S’exprimant sur France24, Caroline Fourest est partie en guerre contre les dérives d’Internet.
Il y a un gros travail à faire avec ce moyen de communiquer informations et idées, nous a-t-elle expliqué. Certes, mais quel travail et auprès de qui ? Visiblement, sa cible n’est pas constituée par la centaine de sites créés à la gloire de l’assassin d’enfants juifs, le djihadiste Mohamed Merha. Elle n’a pas non plus relevé le rôle particulièrement sinistre joué par des médias officiels et officieux cyniques, inventant des informations accusant sans cesse Israël de crimes n’existant pas.
Non, sa colère visait les « communautaristes blancs qui s’imaginent que leur pays est envahi ». Farouche partisan de la « liberté d’expression », notre demoiselle demande cependant qu’on la limite, sur Internet qui devrait être contrôlé. Mais rassurons-nous, « La haine raciste est la seule limitation à la liberté d’expression ». Ouf, j’avais eu peur.
Au fait, c’est quoi la « haine raciste » ? Ça consiste en quoi ?
Pour l’OCI et les organisateurs des conférences du « protocole de Constantinople », la haine raciste…c’est : l’hostilité envers la religion ; c’est le « blasphème » ; c’est la polémique contre ses messagers présents, passés et futurs. Ainsi, du point de vue de l’OCI, l’auteur de « Moïse, Jésus, Mahomet », les trois imposteurs », qui écrivait cet ouvrage au milieu des années trente, tomberait aujourd’hui sous le coup de l’accusation de « racisme ». Puisque des gens croient en quelque chose de « religieux », critiquer l’idéologie et les dogmes crus par des gens, reviendrait à les critiquer en tant qu’être, à les « stigmatiser » ; cela reviendrait à les « offenser » et à être « racistes » si ces croyances et ces dogmes sont ceux de l’islam…
Pour Erdogan, pour l’OCI et pour tous ceux se plaçant dans leur sillage ce serait du racisme devant être poursuivi et sévèrement châtié, partout et par tous les moyens
Après avoir centré sa vindicte « antiraciste » contre les communautaristes blancs qui croient que leur pays est envahi, la chroniqueuse est passée du confusionnisme habituel au mensonge absurde et grotesque.
Accusant de confusion-sa propre pathologie- les « communautaristes blancs », la jeune femme, leur a reproché de ne pas comprendre la sensibilité extrême, qui fait « que tout le monde (sauf eux) soit très, très sensible, dans un pays qui a exterminé six millions de Juifs et colonisé le Maghreb*1 ».
En une seule phrase accusatrice, notre Fourest anationale s’est fourrée dans la mélasse du mensonge idéologique le plus ridicule et grossier
Pour casser moralement du petit blanc « antisémite et nostalgique de la colonisation*1 » il lui faut faire tuer six millions de Juifs ici même, en France. Il lui faut faire accomplir l’acte d’extermination de la nation juive diasporisée, par ce pays qu’elle déteste, par ce pays et son peuple qu’elle exècre, par la France et les Français, ces « petits blancs colonialistes ».
La France et les Français ne sont pas en odeur de sainteté du côté de la chroniqueuse. Peuh !!, la France, les Français… Pouah, périsse ce pays qui a mis dix siècles pour former une nation ayant produit révoltes sociales, révolutions réelles et fondements de la démocratie politique et du libre exercice de la liberté de conscience et d’opinion.
Comme Israël restauré en 1948 en qualité de nation souveraine débarrassée des entraves morales, fiscales et autres de l’infériorité dhimmie, ayant brisé les chaînes de la servitude morale dite « religieuse », la France est devenue elle aussi un pays et une nation de trop.
Lors du débat, personne n’a cru bon de faire observer à la chroniqueuse aux arguments sommaires que la shoah avait fait au total six millions de victimes juives, dont 3,2 millions sur 3,5 millions de Juifs de Pologne, et entre 1,5 et 1,8 millions de Juifs fusillés de la « shoah par balles » dans les pays occupés et soumis aux exactions des troupes de l’armée du Reich, après l’opération « Barberousse » (en Pologne orientale, Lituanie, Estonie, Lettonie, Russie blanche, Ukraine, Roumanie).
En France, cela devrait être connu d’une chroniqueuse, surtout d’une chroniqueuse coqueluche, et surtout après les monumentales publications des recherches, précises et étayées, de Serge Klarsfeld : ce sont 76000 Juifs vivant dans l’hexagone, citoyens ou résidants, qui seront déportés et ne reviendront pas des camps d’extermination (soit 1/3 des Juifs vivant en France à l’époque).
