Censuré pour avoir mis des vidéos de Pierre Cassen sur Facebook !

Un sympathisant internaute de Riposte Laïque qui souhaite garder l’anonymat, avait l’habitude de partager des contenus politiques sur les réseaux sociaux. Mal lui en a pris ! Un beau jour, il fut suspendu de Facebook, d’abord plusieurs heures, puis plusieurs jours, puis plusieurs semaines avant de voir son compte Facebook définitivement supprimé. Souhaitant en connaître la raison, il s’est adressé aux administrateurs du site. On le renvoie à la « Déclaration des droits et responsabilité de Facebook » qui prohibe ce qui est « illégal, trompeur, discriminant ou frauduleux ». Et la réponse finale a été la suivante : « Malheureusement, pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas vous fournir d’informations supplémentaires qui ont conduit à la désactivation de votre compte. Nous vous remercions pour votre compréhension car cette décision est définitive ».

Les règles du droit pénal ne s’appliquent pas à cette juridiction privée improvisée : l’infraction n’a pas besoin d’être qualifiée. Même quand il s’agit de contenus de presse, les passages litigieux n’ont pas besoin d’être cités. Une aubaine pour les juridictions pénales ordinaires qui sous-traitent de facto leur activité répressive à la multinationale d’obédience américaine. D’ailleurs, certains politiques comme Gérald Darmanin, ce LR passé chez Macron, y voient la possibilité d’une intrusion facile dans la vie privée et cite l’exemple d’un internaute qui palabrerait à côté d’une voiture de luxe qui ne correspondrait pas à son profil fiscal ! À mourir de rire ! Ce ministre zélé n’a sans doute pas capté le message de l’excellent film allemand « La vie des autres », à moins que le modèle de l’ex-Allemagne de l’Est dominé par la STASI soit le sien ?

https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/11/dans-capital-darmanin-annonce-que-le-fisc-va-surveiller-les-reseaux-sociaux-contre-la-fraude-fiscale_a_23586274/

Les bonnes relations entre les autorités françaises et Facebook ne datent pas d’hier ! En 2017, en pleine campagne présidentielle, 70 000 comptes critiquant Macron sont bloqués.

https://breizatao.com/2017/07/28/macron-facebook/

En janvier 2019, en pleine crise des Gilets jaunes, de nombreux groupes de Gilets jaunes sont supprimés, ce qui fait naître une certaine hostilité à l’encontre de la plateforme.
Puis le 10 mai 2019, Mark Zuckerberg, grand patron de Facebook est reçu par Macron, afin de« coréguler » la lutte contre « la haine en ligne ».

http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/macron-et-zuckerberg-face-au-casse-tete-de-la-moderation-20190510

Il en résulte que, selon une étude de Freedom House portant sur 65 pays, la France fait partie des 35 pays qui connaissent un recul par rapport à la liberté d’expression.

https://www.latribune.fr/technos-medias/la-liberte-d-expression-sur-internet-recule-t-elle-en-france-517520.html

C‘est alors qu’une autre question se pose : l’éviction de Facebook est-elle la porte ouverte à un fichage « S » ? Difficile de répondre à cette question, car la plupart du temps, on est fiché sans le savoir. Ce qui est certain, c’est que le nombre de personnes fichées est en augmentation constante. En 2018, on estimait son nombre à 22 300, dont 60 % seulement sont en lien avec l’islam radical. Qui sont donc les autres, sinon des opposants politiques ?
En temps de paix, on aurait pu croire le temps des fichages révolu. Il y eut la tristement célèbre étoile jaune imposée par Hitler au gouvernement de Vichy. Puis René Bousquet, secrétaire général de la police d’avril 1942 à décembre 1943, mit en place la « liste S », ancêtre du fichier actuel. En 1969 fut créé le fichier des personnes recherchées (le FPR) qui compte une vingtaine de catégories de fichiers incluant le fichier « S ». Ce fichier est lui-même subdivisé en 16 niveaux de dangerosité. Il est alimenté par la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure). Une fiche « S » est en théorie temporaire et peut être détruite au bout d’un an… si toutefois la personne se fait oublier !

On peut se demander quelles sont les conséquences d’un fichage. Elles sont nombreuses : surveillance de la correspondance privée des personnes concernées, écoutes téléphoniques, tracasseries au passage des frontières, filages, intimidations. Il arrive que des actes crapuleux comme des voitures bizarrement brûlées ou des menaces anonymes soient mis en relation avec le fichage, par les personnes qui les subissent.

https://www.vice.com/fr/article/mg49eq/des-consequences-du-fichage-en-france

Le meurtre du pasteur Doucet, suite au harcèlement des renseignements généraux, a tristement mis en lumière des pratiques dignes du gangstérisme. Gageons qu’une certaine moralité du service public ait, depuis cet épisode mitterrandien tristement célèbre, reprit le dessus !

Si des « contenus politiques » s’expriment via les réseaux sociaux, c’est peut-être que la démocratie dite représentative ne fonctionne pas bien : est-il normal que le premier parti de France n’ait que 8 députés sur 577 et ne puisse même pas constituer un groupe parlementaire ?

Hector Poupon

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