial avec un mec trans enceint [« enceinte » au masculin]. Ça faisait du bien de le voir affiché ici. On s’est dit qu’on allait être bien reçues. »
Mais Askolo ne s’en tient pas à ces balivernes, à ces ahurissantes histoires d’hommes enceints. Le même jour, il trouve le moyen de revenir sur le drame de Crépol et ce d’une drôle de façon. Drôle de façon, car ce qu’il nous propose, contre toute évidence et contre tous les témoignages reçus, ce n’est ni plus ni moins qu’une version inversée de ce que jusque-là tout le monde avait pu constater dans cette malheureuse affaire. Pour lui, ce ne sont plus les racailles de la Monnaie qui ont agressé les jeunes de Crépol mais, au contraire, les rugbymen racistes de Crépol qui ont agressé les pauvres racailles et les ont contraintes à se défendre comme elles pouvaient, avec ce qu’elles avaient sous la main ! Vous ne me croyez pas, eh bien, lisez !
« Mais on lit, avec appréhension en même temps, ce doux reportage, car dans la bagarre qui a dégénéré le 19 novembre dernier au bal de Crépol, le rugby a pris sa part – dans une enquête sourcée à celle des gendarmes que publie le Parisien, je lis que ce sont les rugbymen qui sont allés affronter les jeunes non désirés du quartier de la Monnaie de Romans, lesquels ont sorti leurs couteaux, et que c’est un rugbyman qui aurait déclenché la bagarre absurde, en moquant et tirant les cheveux longs d’un jeune homme, et que ce rugbyman, avant, dans la fête, disait qu’il avait envie de « frapper les bougnoules », et le Parisien me suggère que la haine était partagée, si les couteaux ne l’étaient pas… »
On voit qu’Askolovitch est bien un émule du lamentable Patrick Cohen. Comme ce dernier, il essaie en biaisant et en occultant tout ce qui le gêne, de nous imposer une vision révisée du massacre à coups de couteaux des jeunes de Crépol. Mais cette présentation révoltante, odieuse, cette présentation « révisionniste », ne lui suffit pas. Ainsi, éprouve-t-il le besoin d’en rajouter encore en nous fabriquant une victime concurrente, sur le sort de laquelle il va nous inviter à nous apitoyer. Et d’enchaîner aussitôt avec la présentation d’un certain Medhi Dedouh, un Arabe habitant le quartier de la Monnaie et qui lui aussi a joué au rugby. Selon Askolo, ce serait en fait lui la vraie victime, j’allais dire le vrai martyr, celui qui en tout cas mérite toute notre commisération ! En effet, cet homme de bonne volonté, cet homme ouvert et tolérant qui « voudrait bâtir des ponts », voilà qu’il se heurte, le pauvre, aux rejets, à l’intolérance et aux discriminations des malveillants. Écoutons encore :
« Et je ressens d’autant plus la tristesse d’un joueur de rugby, dans l’Equipe, un ancien, Mehdi Dedouh, militant associatif du quartier de la Monnaie, mais rugbyman pourtant, qui voudrait bâtir des ponts mais n’ose plus, il n’est pas allé au match dimanche, il n’a pas voulu affronter les regards ni les mains qui se dérobent. Il dit : « Il est aussi à nous Thomas, quelque part c’est mon gamin aussi parce qu’il a joué au rugby comme moi, comme mes fils, et parce qu’il s’appelle Thomas comme un de mes amis… » On le croise aussi ce Mehdi du quartier chaud et du rugby, dans un reportage à pas comptés du Monde, dans une ville fracturée, entre eux et nous, nous et eux, dans ce quartier de la Monnaie qui est d’abord pauvre avant d’être une bombe ethnique. Je lis cette phrase d’un élu : « Ce n’est pas la peine de s’appeler Bourdieu pour savoir que, lorsque tu concentres la misère du monde au même endroit, tu crées une situation ingérable. »
Un peu plus et tu nous ferais pleurer sur le pauvre Medhi et ses amis… Coquin d’Askolovitch, va ! Le racisme, pas le racisme antiblanc bien sûr (lequel, on le sait bien, n’existe pas !), le racisme constitue visiblement pour toi une obsession de tous les instants. Tu veux en voir partout du racisme : aussi bien chez un entraîneur de foot que chez les braves chasseurs alpins que tu ne crains pas de présenter comme étant des assassins en puissance. Vraies ou pas vraies, tes insinuations ? Moi, je ne sais pas. Ce que je sais, en tout cas, c’est ce que je vois. Et ce que je vois, c’est le système Askolovitch, lequel consiste à incriminer toujours les mêmes et à exonérer toujours les mêmes :
« Dans l’Equipe encore, vous lirez – c’est triste – le détail des phrases ou attitudes racistes ou hostiles aux musulmans, mais pas les Turcs, que reprochent ses adversaires à Christophe Galtier, au temps où il entraînait le club de Nice. Dans le Dauphiné libéré, je lis qu’un procès va se tenir contre des militaires, des chasseurs alpins qui avaient lynché un jeune homme après l’avoir provoqué en boite en lui touchant les cheveux qu’il portait longs… Il n’est pas mort, lui, pas loin. Les folies des cheveux cousinent. »
Pour conclure, je laisserai une dernière fois la parole au grand Askolovitch, ce parangon du journalisme tendancieux et falsificateur, puisque ce que je vous recopie là, c’est la petite synthèse récapitulatrice qu’il a lui-même placée en tête de la transcription de sa si remarquable prestation du 5 décembre qui nous est proposée par le site de France Inter : « Des parents trans ou queer se battent pour la maternité des Lilas où naissent leurs enfants. L’Équipe et le Monde s’en vont à Romans fracturée, où un rugbyman triste venu de la Monnaie n’ose plus construire des ponts après la mort du jeune Thomas, quand le Parisien retrace la rixe mortelle de Crépol. » Un grand merci à lui et à France Inter pour leur courageuse contribution à une meilleure diffusion des vraies vérités auprès d’un vaste public !
André Pouchet, le 06/12/23
Bonjour Grelaud, l’article 4 du projet de Loi que vous cité n’est pas en concordance avec les termes que vous en rapportez! Il n’est nullement question dans cet article de propos concernant la dénonciation d’effets secondaires. Par contre, il évoque le fait d’inciter une personne à stopper ou ne pas suivre un traitement médical prescrit par un professionnel de santé et en ce cas cela devient effectivement un exercice illégal de la médecine. Aujourd’hui, tout thérapeute sérieux, hors médecine officielle, est conscient de ce danger et ne se risquerait pas sur ce terrain. À la lecture de cet article,tel que rédigé dans le projet en discussion actuellement au Sénat, je ne vois personnellement rien qui indique qu’il puisse être retenu contre un avis,une opinion, exprimés oralement ou par quelque voie que ce soit concernant une thérapie médicale tant que son expression n’a pas pour objectif d’inciter un patient à encore une fois interrompre ou ne pas commencer un traitement médical prescrit par ”la faculté”. Belle journée à vous.