Six millions, soixante seize mille, semble nous dire mademoiselle Fourest, quelle importance ?
Quand on aime, est-ce qu’on compte ?
Mais dans cette affaire, l’amour de Caroline Fourest pour les Juifs ressemble beaucoup plus à l’amour des puces ou des tiques, pour l’être vivant qu’ils viennent parasiter, qu’à l’amour désintéressé provoquant passion et esprit de sacrifice. Les Juifs viennent ici, chez la petite Fourest, je le crains, en qualité de faire-valoir, mis sur le même plan que les anciens « colonisés ».
L’amour pour les Juifs ne vient ici, en réalité, que comme outils « intellectuel » pour faire accroire que les salafistes réclamant l’égorgement des Juifs ne sont en vérité que comme étaient les Juifs bundistes et les « poalé tzionist » des années trente, et que si l’on aime les pauvres juifs exterminés on doit aussi accepter d’aimer les pauvres sectateurs de la charia.
Alain Rubin
*1 On oublie fréquemment, même en milieu universitaire français spécialisé, qu’au-delà des motifs secondaires qui détermineront Charles X, le débarquement militaire français en Algérie, réalisé en 1830, avait été programmé en 1819, par le Congrès d’Aix-la-Chapelle.
Cette conférence des puissances d’alors décidera : de donner mandat à l’Angleterre et à la France pour mettre fin à la situation créée en méditerranée par l’empire ottoman, à partir de sa possession qui deviendra plus tard l’Algérie. L’Angleterre se soustraira à ce mandat. Finalement, poussée par des événements contingents, Charles X fera débarquer l’armée française. La présence française se limitera à la bande côtière. La France reconnaîtra à l’aristocratie tribale arabe, personnifiée par Abdelkader, la prérogative de se constituer en royaume. Le chef tribal ne l’entendra cependant pas de cette oreille. Il déclarera la « guerre sainte », le djihad. C’est la riposte militaire à ce djihad s’opposant au contrôle côtier mettant fin à la piraterie « barbaresque » ottomane qui amènera la conquête progressive du territoire. A mesure que les troupes françaises, formées essentiellement de vétérans des batailles de la république et de l’empire, l’emportaient sur les armées du djihad, l’acte de police -destiné à sécuriser le trafic méditerranéen- devenait, sans l’avoir été décidé, un acte progressif de conquête. Faudrait-il s’excuser d’avoir accompli le mandat de la conférence d’Aix la Chapelle et d’avoir mis fin à la piraterie en méditerranée ?
Faudrait-il s’excuser d’avoir aboli l’esclavage sur tout le territoire qui deviendra l’Algérie ?
Ce passé est oublié des universitaires, quand il n’est pas purement et simplement nié par ceux d’entre eux devenus des sortes de Lyssenko de la science historique.
Pour ce qui concerne la jeunesse arabo-musulmane de nationalité française, il est inutile de se demander si elle en sait quelque chose, bien évidemment non. Comment les jeunes gens et jeunes filles, instrumentalisés par les sociologues et les politiciens tiers-mondistes pourraient-ils en savoir quelque chose ou vouloir connaître un passé algérien bien peu reluisant, un passé de traite négrière, un passé de piraterie marine esclavagiste, un passé d’écrasements répétitifs des rébellions berbères contre la puissance conquérante ottomane succédant à la puissance conquérante des tribus arabes (hilaliennes en particulier) ?
Pour revenir à la demoiselle posant à la chroniqueuse, il est particulièrement odieux de sa part de mettre sur le même plan : des Juifs qui ne sont jamais partis en guerre pour aller tuer des enfants allemands pour venger les 1,8 millions d’enfants juifs exterminés dans la shoah et des fanatiques religieux, prenant prétexte de prétendus assassinats d’enfants palestiniens pour jeter des grenades « yougoslaves » chez Naouri à Sarcelles, ou pour exécuter de sang froid des écoliers juifs à Toulouse.
Dans cet ensemble, réunissant Juifs et « colonisés », la demoiselle Fourest démontre qu’elle n’est qu’une idéologue travaillée par la démagogie et l’à peu près. Elle montre aussi, que son exagération fantastique et invraisemblable (ce pays, la France, à tué six millions de Juifs) révèle qu’elle parle sans savoir et, qu’en fin de compte elle déteste autant les Juifs que les « petits blancs qui croient que leur pays est envahi ».
Malgré l’accueil reçu à la fête de l’Humanité, la demoiselle continue de courtiser l’idéologie totalitaire en ménageant les groupuscules et les institutions qui en sont le véhicule. Masochisme, quand tu nous tiens ???